À propos

Yvetot, un dimanche d'août 1950. Annie a dix ans, elle joue dehors, au soleil, sur le chemin caillouteux de la rue de l'École. Sa mère sort de l'épicerie pour discuter avec une cliente, à quelques mètres d'elle. La conversation des deux femmes est parfaitement audible et les bribes d'une confidence inouïe se gravent à jamais dans la mémoire d'Annie. Avant sa naissance, ses parents avaient eu une autre fille. Elle est morte à l'âge de six ans de la diphtérie. Plus jamais Annie n'entendra un mot de la bouche de ses parents sur cette soeur inconnue. Elle ne leur posera jamais non plus une seule question.
Mais même le silence contribue à forger un récit qui donne des contours à cette petite fille morte. Car forcément, elle joue un rôle dans l'identité de l'auteur. Les quelques mots, terribles, prononcés par la mère ; des photographies, une tombe, des objets, des murmures, un livret de famille : ainsi se construit, dans le réel et dans l'imaginaire, la fiction de cette " aînée " pour celle à qui l'on ne dit rien. Reste à savoir si la seconde fille, Annie, est autorisée à devenir ce qu'elle devient par la mort de la première. Le premier trio familial n'a disparu que pour se reformer à l'identique, l'histoire et les enfances se répètent de manière saisissante, mais une distance infranchissable sépare ces deux filles. C'est en évaluant très exactement cette distance que l'auteur trouve le sens du mystère qui lui a été confié un dimanche de ses dix ans.


Sommaire

LA COLLECTION " LES AFFRANCHIS "



Kafka n'est pas encore écrivain lorsqu'il rédige sa fameuse Lettre au père avant de la ranger dans son tiroir. La lettre, qui ne parviendra jamais à son destinataire, était pourtant le seul et unique moyen, pour le jeune Kafka, de communiquer avec un homme qui le pétrifiait. En certaines occasions de la vie, seule une lettre peut permettre de dire les choses, de démêler les écheveaux d'incompréhension qui s'accumulent dans une relation. Mais passer à l'acte est difficile, risqué, pénible. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui, puisque la correspondance est un exercice oublié : les volumineux échanges que pouvaient entretenir un Voltaire ou un Flaubert avec leur entourage n'auront pas d'équivalent dans la postérité. Il serait tout de même dommage que nos plus grands écrivains ne laissent pas dans leur oeuvre un témoignage de l'écriture épistolaire. Écrire une lettre, une seule, mais longue et dense, c'est donc la possibilité de tordre le cou à une vieille histoire et de s'en affranchir, mais aussi renouer avec une tradition littéraire et explorer la singularité de l'écriture à la deuxième personne. La collection " Les Affranchis " fait donc cette demande à ses auteurs : " Écrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite. "

Rayons : Littérature > Romans & Nouvelles


  • Auteur(s)

    Annie Ernaux

  • Éditeur

    Nil

  • Distributeur

    Interforum

  • Date de parution

    03/03/2011

  • Collection

    Les Affranchis

  • EAN

    9782841115396

  • Disponibilité

    Épuisé

  • Nombre de pages

    78 Pages

  • Longueur

    18.1 cm

  • Largeur

    9.7 cm

  • Épaisseur

    0.9 cm

  • Poids

    65 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Annie Ernaux

Annie Ernaux est l'auteur de seize livres aux Éditions Gallimard, parmi lesquels La place (prix Renaudot 1984, collection Blanche, 1983, « Folio » n°1722), Passion simple (collection Blanche, 1991, « Folio » n°2545) et Les années (collection Blanche, 2008, « Folio » n°5000). Ses livres
ont été réunis dans un recueil intitulé Écrire la vie (« Quarto », 2011).

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