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Arts de l'image
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Zola, immense écrivain, critique d'art, journaliste, défenseur du capitaine Dreyfus, fut également un homme d'images. Alors qu'il venait d'achever son grand cycle romanesque des Rougon-Macquart, il s'engagea, avec l'ardeur et la conviction qu'il mettait en toutes choses, dans la pratique de la photographie.
Ce catalogue, Zola photographe, accompagne une grande exposition récapitulative de son oeuvre photographique, qui se tiendra à Versailles (Espace Richaud) à partir de février 2025. Cette exposition, fruit d'un partenariat entre la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, la ville de Versailles, et un universitaire spécialiste de Zola, présentera une centaine de tirages modernes réalisés à partir des négatifs originaux du fonds Zola - les négatifs étant conservés par la MPP, au fort de Saint-Cyr - et 20 tirages originaux, dont 14 appartenant à la MPP, et 6 prêtés par le musée d'Orsay.
Le catalogue propose un choix de 73 photos parmi celles qui figurent dans l'exposition. Il en reflète le parcours en six sections, précédées chacune d'un texte liminaire. Tous les aspects de Zola photographe sont ainsi abordés, après une introduction biographique : son intérêt pour la technique ; sa vie à Médan, son environnement amical, sa femme Alexandrine, leur voyage en Italie ; l'influence de son expérience ancienne de critique d'art sur la formation de son oeil de photographe. Nous découvrons, notamment à travers des tirages qu'il réalisa avec un soin d'artiste, un Zola tendre et attentif, photographe de l'intime, explorant inlassablement les visages et les attitudes de ses enfants, Denise et Jacques, et de leur mère Jeanne. La dernière section évoque en quelques images la belle moisson photographique qu'il rapporta de son exil en Angleterre. Le parcours s'achève sur d'impressionnantes vues plongeantes de l'exposition universelle de 1900, dont Zola fit un véritable reportage. -
La possibilité d'une conscience critique de l'image photographique est ici envisagée selon le « jeu des sept erreurs ». Les trois premières concernent le statut de la photographie au sein des pratiques culturelles à partir d'un tableau de P. Dagnan-Bouveret, d'un slogan de G. Eastman, puis des enquêtes de P. Bourdieu. La question de la mimésis, pour la quatrième erreur, est abordée selon la conception platonicienne et le film Blow-Up. La cinquième porte sur la mimésis aristotélicienne, explorée à partir des écrits de R. Barthes. Pour la sixième, ces interrogations retrouvent l'aura de W. Benjamin dont le texte est confronté aux écrits d'A. Bazin. Finalement, avec la septième erreur, les enjeux soulevés retrouvent l'analyse freudienne de L'Homme au sable à propos de « l'inquiétante étrangeté » et du travail de réélaboration symbolique où S. Tisseron situe l'acte photographique.
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C'est en août 1995 à l'occasion d'un Voyage personnel à Cuba que tout a commencé.
Pour un photographe (ou un homme d'images), la découverte d'un pays comme Cuba est une expérience marquante.
Rien n'y est visuellement banal, fade ou tiède et chaque instant se vit avec une intensité, que je n'ai retrouvée nulle part ailleurs dans le monde. La plus simple des rencontres est souvent le début d'une aventure humaine qui nous emporte là où l'on n'a pas décidé d'aller, chaque coin de rue est comme le fragment du destin si particulier de ce pays, chaque détail architectural, chaque scène de la vie quotidienne expriment une émotion esthétique puissante mais plus que toute autre découverte, l'univers du cigare fût sans doute pour moi LA rencontre importante de ce voyage. Le premier contact avec la Manufacture Partagas fut un déclic. Il m'apparut comme une évidence que bien plus qu'un simple produit, le cigare est un Monde dans lequel j'ai plongé pour ne jamais le quitter.
A mon retour, la tête dans mes images, je découvre l'existence d'une nouvelle revue fondée par Jean Paul Kauffmann : l'amateur de cigare.
Quelques tirages sélectionnés, une porte poussée, et c'est le début d'une collaboration et d'une passion commune pour le monde du cigare, qui m'a emmené à la découverte d'autres pays, d'autres terroirs, d'autres histoires de cigares.
Depuis 20 ans, je photographie l'univers du cigare, ses champs, ses Manufactures, ses hommes, ses femmes qui vivent pour et par le cigare à Cuba, au Honduras, au Nicaragua et en République Dominicaine.
La plupart de ses images n'ont jamais été publiées. Le noir et blanc n'étant pas d'usage dans la presse magazine, elles ont attendu le bon moment pour se montrer, telle que je les souhaitais.
Mon choix du noir & blanc, est celui de l'intemporalité car le cigare est intemporel. Il suffit de se rendre dans les champs de tabac et dans les manufactures pour comprendre que le process de fabrication n'a pas changé. Il est avant tout dans le travail de la main de l'homme et la mécanisation est marginale. C'est certainement ce qui a touché mon oeil. Chacune des étapes est celle des origines, chaque geste est l'héritage du passé et se transmet, chaque terroir possède son identité, chaque manufacture sa signature, chaque pays producteur son style.
Il y a dans le cigare tout ce qui m'inspire photographiquement : la beauté des champs de tabac, la main de l'homme, belle, brute et précise, le respect de la matière première, l'amour du geste, la patience, la passion partagée, et puis la réalisation d'un produit d'exception qui livre ses plus beaux secrets.
Ce livre de photos me permet de rendre hommage au travail de ses hommes et de ses femmes, anonymes pour la plupart, qui façonnent de leurs mains ces cigares que nous pouvons fumer à travers le monde. Il est aussi pour moi l'occasion de partager ma passion pour un univers d'exception.
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Le livre Panneaux réunit 234 photographies qui ont été prises le long de routes départementales et nationales de 2011 à 2014. Des repères cartographiques dans l´ouvrage aident à suivre ce voyage intemporel et nous nous interrogeons sur le sens de cette odyssée. Il ne s´agit pas ici de contrôler le vitesse, de réguler les flux, mais de montrer l´envers du décor. Textes d´Héloïse Conésa, conservatrice en charge de la photographie contemporaine à la Bibliothèque nationale de France et de Xavier Dauny.
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Né à La Rochelle (Charente-Maritime) en 1940, Jean-Pierre Favreau s'installe à Paris en 1962 et entre alors en photographie, travaillant comme photographe et comme tireur dans les laboratoires. Au début des années 1970, il participe aux débuts de l'agence Viva, dont il s'éloigne pour voyager. Photoreporter, il cherche sa voie et s'engage résolument dans un travail d'auteur après avoir obtenu une bourse pour photographier New York en 1982. Jean-Pierre Favreau devient alors un photographe-voyageur au long-cours.
Pour certains photographes, la bonne photographie naît de l'étonnement, de la nouveauté d'une ville ou d'un paysage jamais rencontrés. Chez Jean-Pierre Favreau, l'acte photographique procède d'une lente préparation. Il observe et s'inscrit dans le paysage. De l'extrême justesse des cadrages et de la clarté de ses compositions ressort la patience infinie de leur auteur. De ses voyages naissent des livres et des expositions comme Blues outremer publié chez Contrejour (1991), dans lequel il compile six ans de photographies au Cap-Vert entre 1985 et 1991, ou Rue Caraïbes aux éditions En vue (1999), récit de ses séjours à La Havane (Cuba) entre 1991 et 1998.
Au début des années 2000, il part au Japon, poursuivant son travail sur l'homme dans la ville. Dans les rues de Tokyo, discrètement, il saisit des passants, des « passagers » comme il les appelle : la photographie les fige au milieu de leurs pensées et de leur solitude. De l'extrême justesse des cadrages et de la clarté des compositions de Jean-Pierre Favreau ressort la patience infinie de leur auteur.
Parfois, comme à Rochefort (Charente-Maritime) où il répond à une commande de la ville en 2008, il abandonne le noir et blanc pour la couleur. Loin des couleurs saturées de nombre de ses contemporains, la ville et ses passants prennent vie dans un monde aux couleurs sourdes.
Photographe indépendant, pendant sa carrière, il a collaboré avec le journal Le Monde et le magazine L'Usine nouvelle. Il a également répondu à de nombreuses commandes institutionnelles, par exemple en 1986, lorsqu'il photographie l'Angleterre rurale pour le compte du ministère de l'Agriculture.
En 2022, il a fait don de 1 035 négatifs, 150 tirages et 2 cartons d'archives à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP). -
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Errance - carnets d'un photographe 2000-2020
Guillaume Lavit d'hautefort
- H Diffusion
- 8 Mars 2022
- 9782363451255
Errance : carnets d'un photographe 2000-2020 est un bilan de mon exploration de territoires en crise qui se déplie de la France au Soudan du Sud, du Liban à la Tunisie, en passant par les Balkans, Dubaï, l'Allemagne, le Tchad et la Libye, en parfaite indépendance et autonomie. Ils lient l'Histoire, le journalisme et le documentaire. Composé par confrontations et rapprochements, le propre du montage, ces carnets tentent d'exprimer l'inachevable photographique, fait de reprises, de rebours. Sans cesse devoir revenir sur les mêmes lieux parce que l'on n'a pas assez vu et que recommencer, tourner autour, aller voir derrière, permet d'aller à l'essentiel et montrer de nouvelles facettes et, peut-être d'annoncer un projet à venir car réussir n'a pas d'importance.