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Peinture / Arts graphiques
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À l'occasion du 30ème anniversaire de l'ouverture au public de la Maison Elsa Triolet-Aragon, il s'agit pour nous de regarder le trajet parcouru et de montrer la dimension artistique proposée par le lieu.
Conformément à la volonté d'Aragon, le moulin de Villeneuve où le poète vécut avec Elsa Triolet dans les Yvelines est devenu un lieu de mémoire et de soutien à la création artistique et notamment à l'art contemporain. Les oeuvres de Picasso, Léger, Taslitzky, Erni et autres amis qu'ils ont laissées dans toutes les pièces de la maison nous éclairent sur la passion qu'Aragon et Elsa Triolet portaient aux arts, et notamment à l'art moderne. Lettres, lithographies, tableaux, céramiques, sculptures, dessins de presse, témoignent de correspondances, d'amitiés, d'engagements communs et de débats intimement liés à ce lieu et ses hôtes.
J'ai connu plusieurs peintres dans ma vie
Ils habitaient au milieu d'eux-mêmes confrontant Leur âme et leur oeil dans des ateliers de poussière Ou d'ordre
Tournant sans fin dans leur domaine d'écureuil Aragon - Écrits sur l'art moderne
C'est donc tout naturellement, que la Maison Elsa Triolet - Aragon a souhaité donner une place importante à l'art d'aujourd'hui en proposant, depuis maintenant trente ans, de nombreuses expositions d'art contemporain. Dans ce lieu où les arts se croisent, plus de 90 artistes ont exposé tels que Valerio Adami, Hervé Di Rosa, Erró, Gérard Fromanger, Peter Klasen, Jacques Monory, Ernest Pignon-Ernest, Bernard Rancillac, Speedy Graphito, Vladimir Velickovic ou Jacques Villeglé ...
Il faut d'un rien pour faire un monde Tout est modèle en ce qui passe
Un plat d'asperges Qui saura
Donc éterniser la saison des endives
On ne peint pas que ce qu'on peint
Voir c'est penser peindre c'est dire
L'oeil rêve ah de toutes parts m'assaillent La métaphore du peintre et sa lumière Inondant l'avenir Je me perds dans
Cette magie étrange d'à présent Qui fait un jardin d'hypothèses Aragon - Écrits sur l'art moderne -
L'AVERSION DES VAINQUEURS, un plat farfelu pour un ogre de prestige
Il était une fois, il n'y a pas longtemps et non loin de nous une civilisation peuplée d'humanoïdes avariés qui paradaient sans vergogne dans un décor de divertissement éléphantesque.
Personne n'a vraiment tenu compte de la sonnette d'alarme exprimée à répétition jadis, alors la léthargie des victimes se confirme tandis que les responsables prospèrent. Des pages d'histoire se tournent quitte à trop souvent se répéter.
Il s'agit d'une fable en quête de perspective et ancrée dans un imaginaire désenchanté familier. Certaines notions de l'ordre de la gesticulation primaire sont abordées, telles que le pouvoir et la servilité, l'altérité et le conformisme, le déni et la capitulation.
C'est dans ce contexte que le lecteur est tout de même invité à sourire dans un joyeux marasme à la candeur universelle.
A.D -
L'artiste rebat les cartes.
« Je hais les voyages et les explorateurs »
écrivit Claude Lévi-Strauss à l'entrée de Tristes tropiques. Pas les exploratrices. Cristina Barroso est née à São Paulo, au Brésil, elle vit à Stuttgart où coule le Neckar, elle fait une halte sur les bords de la Seine, à la Maison
de l'Amérique latine. Son regard est éloigné mais son lointain est toujours intérieur. Si bien qu'on ne se baigne jamais deux fois dans sa même rivière intérieure. Une exposition qui aurait enchanté Elisée Reclus, géographe universel, anarchiste et écologiste visionnaire, lui qui écrivit comme s'adressant à Barroso son merveilleux cycle des eaux.
Apollinaire disait, parlant de Jarry, dans Le flâneur des deux rives : « Il était sorti trempé du lit où s'écoulait son onde ».
Découvrant son exposition à l'orée de la Saison brésilienne, sous le regard éclairé du commissaire Léo Marin, nous sortons trempés du lit de la rivière intérieure où s'écoule l'onde amazonienne qui pousse C. Barroso.