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Anamosa
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Revenir - Expériences du retour en Méditerrannée
Giulia Fabbiano
- Anamosa
- 17 Octobre 2024
- 9782381911069
Par le prisme de la question du " retour ",
Revenir propose un regard original sur les migrations en Méditerranée. Les expériences de retour mettent en effet à nu la complexité des formes de déplacements humains, des déracinements aux voyages mémoriels, et permettent d'explorer la relation transgénérationnelle au lieu d'origine, aux mémoires et aux imaginaires qui y sont liés.
Désir, rêve, acte, mythe, horizon possible ou impensable : revenir est une expérience à la fois intime, collective et politique. Elle fabrique des récits de lieux investis ou réinvestis, des lieux vécus, perdus, retrouvés, interdits, occupés, parfois disparus ; des récits de situations migratoires qui se déploient dans l'espace méditerranéen contemporain, connectant ou séparant ses rives.
Réinstallations, vacances au pays, tourisme des racines, mobilisations pour le droit au retour, contournements des frontières ou encore rapatriements post-mortem, les pratiques du revenir témoignent toutes des trajectoires de femmes et d'hommes qui ont dû, volontairement ou sous la contrainte, quitter leur pays et habiter l'exil. Ce livre et l'exposition qu'il accompagne s'emparent de ces fragments de vie. Les textes, oeuvres, objets et documents rassemblés ici nous emmènent en Algérie, Cisjordanie, France, Galilée, Grèce, Italie, Liban, Macédoine du Nord, Syrie. Ils invitent à réfléchir au rapport intime et mémoriel au chez-soi, à parcourir ses territoires, à prendre en compte les multiples formes de sa reconnaissance et les voix de sa transmission, génération après génération. -
L'actualité nous le rappelle : l'une des spécificités des conflits des XXe-XXIe siècles est de faire des civils des cibles à part entière. L'enjeu de ce livre est d'articuler le point de vue des enfants à celui des adultes, c'est-à-dire l'expérience enfantine de la guerre vis-à-vis des discours et injonctions émanant des adultes, des États en temps de conflits.
À la question " que fait la guerre aux enfants ? ", la réponse paraît évidente : du mal. L'enjeu de ce livre et de l'exposition qu'il accompagne est d'accepter d'aller plus loin que l'évidence première, en dépassant le seul statut de victime. En d'autres termes, de complexifier l'analyse en réfléchissant aussi à ce que le temps de guerre peut représenter, pour certains enfants et adolescents, en termes d'opportunité, d'émancipation, de capacité d'action. En un mot : montrer que la guerre n'est pas traumatisante en soi, en soulignant la diversité des expériences enfantines, et en donnant du même coup leur juste place aux expériences traumatiques et paroxystiques.
L'ouvrage se décline en trois parties principales correspondant à trois invariants des expériences de guerre enfantines du début du XXe siècle jusqu'à nos jours : endoctriner, expérimenter et cibler. " Endoctriner " revient sur les différents processus d'endoctrinement auxquels sont soumis les enfants, de la Grande guerre à celle menée par l'État islamique, et à la réception qu'ils ont pu en faire, de l'adhésion au refus, de l'indifférence à la résistance. La partie " Expérimenter " s'attache à revenir sur la vie quotidienne en temps de guerre du point de vue des enfants, plus particulièrement aux différents bouleversements qu'ils peuvent subir, familiaux, matériels et émotionnels. En effet, les enfants en tant que civils deviennent des cibles de guerre au XXe siècle. À ce titre, ils expérimentent de multiples formes de violence de guerre : les bombardements, la présence de forces armées, les déplacements forcés, mais aussi la faim et les pénuries. " Cibler " est consacrée aux processus génocidaires au cours desquels les enfants sont particulièrement ciblés, avec les cas du génocide arménien, de la Shoah et du Rwanda. En effet, les génocides, en marge des guerres, inaugurent une autre forme d'atteinte aux enfants, cette fois-ci non pas en tant que civils mais en tant qu'enfants. En conclusion, un texte de l'historien Bruno Cabanes sur le lent avènement de l'enfant comme sujet de droit en temps de guerre.
Rassemblant les meilleur·es historien·nes, à commencer par Manon Pignot elle-même comme directrice d'ouvrage, l'iconographie, reposant essentiellement sur les riches collections de La contemporaine, mobilise autant les sources institutionnelles et culturelles que les productions émanant des enfants eux-mêmes : des objets (jeux, jouets, vêtements...), des photographies, des dessins, des albums familiaux, des affiches, des publications périodiques, des livres pour enfants et, dans une moindre mesure, des archives écrites (tracts, documents internes d'organisations caritatives et humanitaires). -
Si les populations romani constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe (12 millions de personnes), elles font l'objet, hier comme aujourd'hui, de nombreuses discriminations. Tout en mettant l'accent sur l'antitsiganisme contre lequel toutes luttent, il s'agit cependant ici de faire connaître, d'affirmer et de revendiquer la richesse et la diversité des cultures romani.
Barvalo : riche et par extension fier en langue romani. Ce mot a valeur d'étendard et défend neuf siècles de présence européenne et d'affirmation culturelle, tout en s'intéressant à l'histoire et à la diversité des populations romani. Si celles-ci constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe, elles font, aujourd'hui encore, l'objet, de nombreuses discriminations. L'exposition Barvalo , comme cet ouvrage qui l'accompagne, entend renverser les regards et lutter contre les stéréotypes et un antitsiganisme pluriséculaires.
Identifier et valoriser l'héritage et le patrimoine romani, dans les musées comme dans l'espace public, mener une réflexion contrastée sur les notions d'appartenance et d'identité, tels sont les enjeux de ce travail ambitieux. Pour la première fois dans un musée national en France, un projet concernant les populations romani est conçu avec elles, de manière collaborative ; il est né du travail d'un comité composé de dix-neuf personnes d'origine romani ou non, de nationalités et profils différents. Entièrement bilingue français-romani, ce livre témoigne également de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes ; il s'agit d'affirmer haut et fort : Barvalo . -
Déflagrations ; dessins d'enfants, guerres d'adultes
Collectif
- Anamosa
- 28 Septembre 2017
- 9791095772293
Qu'ils soient témoins, victimes directes ou « collatérales » (mais aussi acteurs), les enfants sont exposés par millions et de plus en plus massivement aux violences de la guerre. En plongeant le lecteur ou la lectrice dans la centaine de dessins d'enfants rassemblée ici (une collection d'une ampleur inégalée), il s'agit ici de parcourir plus d'un siècle de conflits et de violences (de la Première Guerre mondiale au conflit syrien), qui continuent de se reproduire partout dans le monde, malgré les « plus jamais ça ». Regarder la guerre à hauteur d'enfant, c'est interroger notre relation à la violence et à sa représentation, occultation ou monstration ? Les dessins, fresques narratives ou instants donnés, ont un pouvoir d'évocation bouleversant et profondément troublant. Ils « racontent » une réalité des massacres, les machettes, les bombes, le sang, la destruction, l'effroi comme nous la voyons peu. Véritables « traces » de l'horreur, ils sont un défi pour nous, autres témoins : quelles réponses juridiques, thérapeutiques, pour construire l'avenir ensemble.
Organisé sous la forme d'un abécédaire thématique, l'ouvrage est rythmé par des contributions transversales, historique, psychologique, juridique ou de terrain, ainsi que par des réponses d'artistes (tels Enki Bilal) ou d'écrivains (tels Erri de Luca ou Linda Lê) à un dessin choisi.
Déflagrations est une oeuvre magnifique et inédite, à la fois militante, humaniste et constructive.
Artistes et écrivains impliqués : Laura Alcoba, Enki Bilal, Stéphane Blanquet, Monique Chemillier-Gendreau, Boubacar Boris Diop, Ernest Pignon-Ernest, Himat, Catherine Lalumière, Linda Lê, Erri de Luca, Mona Luison, Mohamad Omran, Rémy Ourdan, Leïla Sebbar, Antonio Segui, Salah Stétié, Vladimir Velickovic, Léonard Vincent, Sonia Wieder Atherton.
Auteurs des textes de contextualisation des conflits : Joëlle Alazard, Olivier Bercault, Raphaëlle Branche, Charlotte Cosset, Leyla Dakhli, Leonora Dugonjic, Hélène Dumas, Olivier Favier, Antoine Germa, Juliette Gheerbrant, Ariane Mathieu, Aude Merlin, Ivica Mladenovic, Xavier Muntz, Manon Pignot, Philippe Valls.