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Asiatheque
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La novella "Ton temps hors d'atteinte" offre à la lecture une surprenante histoire d'amour, envisagée sur une temporalité longue - celle d'une vie, de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Écrite de façon originale par un "moi" (la narratrice) s'adressant à un "tu" (l'être aimé), elle raconte l'histoire de deux êtres aussi différents entre eux qu'ils le sont de ceux qui les entourent, en jouant en permanence sur le contraste et le décalage, concepts brillamment incarnés dans la narration des temps différents auxquels appartiennent les deux protagonistes. S'achevant dans une sorte de road trip tragique à la "Bonnie and Clyde", la novella se dévoile patiemment et subtilement, alternant entre les différents souvenirs de la protagoniste. L'élément science-fictionnel de la novella ne se révèle réellement que dans la dernière partie du texte, évoquant d'autres oeuvres de Xia Jia : une innovation subtile, peu spectaculaire mais qui suggère la possibilité d'une technologie imaginative au service de l'humain plutôt que comme fondamentalement destructrice et menaçante. C'est dans cette combinaison de la romance et de la science-fiction, toutes deux délicatement amenées, que se trouve sans doute la réussite du texte. Comme Xia Jia le mentionne d'ailleurs elle-même dans son recueil de nouvelles éponyme : "Les plus beaux récits de science-fiction ne sont pas si différents que l'histoire d'un premier amour."
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Arborescences : abécédaire de l'imaginaire n°1
Hui Chi, Iuvan, Mira Aiki
- Asiatheque
- L'asiatheque Poche
- 30 Octobre 2024
- 9782360574025
Le présent recueil de nouvelles, intitulé "Arborescences", comprend les nouvelles « Le Nid » de Chi Hui (traduite du chinois), "Une Fluctuation dans le vide" d'Aiki Mira (traduite de l'allemand) et "Marginalia" de luvan. Il initie un ambitieux projet d'échanges littéraires entre l'Europe et la Chine autour des littératures de l'imaginaire : "Abécédaire de l'imaginaire".
"Arborescences" est le premier ouvrage de la nouvelle collection "Abécédaire de l'imaginaire" de l'Asiathèque, conçue en collaboration avec la revue allemande Kapsel*. Cette collection a pour ambition de proposer des visions diverses de l'avenir par des autrices et des auteurs européens et chinois pour engager un échange transculturel, réfléchir ensemble et exposer différentes façons de raconter nos futurs.
Chaque ouvrage de la collection "Abécédaire de l'imaginaire", publié en français, prendra son inspiration dans une nouvelle écrite par une autrice ou un auteur chinois. Le présent ouvrage, premier de la collection, prend la thématique "arborescences". Les ouvrages qui suivront auront des thématiques et des titres tirés des lettres de l'alphabet (B, biotope ; C, communication ; D, dimensions...). Dans cet ouvrage, les nouvelles "Une fluctuation dans le vide" d'Aiki Mira « Marginalia » de luvan sont les créations inédites qui viennent en réponse à la nouvelle "Le Nid" de Chi Hui.
Les livres de la collection auront un caractère graphique affirmé avec des illustrations de jeunes artistes et une conception écologique tout autant qu'esthétique. En cela la collection s'adresse à un public plus large que le seul lectorat amateur de science-fiction.
Résumé des trois nouvelles :
Dans la nouvelle "Le nid", Chi Hui raconte l'histoire des Tanla, qui vivent sur la lointaine planète Tantatula. Les Tanla forment une société matriarcale dans laquelle les hommes sont élevés dans des pots de fleurs. Lorsque les humains veulent transformer leur planète en un carrefour pour le trafic spatial interstellaire et que le fils d'un haut fonctionnaire disparaît, le conflit entre les Tanla et les humains menace de dégénérer. Qui va s'imposer ? Les humains inadaptés et agressifs ou les Tanla pacifiques, qui se transformeront un jour en scarabées ? L'auteur ne semble pas avoir de sympathie pour les uns et les autres.
Dans la nouvelle "Marginalia", luvan raconte, au fil de plusieurs lettres, une série d'événements se déroulant sur la planète Keqin. Comme Tantatula dans l'histoire de Chi Hui, Keqin est colonisée par des humains. À la lecture du Nid, luvan dit avoir été touchée par plusieurs aspects : la difficulté de communiquer par le langage, et une réalité drastiquement autre. Cette difficulté de communiquer fait partie inhérente de son travail sur la langue et sa ré-invention. L'étrangeté absolue des corps et des relations familiales en fait aussi partie. Ce sont autant de promesses d'évolutions génétiques qui pourraient advenir, entraînant leur pendant politique ancré dans l'éco-féminisme. Cette utopie radicale faite d'hybridation et de télépathie - deux topos de la science fiction pouvant être lus comme les avatars, dans la dimension de la fable, d'une abolition du sexisme, du racisme, du validisme et du spécisme pour l'une ; d'un avènement de l'empathie et du soin pour l'autre - fait face à un pouvoir central patriarcal porté par une logique d'exploitation et d'utilitarisme.
Dans la nouvelle "Une fluctuation dans le vide", Aiki Mira reprend, entre autres, le thème de la métamorphose de la nouvelle de Chi Hui pour raconter la subjectivité d'une larve dont la forme et le genre n'est pas définie. "Et je me dis : peut-être ne suis-je qu'une fluctuation dans le vide - quelque chose qui ne peut pas être, ou pas encore, une particule virtuelle", écrit Aiki Mira. Cette larve vit sur une station spatiale qui s'appelle Cosmo Park. La vie y est précaire et strictement hiérarchisée. Les corps y sont des marchandises, vendues, volées, opérées ou même données. Certains font volontairement muter leur corps. D'autres rêvent de vivre sur des planètes, dans des corps qui y poussent comme de l'herbe. Mais les planètes semblent inaccessibles, jusqu'à l'arrivée des premiers vaisseaux spatiaux qui eux aussi se transforment.
(*) La revue Kapsel publie en Allemagne, depuis 2017, des textes issues de la science-fiction contemporaine chinoise, tout en engageant une conversation transculturelle sur la littérature et l'avenir. Cinq numéros de la revue Kapsel sont déjà parus chez Maro Verlag et Fruehwerk Verlag.
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Il s'agit d'un recueil regroupant dix nouvelles (dont la première donne son titre au livre) qui ont un fil directeur : l'évocation d'un magicien installé sur la passerelle reliant le bâtiment « Amour » (Aï) et le bâtiment « Confiance » (Hsin) du grand marché de Taipei, la capitale de Taiwan. Autour de ce magicien, tout un monde s'active dans des petits métiers car « on vendait toutes sortes de choses sur la passerelle : des glaces, des vêtements d'enfants, des petits pains au sésame, des sous-vêtements Wacoal, des poissons rouges, des tortues et des trionyx... ».
Le narrateur, enfant, tient un petit stand de semelles à côté et il est fasciné par le personnage du magicien et par ses tours, dont certains vont au-delà de la mystification habile du prestidigitateur pour atteindre à une sorte de mystérieux contact avec un monde parallèle. Hanté par ce personnage, le narrateur recherche tous ceux qui ont pu, à un moment ou à un autre, avoir des contacts avec lui afin de recueillir leurs témoignages. Et c'est le point de départ d'une suite de récits drôles, mélancoliques, et même parfois poignants, où le marché perd sa signification marchande et idéologique pour devenir le règne de l'aventure et du fantastique et où s'incarnent aussi les rêves et les angoisses d'une époque.
« L'omniprésence du marché, dont il s'amuse à distordre la mémoire, dans l'oeuvre de Wu Ming-yi, fait bien évidemment songer à la récurrence des lieuxmondes dans les oeuvres des écrivains faulkneriens, à l'instar du Macondo de Gabriel García Márquez ou du Gaomi de l'écrivain chinois Mo Yan. » (extrait de la postface de Gwennaël Gaffric)
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Synopsis et scénario du film réalisé par Hou Hsiao-hsien en 1987. Le film raconte l'histoire d'une famille taïwanaise en 1947, pendant la répression par le gouvernement chinois qui mena en prison ou à la mort des milliers de Taïwanais. Avec une présentation de l'histoire de Taïwan et de son cinéma.