FRANCE MEYER
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Vers le milieu des années 1960, dans le café cairote «Al-Karnak», miniature d'une Égypte en train de perdre ses repères, se réunissent régulièrement trois étudiants, dont les destins vont être profondément marqués par les événements politiques. Écrit en 1971 par le futur prix Nobel de littérature, ce bref roman a eu dans l'ensemble du monde arabe un retentissement considérable.
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Vers 1300 avant J.-C., Méri Moun, jeune Égyptien hanté par le souvenir du pharaon Akhénaton, décide de se consacrer à la recherche de la vérité sur le roi disparu. Tel un enquêteur d'aujourd'hui, il interroge tour à tour les disciples et les détracteurs de ce grand visionnaire qui n'avait pas hésité à proclamer sa foi en un Dieu unique d'amour et de vérité. La reine Néfertiti, son épouse, le général Horemheb et Aÿ, le prêtre d'Amon... tous ces personnages à la fois historiques et légendaires ressuscitent à travers les récits que recueille le jeune homme. Pas à pas, Méri Moun va revivre la fascination du culte solaire, la religion d'Aton.
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Le 12 juillet 2006, Israël frappe le Liban suite à l'enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah à la frontière. Un bus affrété par l'ambassade de Russie à Beyrouth évacue les ressortissants russes vers un aéroport syrien. Pendant le trajet, la jeune narratrice, d'origine russe, retrouve Ali, un ancien camarade de classe d'origine ukrainienne qu'elle avait perdu de vue. Pourquoi Ali fuit-il le pays qu'il s'est toujours dit prêt à défendre ? Premier roman d'Alexandra Chreiteh traduit en français, Ali et sa mère russe confronte la société libanaise aux tabous qui la divisent.
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Ouvrage publié sous la direction de Selma Fakhry Fourcassié
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Une radioscopie du Maroc contemporain à travers l'histoire d'un anti-héros, Rahhâl, un personnage fourbe, lâche, envieux, menteur, qui règle ses comptes avec ceux qu'il a désignés comme "ennemis" en se servant d'Internet. Sa capacité infinie de nuisance est découverte et appréciée en haut lieu à sa juste valeur, ce qui lui permet d'accéder à la revue électronique Hot Maroc où il distille son venin au profit de ses employeurs.
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Frankenstein à Bagdad
Ahmed Saadawi
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Imaginaire
- 15 Novembre 2017
- 9782253083252
Dans le quartier de Batawin, à Bagdad, en ce printemps 2005, Hadi le chiffonnier récupère des fragments de corps abandonnés sur les lieux des attentats pour les coudre ensemble. Plus tard, il raconte que la mystérieuse créature qu'il a fabriquée - " Trucmuche " - a pris vie et qu'elle écume les rues pour venger les victimes dont elle est constituée. A travers les pérégrinations sanglantes de cet être monstrueux mais aussi capable d'humanité, Ahmed Saadawi, entre réalité et conte fantastique, superstitions magiques et croyances religieuses, dresse le portrait d'une ville où tout le monde a peur de l'inconnu et où la frontière entre le bien et le mal demeure toujours incertaine.
Un roman salutaire et intense. Léonard Billot, Les Inrockuptibles. Ahmed Sadawi sait étonnamment évoquer la souffrance tout en maintenant de la tendresse pour les ressources imprévues des vivants. Remarquable. Eric Dussert, Le Monde diplomatique. Prix international du roman arabe. Grand prix de l'Imaginaire.
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Roman sur l'impossible réinsertion de trois anciens miliciens dont on ne connaîtra ni la confession religieuse ni l'appartenance politique Ya salam ! dénonce, bien au-delà de la situation proprement libanaise, la soif masculine du pouvoir. Ecrit dans une langue crue transgressant tous les tabous, il est certainement l'un des textes les plus audacieux de la nouvelle littérature féminine arabe.
Louqmane, artificier, l'Albinos, tortionnaire, et Najib, sniper, membres d'une milice qui s'est illustrée pendant la guerre par ses exactions, ont perdu avec le retour de la paix civile tout ce qui faisait leur vie : le plaisir de tuer, de torturer, de violer. L'Albinos fait la connaissance de Salam, une jeune femme du quartier qui ne rêve que de se marier, mais il est assassiné peu après leurs fiançailles quand est révélé son affreux passé de tortionnaire. Salam se rapproche alors de Louqmane, bien qu'il l'exècre ostensiblement et se plaise à l'humilier, mais malgré son ardent désir de se "caser", elle finit par perdre espoir. Entre-temps, pour gagner de l'argent, ils ont essayé avec Najib, tablant sur les connaissances en chimie de Louqmane, de fabriquer et de vendre un produit raticide, mais Louqmane meurt des suites d'une maladie transmise par les rats qu'il élevait pour ses expériences. Et c'est au tour de Najib, l'ancien sniper fou, de jeter son dévolu sur Salam dans une relation sadomasochiste d'une rare violence dont elle ne se délivre qu'avec la mort de Najib.
Ce roman sur l'impossible réinsertion de trois anciens miliciens dont on ne connaîtra ni la confession religieuse ni l'appartenance politique dénonce en fait, bien au-delà de la situation proprement libanaise, la soif masculine du pouvoir. Ecrit dans une langue crue transgressant tous les tabous, il est certainement l'un des textes les plus audacieux de la nouvelle littérature féminine arabe.
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Abbas Karam, un dramaturge cairote débutant, a écrit une pièce intitulée Les Noces du Palais qui est promise à un grand succès de scandale car il y raconte à sa manière les turpitudes de sa famille.
Quatre personnages se relaient pour apporter chacun sa version de l'histoire : l'acteur principal, amoureux de la femme de l'auteur, qui l'accuse d'avoir dénoncé à la police la vie dissolue de ses propres parents et causé la mort de sa femme et de son fils ; le père d'Abbas, metteur en scène toxicomane et véreux, qui accrédite dans ses grandes lignes la charge de l'acteur contre son fils ; la mère, caissière du théâtre, qui évoque son existence malheureuse, fustige la veulerie de son mari et n'arrive pas à croire que son fils bien-aimé ait pu la dépeindre sous des traits aussi sombres ; enfin, l'auteur lui-même qui s'applique à démêler le vrai du faux, soulignant notamment la différence entre la réalité et la fiction.
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La guerre civile domine la scène politique soudanaise depuis l'indépendance du pays, opposant musulmans, chrétiens et animistes. Depuis les années quatre-vingt-dix, les raids perpétrés par les différentes factions armées pour nourrir le marché quasi officiel de l'esclavage ont jeté dans les rues de Khartoum des milliers d'enfants de toutes confessions, orphelins et déracinés.
Kasshi, le héros du roman, est né paraplégique. Doté d'une intelligence supérieure et d'une mémoire phénoménale, il s'abreuve au savoir de ses maîtres, apprend le Coran par coeur, et se lance dans l'étude des sciences occultes et autres disciplines ésotériques. Nous le suivons de la petite enfance à l'âge adulte, au fil des rencontres avec les gamins des rues, chefs de gangs, voleurs à la tire, indigents et infirmes. La nature l'ayant gratifié d'un sexe qui fait se pâmer la gente féminine, il découvre tôt les plaisirs charnels. Ses maîtres en tous trafics vont exploiter ses exceptionnels attributs pour attirer les belles naïves dans des pièges dont elles ne sortiront pas indemnes.
La beauté et la puissance évocatrice du roman de Mansour El Souwaim renvoient aux grands classiques du XXe siècle : Naguib Mahfouz et Youssef Idriss, entre autres. C'est ainsi que l'auteur réussit à faire d'une vie marquée par le sceau de l'échec, du désespoir et de la violence un récit quasi légendaire. Une révélation.
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Villes de sel ; l'errance
Abdul Rahman Mounif
- Sindbad
- La Bibliotheque Arabe
- 5 Octobre 2013
- 9782330024482
Jusque-là traduit dans la plupart des grandes langues européennes mais pas en français, Villes de sel relate, sur un ton épique et à travers une impressionnante saga, la découverte du pétrole en Arabie saoudite - où il est encore interdit.
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1000 coups de fouet parce que j'ai osé parler librement
Raif Badawi
- Kero
- 25 Septembre 2015
- 9782366581584
Raif Badawi a ému le monde entier. Ecrivain, auteur d'un blog depuis 2006, cible d'une fatwa, victime d'une tentative d'assassinat, le jeune Saoudien de 31 ans est arrêté en 2012 et condamné à mort car ce qu'il écrit déplait aux religieux et aux politiques. La peine capitale est ramenée à 10 ans de prison, une forte amende financière et 1000 coups de fouet, qu'il est censé recevoir tous les vendredis à raison de 50 coups par semaine.
Après l'administration de la première série de coups en janvier de cette année, l'état de santé de Badawi se dégrade à tel point que la reprise du châtiment est repoussé de semaine en semaine.
Aujourd'hui, Badawi, lauréat du Prix Reporter sans frontières et du Prix Reuters pour la liberté de la presse, nominé pour le Prix Nobel de la paix en 2015, languit toujours en prison. Un nouveau procès pour apostasie pourrait bien lui coûter la vie.
Il ne renonce pas. Pour lui la liberté décrire est plus importante que sa propre vie. Depuis sa prison sordide il nous écrit. Un livre exceptionnel. Celui d'un homme qui se sait condamné et qui nous demande de ne jamais renoncer à défendre les libertés.
Avec courage, force et souvent une fine ironie, Badawi prend position pour la séparation entre religion et État, s'insurge contre le rôle néfaste d'un islam perverti, et évoque le risque terrible pour toute créativité et vie intellectuelle d'un climat d'aveuglement idéologique.
Les sujets abordés couvrent l'islam, la sharia et la politique, les relations entre hommes et femmes, le rôle du libéralisme dans une société moderne, les printemps arabes et la politique occidentale au Proche Orient.
Les éditeurs du monde entier se sont unis, devant l'urgence de sa situation, pour publier son livre et faire pression sur le régime saoudien. L'ensemble des bénéfices de ce livre lui sont reversés pour assurer sa défense.