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Lettre Volee
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De quoi le curating est-il le nom? : Métamorphoses d'une profession dans le champ de l'exposition
Julie Bawin
- Lettre Volee
- Essais
- 5 Mars 2025
- 9782873176440
Le mot « curating » est, depuis une quinzaine d'années, un mot de code particulièrement en vogue dans l'univers des expositions d'art contemporain, mais à quelles pratiques se rapporte-t-il exactement et pour quelle raison cet anglicisme a-t-il fini par supplanter, dans la langue française, le terme « commissariat » ? Répondre à ces questions ne revient pas seulement à mettre en lumière le rôle que les artistes, conservateurs de musée, auteurs et « faiseurs » d'expositions ont joué, dès les années 1960-1970, dans le renouveau apporté au champ de l'exposition. L'idée sur laquelle repose cet ouvrage est que le curating, loin d'être un phénomène récent, se rapporte à des à des (r)évolutions plus anciennes et successives, tant dans le domaine de l'accrochage et de la scénographie que dans la sphère professionnelle et institutionnelle au sein de laquelle évoluent les organisateurs d'exposition. Aussi verra-t-on que, depuis le milieu du XIXe siècle, l'activité curatoriale est passée entre les mains de protagonistes toujours plus nombreux et qu'elle oscille désormais entre une hyper-professionnalisation et une déprofessionnalisation toujours plus tangible. Il semblerait en effet que de nos jours, le métier - reconnu comme tel - soit à la portée de tout un chacun, et en particulier à ceux que l'autrice appelle les « curateurs outsiders ».
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LES SCÉNARIOS DE CHARLES SPAAK : L'écrivain derrière la toile
Jacqueline Van Nypelseer-Wolfowicz
- Lettre Volee
- 4 Avril 2025
- 9782873176471
Cette étude approfondie de l'écriture des scénarios de Charles Spaak est l'une des rares études dédiées à un scénariste de langue française. Elle dresse le portrait d'un scénariste belge méconnu qui est pourtant l'auteur de scénarios célèbres écrits pour des réalisateurs de renommée internationale comme Le Grand Jeu et La Kermesse héroïque pour Feyder, La Grande Illusion pour Renoir, Le Ciel est à vous pour Grémillon, Nous sommes tous des assassins pour Cayatte ou Les Tricheurs pour Carné. Le lecteur découvrira pas à pas l'écrivain qui initia les grandes tendances du cinéma français, du muet à la Nouvelle vague. Avec Jacques Prévert, Charles Spaak est un des plus importants scénaristes du cinéma français des années 1930 et 1940. Précurseur du réalisme poétique avec Feyder et très impliqué dans les problèmes de son temps qui déboucheraient sur la Deuxième Guerre mondiale, on lui doit aussi le prototype de l'homme du peuple au grand coeur capable de se défendre contre les importuns, qui, mis en scène par Duvivier et personnifié par Jean Gabin, deviendrait le héros incontesté du genre.
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Conçu comme un album de bande dessinée classique, mais où les phylactères libérés de leur fonction et érigés au rang de personnages et de signes souverains s'en donneraient à coeur joie à revisiter toute l'histoire de l'art moderne, cette théorie des bulles de l'artiste plasticien Emilio López-Menchero emprunte aux techniques les plus radicales pour dynamiser les traits essentiels du langage de la bande dessinée. Ce faisant, le livre en accroît aussi le potentiel critique. La « théorie » du titre ne signifie en rien quelque souhait de rester en marge de la pratique. Elle vise au contraire une façon de mieux construire des armes pour rebondir dans les débats et enjeux de tous les jours. Telle quête conduit l'auteur vers l'essence de son médium - qui n'est nullement l'horizon ultime du travail créateur mais le tremplin que se donne Emilio López-Menchero pour intervenir dans le monde plus large de l'art et, plus largement encore, de l'action sociale. L'essence en question est ce que le philosophe belge Henri Van Lier a nommé le « multicadre », terme aussi simple que juste, à mille lieues des idées que l'on continue à se faire sur la bande dessinée,comme l'écrit Jan Baetens dans sa postface.
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RUSES À L'OEUVRE : Modes d'agir avec l'art contemporain
Katrin Gattinger
- Lettre Volee
- 14 Février 2025
- 9782873176433
Parce que dans un monde injuste, régi par des luttes d'intérêt, on a parfois besoin de jouer des tours, cet essai pose la question : que peut l'art ? Mais plutôt que de regarder les oeuvres du point de vue de l'efficience, il s'agit d'observer leur inventivité, de saisir la complexité de leurs modes opératoires. Les ruses - qui font croire et agir tout en restant elles-mêmes dissimulées, qui enthousiasment par leur capacité à mener une cause perdue au triomphe - sont au coeur de ce livre, préfacé par le philosophe Pierre-Damien Huyghe. Par l'étude de « l'intelligence pratique » des procédés et logiques de cinq oeuvres des artistes Peter Rosel, Made in Éric, Olive Martin et Patrick Bernier, Judith Deschamps, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, cet essai explore leurs résistances en s'appuyant sur des stratagèmes observés par ailleurs (camouflage militaire, système de l'art, actions politiques sur la justice, arnaques sur internet) et les théories qui leurs sont consacrées. Ces oeuvres desquelles émanent des connaissances, savoirs-faire et astuces, invitent à regarder comment ces gestes artistiques peuvent nous aider à penser les conflits du réel et imaginer des modes d'agir rusés.
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Une île battue par les vents : Sur le cinéma de Roman Polanski
Laurent Van Eynde
- Lettre Volee
- 15 Novembre 2024
- 9782873176426
Cet essai sur le cinéma de Roman Polanski explore l'enjeu formel et thématique de l'espace clos, en le décalant néanmoins du trop classique et trop univoque huis clos vers une dialectique affinée de l'intérieur et de l'extérieur. Par le biais de différentes figures de cette dialectique, c'est le statut même de l'image que le cinéma de Polanski permet de penser. Le choix est aussi fait ici de mobiliser les références à la peinture qui travaillent de l'intérieur le cinéma de Polanski et contribuent de manière décisive à son esthétique.
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Le sec et le vif : Une histoire de l'arbre-sculpture depuis 1968
Natacha Pugnet
- Lettre Volee
- 6 Décembre 2024
- 9782873176334
Cet essai interroge le devenir-oeuvre d'arbres, qui, morts ou vivants, dessinent une catégorie sculpturale dans laquelle le bois n'est plus envisagé comme un matériau auquel donner forme. Tout ensemble être-là naturel et chargé de références culturelles, l'arbre-sculpture s'inscrit dans une archéologie et une histoire spécifiques. Exhibé tel quel ou presque dans le white cube, il semble déplacé, bousculant l'idée même d'exposition. Planté, et devenu sculpture vivante, il porte à reconsidérer les pratiques in situ. Le Sec et le Vif s'attache à saisir les enjeux communs à ces réalisations aussi bien que la diversité des démarches et sensibilités au monde que celles-ci révèlent, s'agissant notamment d'écologie. Puissamment anthropologique, la figure de l'arbre permet d'éclairer l'histoire de l'art récent - de Giuseppe Penone et Robert Smithson à Mark Dion et Roman Onda
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« Avec les arts plastiques, je n'ai pu que m'engager en terrain ennemi », disait Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l'enjeu du combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de l'écriture poétique ? Son oeuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs fils s'y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les références essentielles en sont Mallarmé, qu'il tient pour « l'inventeur de l'espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d'un « resserrement de la notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une poétique de l'objet et de l'absence d'objet s'en déduit, ainsi qu'une pratique ironique des équivoques de la communication. S'y dessine la figure d'un artiste génial, qu'on n'a pas fini de découvrir.
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Alfreda Hitchcock & sisters
Martine Doyen
- Lettre Volee
- Livres D'Art Et De Photographie
- 19 Novembre 2021
- 9782873175825
Partant du paradoxe que son panthéon cinématographique est quasi exclusivement composé d'hommes dont les films la touchent profondément et l'inspirent, en tant que cinéaste mais aussi en tant que spectatrice, Martine Doyen s'est prise au jeu de féminiser les traits de ses idoles pour découvrir ce qu'ils seraient en femmes, à défaut de pouvoir imaginer ce que leurs films auraient pu être, s'ils l'avaient été. et en attendant que s'installe la parité chez les réalisateurs et réalisatrices de films, cela soulage et permet de continuer à les adorer car, dans le fond, nos grands cinéastes sont des femmes aussi. reste à savourer cette galerie de portraits en tentant de reconnaître qui se cache derrière chacune de ces femmes dans ce who's who du cinéma international.
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L'art et la cécité : voir et ne pas voir
Anne Sauvageot
- Lettre Volee
- Essais
- 12 Janvier 2024
- 9782873176259
De tous les archétypes qui peuplent nos imaginaires depuis les temps les plus anciens, la figure de l'aveugle, demeure sans doute l'une des plus présentes. La peur des ténèbres entretient toutes sortes de fantasmagories, celles de nos mythologies grecques comme celles des récits bibliques, celles de la littérature comme celles des arts tout au long de leur histoire. Comment ainsi comprendre et interpréter la démarche d'artistes contemporains qui ont fait de la cécité leur thématique ? Si certains d'entre eux choisissent d'oeuvrer en partenariat avec des aveugles - Sophie Calle, Miquel Barceló, Javier Téllez, Prune Nourry... - d'autres s'exercent eux-mêmes à peindre ou sculpter en aveugle, notamment les yeux bandés ou obturés, tels Robert Morris, Giuseppe Penone, Claude Jeanmart... Comment nous donnent-ils à interpréter la cécité, à la voir et à la comprendre ? La réflexion de manière plus large porte sur la dialectique du voir et du ne pas voir. Les frontières entre le visible et l'invisible sont en effet de plus en plus ténues. Certains artistes et scientifiques travaillent ensemble pour donner à voir ou redonner à voir certaines oeuvres retravaillées à des échelles inédites, celles du musée du Louvre entre autres.
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Correspondances dans le labyrinthe des sons
Alexandre Castant, Philippe Franck
- Lettre Volee
- 4 Juin 2024
- 9782873176310
Ce recueil de textes critiques (2005-2022) constitue une correspondance - au sens propre comme au figuré -, entre Alexandre Castant et Philippe Franck autour des arts sonores. Ce sont des parcours mais aussi des écoutes actives en dialogue avec des oeuvres et des artistes contemporains dont le commun dénominateur est cette matière sonore mise en espace, mais aussi en images, en réseaux et en formes diverses. Le champ exploratoire principal en est le festival international des arts sonores City Sonic, créé en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2003 par Transcultures sous la direction artistique de Philippe Franck, et qu'Alexandre Castant a suivi et commenté depuis ses débuts. De manière plus générale, cet ouvrage propose une vision ouverte et hybride des arts sonores d'aujourd'hui considérés dans leur grande diversité de pratiques et d'esthétiques. L'acquisition de ce livre donne également accès à une compilation de pièces sonores extraites du catalogue City Sonic (label Transonic).
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Sur Robert Smithson : variations dialectiques
Olivier Schefer
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 19 Novembre 2021
- 9782873175818
Cet essai propose la première traversée théorique de langue française de l'oeuvre de l'artiste américain robert smithson (1938-1973) depuis ses premières toiles figuratives jusqu'à ses oeuvres environnementales en passant par son travail de sculpture (non-sites). Figure majeure du Land Art, proche du minimalisme et de quelques artistes conceptuels, smithson est surtout connu pour son oeuvre implantée sur le Grand Lac salé, la Spiral Jetty.
Mais il est aussi un théoricien, un écrivain et un lecteur avisé de la littérature d'avant-garde (Beckett, robe-Grillet), un connaisseur des sciences humaines des années 1960, auxquelles il emprunte plusieurs concepts, et un spécialiste de séries B et de Pop culture. ces Variations dialectiques suivent le parcours multiforme de cet artiste multimédia avant l'heure et montrent comment les différents champs des arts et des sciences, de la philosophie et de l'ethnologie, de la fiction et du document s'interpellent et se recoupent chez lui dans une dialectique ouverte et relationnelle qui récuse l'autonomie de l'oeuvre moderniste « absolue », promue par les critiques clément Greenberg et Michael Fried. cet ouvrage est par ailleurs le fruit de recherches menées à Washington Dc dans les Archives de l'artiste (smithson et nancy holt Foundation). il comporte des documents peu connus et des traductions inédites de textes de l'artiste.
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Il y a vingt ans, dans le cadre de la manifestation « Bruxelles 2000 », Thierry de Duve a monté au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles une grande exposition intitulée Voici, 100 ans d'art contemporain comprenant plus de 200 oeuvres remontant jusqu'à Manet et Rodin ainsi que trois installations commandées à des artistes contemporains (Michael Snow, Dan Graham et Sylvie Blocher).?Manifeste des principes qui construisent sans solution de continuité l'art moderne et contemporain selon Thierry de Duve, le catalogue (épuisé) contenait un long essai de Thierry de Duve repris dans Voici - vingt ans après, accompagné d'une soixantaine de photos d'installation dues à Philippe De Gobert ainsi que d'une sélection de quelques articles marquants qui avaient salué et vilipendé l'exposition dans la presse artistique internationale, des conférences de Herman Parret et de Mieke Bal données autour de Voici dans un colloque organisé à Louvain à l'époque et les réponses faites par Thierry de Duve.
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« Ces 50 figures, ce sont des dessins que j'ai redécouverts par hasard dans une farde, en préparant une exposition chez O.V. Project. Elles datent de 1992-1994. Trente ans plus tard donc, je les ai revisitées et j'en ai fait des iPhone Paintings, grâce à l'application Adobe Sketch, sur mon smartphone. Quelques jours plus tard, Adobe m'annonçait avoir décidé de supprimer cette application. Ce sont les dernières iPhone Paintings que j'aurai réalisées avant la disparition de Sketch. » (J.F.0.)
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Fiction territoriale (art, jeu, scène, territoire)
Raya Lindberg
- Lettre Volee
- 20 Novembre 2023
- 9782873175689
L'ouvrage de Raya Lindberg, à la fois essai esthétique et archives, est composé de trois parties : les propositions de la plateforme de recherche et d'expérimentation artistique espace potentiel fondée en 2018 ; des essais de l'autrice avec un abstract en anglais et quatre entretiens avec les artistes invités. Le livre envisage ainsi la création artistique contemporaine dans son articulation au document et selon la notion élargie de dramaturgie. Il regroupe une vingtaine d'artistes belges, français et internationaux invités à exposer et à dialoguer à partir de ces approches. La forme et les enjeux de l'exposition y sont abordés selon une expérience critique permettant une compréhension renouvelée du monde actuel. Artistes convoqués : Agnès Adam, Louisa Babari, Tatiana Bohm, Eve Bonneau, Delphine Bretesché, Philippe Calandre, Claude Cattelain, Effi & Amir, Gary Farrelly, Michel François, Gary Hill, Gilles Hellemans, Mikhail Karikis, Daphné Le Sergent, Thy Nguyên Truong Minh, Kika Nicolela, Ben Rivers, Robert Suermondt, Simon Whetham.
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Ici, ailleurs, partout, nulle part : les photos jamais prises est un texte hybride, entre le journal, la fiction et l'essai, qui porte sur la mémoire et le voyage. Le point de départ est un court récit de l'artiste allemand Jochen Gerz, autour duquel se tisse un réseau de lieux physiques et de références littéraires et cinématographiques qui composent une carte imaginaire, et fragmentaire, de psychogéographie urbaine. Le résultat est un livre de photographies sans images, qui adopte la forme du carnet de voyages.
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Ufo/Ojos : Crash test
Robert Suermondt, Emilio López-Menchero
- Lettre Volee
- 4 Avril 2025
- 9782873176266
L'occasion de peindre sur un vaste échantillon de toiles fabriquées artisanalement pour le monde entier à Waregem en Belgique a suscité une émulation entre les peintres Robert Suermondt et Emilio Lopez-Menchero qui ont composé des diptyques accrochés directement dans cette usine à l'allure de cathédrale industrielle, premier produisant des objets volants non identifiés et le second des yeux. Plus qu'un jeu instruit de techniques et d'histoires, « UF0/OJOS : CRASH TEST » cultive les chocs et les frictions contrapuntiques. Comme si, dans l'instant suspendu du crash, s'engendrait plus de sens et d'énergie que la somme des éléments initialement engagés : l'usine, les toiles, la peinture, les pinceaux et les mains.
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L'espace vertical : colonnes et obelisques dans la sculpture du vingtième siècle à nos jours
Pierre Tillet
- Lettre Volee
- Essais
- 7 Octobre 2022
- 9782873175887
Le point de départ de cette étude est empirique. Quiconque s'intéresse de près à la sculpture du XXe siècle l'aura remarqué : le type de la colonne - voire celui de l'obélisque - est récurrent dans les productions en trois dimensions de cette période. Les raisons en sont multiples. Elles tiennent à l'un des attributs fondamentaux de la sculpture, sa verticalité, soit le triomphe de la forme érigée contre la gravitation, contre l'horizontalité associée par anthropomorphisme à la perte de vitalité tout autant qu'à une égalisation des valeurs, l'idée même de valeur provenant de la représentation de ce qui s'élève. Analyser et mettre en perspective des oeuvres dont le modèle est celui de la colonne ou de l'obélisque permet alors d'examiner à nouveaux frais certains mouvements modernistes, de s'interroger sur la crise de la notion de monument (mais aussi sur de nouvelles formes de monumentalité), de scruter des questions aussi diverses que celles de l'efficacité spatiale de la sculpture, de son rapport avec l'architecture, de sa dématérialisation, etc.
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Dans L'Interprétation des rêves (Die Traumdeutung, 1899), Sigmund Freud s'applique à lui-même la méthode d'analyse qu'il préconise : parmi les cent soixante rêves cités, un bon tiers est de lui. Dans le récit d'un rêve intitulé « L'injection faite à irma », on lit des choses étonnantes. Plus il s'enfonce dans l'analyse de sa propre matière onirique, plus il se confronte aux limites de sa méthode qu'il désigne, dans une petite note, par une étrange formule : « l'ombilic du rêve ». Cet ouvrage se veut une invitation à sonder les limites de notre conscience à travers l'imaginaire graphique de quatre artistes d'exception. Il met en regard dessins et gravures de Félicien Rops (1833-1898), Max Klinger (1857-1920), Alfred Kubin (1877-1959) et Armand Simon (1906-1981), dont les oeuvres révèlent des liens et des préoccupations communes.
Quatre écrivains se sont prêtés au jeu du dialogue en nous proposant des textes inédits. François Emmanuel nous plonge dans une affaire de disparitions inquiétantes en mêlant subtilement un étrange fait divers au mystère des théories freudiennes naissantes. Dans ses textes courts, aussi efficaces et intemporels que des haïkus, Caroline Lamarche aborde les questions relatives au rêve et à la mort : autant de récits qui succèdent aux images dévoilant une horreur que l'on veut oublier... Caroline De Mulder nous interpelle par l'originalité de son écriture et l'univers mental du pauvre hère qu'elle met en signes : son personnage décide de ne pas dormir pour ne pas rêver et mieux écrire. Pour conclure, Yves Vasseur nous propose un vibrant témoignage de sa rencontre avec Armand Simon et l'univers graphique des artistes évoqués dans cet ouvrage.
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Plates-bandes à part ; esthétique de la bande desinée
Collectif
- Lettre Volee
- 14 Février 2013
- 9782873173760
Au début des années 1960, un universitaire américain dénonçait la piètre estime dont jouissaient les enseignements artistiques à l'Université. "L'art en soi apparaît comme une matière dénuée d'utilité et n'est trop souvent considéré que comme une fioriture du programme, une futilité tout juste bonne pour les étudiants inaptes aux études techniques, un dépotoir pour athlètes, un training thérapeutique pour paraplégiques." A cette époque, les bandes dessinées n'avaient même pas droit de cité dans les sphères académiques.
En pensant à Mad, Mac Luhan remarque pourtant que l'art populaire auquel il rattache les bandes dessinées - "est un clown qui nous rappelle toute la vie et toute la liberté dont nous nous privons dans notre routine quotidienne". Aujourd'hui, alors que le "neuvième art" fait l'objet de cours, de colloques et de publications universitaires, "liberté" est bien le maître mot permettant de comprendre l'intérêt que nous pouvons porter à son univers hétéroclite, non pas seulement parce que la bande dessinée nous donnerait à son contact l'illusion de rester en marge de la culture officielle, mais surtout parce que ses recherches plastiques et narratives témoignent, dans le meilleur des cas, d'une liberté radicale de création, rebelle au formatage de l'industrie culturelle, étrangère à l'ordre de la communication et à ses codes élémentaires.
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L'impossible image.
Cet ouvrage développe un projet esthétique à partir de la photographie comme objet conceptuel permettant d'interroger la danse et, en retour, de réfléchir sur ces deux arts de l'éphémère qui inventent des graphies dont le temps est simultanément le sujet et le matériau d'une image de " l'évanoui ". C'est une pensée photographique dans la danse qui, au fil des chapitres, se découvre et se met au travail autour de réflexions sur le geste du photographe comme sujet dansant, le corps en prise avec les nouvelles technologies, l'image construite par le danseur ou chorégraphe, et l'image saisie par le photographe ou vidéaste du temps (pose-pause) commun à la photographie et à la danse, le moment, l'espace sculpté par le geste chorégraphique et l'espace investi par celui du photographe.
S'invente alors une dialectique nouvelle autour de cette trilogie des arts de l'impossible image : photographie, danse, chorégraphie, sitôt que photographie et danse se révèlent comme mises en expérience d'un corps en déplacement dans une géographie d'un espace-temps singulier.
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Quel est le lien entre le nettoyage d'une maison et l'acte d'écrire ?
Quel est le lien entre ce chiffon qui est passé et les souvenirs qui remontent ?
Quel est le lien entre un laveur de vitres et une femme qui cherche avec les mots à dire le monde ?
Le mot, la force et la beauté du mot, qui nettoie les pensées, qui fait entrer la lumière, qui dit le monde extérieur et le monde intérieur, qui rend intime l'extérieur et qui permet de faire sortir l'intime de soi. -
« Depuis plusieurs années, nous dit Sophie Carlier, je tiens régulièrement mon journal en faisant plus irrégulièrement des photos. Un jour j'ai fait un autoportrait dans le miroir au-dessus du lavabo d'une chambre d'hôtel. Premier autoportrait, j'avais 21 ans, le mauvais âge. Dans mon souvenir il était flou et mal cadré, mais il m'avait fasciné. Moi qui ai toujours eu une aversion pour les miroirs, il me semble qu'après cet autoportrait, je me suis sentie moins inexistante. Je ne sais pas ce qu'est devenu cette photo. Depuis que je multiplie les autoportraits, j'ai quasiment arrêté d'écrire mon journal. Est-ce que la photo me suffit ? Je ne sais pas. Les autoportraits racontent d'une autre manière que le journal les mêmes histoires tristes d'amours ratées et de solitude amère. Il me semble que ces «tentatives d'autoportraits« ne parlent que de ça, de l'impossibilité de rencontrer l'autre. Ce sont des messages codés bizarres, des bouteilles à la mer, des tentatives de captation visuelle ou de traversée des miroirs... »
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Sujets sensibles : une esthétique des personnages de cinéma
Benjamin Thomas
- Lettre Volee
- Essais
- 7 Octobre 2022
- 9782873175924
Le personnage de cinéma est communément défini par sa fonction dans l'économie du récit. il a une certaine physionomie, il est un ensemble de paroles, de gestes et de comportements motivés par les desseins de la narration ; il a une « psychologie ». Mais certains films, certaines scènes, donnent corps au personnage en ce qu'il est aussi un sujet sensible, c'est-à-dire une figure humaine dont l'existence à l'image est d'abord celle d'un être en train d'éprouver le monde comme tissu de phénomènes sensibles, et dont les actions se déploient avant tout dans le champ sensoriel : écouter, contempler, marcher, toucher, sentir... Faisant une place centrale à l'analyse de films, ce livre souhaite penser cette figure du sujet (filmique) sensible. il le fait à travers certaines de ses manifestations singulières, dans des films très différents (Kore-eda, renoir, hitchcock, Kitano, Dumont, Aoyama, salvador, tarkovski) qui révèlent pourtant sa densité expressive et sa capacité à nouer les enjeux des oeuvres qui l'accueillent.
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Modeste ébauche d'une histoire du bruit au cinéma, cet essai est un parcours libre parmi des films qui ont au moins en commun d'être travaillés par le bruit. Le bruit éprouvant invite à de multiples déplacements dans l'histoire du cinéma, récente ou non, parfois à ses frontières (du côté de la photographie, des arts plastiques et même de la littérature). Enfin, le principal souci de ce petit livre est d'inviter son lecteur à prêter attention au bruit dans les films. Rien de plus, rien de moins ! Comme l'écrit l'auteur en avant-propos : « La principale proposition de ce court essai tient ainsi en quelques mots : si, depuis l'avènement du cinéma parlant à la fin des années 1920, un son intempestif ne laisse jamais indifférent son spectateur, c'est bien parce qu'il éprouve le cinéma comme dispositif audiovisuel. En d'autres termes, ce parcours entre des époques différentes de l'histoire du cinéma rend grâce au bruit et prête une réelle attention à des sons parfois impromptus précisément parce qu'ils jouent un rôle déterminant chez quelques cinéastes, dont les films ont le plus souvent pour ambition de penser le cinéma. »