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Don Quichotte
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Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière d'auteur-chanteur-slameur, en 2003, c'est en référence aux séquelles de cet accident - mais aussi à sa grande taille (1,94 m) - qu'il prend le nom de scène de Grand Corps Malade.
On connaît l'immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile et surprenante. Dans ses chansons pleines de justesse, telles " À l'école de la vie ", " Roméo kiffe Juliette ", " Éducation nationale ", ou encore " Rachid Taxi ", l'artiste soulève le voile d'une réalité sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de français.
Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d'un récit en prose, il raconte, avec humour, dérision et beaucoup d'émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d'infortune.
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Mélanie Georgiades, plus connue sous le nom de Diam's, est née à Chypre, en 1980. Après le divorce de ses parents, la fillette débarque en France avec sa mère, et s'installe en banlieue parisienne. Bercée par les chansons de Brassens, Ferré et Cabrel, elle découvre le rap à l'adolescence en écoutant Dr Dre et NTM. Très vite, le hip-hop devient sa passion, son exutoire. De quartiers en banlieues, de petits groupes en petits concerts, Diam's aiguise son flow et finira par sortir un album, Premier mandat, en 1999.
Par la suite, elle n'aura de cesse de marquer le rap français en raflant tous les succès, dans un registre habituellement très masculin. En 2003, l'artiste explose les ondes avec son tube « DJ ». Le single devance la parution de l'album Brut de femme, rapidement certifié disque d'or. Dans la foulée, la petite banlieusarde se fait repérer par Jamel Debbouze qui l'entraîne à Los Angeles, au coeur du rap américain. Mais la plus grande réussite de Diam's, c'est Dans ma bulle, publié en 2006, vendu à plus de 1 million d'exemplaires, Le Figaro la consacre chanteuse qui a vendu le plus de disques, et sur lequel figurent « La boulette », « Ma France à moi » et « Marine ».
Elle enchaîne les concerts, remplit les Zéniths, enflamme les salles archibondées. Dans le même temps, Diam's s'engage pour Amnesty international et Emmaüs, milite contre la violence faite aux femmes, soutient les sans-logis de Cachan et, lors d'élections, prend position. Or, en 2008, au sommet de sa gloire, et alors que toute la profession la consacre lors des Victoires de la musique, Diam's s'effondre.
Elle disparaît pendant de longs mois, victime des revers du succès et de la célébrité. Sa forte personnalité ne constituait en fait qu'une armure derrière laquelle sourdait ce que Mélanie n'avait jamais révélé : dépression, tristesse et solitude. En 2009, peu avant la sortie de son dernier album SOS, qui sera récompensé d'un double disque de platine, une photo volée de la jeune femme, sortant d'une mosquée et vêtue d'un long voile, est publiée en une d'un magazine.
Des mois durant, polémiques et réactions de tous bords affluent. À ce jour, Mélanie est bien la seule à ne pas s'être exprimée sur le sujet. Ce livre en est l'occasion.
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Avec la publication de Diam's autobiographie, en 2012, et sa première apparition à la télévision après une longue absence, Mélanie Georgiades, dont la conversion à l'islam avait fait grand bruit, a acté sa renaissance. Depuis, elle s'est consacrée à sa vie de femme et de jeune maman, laquelle lui a réservé de grandes joies, mais aussi des épreuves. Car la route vers le bonheur est parfois longue et semée d'embûches. Mélanie le sait bien.
Elle revient ainsi sur les jours d'après la sortie de son premier livre, et les réactions, violentes ou bienveillantes, souvent étonnantes, des médias, de l'opinion publique mais aussi de son public et de son entourage. Elle renoue notamment avec des proches que sa conversion avait éloignés d'elle ; elle se rapproche de sa mère, et surtout retrouve son père, le grand absent de sa jeunesse.
Pendant ce temps, Mélanie suit toujours son chemin spirituel, apprend la tolérance et s'applique, du mieux qu'elle peut, « à se lever tous les matins en essayant d'être meilleure que la veille » et, dit-elle, dans un éclat de rire : « C'est un programme complet pour une journée ».
Elle accomplit son premier pèlerinage à La Mecque.
Cependant celle qui vit sa foi comme un témoignage de paix et de sérénité veut aussi rétablir des vérités concernant le terrorisme qu'on attribue à l'Islam et qui - selon ses mots - n'est le fait que d'égarés en perdition et d'ignorants.
Elle veut raconter comment la foi l'a au contraire adoucie, apaisée, soignée et guérie de ses blessures.
Elle veut tendre une main à ceux qui ont peur de l'Islam, une main chaleureuse et pacifique. Loin du bruit et de la colère, Mélanie prône le respect, l'ouverture et l'apaisement dans une France désormais multiculturelle aux couleurs et croyances variées.
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« Si j'aime me repasser le film de ma vie, je ne me complais pas dans mon passé. Je préfère m'intéresser à celui des autres, que j'essaie de faire revivre sous ma plume. Dans mes chansons ou dans la prose, j'aime raviver les souvenirs enfouis que parfois ils me confient au détour d'une rencontre ou même d'un autographe. Dans ces moments d'intimité inattendus, l'émotion est au rebord de mon regard et, là, je dois leur paraître tout à coup un peu perdu, peut-être un peu bête. On est comme on est. C'est que chaque récit de vie m'émeut : le rideau se lève, on entre en scène, un rêve s'éveille, le rideau tombe, un être s'évanouit.
Entre ces deux événements, il y a une vie, plus ou moins réussie, plus ou moins banale ou flamboyante, avec son lot de joies et de peines, avant de retrouver la grande inconnue... »
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Jamais avant Spike Lee un cinéaste n'avait filmé le ghetto du point de vue d'un accro au crack se vantant d'avoir « fumé la télé Sony de sa mère » ou d'un sneaker addict entrant dans une rage folle lorsqu'un cycliste caucasien (on ne disait pas encore hipster à l'époque) a roulé sur sa paire de Jordan immaculée. En inventant la « street culture », creuset d'une nouvelle mythologie urbaine au fil des décennies, l'auteur de Do The Right Thing est aussi devenu le père-fondateur du film « hip hop » en intégrant le rap à son espace narratif. Ce gamin de Brooklyn, trop petit et trop frêle pour s'illustrer sur les terrains de basket, aura ainsi esthétisé dans sa représentation cinématographique la pratique du basket de rue, à travers la figure de Michaël Jordan et de ses défis quotidiens aux lois de la gravité. Celui qui dit « emmerder John Wayne » et a menacé Wim Wenders avec une batte de baseball au festival de Cannes a influencé, dans le monde entier, la mode, le langage, les codes, l'esthétique, l'attitude, voire le folklore, de plusieurs générations.
Ce livre n'est pas une biographie exhaustive mais bien une ballade gonzo et « rap'n'roll » nourrie d'une approche journalistique dans la lignée des écrits de Nick Cohn, Nick Kent ou encore Jeff Wang. À travers la vie et l'ouvre de Spike Lee, c'est une certaine histoire de l'Amérique que nous sommes amenés à raconter, d'une Amérique noire pas encore totalement remise de l'épidémie de crack des 90's, ni des drames nationaux provoqués par les attentats du 11 septembre 2001 et les dévastations de l'ouragan Katrina en août 2005, sans compter les bavures policières de 2014.
Né à Paris dans les années 1970, journaliste free-lance pour de nombreuses revues spécialisées dans les cultures urbaines et la musique afro-américaine, Karim Madani est l'auteur de Fragment de cauchemar américain (2005), Hip-Hop connexion (2007), Les damnés du bitume (2008), Cauchemar périphérique (2010), Le Jour du fléau (2011), Casher Nostra (2013), Drôle de parcours (2013) et Blood Sample (2014).
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Dans ce livre de réflexions et de souvenirs intimes, l'artiste que l'on connaît, l'homme plus secret et l'Arménien de coeur viennent tour à tour chuchoter à notre oreille sur le ton de la confidence, dessinant du grand Charles un bel autoportrait. "On est souvent venu me demander si les chansons que j'écrivais étaient autobiographiques, ce à quoi des années durant, et invariablement, j'ai répondu non en toute sincérité. Mais les années passant, je m'aperçois que peu à peu elles le sont étrangement devenues, autobiographiques. Et pourtant, à l'époque, je n'ai pas écrit ce que j'avais vécu, mais les situations que j'ai décrites ont fini par m'arriver comme si ma plume avait rêvé mon futur. Chaque jour qui passe me rapproche de mes anciennes chansons ; elles me ressemblent et, je le crois, m'habillent parfaitement. Elles témoignent des grands moments de ma vie et. oui, je le confesse, elles témoignent aussi des grands moments de la vôtre. Pourquoi le nier, cher public, je vous ai atrocement pillé ! Sans remords et sans honte et, au contraire, avec une grande amitié, j'ai puisé dans vos amours, dans vos joies, dans vos espoirs, je me suis imprégné de vos tristesses, de vos problèmes et de vos déceptions. Ce qui fait de moi le premier pirate du monde, et cela bien avant l'arrivée d'Internet ! Il y a de chacun d'entre vous dans mes oeuvrettes. Il faut dire que, depuis tant d'années, nous partageons une belle et longue histoire d'amour, vous et moi.".
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Les souvenirs devraient couler d'une source parfumée, jaillie des lézardes de la mémoire, allant jusqu'au bras pour transiter du bras aux doigts et, au travers de la plume, venir sagement s'inscrire sur la feuille blanche. Hélas, ils ne se présentent pas chronologiquement mais nous assaillent en désordre, du temps présent à la naissance, de la naissance au temps présent. Mon Dieu, que de faits oubliés nous reviennent à l'esprit après avoir emprunté les labyrinthes du je me souviens... " Dans ce récit intime, l'artiste que l'on connaît, l'homme, plus secret, et l'Arménien de coeur viennent tour à tour chuchoter à notre oreille sur le ton de la confidence, dessinant du grand Charles un autoportrait magnifique.
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L'actrice francaise est une femme comme les autres (enfin presque)
Maud Fournier, Florence Trédez
- Don Quichotte
- 5 Novembre 2015
- 9782359494587
À l'écran, l'actrice hante les imaginaires et les nuits blanches. À la ville, la même s'épanche à longueur d'interviews (souvent assez peu portées sur le cinéma) sur son style inimitable, sa vie privée, ses partenaires, et distille des conseils et avis, judicieux ou pas, sur la mode, la coiffure, l'éducation des enfants, la diététique, la politique, le couple, la déco et plus si affinités. Elle ne l'avouera pas, mais la « promo » à outrance est devenue pour l'actrice française une manière de saturer l'espace, d'asseoir son pouvoir, de vendre de l'image, à défaut, parfois, des places de cinéma. Échapper aux offensives médiatiques, plusieurs fois par an, de Léa Seydoux, Vanessa Paradis, ou Charlotte Gainsbourg (et quelques autres...) relève du sport de combat ! Si l'on peut être charmé par certains rôles, on peut vite être agacé par le ronron promotionnel et la langue de bois - préconisés par l'agent ou l'attaché de presse pour protéger l'intimité de la star - de certains face-à-face. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les auteures ont étendu leurs investigations anthropologiques aux territoires que l'actrice occupe (festivals, castings, grande marque dont elle est souvent l'égérie), aux individus qu'elle côtoie (agents, metteurs en scène, chasseurs de têtes, journalistes), aux choses qui l'intéressent (chirurgie esthétique, amours, maternité, etc.), à l'importance d'être bankable, ou encore prise pour une intellectuelle, et autres passionnants sujets (la moue, les cheveux, les casseroles qu'elle traîne, le bashing) qui lèvent enfin le voile sur son insondable mystère.
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Soprano rapporte les tribulations, émouvantes ou cocasses, d'un jeune garçon plein de talent qui a poussé dans les (célèbres) quartiers nord de Marseille et qui, aujourd'hui, connaît le succès que l'on sait : sacrifices d'un père (venu des Comores, le sien a tout abandonné, jusqu'à son nom, dans l'espoir d'une vie meilleure pour ses enfants) ; enfance et adolescence entre culture africaine, enseignement religieux à la madrasa et rap dans les MJC de quartier ; premiers freestyles sur la fameuse radio Grenouille ; fondation, entre amis d'enfance, du label Street Skillz, avec deux francs six sous mais une furieuse envie de réussir et de concrétiser leurs rêves ; rencontre primordiale avec Akhenaton, et leur professionnalisation, jusqu'à la reconnaissance internationale et la participation aux BET Cypher américaines (la plus prestigieuse cérémonie hip-hop au monde) ; engagement en Afrique, notamment aux Comores... Et bien d'autres aventures qui témoignent d'un destin extraordinairement singulier.
Qui montrent surtout que Marseille n'est pas seulement le lieu des règlements de comptes à la kalachnikov et des élus corrompus. C'est aussi une jeunesse qui ne demande qu'à réussir. Entouré d'amis de longue date, Soprano a contribué à rendre la culture urbaine populaire. Et, au-delà des tubes et du succès commercial, il n'oublie pas d'où il vient, reste fidèle à ses valeurs : l'amitié, le respect et la tolérance. Crazy ! est un éloge de la persévérance face aux obstacles, une leçon d'optimisme pour tous ceux qui veulent croire en leurs rêves. Selon Soprano, chacun doit pouvoir tracer sa voie, se libérer de sa condition, combattre le préjugé - tenace - qu'il n'y aurait rien de bon pour celles et ceux issus des quartiers laissés à l'abandon.
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La France ressemble ces temps-ci à un Titanic dont l'équipage dirigeant irait droit vers l'iceberg, le sachant et le voyant mais ne trouvant rien pour l'empêcher. Économique, sociale, démocratique, européenne, culturelle, écologique, etc. : les crises s'accumulent dans une confusion du sens et une perte de repère dont aucune force ne semble capable de dénouer les fils, à l'exception des tenants de la régression la plus obscure vers le plaisir de détester ensemble - les Roms, les Arabes, les Juifs, les étrangers, le monde, les autres, tous les autres.
Nous ne sommes pas condamnés à cette fatalité. Urbaine, diverse et mêlée, dynamique et inventive, la France telle qu'elle est et telle qu'elle vit n'est pas conforme à cette image de régression, de division et de repli. Mais, entre cette réalité vécue et la politique supposée la représenter, le gouffre ne cesse de se creuser. Aussi la crise française est-elle d'abord une crise politique, crise de représentation, crise des institutions, fin de régime. Celle d'une République épuisée, à bout de souffle, impuissante et illisible, condamnée à vivre dans l'instant sans que le passage de l'hystérie sarkozyste à l'apathie hollandaise change la donne.
Allons-nous subir ou réagir ? Ne nous revient-il pas, dans la diversité de nos attentes et de nos espoirs, de relever la France en réinventant sa République, une République enfin conforme à sa promesse de liberté étendue, d'égalité approfondie et de fraternité retrouvée ? Ne sommes-nous pas requis, sauf à définitivement accepter cette servitude volontaire des peuples qui ne savent plus dire " non " ? Dire non est cet appel au sursaut, un sursaut démocratique et social qui rassemble et conforte afin de trouer l'épais brouillard qui, aujourd'hui, voile l'espérance.
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Manu Chao, figure majeure du rock français, est né à Paris en juin 1961, d'une mère basque et d'un père galicien. Si s'engager, c'est choisir son camp, le chanteur s'y dévoue depuis l'enfance à Boulogne-Billancourt, puis à Sèvres, passée à jouer au foot avec des fils d'ouvriers, des Portugais, des Arméniens, à écouter de la musique latino-américaine, " Hasta Siempre ", Bob Marley, Chuck Berry, ainsi que les chants révolutionnaires espagnols.Dès ses débuts, fin 1970, Manu Chao remet à l'honneur la culture latino-américaine, épicentre du jeu politique mondial. Après la dissolution de La Mano Negra, le groupe de rock alternatif fondé en 1987, et l'un des plus énergiques parmi la scène française de l'époque, l'artiste a entamé une seconde carrière : son premier album solo, Clandestino (1998), est un énorme succès. Le chanteur s'y révèle engagé, nomade, et royalement fainéant. Jouer de la musique à danser, faire du cirque à Rio, provoquer des rencontres de poètes au fond du sertao brésilien et monter dix autres projets en parallèle (en 2005, il a produit l'album d'Amadou et Mariam), font de lui un paradoxe. Lui qui a vendu près de 6 millions de disques a aussi prophétisé la disparition du CD. Tour à tour amoureux des instruments traditionnels, tout en étant l'un des pionniers de l'ordinateur, qu'il utilise comme un outil de collages sonores et d'échantillonnages d'ambiances. De Belfast à la Cité Langlet-Santy de Lyon, du Forum social de Porto Alegre au contre-G 8 de Gênes en 2001, l'artiste n'a cessé d'accompagner les mouvements altermondialistes, sans s'y engager. Défendant les eaux-de-vie traditionnelles, la marijuana et la libre circulation des personnes, Chao choisit ses combats. Avec son collectif Radio Bemba, sorte de sound system surdoué et délirant, il met en pratique une écologie de la musique mondiale. Fervent souteneur du mouvement zapatiste au Mexique, il a tourné un documentaire avec le cinéaste Emir Kusturica sur les fous de l'asile de la Colifata, près de Buenos Aires.Ce livre suit les voyages de ce champion de l'économie artistique durable, entre Barcelone, le Brésil, le Mexique, l'Argentine, et la place Pigalle.
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Un autre monde ; les amours de la chanson française et du rock Tome 2
Yves Bigot
- Don Quichotte
- 6 Avril 2017
- 9782359496031
Tous les chanteurs français depuis cinquante ans sont à la fois les enfants de Brassens et des Beatles. Un autre monde chronique les conséquences pour eux de cette double paternité... souvent antinomique. Récit d'un demi-siècle de chansons en France.
Phénomène de l'été en Angleterre, en couverture de Time en Amérique, Christine and the Queens a vaincu, après déjà Daft Punk, Air, Cassius et Phoenix, voire The Savages et Justice, le signe indien qui interdisait jusque-là aux artistes français de triompher spectaculairement dans l'univers anglo-saxon dominateur.
Un autre monde, celui des rock stars libres et inspirantes devenues des légendes, célébrées de Woodstock au Desert Trip (les Rolling Stones, Paul McCartney, les Who, Neil Young, Roger Waters de Pink Floyd), lauréates du prix Nobel de littérature (Bob Dylan) et qui auraient dû avoir celui de la Paix (Bob Geldof), dont les disparitions bouleversent la planète (Hendrix, Elvis, Lennon, Michael Jackson, Bowie, Prince...).
Après Je t'aime, moi non plus, de Gainsbourg à Goldman, ce second volume explore les difficultés, les espoirs et les humeurs de la génération suivante des artistes français, celle qui, de Téléphone à Stromae, s'est encore heurtée au double firewall que constituent d'un côté les totems de la Grande Chanson française (Piaf, Brassens, Brel, Ferré, etc.) dont ils sont, qu'ils le veuillent ou non, les héritiers, et ces demi-dieux du rock, dont ils ont rêvé d'égaler la force, la séduction et l'influence planétaire.
L'exception culturelle française, la richesse de sa langue, confrontée à la mondialisation, à la modernité, au son et au sens du rock, vu par et à travers Balavoine, Cabrel, Thiéfaine, Couture, Daho, Eicher, Indochine, Noir Désir, Mylène Farmer, Zazie, Vanessa Paradis, Manu Chao, Raphaël, Vincent Delerm, Benjamin Biolay...
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Dans un ouvrage écrit à la première personne, Maxime Le Forestier dessine son portrait avec la rigueur, l'honnêteté et la sensibilité qu'on lui connaît. L'enfant élevé dans une famille musicienne et dont le père disparut pendant quinze ans, fit ses débuts dans l'ombre des deux Georges (Moustaki et Brassens) et connut le triomphe d'un premier album empli de tubes. Après les glorieuses années soixante-dix du succès populaire et de la vague hippie, ce chanteur-guitariste subit le désamour du public et une longue traversée du désert, qui prit fin le jour où il créa " Né quelque part ", chanson incontournable devenue un hymne antiraciste.Si ce livre est le fruit d'un premier travail entrepris par Maxime Le Forestier avec Sophie Delassein (et paru en 2005 sous forme d'entretiens), il en est surtout une version remaniée et considérablement augmentée. En six ans, les échanges du chanteur et de la journaliste se sont enrichis (une tournée a eu lieu, de nouvelles chansons ont vu le jour, la célébrité de l'artiste n'a cessé de grandir et de s'affirmer...) et Maxime Le Forestier a souhaité se livrer cette fois à un véritable récit, intime et poignant, de sa vie et de son parcours. Né quelque part, un ouvrage en partie inédit, permet au lecteur d'entendre la voix de ce personnage discret, qui brille par sa variété et sa longévité musicale et suscite depuis toujours la curiosité tant on en sait peu sur sa vie et ses opinions profondes.L'année 2011 est d'ailleurs importante pour Maxime Le Forestier : au mois de juin, il célébrera les quarante ans de son voyage jusqu'à San Francisco et de son séjour dans la mythique " maison bleue ". À l'occasion de cet anniversaire, un événement colossal est organisé. Il s'agira de repeindre la maison en bleu, d'y apposer une plaque commémorative, et de reprendre, avec de nombreux artistes, l'intégralité du premier album éponyme.
Maxime Le Forestier a commencé sa carrière musicale dans les années soixante. L'auteur et interprète de " San Francisco ", " Mon frère " et " Né quelque part " compte parmi les plus grands chanteurs français.Sophie Delassein, journaliste au Nouvel Observateur, est l'auteur de plusieurs biographies, dont Barbara, une vie et Aimez-vous Sagan.
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Il y a l'interprète, certes, mais aussi l'auteur. De Il faut savoir aux Comédiens, en passant par Et pourtant, Emmenez-moi et Je m'voyais déjà, nous connaissons tous la puissance des textes de Charles Aznavour. Les voici, en intégralité, rassemblés en un volume.
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- " Avez-vous déjà observé une porte ? Il en est des neuves et des anciennes, des légères ou des lourdes, des massives, des vitrées, des basses, des gigantesques. Il en est qui claquent, virevoltent à grand bruit, d'autres qui grincent, ou encore se referment sans un bruit. Qu'on s'y frotte, qu'on s'y cogne ou qu'on y tambourine, notre vie n'a jamais pour but que de les franchir. Certaines nous font entrevoir au loin des joies insensées, et se ferment à nous, nous emprisonnent : ce sont les portes malheurs ; d'autres, sous des dehors indociles, s'ouvrent avec grâce, nous libèrent : elles sont nos portes bonheurs. Nous avons soudain la clef en main, et découvrons que c'est la clef d'ut, la clef de sol, la clef des songes, la clef des champs... Mais un jour vient où cela s'arrête, où la vie fout le camp. On met ses pas dans ses propres traces, ce qu'il y avait autrefois de si mystérieux derrière le seuil n'a plus de secret pour nous. Alors on se rappelle ce temps béni ou l'on enfonçait des portes ouvertes, par simple fierté, pour le plaisir d'émerger de l'ombre, et la saveur de ce moment nous vient comme un doux regret. Car les obstacles se sont enfuis et nous manquent. Verrouillées hier, les portes ont déployé leurs deux battants, le parcours est semé de roses et tressé de lauriers. C'est qu'il est temps de partir, même si quitter n'est pas un mot que l'on aime.J'ai vécu ma vie de seuil en seuil, abandonnant le vestibule de l'ignorance pour pénétrer dans l'antre du savoir, celui des coulisses pour entrer en scène, celui de la pauvreté pour enfin " m'en sortir ", jamais satisfait, sans cesse idéaliste, toujours confronté à une porte plus haute, plus épaisse, prétendument infranchissable, et la franchissant. De l'ombre à la lumière, il n'y avait donc qu'un pas, mais ce pas-là, il a été l'affaire de toute mon existence. " - On ne présente plus Charles Aznavour...
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Au départ, ces mots d'Alain Bashung, recueillis à la parution de son album Bleu Pétrole. « Je suis d'accord pour participer à un livre, à une condition :
Qu'il soit digne de nous. »Plus d'un an après la mort du chanteur, le 14 mars 2009, Bashung l'Imprudent tient cette promesse malgré l'absence de l'intéressé, à qui le livre est dédié. Parce que le parcours de Bashung n'a rien de linéaire, l'ouvrage bouscule la chronologie pour explorer des thématiques (la fascination pour l'Amérique, le goût du danger), permanences et ruptures.
Contre la règle qui voudrait qu'un musicien de rock soit inspiré dans ses jeunes années avant d'être condamné à décliner ou à se répéter, Bashung s'est réalisé pleinement au seuil de la cinquantaine, après avoir été un inoffensif chanteur de variétés dans les années 1960, puis un rocker français anodin.
Bashung l'Imprudent tente de comprendre comment le même homme a pu s'extraire des fossés des débuts pour se hisser sur les sommets vertigineux de Fantaisie militaire et de L'Imprudence, deux chefs-d'oeuvre synthétisant tous les styles que ce fanatique de musiques écoutait avec une curiosité jamais prise en défaut. Comment, aussi, cet autodidacte a fini par s'imposer comme le musicien populaire le plus dense en France depuis Gainsbourg. À partir de témoignages originaux et de choix subjectifs des auteurs, ce portrait biographique propose le décryptage d'un personnage public demeuré une énigme.
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Jamais encore un ouvrage n'avait réuni les auteurs, cultes, de la génération rock : Armanet, Ardisson, Assayas, Bayon, Bigot, Chalumeau, Dordor, Garnier, Gorin, Kent, Loupien, Nick, Paringaux, Romance, Viviant etc.Ici, on retrouve des articles ou reportages historiques pour Rock&Folk, Best, Actuel, Libération, Rolling Stone, Les Inrocks, autant de textes qui ont inspiré, et parfois fâchés, deux générations d'écrivains, de journalistes, de musiciens, de dessinateurs, d'artistes.Ce recueil est l'occasion de (re)découvrir des plumes fulgurantes, numéros de funambule, figures de style, humeurs, allant du plus littérairement classique au plus déjanté, de la compassion à la provocation, de l'érudition à la métaphysique, toujours avec maestria, aplomb, esprit, posture, et opinion.Ceux dont il est question, de Gainsbourg à Kurt Cobain, d'Elvis à Michael Jackson, de Phil Spector à Joy Division, des Everly Brothers à Paul McCartney, de Michel Polnareff aux Clash, de Bob Marley à Brian Wilson, de Madonna à Prince, fascinent, séduisent, règnent sur les ondes, les écrans et dans les discothèques, sont l'objet de biographies, de films, de mythes, et de supputations. Jamais ils n'ont été plus finement analysés, dans des articles rédigés à chaud, sous le coup de la colère, de l'émotion, de la stupéfaction, de l'admiration, de l'indignation ou de la rigolade.
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Derrière l'écran de ses yeux bleus, Hallyday cache un inconscient français. Fort, éclatant, il a délivré la jeunesse des pesanteurs de la guerre. Né en 1943 au coeur d'un Paris occupé, le chanteur a grandi dans les années sans mémoire. Puis il a scellé les noces de l'Amérique fantasmée, celles du vieux pays européen et des grands espaces, des westerns avec motos en lieu et place des chevaux sauvages. Pour le Tour 66, sa dernière tournée, Hallyday revient au rock de ses jeunes années, aux versions françaises des chefs-d'oeuvre d'Elvis Presley, d'Eddy Cochran ou de Ray Charles. À 66 ans, il remplit des stades sous le symbole de l'aigle américain. Basique et bizarre, Johnny rassemble des fans fédérés par des idées de solitude et de partage intime de chansons dont on connaît les refrains. Chanteur populaire, Hallyday a aussi gagné ses galons auprès de l'intelligentsia par le cinéma, en compagnie de Nathalie Baye et Jean-Luc Godard, mais aussi grâce à des titres écrits par des intellos-pop, comme Sagan, Labro, Roda-Gil. Même les écrivains se sont inclinés : Aragon, Duras, Weyergans... Hallyday 2009 règne sous ses habits des années 1960 : beau, sauvage, mais ô combien absent, paradoxal, symbole de la France de droite et du peuple de gauche, insaisissable. Cet Hallyday-là est un roi caché. Au-delà des rides et des douleurs, il incarne la jeunesse d'une France qui se rêve en un nouveau monde.
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L'esprit Canal : mauvais esprit, génie créatif ou élémentaire bon sens d'une télévision moderne ? Rencontres fortuites de talents ou castings prémédités avec la précision d'un horloger ? Dans la légende, il est dit que " Canal+, c'était la fête ", des grands-messes de Cannes aux soirées entre potes dans les meilleurs clubs privés. Pas faux mais alors, comment conciliaient-ils délire et travail acharné 14 heures sur 24 ? La légende dit aussi que " Canal+, c'était la thune ". Ici encore, le mythe a frappé. Tellement d'argent a coulé dans les caisses de la chaîne que les canaliens, et notamment les fondateurs, gavés de stock-options et d'épargne d'entreprise, sont tous blindés de chez blindé.
Ce livre conte l'histoire de la chaîne vue des coulisses et les bouleversements qu'elle a entraînés. L'action est rythmée par le génie et l'impertinence des programmes qui ont fait le succès de Canal (Les Nuls, Les Guignols de l'Info, Burger Quiz, Jamel Comedy Club, Ça cartoon, Nulle part ailleurs, le Grand et le Petit Journal, etc., les dix heures de foot par jour et les 64 matchs de la Coupe de monde 1998, les meilleurs films tout juste sortis des studios, sans oublier les films classés X, première à en diffuser, et Le journal du Hard). L'action est également rythmée par les grandes manoeuvres, les coups bas et les trahisons.
Le récit commence en 1984, au début des années fric, avec la première grande fête (la Fête Zéro, qui changera définitivement le petit écran), et s'achève après l'an 2000 avec la chute des saltimbanques brisés par les requins de la finance. On y croise notamment le génial De Greef, Chabat, Coluche, Djamel, Les Deschiens, Les Robin des bois, Delarue, Beigbeder, Karl Zéro, etc., des stars du cinéma, des sportifs et leurs agents, des politiques, des industriels et des espions. Comme toute excellente saga, Canal mêle l'argent, le pouvoir, les amitiés, l'amour et les lâchetés.
Cette histoire est révélée à deux étages : l'étage de Dana et Mercadet, soutiers de luxe, animateurs sur les antennes du groupe ; et l'étage des capitaines d'industrie et des squales politiques.
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Le rap est la musique préférée des Français
Laurent Bouneau, Fif Tobossi
- Don Quichotte
- 6 Novembre 2014
- 9782359491968
Venu des États-Unis, le rap est arrivé en France dans les années 1980 avec des artistes comme Afrika Bambataa ou Grand Master Flash. À l'époque, on jurait que ce mouvement ne prendrait pas ici ; on raillait le rap, voué à rester cantonner au pied des barres HLM avec quelques lascars désoeuvrés. Dix ans plus tard, des artistes comme IAM, NTM ou MC Solaar triomphaient. Du Ministère A.M.E.R au Secteur Ä, le collectif de Stomy Bugsy, Passi et Doc Gynéco, de Diam's à Sexion d'Assaut, sans oublier Kery James, Rohff et Booba... de nombreuses figures emblématiques ont contribué à faire du rap ce qu'il est devenu : la musique préférée des Français. Laurent Bouneau, directeur de Skyrock, et Fif Tobossi, fondateur de Booska-P, le site numéro 1 sur le rap en Europe, ont été les témoins privilégiés de cette histoire, dont ils ont eux-mêmes écrit quelques pages.
Ils livrent ici une histoire subjective du rap français, truffée d'anecdotes insolites ou peu connues, comme celle du premier rappeur signé en maison de disque, les premiers battles parisiens sur les terrains vagues de la porte de la Chapelle, les clashs, les coulisses des concerts géants d'Urban Peace au Stade de France (qui rassemblent depuis 2002 les plus grosses têtes d'affiche du rap français)...
Toutefois, malgré sa devise " Peace, love and havin fun " le rap n'est pas simplement une question de beat et de mélodie, c'est aussi un formidable documentaire sur l'époque. À travers des événements comme ceux de la Coupe du monde de football de 1998 ou les émeutes de banlieues en 2005, les auteurs interrogent également le rapport du hip-hop à la société, notamment dans les banlieues, dans les médias, au cinéma, dans la religion, etc. C'est sans doute parce qu'il puise son inspiration dans ces univers éminemment variés que le rap est devenu l'endroit d'où émergent certains des plus beaux textes de la chanson française.
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Fasciné par l'Amérique de Gershwin, la soul de Ray Charles et le rock des Beatles, Michel Berger a modernisé la musique et la chanson française en la vertébrant, à l'instar de Gainsbourg, à travers ses interprètes (France Gall, Françoise Hardy, Elton John, Johnny Hallyday), ses complices (Véronique Sanson, Luc Plamondon) et des tubes incontournables comme " Message personnel ", " Musique ", " Le monde est stone ", " Quelque chose en nous de Tennessee ", " Diego, libre dans sa tête ", " La groupie du pianiste ", " Il jouait du piano debout ", " Ella, elle l'a ", " Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux ".Né dans la grande bourgeoisie intellectuelle parisienne (il est le fils du Pr Hamburger de l'Académie française), " Chouchou " de Salut les copains à 14 ans au coeur des années 1960, il n'a eu de cesse de prouver que les Français peuvent se joindre au concert mondial de la culture vivante, et de mélanger les genres, classique, jazz, rock, son, image, danse, théâtre, cinéma. Il y parvint notamment grâce au visionnaire et prophétique Starmania.Ce livre retrace son itinéraire singulier, analyse son influence, à travers de nombreuses interviews et conversations qu'il a eues avec l'auteur entre 1982 et sa disparition en 1992, ainsi qu'avec Véronique Sanson et les principaux acteurs de sa carrière, Luc Plamondon (Starmania, La Légende de Jimmy), Bernard de Bosson (président de sa maison de disques), Grégoire Colart (attaché de presse), Bernard Saint-Paul (producteur de Sanson), Philippe Rault (organisateur de tous ses enregistrements), Lewis Furey (Starmania), Vanina Michel (vedette de Hair, et l'une de ses premières compagnes), etc.Entre 1982 à 1992, Yves Bigot a souvent interviewé Michel Berger. Tous deux ont développé au-delà une relation personnelle. Ensemble, ils ont notamment participé à l'aventure de Band Aid France (Action Écoles).
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L'auteur vous invite à un dîner extraordinaire avec deux étoiles de la chanson française.
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Sexion d'assaut ; le succès d'une amitié
Sexion D'Assaut
- Don Quichotte
- 13 Novembre 2013
- 9782359491531
Nous avons grandi pauvres dans des quartiers riches, nous avons essuyé les plâtres et vécu des drames, mais nous sommes toujours restés proches de ce que nous sommes. Nous avons enchanté des dizaines de milliers de fans et gagné plus d'argent qu'on n'en a jamais rêvé. Nous avons réconforté des gens et fait hurler des centaines d'autres. Nous avons fait des erreurs, nous avons fait de grandes choses. Nous avons été des stars, nous avons été des parias. Nous avons été sensibles à la misère du globe, nous l'avons parfois oubliée pour préférer nos intérêts. Nous n'avons jamais été meilleurs ni pires que les autres, nous avons juste réussi à être ce que nous voulions. Mais jamais, jamais, jamais, nous n'avons lâché l'affaire. Jamais nous n'avons baissé les bras. Nous sommes les acteurs de notre succès, nous ne devons rien à personne, à part à vous qui lisez ces lignes. Personne ne nous enlèvera ça.
De la 9e Zone jusqu'à la scène de Bercy, nous avons été, nous sommes, et nous resterons la Sexion d'Assaut. Un groupe de huit adolescents liés par une amitié indéfectible qui nous a permis de tout inventer. Des refrains, des carrières, des vies. Nous avons tout fait ensemble, nous avons tout géré, le succès comme la tempête, les coups de chance et les coups de pute. Jamais nous ne nous sommes tirés dessus. Jamais. À cause de ce que nous avons traversé, nous sommes unis. Et nous le resterons.