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Cahiers Du Cinema|Revue Cahiers Du Cinema
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Cahiers Du Cinema N°738 Jordan Peele Novembre 2017
Collectif
- Revue Cahiers Du Cinema
- 1 Novembre 2017
- 9782377160020
Depuis la découverte du jubilatoire Get Out, Les cahiers du cinéma voulait faire un entretien avec son réalisateur Jordan Peele pour honorer la révélation de l'année. Célèbre aux États-Unis pour son duo comique Key & Peele, il reste ici inconnu': qui est Jordan Peele'' Cette question se double d'une autre interrogation à l'heure du triomphe de Moonlight de Barry Jenkins': pourquoi les films réalisés par des cinéastes noirs américains sont-ils si méconnus en France, et au fond ghettoïsés'' Évidemment il y a Shaft, Spike Lee et les chefs-d'oeuvre de Melvin Van Peebles et Charles Burnett. Mais les autres rejoignent vite une histoire connue des seuls spécialistes et peinent à intégrer l'histoire officielle (qui supposerait publications, éditions DVD, programmations et célébrations). Combien de films réalisés par des cinéastes noirs américains dans les vidéothèques''Les cahiers du cinéma ont préféré parler des cinéastes noirs américains plutôt que du « cinéma noir américain », notion qui revient trop souvent à parler de films réalisés par des Blancs (par exemple la majeure partie de la Blaxploitation). Ce n'est pas une question de droit (cf. la polémique sectaire pour savoir si Kathryn Bigelow avait le « droit » de filmer Detroit), car aucun groupe n'a le droit de préempter un sujet et de l'interdire à d'autres. Mais c'est une question de justice': les cinéastes noirs américains n'occupent pas la place qu'ils méritent. Peu de films sont disponibles en France. Mais deux choses ont changé la donne. Le travail remarquable d'universitaires et d'éditeurs américains a permis de faire resurgir des films récemment. L'an passé, Kino Lorber a sorti un coffret de race movies (ces films des années 20-40 destinés au public noir) donnant notamment accès aux films d'Oscar Micheaux, et Milestone a révélé le merveilleux Losing Ground de Kathleen Collins. En février dernier, le programme « One Way or Another': Black Women's Cinema, 1970-1991 » a révélé au BAM (New York) l'importance de réalisatrices oubliées. Au même moment à Paris, le programme « L.A. Rebellion », ce mouvement né à UCLA dans les années 70, a atterri au Cinéma du réel, accompagné d'une rétrospective Hailé Gerima au Jeu de Paume (Cahiers n°'732). Par ailleurs Internet a changé l'accès aux films': il est impossible de faire comme si. Les vannes s'ouvrent mois après mois. Certains films sont sur YouTube, d'autres téléchargeables sur Worldscinema ou Surrealmoviez. Devant la niveau des films, la question se pose forcément': comment ne sont-ils pas plus connus'' Sait-on par exemple que Gordon Parks avant Shaft a réalisé un film digne de Kazan, The Learning Tree (1969)'' L'âge d'or des années 70 excède le terme de Blaxploitation': Top of the Heap évoque Les flics ne dorment pas la nuit et The Spook Who sat by the Door fait passer pour des bluettes les films les plus engagés d'aujourd'hui. Le malheur est que beaucoup de films n'ont pas été vus, que leurs auteurs se sont arrêtés après un ou deux films. Cette histoire est un champ de ruines. Il y a beaucoup de films, mais peu d'oeuvres. Christopher Saint-John n'a réalisé que Top of the Heap, Ivan Dixon n'a plus rien fait après The Spook. Beaucoup sont découragés par l'échec, ou pas aidés par un système qui ne leur donne pas de place. Et la plupart de ceux qui veulent intégrer le système perdent leur âme. Parfois un destin tragique s'en mêle': Kathleen Collins meurt quelques années après Losing Ground, Marlon Riggs (Tongues Untied) disparaît à 37 ans. Pour plein de raisons, de nombreux cinéastes n'ont pas eu la possibilité de construire une oeuvre. Mais cela forme une histoire. Ce dossier n'est pas une ghettoïsation des cinéastes noirs américains mais l'occasion de donner leur place à des films invisibles et d'ouvrir -'définitivement'- une porte.
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Cahiers Du Cinema N°735 Twin Peaks Juillet/Aout 2017
Collectif
- Revue Cahiers Du Cinema
- 11 Juillet 2017
- 9782866429997
Lorsque Dale Cooper sort enfin de la Black Lodge et tombe dans l'infini, l'arbre crie?: «Non existant?!» Oui, ce que l'on voit est bien non existant. Quel cadeau inespéré nous fait David Lynch, 25 ans après?! La saison 3 de Twin Peaks, intégralement réalisée par lui, est un feu d'artifices. Dans un de ses rares entretiens, il dit qu'il a moins conçu une série qu'un film de 18 heures, à découvrir chaque semaine (18 épisodes, jusqu'au 3 septembre). Un film qui n'en finit pas de recommencer et qui multiplie les pics. On s'extasie à peine sur l'épisode new-yorkais que le 3 arrive avec sa tête d'Eraserhead, puis le 6 hyper-violent, puis le 8. Deux photos entrevues dans le bureau de Gordon Cole, Kafka et la bombe atomique, et BOUM, cinq épisodes plus tard, la bombe explose en 1945 et crée la métamorphose d'un insecte mutant. Chaque fois qu'il fait un pas vers le vieux monde de Twin Peaks, un bond en arrière nous renvoie toujours plus loin. Lynch sait qu'il a capturé un «gros poisson», comme il dit dans son art poétique Catching the Big Fish (Mon histoire vraie). Gordon Cole le confirme lorsqu'il répète (comme Dougie) ce que lui dit Denise?: «You are on something Big?-?Il acquiesce?: Big».
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Cahiers du Cinéma N°745 Viva Varda - juin 2018
Collectif
- Revue Cahiers Du Cinema
- 1 Juin 2018
- 9782377160129
Pionnière, la cinéaste l'est au moins de deux manières. Autodidacte en cinéma, d'abord photographe, elle se lance en 1954 dans un long métrage La pointe courte pour "ajouter des mots aux images" comme elle le dit dans sa rêverie autobiographique Les Plages d'Agnès. Pionnière aussi parce qu'Agnès Varda est l'image même de la femme à la caméra dans un milieu d'hommes, ce qui paraît tout naturel tant sa figure nous est familère mais qui est exceptionnel pour l'époque. Aimer le cinéma d'Agnès Varda c'est aimer déambuler, se promener, passer du cop à l'âne, goûter les jeux de mots, se laisser accrocher par un visage, les deux allant toujours ensemble. Ce cinéma se laisse guider par les mots, les motifs, les rencontres, les associations d'idées, qui créent des logiques secrètes, glaneuses, Agnès Varda passe d'un long métrage à un court métrage, tourne au gré des envies. Attention extraordinaire au visage de l'autre, et désir aussi de rendre hommage à ceux qu'elle côtoie, qui sont à ses côtés. tout est là, près de nous, il suffit de le regarder, de glaner, de faire avec. C'est un bricolage, la récupération, l'attention qui font que jamais l'inspiration ne manque. On peut construire des cabanes partout.
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Cahiers Du Cinema N°731 Musiques De Film Mars 2017
Collectif
- Revue Cahiers Du Cinema
- 25 Février 2017
- 9782866429959
Pour ce numéro de mars, de la musique avant toute chose, et place aux compositeurs. Pourquoi?? Parce que l'effet Tarantino de la BO jukebox s'est émoussé et qu'on vit aujourd'hui un regain de la musique originale. L'évolution du travail de Cliff Martinez et Nicolas Winding Refn est symptomatique, depuis la compilation brillante de Drive, où la musique lie les morceaux préexistants, jusqu'à celle, magistrale, pour The Neon Demon, dégageant la musique dans toute sa netteté et sa démence. Cela ne veut pas dire qu'une musique originale est forcément préférable. Contre-exemple absolu, notre film préféré de 2016, Toni Erdmann, est un film sans musique, seulement ponctué par deux chansons in extenso, la reprise de Whitney Houston par l'héroïne et Plainsong des Cure tombant comme un rideau au générique final. Mais la dominante de ces dernières années, c'est bien plutôt le champ régénéré de la musique originale, faite pour le film, tant des BO spectaculaires sont apparues, souvent signées par des transfuges du rock, de la pop ou de l'électro pour donner une vigueur nouvelle aux films?: Jonny Greenwood (Radiohead) pour Paul Thomas Anderson, Mica Levi (Micachu) pour Under the Skin et Jackie.L'enjeu est essentiel pour les jeunes cinéastes français. Il y a eu un effet French Touch à la fin des années 2000, porté par le succès de la musique électronique française. Le cinéma de Quentin Dupieux (accompagné aussi de Sébastien Tellier, de Sebastian ou de Tahiti Boy) a été le détonateur, suivi par Flairs (Les Beaux Gosses), Rob (Belle épine), M83 (Les Rencontres d'après minuit)?: en 2010, nous notions ce compagnonnage inédit et passionnant entre musiciens électro et cinéastes qui n'est allé qu'en s'accentuant. Partout il y a cette envie de musique originale avec des croisements inattendus qui nous éloignent des sempiternelles notes de piano qu'on entendait tant il y a dix ans?: Eva Husson est allée chercher l'Américaine Morgan Kibby (Bang Gang), Sophie Letourneur le Coréen Jeong Yong-jin (Gaby Baby Doll), Julia Ducournau l'Anglais Jim Williams (Grave). Avec ce renouveau revient le goût du thème, du motif, de la ritournelle, après des années où dominait une musique dite d'accompagnement, en retrait.
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Cahiers du Cinéma n°822 - Juillet/Août 2025
Les Cahiers Du Cinéma
- Revue Cahiers Du Cinema
- 2 Juillet 2025
- 9782377161256