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Xavier Barral
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Fidèle à ses principes esthétiques et à ses engagements d'acteur environnemental, Sebastião Salgado est aujourd'hui l'un des plus grands noms de la photographie contemporaine.
Depuis plus de cinquante ans, le photographe brésilien parcourt tous les continents sur les traces d'une humanité en pleine mutation. Tout en témoignant des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente - confl its internationaux, famine, exode, exploitation de l'homme par l'homme -, il n'a cessé de nous faire découvrir des territoires vierges et des paysages grandioses. Sa signature est une
iconographie proche du sacré : lyrisme des grands espaces, ciels incandescents, cadrages purs, contrastes saisissants. Ses photographies puissamment construites, aux nuances de blancs, de noirs et de gris nimbées d'une lumière hypnotique, et ses tirages d'une qualité unique ont imposé un style singulier apprécié du plus grand
nombre. La faune et la fl ore, dans leur univers originel, ont toujours tenu une place à part dans son oeuvre. À travers elles, Salgado met en exergue la préciosité de la vie et la préservation de la nature qui lui sont si chères.
Pour la collection Des oiseaux, Sebastião Salgado s'est replongé récemment dans ses imposantes archives afi n de nous révéler des espèces rares - manchots, albatros, pétrels, urubus, toucans, et autres aras - qu'il n'a cessé de photographier, depuis des décennies, sur terre
comme en mer, et dans des contrées reculées, que ce soit en Amazonie, en Antarctique ou en Afrique. Ce livre, qui présente de nombreuses images jamais publiées, est une véritable ode à la beauté de notre planète. -
Dans le flou : Une autre vision de l'art de 1945 à nos jours
Claire Bernardi, David Anfam, Pascal Beausse, Jean-Pierre Criqui
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 24 Avril 2025
- 9782365114301
Publié à l'occasion de l'exposition Dans le flou, présentée au musée de l'Orangerie du 30 avril au 18 août 2025, cet ouvrage réunit de nombreuses contributions de commissaires d'exposition, historiens et critiques d'art, qui interrogent pour la première fois la place du flou dans les productions artistiques du XXe siècle à aujourd'hui.
L'esthétique du flou, qui commence à voir le jour au XVIIIe siècle, en opposition à la rigidité classique, apparaît au sortir de la Seconde Guerre mondiale comme un moyen privilégié d'expression d'un monde où l'instabilité règne et où la visibilité s'est troublée. Face au champ de possibles qui leur est ouvert, des artistes proposent alors, à travers une pluralité de médiums, de nouvelles approches artistiques et font leur matière du transitoire, du désordre, du mouvement, de l'inachevé, du doute... Instrument de sublimation tout autant que manifestation d'une vérité latente, le flou se fait, de Richter à Munch, en passant par Rothko, à la fois symptôme et remède d'un monde en quête de sens. -
La photographie moderniste brésilienne 1939-1964
Marcella Marer, Héloïse Costa
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 3 Juillet 2025
- 9782365114387
Dans les années 1940, le Brésil est en pleine transformation :
il se modernise, multiplie les échanges à l'international, attire de nombreux émigrants européens et fait rêver. Témoins de cette révolution, les artistes du courant moderniste et, parmi eux, les photographes dont les images racontent l'entrée du pays sur la scène artistique cosmopolite.
Dans le sillon qui voit naître l'architecture d'Oscar Niemeyer, et sa vision de la cité moderne, le cinéma Novo ou encore la Bossa Nova, cinq figures favorisent l'éclosion d'une nouvelle photographie : Geraldo de Barros, German Lorca, Gertrudes Altschul, José Oiticica Filho et Thomaz Farkas. Se saisissant des potentiels politiques, sociaux et esthétiques de la photographie, ils vont donner à voir de nouveaux sujets : l'architecture moderniste et ses lignes souples, des motifs botaniques où contrastent ombres et lumières, des expérimentations inventives et des jeux de perspectives teintés d'un goût pour l'abstraction. Autre phénomène qui participe à l'émergence et au rayonnement d'une nouvelle photographie, les clubs amateurs de Foto Clubes Carioca de Rio de Janeiro et le Foto Clube Bandeirante de São Paulo, qui démocratisent l'usage du médium et nouent des contacts avec leurs homologues européens et américains. D'une incroyable diversité et originalité, tant formelle qu'esthétique, la photographie moderniste de ces pionniers stimule toute une génération et inscrit définitivement le Brésil sur la scène des avant-gardes.
Largement méconnue, la photographie moderniste brésilienne est ici présentée à travers plus d'une vingtaine de personnalités, dont certaines oeuvres sont conservées dans de prestigieuses institutions internationales, comme le MoMA à New York, la Tate Modern à Londres ou encore le Photo Elysée à Lausanne. Des textes d'historiens du médium replaceront cette production dans le contexte social et visuel de l'époque, et évoqueront les nombreux échanges entre institutions et photoclubs à travers le monde. -
Nous autres
Carla Williams, Hélène Giannecchini, Julie Heraut
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 26 Juin 2025
- 9782365114363
Cet ouvrage, première monographie consacrée à l'oeuvre photographique de l'artiste américaine Donna Gottschalk, propose une immersion dans son travail grâce aux recherches inédites menées par l'auteure et théoricienne Hélène Giannecchini, complétées par de nombreux entretiens avec la photographe.
L'oeuvre de Donna Gottschalk, quasiment inconnue en France, brosse un portrait social et politique de l'Amérique invisible, de la fin des années 1960 aux années 1980, qui résonne encore fortement aujourd'hui. Son regard, à la fois sensible et engagé, se porte plus particulièrement sur les personnes à la marge - jeunes mères célibataires, adolescents en rupture avec leur famille, petits délinquants... - et sur la communauté queer, à laquelle elle-même appartient. Donna Gottschalk montre ceux auxquels on s'intéresse peu, ceux qui vivent dans une certaine fragilité économique et affective, ceux qui subissent homophobie et rejet social.
L'ouvrage tissera un dialogue entre les images de Donna Gottschalk et les textes d'Hélène Giannecchini, pour raconter cette Amérique des marges et donner voix aux vies ignorées.
Il sera complété d'un long entretien entre les deux femmes et d'un riche appareil critique, comprenant des documents d'archives inédits ainsi que deux essais, signés par Carla Williams, photographe et historienne de l'art américaine, et par Julie Héraut, co-commissaire de l'exposition qui se tiendra au BAL à l'été 2025. -
Le jardin du peintre français Claude Monet (1840-1926), situé à Giverny, est mondialement connu pour son bassin aux nymphéas qui inspira l'artiste et donna naissance à de somptueux tableaux. Cette propriété accueille désormais près de 350 000 visiteurs par an et reste un endroit magique.
Membre de l'Académie des Beaux-Arts et de l'agence Magnum Photos, le photographe Jean Gaumy a un accès privilégié à ce jardin depuis de nombreuses années. Terrain de jeu idéal pour ce grand observateur de nature, il expérimente durant toutes les saisons une photographie à la fois abstraite et naturaliste. Ce passionné de science réussi à utiliser le lieu pour produire un corpus inédit : recherches formelles du végétal, compositions à la frontière avec le pictural ou encore détail presque microscopique, le jardin devient autre chose hors du temps. Cet ailleurs, c'est en réalité ce que l'artiste cherche. Cette attirance pour ce lieu naît de souvenirs de sa propre enfance et de la joie éprouvée dans le jardin familiale. Terrain connu, sécurisant, lieu de toutes les curiosités, il a profondément marqué le photographe dans ses jeunes années à tel point qu'il a cherché à redonner vie à ses souvenirs à Giverny.
Le livre n'est pas un atlas de formes, mais plutôt une expérimentation photographique pour donner à voir sous un angle différent ce que la nature produit. Les images sont accompagnées d'un texte détaillant la relation mystérieuse entre la flore et l'imaginaire. -
Maître de la photographie couleur, Harry Gruyaert livre ici " sa " Belgique, pays qu'il sillonne depuis plus de soixante ans.
Flamand de naissance, Gruyaert sait depuis longtemps que sa terre natale est " un endroit visuellement intéressant dans lequel il se passe des choses incongrues ". L'univers chromatique typique du photographe dresse ici le portrait d'une Belgique où le quotidien peut basculer en un instant dans l'étrange. Ces images évoquent parfois des collages surréalistes, mouvement artistique dont les représentants belges étaient fascinés par l'étrangeté de la réalité. Sens du grotesque, du sarcasme, banalité, mais aussi émotion et une certaine tendresse s'esquissent au fil d'images de carnaval, de processions religieuses, de petites localités hérissées de maisons en briques... Les ciels sont souvent bas, les lumières cristallines, les couleurs saturées pour damer le pion au froides atmosphères du nord.
Au fil des pages se déroule un long travelling : la notion de temps semble ici anéantie, l'objectif du photographe saisit la singularité d'une nation, capture un quotidien qui se déploie comme un décor de cinéma hyperréaliste. Éclairages urbains, néons de devanture, regards qui se dérobent derrière les sages rideaux d'habitations de banlieue, passants costumés errants après une fête arrosée, quais de gare plongés dans des matins brumeux, faune de nightclubs déjantée, zones périurbaines aux mornes façades, ports ne dormant jamais, campagnes aux lignes d'horizon infinies, la Belgique de Harry Gruyaert est un condensé de l'art du photographe : une attention extrême aux couleurs et aux lumières qui restitue le caractère fugitif des choses. En contrepoint à ces photographies couleur, quatre portfolios d'images en noir et blanc réalisées dans les années 1970 - protohistoire du photographe - et reproduites sur un papier offset, viennent scander cette immersion visuelle de ce voyage au plat pays. -
Photographiés à l'argentique avec une pellicule ultra-sensible dans une lumière naturelle diffuse et posés sur un fond blanc, les nids de Nathalie Baetens évoquent un inventaire " à la Bernd et Hilla Becher ".
Nathalie Baetens " découvre " son premier nid - celui d'un tisserin - lors d'un reportage à l'Ile Maurice en 2019. Fascinée par la virtuosité et la variété de ces constructions à la fois solides et éphémères, elle entame un travail quasi-exhaustif, proche de l'inventaire. Chaque espèce d'oiseau construit " sa maison " en architecte : conception, forme, dimension, structure sont d'une grande diversité. Véritable micro-habitat destiné à la survie de la future progéniture, le nid doit être fonctionnel, à la fois confortable et protecteur, pour se prémunir autant du froid et des intempéries que d'éventuels prédateurs. À l'égard de ces derniers, il peut se faire soit discret, soit dissuasif, adoptant alors une forme de bunker. À l'incroyable variété des matériaux (brindilles, herbes, feuilles, mousse, fragments de feuilles, boue séchée...) répond la complexité des techniques employées (tissage, amalgame, empilement, coutures de feuilles...). Chez certains oiseaux, le nid est également un élément de la parade nuptiale : construite par le mâle, la petite structure doit séduire la femelle qui en assurera la finition intérieure à l'aide de duvet, toile d'araignée, poils, lichens et autres substances organiques.
D'abord collectés dans diverses forêts françaises, ces petits logis ont été peu à peu complétés de nids venus du monde entier - la photographe s'est ensuite rapprochée du Museum national d'histoire naturelle afin d'avoir accès à des nids provenant d'Australie, de Colombie, d'Indonésie, de Nouvelle-Zélande, etc. Au fil des images, ces mini cabanes apparaissent comme de purs chefs-d'oeuvre, une leçon d'ingéniosité fonctionnelle dédiée à la continuité de l'espèce. -
Lumière des roses
Marion Jacquier, Philippe Jacquier
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 26 Juin 2025
- 9782365114370
Fondateurs de la galerie Lumière des roses, à Montreuil, Marion et Philippe Jacquier explorent depuis 2005 le champ de la photographie anonyme et amateur : " Nous sommes des chercheurs d'images ", comme ils se définissent eux-mêmes.
Pionniers dans leur discipline, ils arpentent depuis vingt ans les marchés aux puces, vide-greniers et autres lieux où viennent s'égarer archives, collections de photographies, albums et clichés intimes débordant de valises et de boîtes pleines de souvenirs... " Le mystère est un pouvoir et nous croyons au mystère des images. " Dans le flot incessant de la production photographique depuis la création du médium, au milieu au xixe siècle, Marion et Philippe Jacquier cherchent l'image qui aimantera leur regard, " celle qui brille d'un éclat singulier ", soulignent-ils. La photographie qui donne à voir, à penser,
à rêver, qui peut être énigmatique aussi, et dont le sens nous échappe et nous captive en même temps.
Depuis vingt ans, à savoir dès le début de leur activité de galeristes, Marion et Philippe Jacquier ont choisi de garder pour eux certaines images, fascinés par leur puissance visuelle, leur beauté, leur mystère et souvent surtout par leur inquiétante étrangeté. Cette étonnante et unique collection d'images anonymes, composée d'environ 10 000 tirages argentiques, déploie tous les sujets photographiques abordés par le médium depuis sa création : portraits posés ou pris à la dérobée, scènes de famille, photographies scientifiques, documentaires, historiques ou érotiques, images pour témoigner, pour dénoncer ou simplement réalisées pour le plaisir de partager l'instant éphémère avec l'autre. L'ensemble dresse un panorama exceptionnel de la vie ordinaire ou supra ordinaire depuis deux cents ans, des premières expériences - daguerréotypes, plaques de verre, autochromes... - jusqu'aux instantanés couleurs. La photographie est abordée dans toute sa diversité. -
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Cette nouvelle édition est augmentée de 6 nouvelles histoires ainsi que de 7 nouvelles photographies.
En juillet 1985, Sophie Calle a été invitée, ainsi qu'Hervé Guibert, Jacques Monory et Denis Roche, à projeter et commenter mes photographies au Théâtre antique d'Arles. Denis Roche clôturait le programme avec une merveilleuse idée. Dans l'obscurité, il racontait les instants qui précédaient sa décision de prendre une photo, puis il montrait l'image le temps d'un déclic ". C'est par ce récit, Déclic, le déclic de l'appareil photo aussi bien que celui du cerveau dans lequel l'idée surgit, que Sophie Calle ouvre Parce que. Comme Denis Roche, elle entreprend d'y raconter la raison, ou du moins une raison, qui l'a poussée à appuyer sur le déclencheur. Inversant ainsi le rapport de primauté naturel entre une image et les mots qui l'accompagnent,
Sophie Calle soulève une réflexion sur l'influence que peuvent avoir ces derniers sur notre réception de la photographie. Celle-ci ne se révèle d'ailleurs qu'a posteriori, dissimulée dans l'interstice de la reliure à la japonaise. Loin de se réduire à de simples légendes, ces mots - une pensée, un récit ou une interrogation - n'adhèrent pas de manière conforme à l'image qui les accompagne : ils marquent, au contraire, un fort contraste avec elle, le plus souvent avec malice, parfois avec nostalgie.
Sophie Calle signe ainsi un ouvrage à la conception originale, qui s'inscrit dans la continuité de son oeuvre impertinente et poétique. -
L'épreuve de la couleur
Jacques-Henri Lartigue
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 12 Septembre 2024
- 9782365113946
Figure incontestablement importante de la photographie, Jacques Henri Lartigue est célèbre pour ses images en noir et blanc d'un monde en pleine révolution industrielle.
À l'aube du XXe siècle, il photographie la vitesse et les innovations techniques, se passionne pour l'automobile et les nouvelles possibilités
offertes par la photographie. Parallèlement à ce travail, il commence
en 1912 à photographier de manière radicalement différente
en utilisant une technique directement opposée à sa recherche de vitesse : lAutochrome stéréoscopique sur plaques de verre. Ce procédé l'oblige à changer d'approche car il repose sur une préparation technique minutieuse et un temps d'exposition très long et précis pour ses compositions mises en scène.
Le résultat final n'est pas un tirage mais une double vue stéréoscopique qu'il projette sur un écran.
Lartigue s'attache à représenter des scènes de la vie quotidienne
de son cercle d'amis et de sa famille, des promenades dominicales aux vacances d'hiver. Il remplit le cadre de couleurs vives, dans des constructions graphiques composées d'un mélange de paysages ensoleillés, de visages, de fleurs et de vêtements soigneusement choisis. Pendant la courte période où il a produit ces images (jusqu'en 1927), Lartigue a réalisé 90 Autochromes double vue, présentés ici pour la première fois dans leur intégralité et à l'échelle.
Afin de comprendre l'importance de cette série d'oeuvres et
l'effet qu'elle a eu dans l'histoire de la photographie couleur, ainsi
que la résonance qu'elle continue d'avoir, le corpus d'images est
accompagné d'un commentaire critique rédigé par des spécialistes
qui analysent et donnent les points de référence nécessaires à la compréhension de cette oeuvre. -
Homme de lettres et compagnon du mouvement surréaliste, Roger Caillois s'intéresse très tôt au monde minéral dont les formes évoquent pour lui des figures de l'imaginaire. Dès les années 1950, il commence à collectionner des minéraux du monde entier, des « pierres curieuses, qui attirent l'attention par quelque anomalie de leur forme ou par quelque bizarrerie significative de dessin ou de couleur ». Toutes possèdent « une ressemblance inattendue, improbable et pourtant naturelle, qui provoque la fascination ». Agates, pyrites, quartz, jaspe... elles sont autant de fragments de l'univers, d'un monde où rêve et poésie dessinent des analogies avec le monde végétal et animal mais aussi avec celui des hommes. Cet ouvrage présente les 150 plus belles pierres de la collection de minéraux que Roger Caillois a léguée au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, ainsi que la réédition des célèbres textes Pierres, L'Écriture des pierres et Agates pardoxales. Pour la première fois sera dévoilée une collection exceptionnelle créée par l'un des plus grands poètes du XXe siècle.
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Le livre a été pensé non pas comme un catalogue de photographie, mais comme un livre d'artiste qui nous transporte au plus près des sensations que la photographe souhaite faire passer : dureté, calme, vivacité, respiration, force... autant de notions qui se mêlent à la vue de l'animal.
Photographe américaine, française d'adoption, Jane Evelyn
Atwood défend depuis plus de 40 ans une oeuvre photographique
sociale, proche de ses sujets, qui s'intéresse aux laissés pour comptes. Des prostituées aux femmes en prison, elle a exploré de nombreux territoires laissés dans l'ombre, qui demandent un investissement humain total. Dans Horses, Atwood met en lumière pour la première fois un thème qui la porte depuis son enfance, celui de son amour pour les chevaux. Voyageant à travers le monde pour rencontrer ces animaux et les personnes qui s'en occupent, la photographe cherche une nouvelle façon d'exprimer ce lien qui l'unit à eux. Sujet mythique de la photographie, compagnon millénaire de l'Homme, le cheval
est ici le vecteur de nombreux thèmes qui sont chers à Jane Evelyn Atwood : le rapport à l'animal, dans sa physicalité et la représentation de leur force, la liberté des chevaux sauvages qui se meuvent dans les grands espaces difficiles d'accès, le compagnonnage avec le dresseur, ou encore les jeux de lumière qui s'opèrent sur eux et que seule la photographie est capable de rendre. Au-delà du sujet photographique, Atwood s'attache à parler de la présence de l'animal dans notre monde et comment nous vivons avec. D'un point de vue plus large, Horses nous emmène, comme souvent avec elle, dans un territoire aux frontières floues, où il est facile de se perdre et de laisser sa pensée
divaguer. -
Exposition :
Jeu de Paume, Paris
28 septembre 2024-19 janvier 2025
Figure de la photographie américaine contemporaine, Tina Barney entreprend, à la fin des années 1970, de photographier ses proches et amis, issus, comme elle, des classes aisées de la côte Est. Par sa pratique des portraits qu'elle développe dans les années 1980, et en fine observatrice des rituels familiaux, elle va s'intéresser particulièrement aux relations entre les générations, à la question de la transmission, mais aussi aux décors et aux codes vestimentaires. Ses portraits en couleurs de la haute bourgeoisie américaine et européenne - souvent de groupe et de grand format, à la croisée des instantanés familiaux et de tableaux photographiques à la composition millimétrée - regorgent de micro-expressions et tensions visuelles, comme autant de gestes révélateurs d'une sorte de dérèglement qui se cacherait sous la surface des images. Pris dans des contextes plus intimes et généralement invisibles pour le monde extérieur, ses grands formats permettent, par les nombreux détails qui s'y trouvent réunis, de composer autant de récits possibles sur le quotidien de ces riches familles, à la manière des soap opera populaires des années 1980.
Cet ouvrage, qui accompagne la première exposition rétrospective en Europe de l'artiste, présente soixante oeuvres - quintessence de son approche du médium - réalisées de la fin des années 1970 à nos jours. Un essai du commissaire de l'exposition et directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac, viendra compléter cet ensemble photographique, ainsi qu'un entretien de Tina Barney avec l'historienne de la photographie et curatrice, Sarah Meister. Ces textes permettront de comprendre, d'après les propos de l'artiste, sa démarche et son approche : son intérêt pour la notion de famille et les rituels, sa pratique du grand format, son art de la composition de groupes et de l'instantané, sa conception de la couleur, son goût pour les expériences visuelles complexes et la relation de ses images à la peinture. -
Entouré de félins depuis son enfance, Fukase décide avec l'arrivée de ce nouveau chaton d'en faire un sujet photographique à part entière. Il l'emmène partout avec lui et, dans une forme presque expérimentale de longue haleine, explore une nouvelle pratique : « Cette année-là, j'ai pris beaucoup de photos en rampant à plat ventre pour être à hauteur des yeux d'un chat et, d'une certaine façon, ça a fait de moi un chat. C'était un travail plein de joie, de prendre ces photos en jouant avec ce qui me plaisait, en accord avec les changements de la nature. » Profitant de ce modèle plein de vie, Fukase créé comme à son habitude une photographie extraordinaire dans son inventivité technique et visuelle. Un an plus tard, il accueille un second chat, surnommée Momoe, qui entrera dans le cadre elle aussi : « Je ne voulais pas photographier les plus beaux chats du monde mais plutôt capturer leur charme dans mon objectif, tout en me reflétant dans leurs pupilles. On pourrait dire à juste titre que ce recueil est en fait un «autoportrait» pour lequel j'ai pris la forme de Sasuke et de Momoe. » Car il s'agit bien ici, comme souvent dans son oeuvre, d'une forme de projection du photographe dans son sujet. Le chat, compagnon fidèle qui ne le quitte pas, prend la place de sa femme, éternel chagrin d'amour, représenté également par les emblématiques corbeaux fuyants. Ce livre clôt la série de publications dédiée à ses chats et commencée en 2015 avec Wonderful days (Roshin books, Japon).
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Exposition :
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
10 septembre-31 décembre 2024
Photographe américaine de renommée internationale, Barbara Crane (1928-2019) a développé une oeuvre plurielle qui s'étend sur plus de soixante ans. Profondément marquée par l'art conceptuel, Crane est fascinée par les potentialités de répétition et de déconstruction de l'information visuelle. Ses images explorent tous les possibles offerts par les techniques du médium photographique : tirages au platine-palladium, épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés (Polaroid), transferts photographiques... sont organisés en séquences, grilles ou diaporamas. Formée auprès d'Aaron Siskind - maître de l'expressionisme abstrait photographique -, à l'Institute of Design de Chicago dans les années 1960, elle découvre très tôt le travail de Laszló Moholy-Nagy et sa rigueur formelle. Les images de Crane opèrent une synthèse entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l'école de Chicago. Crane associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Sa curiosité et son goût de l'expérimentation ont guidé sa longue carrière.
Réalisée en partenariat avec l'Estate Barbara Crane (à Chicago), l'exposition présentée au Centre Pompidou sera la première exposition monographique d'envergure consacrée en Europe à cette artiste. Elle réunira plus de 200 photographies, dont une partie est entrée récemment dans les collections du musée. Centrée sur les vingt-cinq premières années de sa carrière, l'exposition réunira certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. L'ouvrage qui l'accompagne replacera la production de Crane dans le contexte artistique de son époque et dans l'histoire du médium, à travers deux entretiens, réalisés avec l'artiste dans les dernières années de sa vie, et des essais mis en écho avec une sélection d'oeuvres iconiques et d'autres jamais publiées. Conçu dans la même démarche exploratoire que Crane, ce livre déploira l'univers d'une photographe majeure. -
À l'écoute des arbres
Angel Albarrain, Anna Cabrera
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 19 Octobre 2023
- 9782365113656
Le duo d'artistes espagnols Angel Albarran et Anna Cabrera entretiennent une relation particulière avec la nature. Source d'inspiration, sujet photographique ou décor presque irréel, elle est toujours, d'une manière ou d'une autre, présente dans leurs images.
Comme un fil conducteur dans leur production, les arbres sont souvent représentés : l'ombre d'une branche, le dessin d'un feuillage devenu abstrait ou encore une silhouette tortueuse au centre du cadre. Seulement l'arbre n'est pas le seul sujet de cet ouvrage. Il s'agit pour eux d'explorer plus largement la relation que l'homme entretient avec la nature. Nous partons du principe que la compréhension de l'homme passe par celle de la nature, non pas telle qu'elle est, mais plutôt comme nous sommes. En restant attentifs et observateurs, nous pouvons percevoir les deux, car nous sommes à la fois témoins et faisons l'objet d'une observation. , précisent-ils. Cela se fait avec l'aide de la littérature, et notamment les écrits d'Hermann Hess, qui partage cette pensée et ce que les artistes expriment. Les photographes mêlent à la manière d'un peintre un équilibre si caractéristique des couleurs à une technicité du tirage hors norme, qui est devenue l'une de leurs marques de fabrique. La feuille d'or vient rehausser les couleurs vives, quand une trace argentée ne souligne pas un reflet, pour nous plonger dans des paysages oniriques et hors du temps. Loin d'idéaliser cette nature, les photographes s'attachent à magnifier l'existant, en nous emmenant dans un voyage chromatique unique qu'eux seuls sont capables d'inventer. -
Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire.
Figure de proue de la scène américaine, Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire. Il montre comment le photographe a utilisé les différents moyens de locomotion (voiture, train, avion et même drone) pour explorer, visiter et expérimenter le territoire, et comment ses voyages ont façonné son travail. Le territoire, thème majeur de la photographie américaine en raison de la géographie si particulière du pays et de ses grands espaces, est intimement lié à la société américaine elle-même.
Depuis l'une de ses premières séries en noir et blanc, Los Angeles
en 1969, jusqu'aux célèbres American Surfaces et Uncommon Places, Stephen Shore accorde une place importante à l'automobile, qui passe du statut de sujet à celui de moyen photographique. La voiture sera toujours utilisée pour la photographie, et cette relecture de l'oeuvre de Shore vise à observer comment le vernaculaire américain, le mode de vie des Américains, est rendu visible par Stephen Shore grâce au véhicule. L'ouvrage explore une dizaine de séries importantes jusqu'à son travail le plus récent. Le photographe s'est engagé dans une expérimentation continue, notamment en utilisant le drone dans les années 2020 pour témoigner des traces de l'aménagement du territoire qui façonne de nouveaux espaces. Les images du livre sont accompagnées d'un entretien inédit entre Clément Chéroux, directeur
de la Fondation Henri Cartier-Bresson, et Stephen Shore, qui apportera un éclairage nouveau sur le travail du photographe. -
Sergio Larrain, la photo perdue
Catalina Mena
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 19 Septembre 2024
- 9782365114127
Sixième titre de la collection TXT, créée en 2018, La photo perdue apporte un nouvel éclairage à l'oeuvre du Chilien, dans un ouvrage inédit en langue française.
Racontée par la journaliste et auteure Catalina Mena (née en 1966), sa nièce, le livre explore la vie de Sergio Larrain à travers le prisme de sa famille. Afin de résoudre ce qu'elle appelle " l'énigme de cette vie ", le récit biographique reprend l'histoire depuis le début : de la naissance de l'artiste jusqu'à son éducation très imprégnée par le monde des arts avec son père, grand architecte et collectionneur, ainsi que ses différents voyages qui l'amèneront à devenir photographe. Un des axes empruntés par le livre, qui permet de mieux cerner la personnalité de Sergio Larrain, examine les relations qu'il entretient avec ses proches. Comment, par exemple, la complicité qu'il partage avec l'une de ses soeurs, Luz, va être décisive dans les choix qui amèneront Larrain à se retirer du monde. L'auteure décrit d'ailleurs sa propre relation à son oncle comme mystérieuse et fantomatique : " Je n'ai que peu de souvenirs de Sergio, " Queco ", comme nous le surnommions. Il disparut de l'album de famille à la fin des années 1970, même s'il allait et venait déjà depuis de nombreuses années. Il partit pour la Vallée de Limari, dans le centre du Chili, et y vécut pendant plus de trente ans. Dans la fratrie de ma mère, il est celui que j'ai le moins fréquenté. Je ne suis jamais allé le voir, mais son spectre revenait sans cesse, de façon obsessionnelle, dans les conversations avec les proches. Nous, les enfants, entendions parler de lui d'un ton mystérieux, inquiet et, franchement, agacé. Nous n'y comprenions rien. "
Catalina Mena dresse ici un portrait intimiste et sensible. Il permet au lecteur d'entrer au coeur du mythe Larrain et de mieux comprendre son approche de la vie et de la photographie. La biographie est illustrée par des photographies mais aussi des documents inédits, comme ses poèmes manuscrits et des lettres extraites de sa longue correspondance avec Agnès Sire. -
Septembre au Chili : 1971/1973
David Burnett, Raymond Depardon
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 7 Septembre 2023
- 9782365113700
Raymond Depardon découvre le Chili en septembre 1971, accompagné du journaliste Robert Pledge, alors que le pays fête le premier anniversaire de l'élection de Salvador Allende.
Cofondateur du parti socialiste et soutenu par une coalition d'Unité populaire, le président chilien souhaitait mettre en place la voie chilienne vers le socialisme avec, notamment, la nationalisation de secteurs majeurs de l'économie et les réformes agraires. Depardon photographie alors dans les rues de la capitale, à Santiago, les manifestations festives en soutien au gouvernement d'Allende. Il va également se rendre dans les terres du sud à la rencontre du peuple Mapuche qui se bat pour le droit de vivre sur la terre de ses ancêtres. Deux ans plus tard, Raymond Depardon et Robert Pledge envoient le photographe américain David Burnett au Chili pour couvrir le coup d'état d'Augusto Pinochet qui fait basculer le pays dans une dictature militaire. Les images de Burnett, qui viennent compléter et enrichir le reportage de Depardon, seront récompensées en 1973 par la Robert Capa Gold Medal Award. Publiée à l'occasion des 50 ans du coup d'état qui provoquera également la mort du président Salvador Allende, cette publication propose de revenir sur les événements entourant cet autre 11 septembre, celui de 1973, où les foules joyeuses photographiées par Depardon sont remplacées, sous l'objectif de Burnett, par des images de la répression sanglante qui leur a succédé. L'ouvrage est composé de deux parties, l'une consacrée aux photographies de Depardon, l'autre à celles de Burnett avec, pour séparation entre ces deux, la reproduction du cliché iconique du photographe chilien, Leopoldo Vargas, saisissant la dernière image de Salvador Allende vivant, sortant de son palais à la Moneda, l'arme à la main. Ces photographies sont enrichies par des textes d'auteurs chiliens qui font entrer en résonnance le Chili des années 1970 avec le Chili actuel, donnant à voir les enjeux de ce pays, 50 ans après le coup d'état. -
Éditions Xavier Barral - Valparaiso - Sergio Larrain
Photographies : Sergio Larrain
Textes : Sergio Larrain - Pablo Neruda
Valparaiso
Cette nouvelle édition du Valparaiso de Sergio Larrain est exceptionnelle à plus d'un titre : elle est fidèle à la maquette établie par l'artiste en 1993 en réponse à l'édition originale publiée par Hazan en 1991. Cette version présente pour la première fois des photographies inédites prises entre 1952 et 1992 (120 images au lieu de 38). Ouvrage intime, les notes manuscrites et les textes engagés de l'auteur nous font partager sa vision singulière du monde. Sans oublier le texte de Pablo Neruda, "Le Vagabond de Valparaiso", spécialement écrit pour Sergio Larrain.
Sergio Larrain a traversé la planète photographique tel une météorite. Son souci de pureté, son attrait pour la méditation l'ont conduit à abandonner son métier de reporter et à s'isoler dans la
campagne chilienne. Il se consacre alors à l'écriture et la peinture, tout en continuant à aimer profondément la photographie. Sa pratique se limitait alors à quelques poèmes en image appelés
" satori ", purs moments d'éblouissements.
Sergio Larrain
Né en 1931, le jeune Sergio Larrain grandit au Chili dans une famille de notables éclairés. Très vite, il cherche à s'éloigner de son milieu familial et part étudier à Berkeley, aux États-Unis. D'abord intéressé par les questions écologiques, il va très vite s'orienter vers la photo tout en ne sachant pas très bien comment gagner sa vie. La découverte de l'objet Leica va être déterminante. Il commence à photographier librement au fil des rues à Santiago ou Valparaiso puis devient photographe free-lance. Très impressionné par Henri Cartier-Bresson, son oeuvre et sa liberté, il lui présente son travail sur Los abandonados (les enfants abandonnés des rues de Santiago) lors d'un voyage en Europe. C'est ainsi qu'il se voit proposer de rejoindre la coopérative Magnum en 1960. Sergio Larrain commence alors une carrière de photographe international, réalisant des reportages pour de nombreux journaux. De retour au Chili il mènera un long travail, devenu mythique, sur
Valparaiso en collaboration avec Pablo Neruda qui écrira le texte. Méfiant à l'égard du monde de la presse, il cesse peu à peu de collaborer avec elle pour s'intéresser davantage aux pratiques de la
méditation tout en restant actif au Chili. Dans les années 1980, il va finalement décider de vivre retiré à la campagne pour pratiquer yoga, méditation et dessin jusqu'à la fin de ses jours. Ses archives sont représentées par Magnum Photos. -
L'ouvrage de Karim Kal, lauréat 2023 du Prix HCB, explore les nuits de la région montagneuse située au sud de Tizi Ouzou, capitale régionale de l'est d'Alger.
Territoire marqué par des siècles de rébellion contre l'envahisseur - parmi lesquels l'empire Romain, les Vandales, les Vikings, l'empire Ottoman et les soldats franccais - la Haute Kabylie symbolise la résistance au sein de l'Algérie. Mobilisés dès les débuts de la guerre d'indépendance (1954-1962), les habitants de cette région sont aussi les premiers à s'être opposé à la politique d'arabisation d'après-guerre et se trouvent encore aujourd'hui en première ligne du mouvement populaire pour la démocratie qui traverse l'Algérie. Le paysage de la Haute Kabylie se caractérise par les plantes de montagne, les oliviers et le sable rouge. Attentif à l'imbrication des marques de l'histoire et des marques topographiques, Karim Kal propose une nouvelle lecture de la région et de son passé. En choisissant la nuit, les photographies de Karim Kal se situent entre obscurcissement et dévoilement : le regardeur doit faire un effort pour analyser l'image et en déceler les détails - comme une invitation à la réflexion sur cette histoire mêlée de conflits et de reconstructions.
Le livre propose de rendre cette histoire, ce peuple, dans une atmosphère visuelle unique. Les différentes séries photographiques s'articulent autour de deux textes importants, dont un long entretien avec l'artiste, afin de mettre en lumière ce sujet. -
Ce livre rassemble pour la première fois le travail en Irlande d'Akihiko Okamura à l'occasion de la numérisation de ce corpus quasi inédit, accompagné de textes qui contextualisent son travail dans l'histoire de l'époque et celle du médium photographique.
Pendant les Troubles, la lutte pour l'indépendance qui dura de 1969 à 1998, l'Irlande du Nord a attiré un grand nombre de photojournalistes étrangers venu documenter les événements. Certains d'entre eux ont trouvé un sujet qui les touchait personnellement, les poussant à dépasser les codes du photojournalisme. C'est le cas du photographe japonais Akihiko Okamura qui a réalisé un travail unique et remarquable en couleur dans les premières années du conflit, et qui est curieusement encore méconnu aujourd'hui.
Né à Tokyo en 1929, Akihiko Okamura s'est distingué comme l'un
des grands photographes de guerre de sa génération, opérant
notamment au Vietnam au début des années 1960. Il est toujours
très respecté au Japon, mais son travail et son expérience en Irlande, essentiels à la fois dans son oeuvre et pour sa vie personnelle, ont été peu explorés. Okamura est arrivé sur l'île avec sa famille en 1969 et y a vécu jusqu'à sa mort en 1985. Il a photographié son quotidien et les alentours, mais a vite été pris d'intérêt pour le nord du pays et sa lutte pour l'indépendance.
Son attachement à ce pays et à son histoire l'ont conduit à produire l'une des oeuvres photographiques les plus significatives réalisées par un photographe étranger, mêlant à la fois cette simplicité du cadrage et du sujet, très japonaise, à une force dans la composition pour des sujets plus violents. En Irlande, il s'est éloigné du photojournalisme pour développer un témoignage plus personnel. Le choix de travailler en couleur, alors que les reportages de l'époque sont en N&B pour la plupart, et de privilégier des tonalités douces, comme hors du temps,
contrastent avec la violence de l'époque. Ses images semblent se
détacher du réel. Il percevait la permanence du quotidien dans
l'impermanence de la guerre. -
Flore des friches urbaines
Audrey Muratet, Myr Muratet, Marie Pellaton
- Xavier Barral
- 1 Juin 2017
- 9782365111294
Les terrains vagues sont très étudiés par les botanistes, amateurs ou non, et sont souvent investis par les associations de quartier comme lieux en devenir, à aménager. Ce sont souvent des zones qui dans la ville deviennent un endroit de découverte, d'échange, et d'apprentissage. Cependant, en dehors de quelques articles scientifiques, il n'existe à ce jour aucun ouvrage de référence sur la flore ou la faune des terrains vagues.
Ce guide a été imaginé par le groupe Wasteland, qui étudie depuis 2009 les friches urbaines d'Île-de-France. Cette association a été fondée par les auteurs qui se sont entouré d'écologues, d'anthropologues du Muséum national d'Histoire naturelle et de l'École nationale supérieure, et d'artistes. Ces regards variés leur ont permis d'établir un guide qui s'adresse à tous.
Cette publication représente le premier ouvrage spécifiquement dédié à la flore des friches. On y trouve une typologie détaillée, des outils de détermination et une description de chaque espèce végétale qui permettent de comprendre et de reconnaître chaque fleur. Cet ouvrage riche de 600 photographies réalisées in-situ et de 800 dessins originaux détaille les 263 espèces de fleurs les plus communément rencontrées dans ces milieux.