Dans le contexte du réchauffement climatique, de nouveaux mouvements autoritaires en Occident adoptent un mélange toxique de déni climatique, de racisme et de misogynie. Plutôt que de considérer ces ressentiments séparément, Cara New Daggett interroge leur relation à travers le concept de « pétro-masculinité » : le trouble dans le genre et le trouble climatique se conjuguent, et inspirent des violences misogynes qui explosent en « violences fossiles ». En revenant sur les révolutions agricole et industrielle, Daggett montre aussi comment les changements de paradigmes énergétiques ne répondent pas à des logiques d'efficacité, mais de pouvoir. Elle propose de réfuter le mythe fossile en retournant contre lui ses propres termes économiques. À bien des égards, les énergies fossiles sont moins efficaces que celles qui les ont précédées ; elles ont essentiellement été développées au profit d'une minorité, et ont toujours suscité des résistances. Un livre qui dévoile la dimension patricarcale de nos problèmes d'énergie - et ouvre vers d'autres systèmes.
Premier ouvrage sur le scandale des pesticides, Printemps silencieux a entraîné l'interdiction du DDT aux États- Unis. Cette victoire historique d'un individu contre les lobbies de l'industrie chimique a déclenché au début des années 1960 la naissance du mouvement écologiste.
Printemps silencieux est aussi l'essai d'une écologue et d'une vulgarisatrice hors pair. En étudiant l'impact des pesticides sur le monde vivant, du sol aux rivières, des plantes aux animaux, et jusqu'à nos cellules et notre ADN, ce livre constitue l'exposition limpide, abordable par tous, d'une vision écologique du monde.
Avec plus de 2 000 000 d'exemplaires vendus, Printemps silencieux est un monument de l'histoire culturelle et sociale du 20e siècle.
Que se passe-t-il lorsque seuls certains types de plantes et de personnes sont valorisés ? Dans Monocultures de l'esprit, la penseuse indienne Vandana Shiva s'attaque à ce qui pourrait être le problème central du « développement » : en maximisant certains types de production, nous éliminons systématiquement tous les autres types de vie, humaine et non humaine. L'autrice analyse de façon méthodique comment une certaine vision de la science portée par l'Occident a conduit à un système de monoculture dans l'agriculture et la foresterie - un modèle qui est en train d'être imposé à tous les pays des Suds, où il supplante des systèmes ancestraux véritablement durables de ces sociétés, et plonge des millions de personnes dans la pauvreté. Pour lutter contre ces monocultures de l'esprit, Shiva appelle à une démocratisation des savoirs légitimant la diversité, et à une « insurrection des connaissances subjuguées ». Cinq essais militants et accessibles sur les véritables implications de la monoculture, par une des plus grandes altermontialistes du Sud global.
Contre l'idéologie du développement et ses évolutions récentes, Plurivers présente des visions du monde et des pratiques radicalement différentes qui, de tous les continents, pointent vers des futurs écologiquement sages et socialement justes. Ce dictionnaire rassemble plus de 100 articles sur des initiatives transformatrices et des alternatives aux processus actuellement dominants du développement mondialisé - incluant ses racines structurelles dans la modernité, le capitalisme, l'industrialisme, la domination de l'État et les valeurs masculinistes. Vandana Shiva, Rob Hopkins, Satish Kumar, Silvia Federici, Michael Löwy, Ariel Salleh... 124 auteur·rice·s du monde entier, chercheur·se·s et militant·e·s, racontent comment, sur les ruines du développement, d'autres mondes se préparent, résistent et renaissent. Un manuel pour l'avenir.
Gary Snyder (né en 1930, prix Pulitzer 1975) est un poète emblématique de la beat generation. Bouddhiste zen ayant vécu plus de dix ans au Japon, fondateur d'une communauté rurale toujours active dans la Sierra Nevada et militant de l'écologie radicale, Gary Snyder incarne la transition historique entre la contre-culture et la pensée écologiste.L'oeuvre de son ami le romancier Jim Harrison (1937-2016), ancré dans le monde rural et marqué par les cultures amérindiennes, résonne fortement avec la vie de Gary Snyder. Cette série d'entretiens se déroule au milieu des montagnes de Santa Lucia, sur la côte Pacifique de la Californie.Ces deux géants de la littérature partagent et confrontent leurs conceptions du sauvage, du zen, de l'animalité, de la poésie et de la politique.Entretiens suivis d'une anthologie essentielle de poèmes de Gary Snyder.
Plantes invasives, maladies émergentes, pertes de biodiversité : dans le sillage des déséquilibres créés par le monde moderne (ce qu'Anna Tsing appelle les « ruines du capitalisme »), une foule de vivants se met à habiter les écosystèmes de façon troublante.
Autour de la notion de « prolifération », l'anthropologue explore ici, en trois courts textes, les différentes facettes des multiples déséquilibres biologiques en cours.
Une invitation à découvrir ce que les espèces proliférantes peuvent raconter sur notre monde en plein bouleversement.
Quand on regarde la planète Terre de loin et dans l'ensemble de son histoire, c'est une planète de bactéries, de virus et de micro-organismes, qui n'ont cessé d'évoluer en symbiose.
C'est là l'essentiel de son histoire ; c'est là sa structure profonde.Nous-mêmes sommes au fond - comme tous les animaux et végétaux - des assemblages ultra-complexes de bactéries?; ces êtres microscopiques forment la basse continue de la vie sur Terre. Opérant une synthèse inédite qui articule l'échelle microscopique, l'échelle des individus vivants et l'échelle planétaire autour d'une conception de l'évolution rénovée par l'idée de symbiose (l'association intime, durable entre deux organismes différents), Margulis offre ici un nouveau tableau de la vie.Voici le récit complet, abordable, didactique, de la plus grande aventure connue?: l'apparition et le développement de la vie sur Terre. Qui marque aussi la lutte victorieuse d'une femme pour que le vivant soit pensé par ses relations de coopération, après de longues années de mise au ban de la communauté scientifique.L'ouvrage fondateur d'une des plus grandes biologistes du 20e siècle.
Une anthologie essentielle pour redécouvrir la pensée du plus célèbre des forestiers, aux origines de la protection de la nature.
Le prophète de l'écologie était d'abord un forestier.
L'Almanach d'un comté des sables s'appuie sur 20 ans de travail de terrain.
Dans ce recueil d'articles, on découvre l'élaboration progressive de sa conception de la protection de la nature.
Dans le contexte contemporain d'innovation et de réflexion sur la libre évolution, Leopold nous ramène aux fondamentaux de la protection de la nature.
Textes sélectionnés par Daniel Vallauri et Jean- Claude Génot
Le vivant a-t-il une valeur en soi ? La nature est-elle libre ? Qu'est-ce que la crise écologique ? Qu'est-ce que la «nature humaine» ?
Depuis un demi-siècle environ, les humanités écologiques recomposent les relations entre nature et culture, homme et animal, éthique et biologie, connaissance et imagination. Sur ces grands enjeux politiques et moraux de notre époque, qui mobilisent les jeunes générations, ce manuel assemble des textes clefs, des autrices et des auteurs, des questions structurantes - mais présente aussi des lignes de faille et de débat.
Ce manuel repose sur une conviction simple : l'écologie n'est pas une nouvelle thématique qui s'ajoute aux autres - mais elle affecte l'intégralité des notions philosophiques et des enjeux de notre temps.
Entre poésie, science et politique, 30 écofictions de jeunes autrices et auteurs. Dans quelle mesure l'écologie modifie-t-elle nos récits - les histoires que nous racontons, et la façon dont nous les racontons ?
La question doit aussi s'inverser : Qu'est-ce que la littérature, la fiction, la poésie, l'art du récit peuvent apporter à la pensée écologique, que ne peuvent apporter ni les sciences naturelles ni les sciences humaines ? De quelles puissances propres dispose l'imagination littéraire pour inventer ou retrouver, en deçà de la polarisation dualiste moderne, un sol commun ? Ces 30 textes mêlent les genres, les écoles, les approches, les styles. Des souvenirs collectifs remontent à la surface - les essais nucléaires de Mururoa, le naufrage de l'Erika... On croise des figures contemporaines et des fantômes - Greta Thunberg et Saint-John Perse, Wangari Mathai et Henry David Thoreau, Rachel Carson et Romain Gary...
En écho à l'émergence de l'écopoétique et des humanités écologiques, ce recueil propose une mosaïque de récits en prise avec les lieux, les vivants, les sciences, la politique et les luttes sociales - en prise aussi avec ce souffle de vie qui bat à nos tempes, et avec les phrases qu'il engendre.
Le grand classique de la philosophie de l'écologie «Depuis un siècle, le monde dans lequel nous vivons a changé à un rythme vertigineux. Les philosophes ont plus que jamais besoin de remplir le rôle qu'ils remplissaient autrefois - redéfinir notre représentation du monde en réponse à une expérience humaine radicalement modifiée. De quelle façon nouvelle pourrions-nous imaginer notre place et notre rôle dans la nature ? Quelles valeurs nouvelles, quels nouveaux devoirs et quelles nouvelles obligations en découlent???» Les principes de l'éthique de la terre ont été formulés dans les années 1940 par le légendaire écologue et écrivain Aldo Leopold. En lui donnant toute sa solidité théorique et une forme systématique, J. Baird Callicott a fait de l'éthique de la terre l'une des pensées les plus ambitieuses de la philosophie contemporaine. Le philosophe comme l'écologue, l'anthropologue comme l'amoureux de la nature, trouveront leur bonheur dans cette éthique de la terre.
Il s'agit avant tout d'un problème géopolitique : réagir au retour spontané du loup en France, et à sa dispersion dans une campagne que la déprise rurale rend presque à son passé de « Gaule chevelue ». Le retour du loup interroge notre capacité à coexister avec la biodiversité qui nous fonde - à inventer de nouvelles formes de diplomatie.
Notre sens de la propriété et des frontières relève d'un « sens du territoire » que nous avons en commun avec d'autres animaux. Et notre savoir-faire diplomatique s'enracine dans une compétence animale inscrite au plus profond de notre histoire évolutive.
Guidé par Charles Darwin, Konrad Lorenz, Aldo Leopold. et de nombreux autres « diplomates », Morizot propose ici un essai de philosophie animale.
Comme un incendie de prairie, ce livre traverse et féconde les grands sujets de la philosophie de l'écologie, de l'éthologie, jusqu'à l'éthique. Il esquisse un monde où nous vivrons « en bonne intelligence avec ce qui, en nous et hors de nous, ne veut pas être domestiqué ».
Nos cosmologies sont en pleine ébullition. Mille Cosmos part à la rencontre d'habitant·es, de militant·es, de chercheur·ses et d'artistes, qui partagent des visions, des récits et des luttes. La revue célèbre de mille manières les échanges, les interdépendances et les hybridations, en se positionnant à la croisée des luttes écologistes, queer, féministes, sociales et autochtones.
Le dossier de ce premier numéro est consacré aux écologies déviantes, en marge d'une écologie mainstream trop complaisante à l'égard du capitalisme qui lave toujours plus blanc, plus vert, plus rose. Si le monde animal et végétal peut nous aider à penser au-delà des catégorisations et des genres assignés, les histoires de celles et ceux qui nous ont précédés, qui ont tenté de repenser la question du « naturel » et des formes de vies collectives dissidentes peuvent également nourrir nos pratiques et nos horizons.
Formée à la chimie, la philosophe belge Isabelle Stengers, héritière de Gilles Deleuze et Félix Guattari, est l'une des grande penseuses de l'écologie en langue française.
À partir d'un long travail de critique des prétentions autoritaires de la science occidentale moderne, elle a développé une véritable « écologie des pratiques » qui permet de repenser, en termes éthiques et politiques, la question de la production de la vérité.
Cet entretien au long cours recueille ses analyses sur les décennies écoulées et sur les mondes qui s'ouvrent, sur les dominations et les luttes sociales, sur les relations entre sciences et société, sur la nature et sur l'émergence permanente des choses et des êtres.
Ce petit livre abordable est une invitation à entrer dans l'univers d'une des plus importantes philosophes écoféministes de notre temps. Un univers aux ramifications multipless où la pensée navigue entre les cases. Un torrent d'écologie et de liberté qui donne des pistes pour transformer l'action et dépasser nos enfermements.
À la fin d'une carrière couronnée de gloire, le plus grand naturaliste japonais du 20e siècle - encore méconnu en France - propose une autre théorie de l'évolution.
À la fin d'une vie consacrée à l'étude de la nature, l'écologue, primatologue et anthropologue Imanishi Kinji examine et met au clair ses convictions sur l'évolution.
En revendiquant pour le vivant une qualité de sujet, il s'oppose au dualisme environnement/animal de la théorie darwinienne.
Pour Imanishi, le sujet de l'évolution est la société que chaque espèce forme dans son milieu - dans une une unité concrète qu'il appelle sumiwake, « écospécie ».
Le destin de Cornelia Hesse-Honegger : une artiste témoignant des blessures invisibles des insectes irradiés « Je regarde cette photo de Cornelia Hesse-Honegger dans son appartement de Zurich et j'essaie d'imaginer ce qu'elle voit au microscope. Sous la lentille, se trouve un tout petit insecte vert et doré, une de ces punaises des plantes du sous-ordre hétéroptère qu'elle peint depuis plus de trente ans. Le microscope binoculaire les grossit quatre-vingts fois. L'échelle millimétrée qui se trouve sur l'oculaire gauche lui permet de reproduire le moindre détail du corps observé avec une précision minutieuse.
Cornelia a ramassé ce spécimen non loin de la centrale nucléaire de Gundremmingen, dans le sud de l'Allemagne.
Comme la plupart des insectes qu'elle peint, il est déformé.
Ici, c'est l'abdomen dont la forme est irrégulière, légèrement plissé sur son flanc droit. Même pour moi, cette difformité apparaît nettement au microscope. Mais imagine un instant, me dit-elle, l'effet que doit faire une telle altération quand on ne fait qu'un demi-centimètre de long ! »
Entre le 16e et le 17e siècle, l'image d'une Terre organique, féminine, et vivante fait place à une nouvelle vision du monde dans laquelle la nature est reconceptualisée comme une machine morte et passive, autorisant ainsi sa spoliation sans limite aux mains de l'homme.
Dans La Mort de la nature, Carolyn Merchant montre que ce changement de paradigme aurait justifié non seulement la domination de la Terre, mais aussi la création d'un système socio- économique dans lequel les femmes, depuis toujours associées à l'image de la Nature, seront subjuguées aux hommes.
Ce livre, qui est un des premiers à explorer la Révolution Scientifique du point de vue du féminisme et de l'écologie, traite des changements économiques, culturels et scientifiques à l'origine du monde moderne et de la crise écologique qui menace sa survie.
Mais qui sont ces oiseaux qui disparaissent ?
Van Dooren explore ce qu'est la vie pour ceux qui doivent vivre au bord de l'extinction, en prenant soin de leurs petits et en pleurant leurs morts. Il étaye ses études par des témoignages de scientifiques et de communautés locales. Ces espèces, qui ne sont plus des entités abstraites aux noms latins, deviennent des personnages à part entière, imbriqués dans des modes de vie complexes et précaires, qui suscitent notre curiosité, notre inquiétude et notre sens des responsabilités envers les autres dans un monde en mutation rapide.
Chaque chapitre d'En plein vol se concentre sur une espèce ou un groupe d'oiseaux différent : les albatros du Pacifique Nord, les vautours indiens, une colonie de pingouins en voie de disparition en Australie, les corbeaux hawaïens et les emblématiques grues blanches d'Amérique du Nord. Écrit dans une prose éloquente et émouvante, le livre fait le point sur ce qui est perdu lorsqu'une forme de vie disparaît du monde - les ramifications étendues qui se répercutent pour impliquer un certain nombre d'humains et d'autres plus qu'humains.
Personnalité de premier plan dans le domaine émergent des études sur les extinctions, Thom van Dooren met la philosophie en conversation avec les sciences naturelles et ses rencontres ethnographiques pour vivifier la signification culturelle et éthique des extinctions modernes. En plein vol intègre les particularités des animaux réels et de leurs mondes, attirant les philosophes, les spécialistes des sciences naturelles et les lecteurs en général dans l'expérience de la vie au sein de la biodiversité et de sa perte.
Tout un versant des travaux de Murray Bookchin s'est attaché à théoriser les différents aspects d'une organisation politique communaliste - une démocratie directe locale et confédérée -, qu'il appelle dès 1972 le « municipalisme libertaire ».
Aux origines de ce projet politique, pour lequel il est reconnu, on trouve de nombreux textes relatifs à l'écologie et à la philosophie environnementale, qui font l'objet de ce recueil.
Ces testes, principalement issus d'Ecology of freedom (1982) et de The Philosophy of social ecology (1990), ont cherché à établir une critique des relations des sociétés humaines avec leur environnement. Ce projet implique une archéologie de la domination, l'élaboration d'une philosophie de la nature, l'exploration des conditions et des formes de la liberté, des réflexions sur une technologie au service de la vie, une décolonisation des imaginaires, etc.
Contre la doctrine dominante, Sarah Vanuxem démontre dans cet ouvrage que la propriété ne peut pas être conçue comme ce « pouvoir souverain d'un individu sur les choses ». Même dans le droit moderne, dans le code civil lui-même, dans ses racines romaines et médiévales, la propriété est prise dans la communauté - les choses sont enracinées dans le commun.
En montrant qu'il est possible d'accorder des droits aux lieux, Sarah Vanuxem permet de sortir, de l'intérieur même de notre droit, de la conception occidentale moderne - et de faire converger nos héritages juridiques avec les perspectives écoféministes et indigènes les plus radicales.
Insectopédie est un livre sur le vivant, à travers nos relations aux insectes : que faisons-nous d'eux, que font-ils de nous ?
Ce livre répond à une question simple : pourquoi les Indiens d'Amérique ont-ils été décimés ? N'était-il pas pensable de créer une civilisation créole prospère qui permette aux populations amérindienne, africaine, européenne, asiatique et océanienne de partager l'espace et les ressources naturelles des États-Unis ? Le génocide des Amérindiens était-il inéluctable ? La thèse dominante aux États-Unis est qu'ils ont souvent été tués par les virus apportés par les Européens avant même d'entrer en contact avec les Européens eux-mêmes : la variole voyageait plus vite que les soldats espagnols et anglais. Les survivants auraient soit disparu au cours des guerres de la frontière, soit été intégrés, eux aussi, à la nouvelle société d'immigrés. Contre cette vision irénique d'une histoire impersonnelle, où les virus et l'acier tiennent une place prépondérante et où les intentions humaines sont secondaires, Roxanne Dunbar-Ortiz montre que les États-Unis sont une scène de crime. Il y a eu génocide parce qu'il y a eu intention d'exterminer : les Amérindiens ont été méthodiquement éliminés, d'abord physiquement, puis économiquement, et enfin symboliquement.
En février 1985, Val Plumwood survécut à une attaque de crocodile dans le parc national de Kakadu, en Australie.
Après avoir longuement réfléchi à cette expérience, elle écrivit un texte. Loin d'être un simple récit d'aventure, celui-ci s'interroge sur le sens de nos vies et aborde des problèmes philosophiques cruciaux pour notre époque.
Inspiré par les récits mythologiques des Aborigènes australiens et des Egyptiens de l'Antiquité, Val percevait le crocodile comme un trickster, une créature permettant de juger le comportement des êtres humains dévoyés.
Suivant une métaphore biblique, on pourrait dire que le crocodile juge sévèrement la prétention des êtres humains à dominer un monde malléable.