: Nous allons passer en revue l'histoire de la nourriture en prison, depuis les anciennes geôles, les derniers repas avant l'exécution, jusqu'aux enjeux actuels de l'alimentation au quotidien ; interroger ce que les personnes détenues trouvent dans leur assiette, qui décide pour elles ce qu'elles peuvent manger ou pas, envisager la nourriture comme une absolue nécessité, un passe-temps, une perspective d'avenir, un moyen de lutte, un outil de punition ou un objet de pop culture. Nous observerons la situation en France, puisque ce livre est écrit depuis la France par une autrice française, et aux ÉtatsUnis, dont la population carcérale est la plus importante au monde - et subit encore dans 27 états la révoltante peine de mort. Un livre pour dépasser certaines idées reçues sur la prison.
« Quel rapport entre le patriarcat et une entrecôte ? Où se cachent les cheffes ? L'agriculture est-elle une affaire de mecs ? » Dans une époque devenue si sensible au slow food, si attentive aux tendances culinaires, nous nous voilons trop souvent la face sur la place de la femme dans l'organisation de cet acte essentiel qui est celui de (se) nourrir. Rapports ambigus ou destructeurs entre chair et chère, domestication et émancipation, genre et gastronomie...
Avec ce livre, nous tentons d'expliquer par le menu comment nourriture, sexe et genre féminin demeurent intimement liés, et comment l'alimentation a toujours permis d'asservir les femmes.
Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les kebabs ? Qui a décidé que les hommes n'aimaient pas le rosé ? Pourquoi le végétarisme est-il perçu comme un régime dévirilisant ? Les femmes jouissent-elles vraiment en mangeant un yaourt ?
Rien n'échappe aux injonctions genrées, surtout pas la nourriture. En matière de bouffe, ces règles, tacites ou officielles, sont partout : de la Rome antique aux menus des restaurants, en passant par la publicité et les repas de famille. Elles façonnent le genre et renforcent les stéréotypes sexistes, avec des conséquences réelles sur la planète et la santé des femmes et des hommes qui les subissent.
Entre goûts innés, constructions culturelles et pensée magique, Steaksisme met les pieds dans le plat pour en finir avec les préjugés.
"La race est particulièrement visible dans l'alimentation. D'abord parce que le concept fut inventé pour justifier la gourmandise de certain·es Européen·nes. Ensuite parce que la nourriture prend une telle place dans nos vies - la majorité d'entre nous mange trois fois par jour - que les restaurants, les supermarchés ou les cuisines sont des lieux privilégiés pour créer et perpétuer les constructions sociales.
Si je vous dis maintenant que le racisme, tel qu'on le connaît aujourd'hui, trouve son origine dans une histoire de sucre, vous risquez d'avoir du mal à l'avaler. C'est pourtant vrai. Le racisme s'est installé dans les têtes des Européen·nes en même temps que le sucre arrivait sur leurs tables. La corrélation n'a rien de fortuit. Ce système de pouvoir fut précisément créé pour que les Européen·nes puissent consommer du sucre en ayant la conscience tranquille.
Et l'industrie alimentaire l'entretient depuis". Dans Voracisme, l'auteur mène l'enquête sur les liens consubstantiels entre racisme et alimentation, depuis l'esclavagisme dans les cultures de cannes à sucre au 17e siècle jusqu'aux cuisines de nos restaurants, en passant par l'histoire du marketing alimentaire.
Notre alimentation dépend d'un système de pénurie organisée qui donne l'illusion de l'abondance, et où la surproduction profite à ceux qui se gavent sur le dos des classes laborieuses. La maison brûle, eux surveillent le minuteur pour savoir quand ce sera cuit.
L'alimentation est pourtant un outil de transformation sociale puissant, essentiel à la lutte des classes.