« Il n'est pas plus exotique que l'Angleterre. », Henri Cartier- Bresson.
En 1962, Henri-Cartier Bresson accepte une commande photographique de la télévision britannique ITV/ABC afin de réaliser un documentaire sur le nord de l'Angleterre. Exhumé par la cinémathèque française quelque soixante ans plus tard, celui-ci n'avait été diffusé qu'une seule fois à l'époque. On y découvre des photographies inédites, brossant un portrait amusé de ces Anglais au travail et de leurs loisirs. En 1989, Martin Parr, photographe déjà reconnu bien que controversé pour ses photographies en couleur de la middle class britannique, notamment sur les plages du nord de l'Angleterre, présente sa candidature à l'agence coopérative Magnum, à laquelle Henri Cartier-Bresson s'oppose fermement. À plus de vingt ans d'écart, les visions de ces Anglais, capturées par les deux photographes, résonnent pourtant de façon troublante.
François Hébel revient dans un texte inédit sur cette « réconciliation » avec Henri Cartier-Bresson permise par l'image, ainsi que sur cette région géographique tant arpentée. Une nouveauté qui trouve pleinement sa place dans la collection Delpire Classiques.
Cet hommage à la maison Dior est le prolongement naturel de la collaboration entre Sarah Moon et Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des lignes féminines de Dior, initiée dès sa première collection, en 2016.
Il s'inscrit dans la lignée de nombreuses collaborations entre la maison Dior et de grands photographes de mode tels que Richard Avedon, Paolo Roversi ou encore Peter Lindbergh.
L'ouvrage est constitué de 3 élégants volumes d'environ 80 pages chacun réunis dans un coffret assorti.
Le premier volume présente 36 photographies en noir et blanc des créations de Monsieur Dior, mises en scène par Sarah Moon à la Fondation Le Corbusier à Paris, réalisées au cours de l'été 2021. Il entremêle photographies presque abstraites du lieu et modèles évanescents.
Le deuxième volume (43 photographies en noir et blanc et en couleurs) est consacré aux créations des directeurs artistiques de la maison Dior qui se sont succédé entre 1958 et 2015 : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons.
Le troisième volume présente un choix de 38 photographies de Sarah Moon réalisées depuis l'arrivée de Maria Grazia Chiuri à la tête de la direction artistique de Dior.
Des textes de Sarah Moon, Olivier Saillard (commissaire et ancien directeur du Musée Galliera) et de Maria Grazia Chiuri accompagnent les photographies, auxquels s'ajoutent des citations choisies par Sarah Moon de Monsieur Dior.
Je tourne autour du sujet comme l'arbitre dans un match de boxe. Nous sommes passifs devant un monde qui bouge et notre unique moment de création est le 1/25 de seconde où l'on appuie sur le bouton, l'instant de bascule où le couperet tombe.
Henri Cartier-Bresson.
À la fin des années 1970, Henri Cartier-Bresson et son éditeur Robert Delpire décident de réaliser un livre qui reprendrait l'ensemble de sa carrière sous le titre Henri Cartier-Bresson Photographe.
Depuis sa première publication il y a plus de quarante ans, cet ouvrage a été traduit en sept langues, réédité onze fois et est considéré comme la référence incontournable du maître.
À travers ce corpus qui rassemble 155 images prises entre 1926 et 1978, celui que l'on a souvent appelé « l'oeil du siècle » nous présente sa vision intime d'un monde dont il a parcouru tous les paysages, rencontré tous les acteurs - artistes, écrivains, anonymes -, et dont il a immortalisé les événements historiques majeurs.
Cartier-Bresson considérait son appareil photo comme le prolongement de son oeil - ce qui souligne son talent inégalé à composer spontanément une image capable d'évoquer le mystère, l'humour et l'universalité des personnes et des moments capturés par son objectif.
Certaines de ses photographies, telle « Près de la gare Saint-Lazare », sont devenues des icônes, étudiées dans les lycées, et sont considérées comme des chefs-d'oeuvre de l'art du 20e siècle.
Avec une préface de l'écrivain et poète Yves Bonnefoy.
Tout son être le porte comme d'instinct aussi loin de soi et des rêveries que possible, au contact d'autrui, auprès des lieux et des choses les plus divers en quête de la surprise qui décentre, de l'émerveillement qui délivre.
Yves Bonnefoy
En 18 chapitres, largement illustrés de photographies, l'auteur mène l'enquête pour percer le(s) secret(s) de la plus mystérieuse des femmes photographe, dont l'oeuvre fut découverte par hasard lors de l'achat d'un lot de photographies anonymes au cours d'une vente aux enchères.
Après le succès du film Finding Vivian Maier, réalisé par John Maloof qui a découvert cette photographe, Ann Marks a ressenti le besoin irrépressible de répondre à toutes les questions qu'il posait.
Formée à la généalogie, elle s'est lancée sur les traces de son héroïne, patiemment, en décortiquant avis de décès, livret militaire, certificats médicaux et en obtenant l'accès à l'ensemble de ses archives. Ann Marks est aujourd'hui la seule personne à avoir analysé 140 000 images de la photographe, mais aussi ses enregistrements sonores et vidéo, ses lettres et journaux intimes. Elle a également interviewé 60 personnes qui connaissaient Vivian Maier et sa famille et en a découvert une trentaine d'autres.
Résultat : cette biographie se dévore comme un polar. On y découvre notamment comment, contrairement aux idées reçues, Vivan Maier a tenté de s'établir comme photographe professionnelle. Ann Marks répond à la question qui hante tous les fans de la photographe : « Qui était-elle vraiment et pourquoi n'a-t-elle pas partagé ses photographies ? »
Au début des années 1960, Bruno Barbey, cherchant à dépeindre les Italiens, photographie toutes les couches de la société dans la rue comme dans les intérieurs. Le jeune photographe présente cet ensemble d'images à Robert Delpire qui propose aussitôt de les publier dans la série « Encyclopédie essentielle », une collection de livres juxtaposant textes et images, qui comprenait déjà Les Américains de Robert Frank (1958) et Les Allemands de René Burri (1962). Les circonstances d'alors empêchent la réalisation du livre, mais le portfolio de photographies italiennes convainc les membres de l'agence Magnum Photos du potentiel du jeune Barbey, rapidement accepté dans la coopérative. Après des décennies de travail et de nombreux volumes sur d'autres pays, Barbey a finalement publié une première version de ce travail en 2002, avec une introduction de Tahar Ben Jelloun, depuis longtemps épuisée.
La présente édition est un retour à l'idée originale de Robert Delpire, dans un format réduit coïncidant avec l'édition des Américains et celle à venir des Allemands (2023).
En 1955, Robert Frank traverse les États-Unis. Un cow-boy, un homme tatoué faisant sa sieste sur l'herbe d'un parc, la souffrance d'une femme qui vient d'enterrer un proche, un cireur de chaussures, une route, des femmes qui trinquent ; seules quatre-vingt-quatre de ses images furent publiées, en 1958, dans l'indifférence.
Ce livre est depuis devenu un classique de la photographie. Jugé triste, pervers, voire subversif par la presse américaine d'alors, son importance n'a pourtant cessé de croître au fil des années. Les photographes, les critiques et le grand public ont salué en Robert Frank un véritable novateur.
Ce livre n'a rien d'un reportage. Il ne raconte pas le périple d'un homme à travers les États-Unis mais rassemble une suite de notes prises sur le vif, par un écorché vif.
Réédition - avec le texte de Jack Kerouac publié dans la première version américaine du livre.
Leurs oeuvres sont provocantes, radicales, poétiques ou ironiques... Présentant les travaux de 64 femmes artistes, ce livre dévoile comment, dans les années 1970, celles-ci ont repris contrôle de la représentation féminine dans la photographie, la vidéo et l'art de la performance.
Opérant un changement drastique dans la perception des femmes dans l'art, et à rebours de la projection traditionnelle des fantasmes masculins, ces artistes ont donné à voir une nouvelle « image de la femme ». L'ouvrage, à travers cinq thématiques phares (Femme au foyer/Mère/Épouse ; Enfermement/Évasion ; Dictat de la beauté/Corps féminin ; Sexualité féminine ; Identité/Jeu de rôle), présente ainsi une large variété d'oeuvres, qui tour à tour dénoncent le sexisme, les inégalités sociales ou les structures du patriarcat.
La conservatrice et fondatrice de la Collection Sammlung Verbund, Gabriele Schor, se réfère à ce moment charnière comme à l'« avant-garde féministe », soulignant le rôle pionnier joué par ces artistes qui ont rejeté ce qui avait toujours précédé. Donnant naissance à de nouveaux modes d'expression dans tous les domaines artistiques, celles-ci ont porté une voix émancipatrice qui continue encore aujourd'hui à inspirer la génération contemporaine.
Artistes présentées dans l'ouvrage : Helena Almeida, Sonia Andrade, Eleanor Antin, Anneke Barger, Lynda Benglis, Renate Bertlmann, Tomaso Binga, Dara Birnbaum, Marcella Campagnano, Judy Chicago, Veronika Dreier, Orshi Drozdik, Lili Dujourie, Mary Beth Edelson, Renate Eisenegger, VALIE EXPORT, Esther Ferrer, Marisa Gonzalez, Eulalia Grau, Barbara Hammer, Leeson Lynn Hershman, Alexis Hunter, Sanja Ivekovic, Birgit Ju¨rgenssen, Kirsten Justesen, Kutera Anna, Ketty La Rocca, Leslie Labowitz, Suzanne Lacy, Katalin Ladik, Suzy Lake, Natalia LL, Léa Lublin, Karin Mack, Ana Mendieta, Annette Messager, Rita Myers, Senga Nengudi, Lorraine O'Grady, ORLAN, Gina Pane, Ewa Partum, Friederike Pezold, Margot Pilz, Howardena Pindell, Angels Ribé, Ulrike Rosenbach, Martha Rosler, Brigitte Roth, Victoria Santa Cruz, Suzanne Santoro, Carolee Schneeman, Lydia Schouten, Elaine Shemilt, Cindy Sherman, Penny Slinger, Annegret Soltau, Gabriele Stötzer, Regina Vater, Marianne Wex, Wilke Hannah, Martha Wilson, Francesca Woodman, Nil Yalter.
« Je disais à l'époque que je voulais faire un film qui consisterait à tourner les 13 boutons d'un poste de télévision en passant d'une chose à l'autre... un poste de télévision fou. » William Klein.
À partir des images et des dialogues du films de William Klein, ce ciné-roman à la mise en page graphique et ludique raconte les aventures de Polly Maggoo, mannequin vedette incarnée par Dorothy McGowan (mannequin pour Vogue dans les années 1960). L'intrigue se partage entre le monde de la mode, celui de la télévision, incarné par Jean Rochefort, et un royaume d'opérette dont le prince héritier, Sami Frey, s'éprend de la jeune modèle.
Critique déjantée d'une époque et de ses démons, ce ciné-roman loufoque est porté par des dialogues et un casting détonnant (Alice Sapritch, Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Philippe Noiret, Roland Topor...). Les cadrages ciselés réalisés par un maître de la photographie, rythment la composition des pages du livre. On y suit les folles aventures de cette héroïne hors norme, course brillante à travers les rues et les toits de Paris, dans les cabines d'essayages d'un grand couturier, les studios de la télévision, jusqu'à un lointain palais perdu dans la neige. Un livre burlesque comme le film culte dont il est issu.
Publié par Capa en 1938, Death in the Making est dédié à Gerda Taro qui a perdu la vie alors qu'elle suivait un groupe de républicains espagnols à Brunete avec l'écrivain canadien Ted Allan. Outre le journal de Capa, il rassemble ses photos mais aussi celles de Gerda Taro et de David « Chim » Seymour. Tous trois ont suivi pendant un an le combat de ceux qui se battent contre Franco. Les images qui en résultent - photos du front et du quotidien, portraits de soldats et de civils - témoignent des divers aspects du conflit, de l'excitation des débuts aux réalités les plus poignantes de la guerre moderne.
Après la Seconde Guerre mondiale, le livre est complètement oublié. Aujourd'hui, il est presque devenu culte : il reste difficile à trouver et certaines de ses images sont devenues extrêmement rares et recherchées.
Cet ouvrage est une réédition du livre de 1938. Elle reproduit sa mise en page, réalisée par le photographe André Kertész ainsi que la préface de l'écrivain américain Jay Allen. Elle est enrichie d'un nouveau texte de Kristen Lubben qui retrace l'histoire de cette publication.
NEUF est une revue d'avant-garde qui incarne toute l'effervescence artistique et intellectuelle des années 1950, donnant une place centrale à la photographie et à ses auteurs.
Aucune collection publique ne dispose de l'intégralité des numéros de la revue. Le plus grand ensemble connu, conservé à la Bibliothèque Nationale de France, demeure incomplet.
La parution de ces fac-similés, 70 ans après leur première édition, rend enfin accessible aux passionnés comme au grand public l'intégralité de NEUF.
Ce coffret rassemble les 9 numéros et le hors-série du critique d'art Michel Ragon, Expression et Non-Figuration (1951). Un essai de l'historien de la photographie Michel Frizot dédié à cette aventure fondatrice de l'édition photographique française complète cette réédition.
Première monographie en français consacrée à la photographie des années 1950 et 1960 de l'artiste luxembourgeois Romain Urhausen.
Son oeuvre se distingue par son style singulier entre l'école française humaniste et l'école allemande subjective. En effet, il a été l'un des représentants les plus actifs de ce mouvement de la « Subjektive Fotografie ».
On y découvre des oeuvres graphiques, souvent capturées à l'aide de techniques expérimentales : contraste élevé, solarisation, tirage en tons inversés.
L'ouvrage contient également ses clichés des Halles, initialement parus en 1963 et accompagnés d'un texte de Jacques Prévert.
Cet ouvrage s'adresse aux enfants et aux adolescents qui désirent apprendre ou approfondir leur pratique et leur connaissance de la photographie. Débutant ou aguerri, le lecteur curieux découvre à travers 23 séquences et autant de thématiques ou techniques (la lumière, le mouvement, le portrait, la surimpression, les collages....) de multiples façons d'aborder le monde qui l'entoure, d'entrer en relation avec l'autre via l'objectif de son appareil photo.
Conçu par la photographe Susan Meiselas qui distille idées et conseils au fil des pages, cet ouvrage est aussi le fruit de nombreuses contributions. Chacune des 23 propositions photographiques rassemble les images produites par des élèves du monde entier ainsi que les oeuvres de photographes reconnus, parmi lesquels Sally Mann, Alec Soth, Saul Leiter, Alex Webb, Henri Cartier-Bresson...
200 photographies en couleurs et noir et blanc accompagnées de consignes simples guident l'enfant vers une pratique ouverte de l'art photographique. C'est aussi un voyage inspirant à travers différentes cultures, une invitation poétique à regarder le monde, l'autre, et soi de façon différente.
Eyes Open s'inscrit dans la lignée de Looking To See, un livre publié par Susan Meiselas en 1975 (The Polaroid Fundation), aujourd'hui épuisé, pour lequel elle avait déjà travaillé avec des enseignants et élèves du monde entier.
Depuis plus de quarante ans, Ernest Pignon-Ernest investit les villes - de Paris à Naples, de Nice à Ramal- lah, de Montauban à Soweto - en apposant ses images sur leurs murs. Loin des musées, les oeuvres de ce pionnier du street art - images peintes, dessinées, sérigraphiées sur papier, multipliées à des dizaines d'exemplaires, collées dans des lieux très précisément choisis - se fondent dans l'architecture et métamor- phosent l'espace public en espace plastique. Qu'elles traitent de réalités sociales (les expulsés, l'avorte- ment, le sida), de poétique (Rimbaud) ou de musique (Jimmy Hendrix), de politique (la Commune, l'apar- theid), c'est toujours par le lieu où elles sont installées que ces images prennent tout leur sens.
Ce livre propose une large sélection de ces oeuvres éphémères, en les accompagnant de textes d'une cinquantaine d'écrivains, journalistes, philosophes, artistes - Henri Alleg, Mahmoud Darwich, Gisèle Halimi, Michel Onfray, Daniel Pennac, Olvier Py, Lydie Salvayre, Fred Vargas, etc. -, de formes diverses (poèmes, récits ou même essais), dans lesquels chaque auteur revient sur sa rencontre avec l'artiste et l'une de ses oeuvres.
Cette nouvelle édition intègre les derniers travaux d'Ernest Pignon-Ernest et de nouveaux textes parmi lesquels ceux de Julia Kristeva, Pierre Bergounioux ou Philippe Claudel.
« J'ai toujours été attiré par ce qui prend fin, ce qui bientôt ne sera plus. » À travers cent neuf photographies, prises entre 1962 et 1971, en Tchécoslovaquie (Bohême, Moravie et Slovaquie), Roumanie, Hongrie, France et Espagne, Josef Koudelka livre le témoignage unique d'un monde disparu. Fasciné par la culture des Gitans, et cherchant à capturer le sens de leur vie, il nous livre des portraits à l'humanité et l'authenticité bouleversantes. Sa démarche, ni documentaire ni ethnographique, s'inscrit dans un cadre profondément intime, et, grâce à la bienveillance d'un regard unique, il en résulte des images empreintes d'une symbolique forte, d'une étrange puissance.
Un classique de la photographie, disponible pour la première fois en version poche.
« Absolument tout y est passé : de la chaussette trouée de ma fille aux Lego de mon fils en passant par mon vibromasseur, mes anxiolytiques, tout, absolument tout.».
Barbara Iweins.
Après un onzième déménagement éprouvant, Barbara Iweins, photographe et artiste bruxelloise, s'est lancée dans un travail d'introspection singulier : photographier un par un les 12 795 objets de sa maison, les indexer et les classer par couleur, matériau, fréquence d'utilisation... Le projet fou de Katalog a duré plus de quatre ans. De cette « thérapie nécessaire », elle a imaginé un catalogue aux compositions graphiques et pop - miroir fascinant de notre société de consommation - où se dévoile un autoportrait intime, porté par 50 histoires courtes aussi drôles qu'émouvantes.
Un trench qui rappelle un événement cocasse dans un triste hôpital, une tasse qui évoque un désamour fraternel, un jouet d'enfant qui personnifie le souvenir d'un chien mal aimé, des coques d'iPhone qui révèlent les ruses d'une ado, ou une bouillotte en miettes qui conserve la douleur d'une séparation... À travers cet inventaire loufoque, Barbara Iweins convoque la puissance mémorielle des objets et nous invite à partager une mémoire collective et personnelle fascinante.
Organisé par pièce, le livre invite à une visite guidée de la maison qui démarre par l'entrée et se poursuit dans la cuisine, le salon, la chambre de Barbara et celles de ces trois enfants, sans oublier la salle de bain et la cave. Les numéros des objets s'égrènent au fil de la lecture, proposant un système de pagination affolant, à l'image du projet. Car Barbara Iweins n'a pas seulement photographié 12 795 objets, elle les a aussi analysés.
Utilisant les performances d'un tableur Excel, elle a établi des statistiques sur cette masse informe, donnant au récit une logique absurde et irrésistible avec de courtes phrases en légende de certaines planches. Quelques exemples succulents : « 90 % des gants se perdent dans les deux semaines qui suivent leur acquisition. », « La somme dépensée pour tous les objets de la maison est estimée à 121 046 €. », « 37 % des Playmobil de la maison sont chauves. » ou « J'ai la faiblesse de croire que je suis la seule personne au monde à savoir que la couleur dominante de sa maison est le bleu (16 %). ».
De son tropisme de collectionneuse névrosée entremêlé à un besoin irrépressible de mettre de l'ordre dans un chaos intime, tel qu'elle le confesse, Barbara Iweins a créé un projet monumental tant dans sa forme que dans son aboutissement. Derrière la légèreté teintée d'autodérision du projet Katalog, se dessine un travail d'anthropologie visuelle de notre société contemporaine.
L'une des 50 histoires de Katalog :
Tes journées sont longues à l'hôpital. Aujourd'hui je décide de te faire une surprise quelque peu osée. Entièrement nue, j'enfile des talons et m'enveloppe dans un trench en daim. En claquant la porte, je glousse intérieurement mais je ne me défile pas. Je prends doucement de l'assurance en marchant le long de l'avenue de Messidor vers l'arrêt de tram. Quand tout à coup, je ressens un courant d'air au niveau de mes cuisses. Étrange... Je touche l'arrière du trench et réalise avec horreur qu'il est fendu à partir du haut des cuisses ! Je me balade depuis dix minutes le cul à l'air. C'est tout moi ça ! Même en essayant de me la jouer sexy, je me tape la honte du siècle.
Trench.
12.09.2018 (44 ans).
Le chat court et bondit avec légèreté. Il grimpe aux arbres et se tient en équilibre au sommet des murs. Mais comment fait-il pour être aussi agile ? Et pourquoi ses yeux brillent-ils dans le noir ?
Toutes ces questions trouveront leur réponse dans cette nouvelle collection spectaculaire à destination des 5-7 ans !
Fondé par Nicole et Eddie Barclay en 1954 et développé par Daniel Filipacchi et Franck Thénot, Jazz Magazine s'attache dès sa création à promouvoir la contre-culture noire et les valeurs portées par la musique la plus politique du xxe siècle : le jazz.
Entre sacralisation et humanisation, la revue contribue particulièrement à la mise en valeur des artistes noirs.
À l'époque des lois de ségrégation raciale aux États-Unis et du difficile processus de décolonisation en France, rares sont les publications qui présentent les artistes afro-américains et les valorisent comme des icônes : Billie Holiday, Abbey Lincoln, Mahalia Jackson, tout comme Thelonious Monk et Dizzie Gillespie, John Coltrane...
Faisant preuve d'audace et d'anticonformisme, la revue propose à la fois un contenu riche sur l'histoire du jazz et ses enjeux politiques et un accès privilégié aux coulisses, à l'intimité des musiciens, ainsi érigés en légendes. À travers les textes inédits de spécialistes (histoire visuelle, sociale et musicale) et les reproductions de photographies, couvertures, pages intérieures et documents inédits, Jazz Power dévoile les secrets de fabrication et les archives d'une revue à contre-courant.
Tout ce que nous connaissons de la photographie de Josef Koudelka se trouve dès ses débuts dans le travail qu'il a réalisé au Théâtre de Prague dans les années 1960. Son attention à la composition graphique puissante, sa facilité à travailler dans des espaces restreints et parmi des personnes en mouvement, dans des situations d'éclairage difficiles et son obsession de revenir encore et encore sur le même motif, les mêmes gestes et rituels... Tout est là, dans ses premières photographies théâtrales qu'il prit en même temps qu'il voyageait pour photographier les gitans.
À cette époque, le théâtre était l'un des rares endroits de la Tchécoslovaquie soviétique où régnait une relative liberté d'expression.
Le dissident notoire, et plus tard président, Vaclav Havel, est d'ailleurs issu de ce milieu. Ce livre comprend les photographies de productions importantes des deux grands théâtres de Prague, le Théâtre sur la Balustrade et le Théâtre Derrière la Porte, ainsi que des images réalisées pour les couvertures du magazine Divadlo (Théâtre).
À travers les abondantes archives de la Fondation HCB, ce livre retrace et analyse un des moments clés de la carrière d'Henri Cartier-Bresson, le séjour en Chine, de décembre 1948 à septembre 1949. Suite à une commande de Life magazine, et peu après la création de l'agence coopérative Magnum, HCB réalise ce voyage au moment de la transition entre le régime nationaliste de Chiang Kaï-shek et le régime communiste de Mao Zedong. Plus que des photographies dites « de reportage », les images qui en résultent, dont beaucoup sont restées parmi ses plus célèbres, témoignent d'événements marquants, de circonstances sociales et de modes de vie qui vont disparaître, et surtout retiennent l'attention par leurs qualités empathiques et poétiques. Marqué par le pays et sa culture, comme par les mutations politiques de l'époque, HCB retournera en Chine en 1958 et constatera les effets du changement de régime. Élargissant le propos du livre, ce second séjour vient ici compléter le premier, à la fois en résonance et en contraste. L'ouvrage - dont la sélection photographique a été réalisée en étroite collaboration avec la Fondation HCB par les auteurs, Michel Frizot et Ying-lung Su - analyse et organise un corpus photographique, documentaire et historique inédit, d'une ampleur exceptionnelle, grâce auquel on accède à la pratique, aux intentions et aux audaces d'une figure majeure de la photographie. Au moment et dans les circonstances qui vont faire de lui une référence et une célébrité du photo-reportage.