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Bord De L'Eau
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La démocratie aux marges
David Graeber
- Le Bord de l'eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 15 Janvier 2014
- 9782356872968
David Graeber, anthropologue atypique, à la fois professeur à la London University et l'un des initiateurs d'Occupy Wall Street, a fait une entrée fracassante à la fois sur la scène scientifique et sur la scène politique en montrant comment un des facteurs qui maintiennent les peuples sous le pouvoir des banques est le sentiment moral que toutes les dettes doivent être remboursées. Un sentiment né il y a 5000 ans en même temps que l'État, le marché, les grandes religions... et l'esclavage.
La thèse fascine et appelle à la discussion. Notamment sur le point de savoir au nom de quelle conception de la démocratie elle peut être tenue. Sur cette question, dans un texte écrit en 2005 pour La Revue du MAUSS semestrielle et repris dans ce livre, l'érudition et le brio de D. Graeber font encore merveille. Non, montre-t-il, l'Occident est loin d'avoir le monopole de la démocratie, et, contrairement à l'opinion omniprésente, ce n'est sûrement pas la "culture occidentale" qui l'a fait apparaître et prospérer.
Si on entend le mot culture au sens anthropologique, il apparaît en effet que la culture occidentale est introuvable (d'où une réfutation savoureuse et convaincante des thèses de Samuel Huntington). Et si on entend par culture la culture des lettrés, alors il n'est pas difficile de se convaincre que ceux-ci, en Occident comme ailleurs, se sont constamment opposés à la démocratie. Celle-ci, en réalité, ne naît et ne vit que dans les marges des systèmes de pouvoir.
Où l'on voit toute la force d'une anthropologie anarchiste, revendiquée comme telle, et qui n'avait rien produit d'aussi puissant depuis Pierre Clastres. Reste, cependant, que tout le monde ne peut pas vivre dans les marges et hors pouvoir, et qu'il faut donc se demander ce qu'il peut et doit subsister de l'esprit de la démocratie dans le cadre des sociétés étatiques.
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Claude Nougaro « Je suis un ouvrier du rêve » : Entretiens 1983-2002
Daniel Pantchenko
- Le Bord de l'eau
- Le Miroir Aux Chansons
- 15 Janvier 2025
- 9782385191115
En 1983, année du premier entretien de ce livre, Claude Nougaro a 54 ans et chante depuis plus d'un quart de siècle. Il compte déjà treize albums studio à son actif et de nombreux succès : Le Cinéma, Une petite fille, Je suis sous, Bidonville, Armstrong, Toulouse, Dansez sur moi, Tu verras, Le Coq et la pendule. Né à Toulouse d'une mère professeure de piano et d'un père chanteur d'opéra, Nougaro a baigné dès l'enfance dans la musique classique, avant de glisser vers le jazz et la chanson, d'Armstrong à Trenet et à Piaf. Également marqué par la poésie de « colosses du verbe » nommés Rostand, Hugo, Verlaine, Rimbaud ou Baudelaire, il a commencé en déclamant ses vers au cabaret, avant d'être repéré dès son premier 33 tours de 1959 avec Il y avait une ville. Dans la conversation, l'inimitable parole de Claude Nougaro, nourrie de ses origines et de son parcours, se révèle plus singulière et plus inventive que jamais. Avec lui rien de banal : tutoiement ou vouvoiement selon la période, première rencontre en musique, cadeau d'anniversaire à l'interwieveur, confidences saïgonnaises inattendues, et multiples moments d'humour du « motsicien » ! L'échange Nougaro-Pantchenko est judicieusement enrichi par les propos d'amis professionnels de l'artiste présents depuis ses débuts : Maurice Vander (musicien) et Jean-Michel Boris (directeur de l'Olympia). Ainsi que par les témoignages de deux chanteuses qu'il a profondément inspirées : Catherine Lara et Maurane.
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Démocratie ! manifeste
Christophe Pébarthe, Barbara Stiegler
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Septembre 2023
- 9782356879707
Ce livre trouve son origine dans un engagement commun. La philosophe Barbara Stiegler et l'historien Christophe Pébarthe élaborent une histoire et une philosophie démocratiques de la démocratie. Ils reviennent à la racine de ce régime et en rappellent la singularité, pour ensuite dégager les problèmes contemporains de la démocratie.
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvaitil donc se gouverner ? Sans faire confiance aux jugements de certains de ses membres, mieux éduqués, disposant du temps nécessaire pour réfléchir aux problèmes de la société ? À peine était-elle créée que ces critiques, et bien d'autres, lui étaient opposées. Au mieux, elle était envisagée comme un idéal que les réalités sociales rendaient impossibles. Le peuple étant majoritairement composé de pauvres, ces derniers gouvernaient de fait la cité selon leur intérêt, et non celui de tous. En s'instituant deuxième philosophe après Socrate, l'Athénien Platon mit en forme cette opposition qui gouverne encore aujourd'hui le plus souvent la philosophie.
Si la peur de voir des ignorants exercer le pouvoir a perduré, la perspective d'un gouvernement du peuple a été abandonnée ou, au mieux, confondue avec une dérive qualifiée de « populiste ». Au nom de la complexité des enjeux, une minorité d'experts autoproclamés, légitimés par des élections, dirige ce qu'ils nomment des démocraties représentatives. À chaque contestation sociale toutefois, ils n'hésitent à se draper dans l'intérêt général pour défendre des mesures majoritairement rejetées. Ils dessinent ainsi un gouvernement contre le peuple au nom de son intérêt supérieur. C'est donc bien, encore et toujours, l'égale capacité à produire un jugement sur la société qui est contestée. Le scandale de la démocratie demeure inchangé. Il en va de même pour ceux qui réduisent les individus dominés à une expertise sur leur propre domination, comme si cette position sociale interdisait toute prétention à accéder à l'universel. -
Retrouver Camus
Faris Lounis, Christian Phéline
- Le Bord de l'eau
- Camus Xxi
- 22 Janvier 2025
- 9782385191047
« Faut-il encore lire Camus dans les écoles ? » La question a pu conclure l'un des débats tenus autour de ce brûlot qui, à la rentrée 2023, appelait à Oublier Camus en réduisant toute sa pensée à une apologie de la domination coloniale, à un anticommunisme primaire, à des équivoques dans la lutte contre l'occupant ou contre la peine capitale, et à un sexisme patriarcal... Face à une célébration médiatique qui, à faire de l'écrivain un fade penseur du juste milieu, l'expose aux pires récupérations, ce réquisitoire prompt à s'exonérer de la vérité des faits aussi bien que des textes, ne fait guère que rejouer en caricature la querelle Sartre-Camus, pour réactiver la vieille injonction, venue des temps de guerre froide, à « choisir son camp ». Sans occulter la part d'impensé qui empêcha Camus de faire remonter ses combats jusqu'au principe du système colonial, une vraie lecture de gauche ne saurait éluder la gravité des débats qu'il sut au moins ouvrir : critique du stalinisme et de ses avatars ; refus de la violence contre les civils d'où qu'elle vienne ; vigilance sur les dévoiements despotiques ou fondamentalistes des libérations nationales. Se gardant de la naïveté hagiographique comme de la témérité accusatoire, le présent essai propose de lire ou relire l'ÅÂÂ'uvre de Camus pour ce qu'elle dit vraiment, dans la complexité des situations où elle est née, et pour ce qu'elle peut tout de même apporter à l'intelligence des drames de notre temps.
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Petite histoire du wokisme des Lumières à nos jours
Bruno Viard
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190583
Si le point de départ et le point d'arrivée de ce livre sont le wokisme contemporain, son enquête s'élargira à la pensée critique depuis deux siècles dans ses grandeurs autant que dans ses inflammations. Comment, quand on est l'héritier de 1789 et de 1848, ne pas s'efforcer d'être éveillé, comme disait Bouddha, surtout sur les grandes questions de l'égalité des classes, des sexes et des « races » ? Nous nous efforcerons d'être résolument woke. Mais les meilleures choses sont exposées à des inflammations désignées par les suffixes - ites et - isme. Le wokisme, cette irritation de la pensée woke, fait système avec un populisme nationaliste de nature explosive. Thèse et antithèse s'entrechoquent dans une guerre dangereuse. Mai 68 est aussi analysé selon ce principe d'ambivalence. Le marxisme-léninisme qui a obsédé le XX° siècle en est un autre exemple. L'enquête historique remontera en effet aux années 1830, moment d'une grande bifurcation. Indignée contre la société d'argent qui s'installait, la radicalité romantique fit l'économie du principe de réalité en politique comme en art. On découvrira que le socialisme républicain est le seul à cocher toutes les cases puisqu'il fut anticapitaliste, anticommuniste, antisexiste, antiraciste et, déjà, écologiste. Anthropologique autant qu'historique, l'enquête permet à l'auteur de mettre en évidence l'existence d'un seuil à partir duquel une pensée se radicalise et se rigidifie. La loi d'ambivalence est son critère d'évaluation.
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Amoureux de Portia, belle et riche héritière, Bassanio, gentilhomme désargenté, s'efforce d'obtenir sa main. Pour l'aider, son ami Antonio marchand chrétien, emprunte une somme de 3000 ducats à l'usurier juif Shylock qui lui demande, en cas de non remboursement de la dette, une livre de sa chair. Le jour de l'échéance, la dette n'étant pas réglée, Shylock exige l'exécution de la clause. Mais l'habileté de Portia, déguisée en « docteur de droit civil», confond l'usurier retors et sauve Antonio Shylock, ridiculisé, spolié et trahi par sa fille qui a rejoint le camp des Chrétiens, s'en va seul tandis que les jeunes gens, loin des tracas du commerce et du fracas des procès, s'abandonnent à la félicité, aux sons - joyeux et graves à la fois - d'une musique qui évoque non seulement l'harmonie terrestre retrouvée mais aussi l'harmonie céleste dont elle est l'écho.
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Transgresser la loi : Entre illégalismes et arrangements
Mohamed Nachi
- Le Bord de l'eau
- Critiques Educatives
- 15 Janvier 2025
- 9782385191030
Qui contourne la loi et pourquoi ? Comment analyser ces contournements avec le légal ? En mobilisant la notion foucaldienne d'illégalismes en lien avec la question de la transgression et du contournement de la loi et des normes, ainsi que des pratiques d'arrangement, les auteurs nous offrent un panorama actualisé « du jeu avec la loi ». Il apparaît que les pratiques illégales et les arrangements sont parfois l'expression d'une forme de dissidence vis-à-vis de l'autorité de l'État, de la société officielle et des institutions qui prétendent l'incarner. Ces pratiques constituent pour les « acteurs faibles », les « sans-parts » (Rancière) des manières de faire-avec combinant des formes de négociation, de mobilisation et de « résistance » (Scott). Peut-on, dès lors, considérer certaines formes d'illégalisme et d'arrangement comme des « arts de faire » ou des « ruses subtiles » (de Certeau) et des pratiques légitimes de « résistance » (Scott) ? Comment peut-on considérer la « justesse » de telles pratiques : relèvent-elles d'une « économie morale » des pauvres (Thompson), d'une « pathologie du social » (Honneth) ou encore d'une dérive des conduites anomiques liée à la situation de crise et au « désordre » (Balandier) que traversent nos sociétés ?
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Israël-Palestine, année zéro : Le 7 octobre 2023, une onde de choc mondiale
David Khalfa
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 18 Octobre 2024
- 9782385190842
Les massacres du 7?octobre et la guerre dévastatrice qui en a découlé constituent un moment charnière de l'histoire du temps présent. À l'instar de l'invasion russe de l'Ukraine, cette année zéro du conflit israélo-palestinien rebat les cartes de la géopolitique mondiale. Elle contraint les belligérants, mais aussi les puissances régionales et internationales, à revoir leur stratégie ainsi qu'à clarifier leurs positions dans la perspective de l'émergence d'une solution à deux États.
Parallèlement, en Europe comme aux États-Unis, la radicalisation du débat public autour de la guerre Hamas-Israël attise les tensions et favorise une montée sans précédent de l'antisémitisme depuis la Seconde Guerre mondiale. En réunissant dans le même ouvrage des auteurs et des activistes israéliens et palestiniens, ce livre entend favoriser le retour à un débat serein, argumenté et contradictoire. C'est à cette condition que l'on peut déjouer le piège des raisonnements binaires qui encouragent les logiques d'exclusion et de haine.
L'ouvrage offre un éclairage croisé sur les aspects militaires, diplomatiques, politiques et sociétaux de la tragédie en cours et décrypte ses répercussions sur la scène régionale et internationale. Il dresse également un tableau des conditions qui permettraient de tracer un nouvel horizon diplomatique vers la paix. Quelle sortie de crise?? Quel avenir pour Israël, la Palestine et le Liban?? Quelle est l'implication de la Russie et de l'Iran?? Quel est l'impact de la guerre Israël-Hamas sur les élections présidentielles américaines?? Quel rôle pourraient jouer les puissances arabes du Levant et du Golfe??
Si la nouvelle donne régionale repose sur l'élargissement du processus de normalisation des relations du monde arabo-musulman avec Israël, elle suppose des changements systémiques en Israël comme en Palestine?: le renoncement à la lutte armée et au terrorisme d'un côté, l'arrêt de la colonisation et la reconnaissance d'un État palestinien de l'autre. Pour y parvenir, Israéliens et Palestiniens devront faire émerger une nouvelle offre politique, afin que ces deux peuples qui sont condamnés à vivre côte à côte, puissent retrouver le chemin de l'espoir. -
Rares sont les personnes aujourd'hui à ne pas être touchées par l'urgence, aussi bien dans leur vie professionnelle que privée. Le manque de temps, la nécessité de se presser, sont devenus le lot quotidien de notre modernité hyperactive. Nous vivons le temps de l'urgence, au double sens d'une époque dominée par ce phénomène envahissant, et d'une forme de temps spécifique imprégnée par des normes sociales de rentabilité à court terme. Ce climat d'urgence est renforcé par l'urgence climatique, que nul ne peut désormais ignorer. S'appuyant sur des sources diverses - des philosophes (Marx, Heidegger et Foucault), des sociologues (Nicole Aubert et Hartmut Rosa), ou encore des témoignages de salariés, etc. -, ce livre s'attache à décrire l'extension de l'urgence dans les différents domaines de la société et à instruire certaines des questions qu'elle soulève : quelles sont ses conséquences, en particulier sur le rapport des individus au temps ? Quelles sont ses multiples causes ? Dans quelle mesure faut-il compter, parmi celles-ci, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui semblent accélérer notre rythme de vie ? Comment faire le départ entre les « vraies » et les « fausses » urgences, les « bonnes » et les « mauvaises » ? Au nom de quelles valeurs ? Cet ouvrage n'est pas seulement un diagnostic, il se veut également une réflexion sur les remèdes à apporter : il propose des pistes juridiques et politiques qui supposent une analyse critique du capitalisme et de la course à la productivité qui le caractérise ; il invite enfin à distinguer l'urgence de la vitesse ou de l'accélération, en soutenant que le contrepoint de l'urgence n'est pas la lenteur, mais le loisir compris comme un libre usage du temps dans son contenu et dans son rythme.
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Petite histoire de la lecture et de son enseignement
Jean-Pierre Terrail
- Le Bord de l'eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 5 Février 2025
- 9782385191139
Globale vs syllabique : l'alternative hante l'univers scolaire depuis plus d'un siècle. Il y a de quoi : les difficultés en lecture sont rarement absentes des scolarités ratées. Dans les années 1970/80 les dérivées de la globale ont fini par chasser du système éducatif une syllabique complètement disqualifiée. Le caractère massif des difficultés d'apprentissage et l'accumulation progressive d'observations critiques ont toutefois suscité depuis lors une montée des interrogations. Une récente enquête menée par l'ENS en partenariat avec la DEPP-MEN vient de confirmer la large supériorité de la syllabique et d'apporter, par l'ampleur de son échantillon et la rigueur de sa démarche, une sorte de conclusion aux recherches académiques. La culture professionnelle de l'enseignement élémentaire suivraâÂÂÂÂeuros- un jour ou l'autre : la méthode syllabique n'est encore pratiquée aujourd'hui que par 5% des enseignants français. L'ouvrage de Jean-Pierre Terrail retrace et interroge cet étrange avatar des pédagogies modernes, qui a fait des millions de victimes. Il propose un détour par l'histoire millénaire des modes d'apprentissage de la lecture. Sa prise en compte au siècle dernier n'aurait-elle pas permis de faire l'économie des errements et des affrontements ? En tout cas le regard historique rend aujourd'hui intelligible le déclenchement des hostilités et le succès qu'a connu la globale. La parenthèse est en passe de se refermer, annonçant sans doute l'ouverture d'un nouveau champ de débats pédagogiques : celui des contenus que l'édition scolaire actuelle donne à lire à nos enfants, dont le caractère infantilisant mériterait d'être sérieusement interrogé.
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L'improbable propagande (France 1938-1940) : Face aux régimes autoritaires, les démocraties sont-elles condamnées à l'impuissance ?
Denis Maréchal
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 5 Mars 2025
- 9782385191146
La propagande est connotée péjorativement alors qu'elle est partout au quotidien ne serait-ce que dans les éléments de langageâÂÂeuros- C'est pourquoi la période 1938-40 est emblématique de l'impuissance des démocraties face aux régimes autoritaires y compris sans doute à l'époque contemporaine. L'échec de la propagande dans une démocratie, la France, à la fin des années trente en est un symbole. C'est cet échec que l'auteur décortique dans cet essai passionnant. Il nous permet de comprendre, pourquoi la propagande est restée finalement un angle mort et un échec de la politique de la France des années 1938-1940. Comment le pouvoir politique a-t-il été pris dans un filet de contradictions porté à incandescence par la montée de l'expansionnisme d'Hitler et du totalitarisme en Europe sans jamais trouver la parade ? Un éclairage neuf sur un passé, qui à bien des égards entre en résonance avec l'univers de la communication d'aujourd'hui. En France, à la fin des années trente, au sein du second gouvernement de Léon Blum suivie par ceux d'Edouard Daladier, de Paul Reynaud et du Maréchal Pétain, la question de la propagande et de l'information s'imposa. La fonction releva tantôt de la propagande, tantôt de l'information ; tout cela à un rythme effréné en donnant la perception d'une certaine improvisation face à la montée des périls. Il y eut tout d'abord ce tout nouveau ministère de la Propagande avec pour titulaire L.O.-Frossard (13 mars-10 avril 1938), suivi d'un Commissaire général à l'Information (29 juillet 1939 - 21 mars 1940) auquel succéda pour la toute première fois la création d'un ministère de l'Information marqué par le retour de L.O.-Frossard (21 mars 1940 - 5 juin 1940) sans occulter la séquence encore plus éphémère d'un ministère confié à Jean Prouvost (5 juin-16 juin 1940) à qui échut ensuite le titre de Haut-commissaire à la propagande française (19 juin-10 juillet 1940). Trois personnalités aux parcours les plus divers : un homme politique : Frossard, un écrivain : Giraudoux et un patron de presse : Prouvost, incarnèrent, chacun à leur manière, cette tentative, souvent restée vaine, d'apporter à l'opinion publique des réponses aux inquiétudes grandissantes avec les accords de Munich puis la drôle de guerre avant d'être submergée par la défaite. Face au tourbillon des événements dramatiques provoqués par les dictatures d'Hitler et de Mussolini, le pouvoir politique d'une démocratie se trouva comme annihilé dans le domaine de la communication. Qui plus est, à travers ces nouvelles techniques de manipulations de l'information relayée par ce nouveau média qu'était la radio, la France en cette fin de troisième République apparut comme emportée par ce tsunami. Toute comparaison avec le monde d'aujourd'hui...
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Grandir en cité : La socialisation résidentielle de « jeunes de cité »
Mickael Chelal
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Janvier 2025
- 9782385191054
Vivre dans l'intimité des citésâÂÂÂÂeuros- voilà ce que l'auteur nous invite à faire dans ce passionnant ouvrage avec les filles et les garçons de milieu modeste qui y grandissentâÂÂÂÂeuros- En dehors de l'école et de la famille, comment font-ils l'apprentissage de la vie ? Comment s'initient-ils aux codes et aux normes des relations ? Ce livre révèle un aspect insoupçonné de la socialisation des jeunes de banlieue : les rapports de pouvoirs hiérarchiques entre « grands » et « petits », se reproduisant d'âges en âges, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Les « grands » contrôlent, initient, protègent, surveillent, répriment. Les « petits » se soumettent, se rebellent, ou se réfugient dans des micro-territoires constitués, à l'abri des regards. Puis ils deviennent « grands » à leur tour et reproduisent ce même schéma de relations fondé sur la valeur cardinale du « respect ». Peu échappe à cette structure puissante, à cette communauté d'expérience, pas même les filles, qui occupent aujourd'hui leur place dans cette organisation sociale, même si elles ne participent qu'en partie aux rapports de classes d'âge. Récits, descriptions, portraits, extraits de conversation composent une part essentielle du texte, rédigé sur la base d'une enquête de très longue durée dans un grand ensemble de Seine-Saint-Denis, à la fois de l'intérieur et distanciée. Mobilisant de multiples matériaux (plusieurs milliers de pages de notes d'observation, des enregistrements, des entretiensâÂÂÂÂeuros-) recueillis principalement au sein d'un groupe de garçons, d'un groupe de filles, et plusieurs espaces du quartier, comme le terrain de foot, l'enquête invite le lecteur à se plonger dans l'intimité de la cité.
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Un Plan mondial pour le climat et contre l'extrême pauvreté
Adrien Fabre
- Le Bord de l'eau
- En Anthropocene
- 13 Septembre 2024
- 9782385190712
Il existe une solution pour mettre fin au réchauffement climatique et à l'extrême pauvreté, reconnue de tous les experts et soutenue par une majorité dans le monde entier. Bien qu'elle ait été identifiée dès 1990, cette solution n'est plus discutée depuis lors. En effet, elle implique d'importants transferts Nord-Sud, ce que les pays du Nord ont refusé dès les premières négociations sur le climat. Mais les populations de ces pays n'avaient pas été consultées. Or, en menant des enquêtes représentatives dans le monde entier, il est apparu que ce Plan mondial pour le climat et contre l'extrême pauvreté serait en fait largement soutenu, même dans les pays du Nord. Nous appelons les dirigeants mondiaux à examiner des mesures climatiques et de redistribution mondiale telles que ce Plan lors des réunions de l'ONU, du G20 et des COP. Nous exhortons les décideurs à mettre en oeuvre des politiques mondiales redistribuant au moins 1 000 milliards de dollars par an (ou 1 % du revenu mondial) des pays à hauts revenus vers les pays à bas revenus. Ce ne serait qu'un premier pas vers un monde moins inégalitaire. Chacun et chacune est invitée à rejoindre notre mouvement en signant la pétition de Global Redistribution Advocates, en diffusant son message, en faisant campagne pour la redistribution mondiale ou en faisant un don à la cause. Nous manifesterons notre force et notre détermination dans un an, le jeudi 17 octobre 2024, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. Inscrivez cette date sur vos calendriers, car elle constituera un moment décisif dans la quête mondiale pour la justice et l'équité.
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Un autre foot est possible
Jérôme Saddier, Vincent Mourgues, Timothée Duverger, Jean-Luc Veyssy
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 5 Mars 2025
- 9782385191207
Le foot est partout, produit d'appel pour les chaînes de télévision, sur les Réseaux sociaux, dans la mode sportswear de tous les joursâÂÂÂÂÂÂeuros- Continument, il est question de mercato, de concurrence « libre et bien faussée », de spectacle ininterrompuâÂÂÂÂÂÂeuros- et surtout payant toujours. Il y a bien longtemps que le foot n'est plus un jeu, qu'il est devenu le business mondial jusqu'au fin fond des rues de tous les villages, dictant les comportements sur tous les stades, dans les tribunes, chez les élus qui veulent leur « club mondial », et jusqu'à la gestion du moindre club de niveau départemental. Avant-garde de l'ultralibéralisme hors sol, adossé à des instances locales, fédérales et mondiales a-démocratiques, il est un des rouages essentiels de la manufacture de la servitude politique. Sommes-nous condamnés à en être les complices aveuglés à tout jamais ? Un autre foot est-il possible ? Il est surtout devenu indispensable de le penser autrementâÂÂÂÂÂÂeuros- pour qu'il redevienne un jeu pour tous et appartenant à toutes et à tous.
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L'écologie peut-elle être populaire ?
Erwan Ruty
- Le Bord de l'eau
- Territoires De L'ess
- 14 Juin 2024
- 9782385190545
L'écologie est-elle condamnée à rester la cible des populistes ? Faute d'enracinement dans les couches populaires, l'écologie rappelle à celles-ci les mauvais souvenirs de la désindustrialisation, qui les a précarisées, leur a ôté tout rôle central dans la société. Et si les discours social-démocrate ou libéral continuent d'affirmer que la Transition sera douloureuse mais que l'Etat-Providence calmera leur souffrance par de subtiles médications, alors l'écologie sera détestée. Témoins avant-coureurs de la colère populaire ? Les insurrections des banlieues de grands ensembles comme des pavillonnaires ou celle des agriculteurs. La fracture sociale et celle qui paraît opposer plusieurs fractions du peuple pourrait remettre sine die les politiques environnementales et sociales les plus pressantes. Or, un grand nombre de traits communs existent entre ces populations. Recréer des liens par le travail sédimenterait ces traits communs : une écologie populaire pourrait l'organiser, reposant sur une économie populaire (liée à l'artisanat, la petite paysannerie et industrie, relocalisant les métiers de la main), fondée sur les pratiques économes populaires, sur leurs capacités, formation et savoir-faire, sur leurs solidarités de proximité, sur la bonne connaissance de leur territoire, sur une culture populaire commune... Cette écologie, enracinée dans des périphéries devenues pivots entre les villes et leur arrière-pays, reposerait notamment sur le développement de régies municipales, qui seraient à l'écologie ce que les bibliothèques, centres de santé, crèches et autres associations sportives furent au socialisme du tournant du 19è siècle : le fondement d'une nouvelle république plus sociale. Cet ouvrage, écrit par un écologiste de longue date, acteur de l'ESS ayant longtemps oeuvré dans les banlieues populaires provoque le débat et fournit des pistes d'action.
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La gauche peut-elle combattre le néolibéralisme ?
David Cayla
- Le Bord de l'eau
- Le Temps Des Ruptures
- 13 Septembre 2024
- 9782385190613
Ces dernières années, la gauche a semblé impuissante à répondre à la régression sociale et à imposer un nouvel imaginaire de progrès. Face au néolibéralisme, elle s'est retrouvée piégées par deux postures mortifères. La gauche d'accompagnement, incarnée par la présidence de François Hollande renonce à améliorer les conditions de vie des plus modestes, distribue des subventions aux entreprises et dégrade les services publics au nom de la compétitivité. La gauche de revendication, incarnée par Jean-Luc Mélenchon depuis la présidentielle de 2017, promet de renverser le « système » en présentant une radicalité qui ne parvient pas à convaincre et se fait dépasser dans les suffrages par l'extrême droite. Cet ouvrage entend répondre à deux objectifs. Le premier est de montrer les failles et les faiblesses du moule néolibéral auquel la présidence Macron et la gauche d'accompagnement prétendent se conformer. Il démontre que le « réalisme » auquel ils se raccrochent est souvent contraire à l'intérêt général et s'appuie le plus souvent sur des dogmes économiques non démontrés. Le second objectif est de proposer une analyse critique des propositions issues de la gauche de revendication en montrant que les discours et les postures qu'elle défend sont souvent contradictoires et ne peuvent servir de socle pour gouverner. Ainsi, ce livre milite pour une gauche à la radicalité renouvelée qui soit capable de proposer un projet réaliste permettant de renverser l'ordre néolibéral dans le but d'agir concrètement en faveur des classes populaires et pour reconstruire un État social.
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Pour une pédagogie de la décroissance : Devenir transitionneur
Nicolas Escach, Frederick Lemarchand
- Le Bord de l'eau
- 15 Novembre 2024
- 9782385190767
« Transitionner » ne sera pas la mission de quelques éclaireurs, écologues, ingénieurs ou artistes, elle est notre destin commun dans les perspectives du temps long et dans les aspérités du temps court. Face au changement climatique et à l'érosion de la biodiversité, nous serons tous « transitionneurs » dans nos corps, nos cultures, nos expériences, nos trajectoires. Nous devrions apprendre à manoeuvrer dans cette nouvelle ère comme nous apprenons à marcher. Nous pouvons fonder une future société écologique sur l'apprendre : un apprentissage approfondi, constant et décloisonné pour retrouver nos prises, nos liens, nos racines et nos caps. Pédagogie sociale, éducation populaire et pédagogie scolaire peuvent se rencontrer autour d'un projet humaniste et citoyen d'éveil aux transitions. Nicolas Escach est géographe et maître de conférences. Formé à l'ENS de Lyon, docteur et agrégé, il a enseigné les stratégies territoriales durables dans plusieurs universités en France et à l'étranger. Il dirige actuellement le Campus des Transitions où une pédagogie immersive prépare les nouvelles générations à agir à l'heure de l'Anthropocène. Il est par ailleurs membre fondateur du collectif d'écologie culturelle. Nicolas Escach est l'auteur de plusieurs ouvrages (Les Danois, 2017 ; La France à l'heure nordique, 2021 ; Manifeste pour une écologie culturelle, 2022 ; Pour une écologie culturelle, 2023). Frédérick Lemarchand est sociologue, professeur des universités et spécialiste de la sociologie des crises. Directeur du Centre de recherche sur les risques et les vulnérabilités (CERREV), il fut l'un des premiers chercheurs à étudier les conséquences sociales et anthropologiques de la catastrophe de Tchernobyl, puis de Fukushima. Sa réflexion, écologique, questionne les possibilités de s'enraciner dans un monde conditionné par la technique et les avatars du « progrès ».
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Manufacture de l'homme apolitique
Caëla Gillespie
- Le Bord de l'eau
- Clair & Net
- 4 Juin 2024
- 9782385190262
Comment avons-nous pu nous mettre en retrait, adopter volontairement une attitude passive, face à la plus radicale des destructions jamais entreprises par le néolibéralisme, à savoir le démantèlement des corps politiques, la lucratisation de tous les services publics, la privatisation de l'espace public ?
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Être Vivant
Manon Sala, Juliette de Davet
- Le Bord de l'eau
- En Anthropocene
- 5 Mars 2025
- 9782385191108
Personnalités interviewées : Soizic Michelot, Dominique Bourg, Séverine Perron, Cloé Brami, Angela Biancofiore, Clément Barniaudy, Claire Egnell, Côme Girshig, Pia Benguigui, Maxime Ollivier, Tanguy Descamps, Marine Calmet, Philippe Nicolas, Galitt Kenan, Michel-Maxime Egger, Jacques Tassin, Roland Gérard, Gislaine Duboc, Soizic Michelot, Hugo Paul et Emmanuelle Delrieu. A la fin de ses études à Sciences Po, Manon Sala part à la rencontre de celles et ceux qui engagent leurs actes et leur philosophie de vie dans une incarnation sensible de l'écologie. Elle créé dans ce but le podcast Nouvelle Conscience qui vise à sensibiliser à une conscience écologique à la fois sensible et systémique. Pour se faire, Manon Sala interroge des chercheurs, activistes, artistes et thérapeutes, tous et toutes engagés pour une nouvelle relation au Vivant. Ce recueil d'entretiens se veut l'écho d'une génération confrontée à des bouleversements multiples, et dont les bases sociétales mouvantes ont permis l'émergence d'un vide à la fois créateur et exploratoire. En se basent sur ces rencontres et ses travaux de recherche, Manon Sala fait converger les générations, disciplines et points de vue afin de générer l'envie d'agir chacun et chacune à sa façon, en contexte d'Anthropocène.
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Petit traité de la démesure
Alain Coulombel
- Le Bord de l'eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 4 Octobre 2024
- 9782385190743
Notre époque se caractérise par sa démesure. Sous la forme d'un abécédaire, cet essai a pour objet de présenter quelques expressions de cette démesure : d'accumulation du capital à zone critique en passant par barbarie, catastrophe, post-vérité, extractivisme, feux et mégafeux, guerre sans fin, surveillance totale ou homme augmenté. Toutes ces figures sont profondément liées entre elles, non seulement parce qu'elles s'interpénètrent (comme le réchauffement climatique et la perte de biodiversité, la désertification et les mégafeux, les villes intelligentes et l'intelligence artificielle), mais aussi parce qu'elles relèvent d'un même processus global - l'Anthropocène ? - liant des dimensions (géo)politiques, sociales, biophysiques, économiques. Malgré tout, le pire n'est pas toujours sûr. L'inquiétude s'accompagne d'un bouillonnement de pratiques et d'expériences de pensée qui cherchent à rendre compte de l'état présent du monde. De nouvelles controverses et de nouvelles problématiques voient le jour qui expriment un bouleversement de nos cadres intellectuels, existentiels et politiques. Le vivant, sous toutes ses formes, fait irruption dans nos manières de voir et de penser. De nouveaux possibles se dessinent sans qu'ils aient pour l'heure crever le mur des constructions matérielles et immatérielles héritées de l'ancien régime climatique. A mesure que le siècle avance, les sciences humaines et les sciences de la nature s'écoutent et se complètent. L'anthropologie, la biologie, la théologie, la littérature, les sciences naturelles, l'éthologie, la pédologie, la géologie, la philosophie rivalisent d'ingéniosité et de questionnements.
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Albert Camus face à la violence : À l'épreuve du « siècle de la peur »
Rémi Larue
- Le Bord de l'eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190651
Entre révolutions, guerres et d'autres formes encore, la question de la violence s'est imposée à Camus comme à une grande partie de ses contemporains, soucieux qu'ils étaient de penser une époque particulièrement marquée par ses conséquences concrètes dans le monde. Notre thèse a voulu montrer comment la manière dont Camus aborde ce problème philosophique s'inscrit pleinement dans son époque, d'autres diront dans son « moment », tout en faisant apparaître une certaine originalité. Le premier signe de cette originalité tient, selon nous, dans la façon dont il a construit cette approche et cherché à représenter la violence dans sa diversité. De la bagarre d'enfants à la réalité crue de la guerre et de la révolution, en passant par le suicide ou encore le meurtre, cette diversité tient autant dans les formes évoquées que dans les acteurs dépeints. De cette diversité, nous avons tenté de réunir et d'analyser ce qui constitue, selon nous, une approche morale et politique de la violence, qui émerge notamment à partir de la Seconde Guerre mondiale et de l'expérience de l'écrivain dans les rangs de la Résistance. Une telle esquisse nous a conduit à écarter d'autres formes d'approche comme celle qui pose la question des sources de la violence en tentant de les expliquer ou encore celle qui veut faire le jour sur le caractère naturel de la violence chez l'être humain. Le deuxième signe concerne le contenu de cette approche et les pistes de réflexions voire de prises de positions qu'il y développe. Soucieux de se concentrer sur ce que fait la violence aux êtres humains plutôt que de tenter d'en saisir l'essence, on pourrait résumer les positions de Camus par la formule que l'on replace au coeur de sa démarche : « Ni victimes ni bourreaux ». Toute sa vie, l'écrivain a maintenu le souci d'une continuité dans ses réflexions et ses positions sur la question, alors même qu'il multipliait les canaux d'expression avec autant de genres littéraires pratiqués. À l'aide de la figure de la spirale de la violence politique, nous avons essayé d'analyser en profondeur les éléments constitutifs de cette approche proposant de limiter la violence plutôt que cherchant à l'éradiquer. Sur ce chemin, nous avons trouvé sa volonté de mettre en avant le dialogue, afin d'incarner cette limite aux actes violents, mais aussi la mise à l'épreuve par l'histoire à travers la décolonisation de l'Algérie, véritablement déchirure dans l'oeuvre et l'itinéraire intellectuel de Camus. Notre réflexion se situe dans une perspective d'histoire intellectuelle, c'est-à-dire en se plaçant au carrefour entre l'histoire, la littérature, la philosophie et la science politique. Camus était convaincu que sa création devait avoir pour source principale son expérience. À ce titre, nous avons attaché autant d'importance à sa production littéraire et intellectuelle qu'au contexte qui entourait cette dernière, en prenant soin de toujours rattacher les textes aux événements historiques qui leur servaient de décor, mais aussi aux débats intellectuels qui les nourrissaient.
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La pensée et la vie : (Auto)biographie, philosophie et sciences sociales
Nicolas Poirier, Manuel Cervera-Marzal
- Le Bord de l'eau
- L'Atelier Du Chercheur
- 5 Mars 2025
- 9782385191023
La célèbre phrase prononcée par Heidegger lors du début d'un cours sur Aristote (« Nous allons commencer par la vie d'Aristote : il naquit, travailla et mourut. Passons maintenant à ce qui importe, sa pensée ») résume assez bien la position des philosophes sur la question des rapports entre la vie et la pensée. Quant aux Confessions de Rousseau, comme aux autobiographies de Sartre et Beauvoir, on les cantonne au genre littéraire, qu'on distingue fermement du versant philosophique de leurs Å'uvres. De leur côté, sociologues et historiens s'aventurent volontiers sur le terrain de la réflexivité. Est-ce en raison de l'abstraction et de la conceptualité qui est la sienne que la philosophie n'est pas portée sur ce genre de réflexion et d'écriture ? Les sciences sociales, en vertu du matériau empirique sur lequel elles se fondent, auraient-elles plus de facilité à revenir sur le terrain de la vie ? Il convient de poser de manière radicale le problème des rapports entre une Å'uvre et son auteur : nos objets d'étude n'ont-ils pas toujours un lien avec nos histoires de vie ? Dès lors, que fait-on de ce lien ? Doit-on le traiter comme un objet embarrassant, quitte à le refouler ? Ou essaie-t-on de l'assumer, en exerçant un acte de réflexivité qui nous mette véritablement aux prises avec ce que nous sommes ? Afin de traiter ces questions, cet ouvrage collectif les contributions de Blaise Bachofen, Ludivine Bantigny, Manuel Cervera-Marzal, Adélaïde Fins, Isabelle Garo, Ivan Jablonka, Martine Leibovici, Yann Moulier Boutang, Claire Pagès, Irène Pereira, Nicolas Poirier et Jérôme Segal.
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Le désastre urbain et la crise de l'art contemporain
Serge Latouche
- Le Bord de l'eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 13 Septembre 2024
- 9782385190620
Ce livre vise à apporter un éclairage décroissant sur les mystères de l'esthétique. L'analyse du désastre urbain qui ouvre la réflexion ne renvoie pas seulement à l'inscription territoriale de la logique de destruction matérielle de l'économie de croissance, mais aussi à ce qu'on a appelé la crise de la culture, soit une perte des valeurs, une destruction du goût, de la sensibilité, et finalement de l'art de vivre. Cette destruction qu'on peut qualifier d'esthétique se manifeste pleinement dans la crise de l'art contemporain ; elle résulte en dernière instance du même processus de colonisation de l'imaginaire par l'économique que celui de la deterritorialisation. L'esthétique, pièce essentielle du réenchantement du monde, se trouve ainsi au carrefour des réflexions sur la décroissance.
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Cesare Pavese : le carnet secret
Cesare Pavese
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 16 Août 2024
- 9782385190026
Cette édition en langue française du Carnet secret fournit des interprétations inédites sur la biographie intellectuelle de Pavese - un Céline italien?? Un mythe déchu de l'intelligentsia communiste??... - mais elle révèle aussi une pièce secrète manquante de l'histoire culturelle du fascisme dont l'ombre plane sur la politique italienne la plus récente. Ce carnet, laissé trop longtemps dans les oubliettes, nous livre finalement les doutes et les errements de toute une génération d'intellectuels. Sa lecture est absolument nécessaire car elle nous permet de réfléchir au présent sur le sens et la portée de l'engagement antifasciste.