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Amsterdam
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L' Héritage politique de la psychanalyse : Pour une clinique du réel
Florent Gabarron-Garcia
- Amsterdam
- Poche
- 14 Février 2025
- 9782354803100
La focalisation délétère de la psychanalyse contemporaine sur les maux privés des individus n'avait rien d'inéluctable. Cette dernière n'a en effet pas toujours été l'outil de reproduction de l'ordre social qu'elle est devenue. Son héritage revêt une dimension subversive, nourrie de débats passionnants.
Contre une interprétation orthodoxe et superficielle de Lacan qui, faisant l'impasse sur ces controverses majeures, ne produit que du psychanalysme, Florent Gabarron-Garcia défend dans cet ouvrage une « clinique du réel », attentive à la dimension sociale et politique des histoires personnelles. S'appuyant sur une historiographie minutieuse et un matériel clinique foisonnant, il restitue à la pensée et à la pratique psychanalytique toute sa vitalité, à rebours du conformisme ambiant. Le primat oedipien abandonné, c'est avec l'inconscient réel qu'il s'agit désormais de cheminer : un inconscient traversé par les aléas de nos histoires singulières et de la grande Histoire et capable de subversions à l'encontre du règne de la marchandise. -
Brouillards toxiques : Vallée de la Meuse, 1930, contre-enquête
Alexis Zimmer
- Amsterdam
- Poche
- 22 Janvier 2025
- 9782354803087
«Chère petite Yvonne. Tu imagines sans peine dans quels sentiments j'ai été ce matin, quand j'ai appris par les journaux qu'un brouillard empoisonné s'étendait sur la Belgique et le nord de la France, qu'il paraissait s'avancer vers Paris... Je songe à notre Pierrot, si exposé aux crises d'asthme... C'est une histoire abominable. J'attends avec impatience de savoir ce que diront les journaux de demain. Ici, il y a aussi un peu de brouillard, et la température est plutôt douce. Que n'êtes-vous tous auprès de moi, loin de cette Europe où traînent encore les miasmes et les gaz de la guerre!»
Du 1er au 5 décembre 1930, un brouillard épais se répand dans la vallée de la Meuse, non loin de Liège. Hommes et bêtes sont profondément affectés lors de sa survenue, et ils sont nombreux à y laisser leur vie. Après sa dissipation, des experts tranchent : «le seul brouillard» est responsable. Pourtant, sur place, nombreux sont ceux à incriminer les émanations des usines de la région, l'une des plus industrialisées d'Europe. Un an plus tard, des experts du parquet rendent d'autres conclusions : la consommation massive du charbon et les composés soufrés des émanations industrielles sont mis en cause.
L'exceptionnalité de l'événement est cependant attribuée à la prédisposition des corps et aux conditions météorologiques particulières de cette première semaine de décembre 1930. Mais comment du «charbon» en vient-il à participer à la production de brouillards et à rejoindre ainsi, jusqu'à tuer, les poumons de ceux qui se sont retrouvés contraints de le respirer? Ces liens «charbon-brouillards toxiques-poumons» n'ont rien d'évident. C'est à tenter de reconstituer les conditions historiques de leurs constructions que s'attache cet ouvrage. En considérant cette catastrophe dans le temps long nécessaire à sa production; en suivant la piste des matières de sa constitution; en étudiant le rôle et les effets des pratiques savantes, Brouillards toxiques permet de comprendre la transformation conjointe, par l'industrialisation, des corps et des environnements et la production de nouveaux phénomènes météorologiques. -
Provincialiser l'Europe : La pensée postcoloniale et la différence historique
Dipesh Chakrabarty
- Amsterdam
- Poche
- 5 Mars 2025
- 9782354803124
L'Europe n'est plus le centre du monde. Pourtant, les catégories de pensée et les concepts politiques occidentaux continuent de régir les discours produits sur les mondes non occidentaux, perpétuant l'idée selon laquelle l'histoire de l'ensemble des sociétés humaines devrait être lue au prisme de l'évolution de ce continent. Or le capitalisme n'a pas réussi à unifier l'humanité. S'il s'est mondialisé, il ne s'est pas universalisé. D'où la nécessité de provincialiser l'Europe, autrement dit de reconnaître que l'appareil scientifique occidental ne suffit pas à comprendre nombre d'éléments des sociétés et des cultures des pays du Sud.
Dipesh Chakrabarty montre dans ce classique de la pensée postcoloniale que le temps historique est pluriel, que les sociétés participent de temporalités hétérogènes constitutives d'une multiplicité irréductible de manières d'être au monde. Ce faisant, il invite à penser la diversité des formes que peut prendre la modernité politique ainsi que des futurs qui se construisent aujourd'hui. -
Les Jacobins noirs : Toussaint Louverture et la Révolution de Saint-Domingue
Cyril Lionel Robert James
- Amsterdam
- Poche
- 6 Septembre 2024
- 9782354802950
Au début de la Révolution française, Saint-Domingue est la plus grande colonie du monde et le plus important marché de la traite européenne des esclaves. Au mois d'août 1791, les esclaves entrent en révolte. Pendant douze ans, ils mettent tour à tour en déroute les Blancs de l'île, les soldats de la monarchie française, une invasion espagnole, une expédition britannique de près de soixante mille hommes et un contingent français identique, commandé par le beau-frère de Bonaparte. La défaite des troupes napoléoniennes, en 1803, permet la création de l'État noir d'Haïti.
C. L. R. James raconte, dans un récit haletant, la seule révolte d'esclaves qui ait réussi, la première lutte anticoloniale de l'histoire et les obstacles immenses dont elle a dû triompher. À sa tête, un esclave porté par les idéaux de liberté et d'égalité : Toussaint Louverture. Comment et pourquoi des hommes et des femmes qui, peu de temps auparavant, tremblaient devant les Blancs, se sont-ils organisés en un peuple capable de vaincre les principales puissances européennes de l'époque? Tel est l'objet de ce classique, qui se voulait une contribution au combat contre l'impérialisme et reste riche d'enseignements pour notre époque. -
Le Corps d'exception : Les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie
Sidi Mohammed Barkat
- Amsterdam
- Poche
- 16 Août 2024
- 9782354802929
À l'époque coloniale, le corps indigène est soumis à un état d'exception permanent. Ce procédé est au coeur de l'institution de l'indigénat. Sur le plan juridique et politique, le sénatus-consulte rend le droit musulman et les coutumes des colonisés incompatibles avec la moralité républicaine, tandis que sur le plan culturel, le colonisé est représenté comme indigne de la qualité de citoyen - bien qu'il soit membre de la nation française. Inclus en tant qu'exclu, il se trouve assujetti à un régime légal qui établit au coeur de l'État de droit une suspension du principe d'égalité.
Cette exception juridique et politique n'a toutefois pas disparu avec la décolonisation, comme le montre la fréquence des crimes policiers dans les quartiers populaires ou le caractère xénophobe et répressif des lois successives sur l'immigration. Les représentations discriminantes demeurent vivaces dans la société française d'aujourd'hui, et la violence institutionnalisée s'abat depuis des décennies sur les populations issues des anciennes colonies. Le Corps d'exception fait la démonstration implacable de cette continuité. -
L'identité s'est imposée comme une question politique centrale de notre époque, mais les débats qui s'y rapportent demeurent le plus souvent posés dans des termes caricaturaux. Pour les clarifier, Stuart Hall étudie ici la construction discursive de trois de ses formes principales : la race, l'ethnicité et la nation. Car si chacune de ces formes est le produit de longs processus de sédimentation historique, leur caractère construit ne doit pas nous conduire à croire qu'il serait possible de se débarrasser de ces catégories comme on dissipe une illusion. Au contraire, il est impératif d'appréhender les ressorts de leur persistance, et notamment leur inscription dans le fonctionnement du langage, afin de comprendre comment elles configurent notre quotidien et le cours de l'histoire, ainsi que d'envisager les modalités de leurs usages susceptibles de nourrir une pratique émancipatrice.
Dans un contexte où la mondialisation et les migrations tendent à scinder l'identité de son lieu concret d'origine, et alors que le racisme prolifère sur fond de déni de sa genèse coloniale, Stuart Hall expose de manière vive et concise les enjeux contemporains d'une approche politique de la différence, tout en proposant une introduction éclairante au champ des cultural studies. -
Vous avez dit totalitarisme ? cinq interventions sur les més (usages) d'une notion
Slavoj Zizek
- Amsterdam
- Poche
- 22 Mai 2013
- 9782354801267
Dans ces essais foisonnants et décapants, slavoj zizek propose une réinterprétation vigoureuse du " siècle des totalitarismes ", du fonctionnement de l'etat stalinien, du système concentrationnaire nazi et, plus généralement, de la condition post-tragique qui est la nôtre.
Ces analyses s'appuient notamment sur les catégories élaborées par jacques lacan, dont l'emploi est ici clair et éclairant, et sur l'examen d'oeuvres de la culture populaire et classique (d'antigone à john woo, en passant par chostakovitch, hitchcock, james bond et spielberg). au terme de ces investigations, ce sont les usages politiques contemporains de la notion de totalitarisme qui se trouvent mis en question, ainsi que la possibilité de l'émergence d'une politique d'émancipation radicale : " la notion de totalitarisme a toujours été une notion idéologique au service de l'opération complexe visant à neutraliser les " radicaux libres ", à garantir l'hégémonie libérale-démocrate, et à dénoncer comme pendant ou double de la dictature fasciste de droite la critique de gauche de la démocratie libérale.
Loin d'être un concept valable, la notion de totalitarisme est une sorte de subterfuge théorique ; au lieu de nous donner les moyens de réfléchir, de nous contraindre à appréhender sous un jour nouveau la réalité historique qu'elle désigne, elle nous dispense de penser, et même nous empêche activement de le faire. ".
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Billy Budd, matelot & autres récits maritimes
Herman Melville, Jérôme Vidal, Maxime Cervulle, Eve Kosofsky Sedgwick
- Amsterdam
- Poche
- 19 Juin 2007
- 9782915547573
Billy budd est sans doute un des textes littéraires les plus discutés et les plus commentés qui aient été écrits au xixe siècle ; il a suscité, et suscite encore, des débats souvent passionnés, tant son interprétation est délicate, tant aussi il engage des problèmes fondamentaux de notre culture.
Cette fable politique a pour figure centrale un matelot à la beauté éclatante, enrôlé de force sur un navire de la marine de guerre britannique à l'époque de la révolution française, qui doit successivement faire face à la haine inexpiable que lui voue claggart, le maître d'armes chargé de la police de l'équipage, et à la justice inflexible du commandant du navire, le capitaine vere. dans ce récit, traversé par un homo-érotisme évident, décrivant des relations de pouvoir saturées dans un univers exclusivement masculin, melville met en scène avec le personnage de billy budd une antigone moderne qui, dans l'adversité, est frappée de mutisme.
Cette nouvelle traduction de billy budd s'efforce de rester au plus près de la langue si singulière de melville, de ne pas lui substituer la " belle " langue de la traduction, et de restituer pour le lecteur francophone ses aspérités et sa beauté baroque. ce volume contient également les encantadas ou îles enchantées, et est suivi d'une postface inédite en français d'Eve Kosofski Sedgwick. -
Dans L'Inversion de la question homosexuelle, Éric Fassin inscrit les débats français, du pacs à l'ouverture du mariage, et de l'homoparentalité à l'homophobie, dans une réflexion plus large sur les enjeux actuels de l'homosexualité. Sans doute s'agit-il ici d'égalité des droits ; mais en même temps se joue une critique des normes, au nom de ce qu'on peut appeler la démocratie sexuelle. Dans ce contexte, l'homosexualité et l'homophobie, de même que la conjugalité et la famille, demandent à être repensées stratégiquement.
Pour le sociologue, ces débats marquent une rupture historique - une inversion de la question homosexuelle. Si depuis un siècle la psychanalyse, l'anthropologie et la sociologie interrogeaient l'homosexualité, c'est aujourd'hui la politique gaie et lesbienne qui met en question ces disciplines et, au-delà, nos sociétés. L'évidence des normes a cédé la place à une interrogation sur le processus normatif. Trouble dans la norme, donc : le normal se découvre normé. L'ordre symbolique ne va plus de soi ; il se révèle à la fois historique et politique, autrement dit sujet au changement et ouvert à la négociation.
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Bartleby ; une histoire de wall street et autres recits
Herman Melville
- Amsterdam
- Poche
- 19 Juin 2007
- 9782915547580
Après avoir décrit son cabinet d'homme de loi, lieu sinistre cerné par les grands murs sombres des immeubles avoisinants de wall street, et ses clercs, qui évoquent les personnages les plus comiques de dickens, le narrateur de cette histoire de wall street rapporte comment bartleby, qu'il avait recruté comme copiste, refusa obstinément de répondre à tous les ordres et à toutes les demandes, sollicitations et supplications qui lui étaient adressés, leur opposant une même formule : " j'aimerais mieux pas " (i would prefer not to), entraînant par là le dérèglement de tout son univers.
Les portraits cocasses et mordants dressés par melville et l'évocation émouvante d'une figure christique aux prises avec le pharisaïsme de ses contemporains laissent ouverte la question du sens de ce récit : si la formule de bartleby perturbe le narrateur et son petit monde, elle vient aussi troubler les interprétations du texte que le lecteur pourrait se risquer à avancer. c'est sans doute l'une des raisons de la fascination que n'a pas cessé d'exercer bartleby sur ses lecteurs.
Ce volume contient également des traductions inédites de l'homme au paratonnerre, la véranda, le clocher, ainsi que " descriptions d'un combat ", une lecture de bartleby proposée par mathieu lindon.
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Pierre macherey est professeur honoraire de philosophie à l'université de lille iii. il a notamment publié lire le capital (avec l. althusser, é balibar, r. establet et j. rancière, maspero, 1965, rééd. puf 1996), à quoi pense la littérature (puf11990), hegel ou spinoza (la découverte, 1990) et avec spinoza (puf11992).
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Spinoza et les sciences sociales ; de la puissance de la multitude à l'économie des affects
Yves Citton, Frédéric Lordon
- Amsterdam
- Poche
- 22 Mai 2010
- 9782354800734
Que les sciences sociales du XXIe siècle puissent trouver à s'inspirer d'un penseur du XVIIe a sans doute de quoi surprendre. Il est vrai que, commençant avec la cause de soi, la substance et Dieu, la philosophie de Spinoza semble tout avoir pour décourager le non-philosophe. Elle n'en finit pas moins avec les passions individuelles et collectives, les institutions et l'imaginaire social, la constitution des corps politiques et leurs crises, les dynamiques de la rébellion - questions-clés des sciences sociales. C'est pourquoi on ne devrait pas s'étonner de voir ici Spinoza dialoguer avec Foucault, Bourdieu, Mauss, Tarde ou Durkheim. Ni de voir les concepts spinozistes mis à l'oeuvre dans l'analyse des affects communs, de la médiasphère de l'opinion, des collectifs de travail comme communautés d'action, ou de la monnaie comme institution. Le tournant des années 1980 a vu la découverte d'un Spinoza politique, penseur de la puissance de la multitude, révélant une figure largement méconnue par la tradition critique antérieure. Ce mouvement de réinvention trouve ici son prolongement logique, dans un ouvrage qui esquisse une autre figure inédite : la possibilité d'un devenir spinoziste des sciences sociales.
Ce volume rassemble des contributions d'Yves Citton, Christian Lazzeri, Frédéric Lordon, Antonio Negri, André Orléan, Aurélie Pfauwadel, Pascal Sévérac et Philippe Zarifian.
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Bourdieu / Rancière ; la politique entre sociologie et la philosophie
Charlotte Nordmann
- Amsterdam
- Poche
- 9 Janvier 2008
- 9782354800062
Dans ce livre, Charlotte Nordmann propose non seulement un exposé systématique et didactique de la sociologie de la " dépossession politique " élaborée par Pierre Bourdieu - dont elle souligne à la fois les aspects les plus convaincants et les faiblesses -, mais surtout confronte celle-ci à la critique radicale que lui a fait subir Jacques Rancière. Deux conceptions de la politique se trouvent ainsi opposées : la première insiste sur les mécanismes de la monopolisation et de la dépossession intellectuelles et politiques, et semble à première vue drastiquement limiter les possibilités concrètes d'émancipation ; la seconde, dans .un geste que l'on pourrait dire pragmatiste, pose qu'une politique d'émancipation authentique doit partir du postulat de l'égalité et de ses effets, et que la considération des déterminismes sociaux ne peut que nous enfermer dans le cercle de la domination et de l'impuissance. La théorie sociologique de la politique est-elle condamnée à ignorer ce qui dans l'espace social interrompt la reproduction indéfinie de la domination ? La position de Rancière n'est-elle pas marquée du sceau de l'idéalisme ? Ne peut-on penser ensemble l'autonomie et l'hétéronomie radicales de la politique ? Le pari à l'origine de ce livre est que la confrontation des travaux de Pierre Bourdieu et de Jacques Rancière, en révélant leurs points forts et leurs points aveugles, permet d'éclairer les voies d'une politique démocratique radicale pour notre temps.
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Queer Zones : Politique des identités sexuelles et des savoirs
Marie-hélène Bourcier
- Amsterdam
- Poche
- 14 Septembre 2011
- 9782354800918
Publié pour la première fois en 2001, ce livre pionnier a permis l'ouverture d'un espace théorique et politique queer en France. Il s'agit d'une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro)normatives. Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l'apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes et la continuité politique entre féminisme pro-sexe et activisme queer. Cette nouvelle édition comprend trois essais inédits sur le «devenir femme» de Deleuze, l'utopie sexuelle urbaine de Gayle Rubin et la post-pornographie selon Annie Sprinkle.
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Dans ces essais foisonnants et décapants, qui constituent une voie d'accès idéale à son oeuvre, Slavoj Zizek propose une réinterprétation vigoureuse du " siècle des totalitarismes ", du fonctionnement de l'Etat stalinien, du système concentrationnaire nazi et, plus généralement, de la condition post-tragique qui est la nôtre. Ces analyses s'appuient notamment sur les catégories élaborées par Jacques Lacan, dont l'emploi est ici clair et éclairant, et sur l'examen d'oeuvres de la culture populaire et classique (d'Antigone à John Woo, en passant par Chostakovitch, Hitchcock, James Bond et Spielberg). Au terme de ces investigations, ce sont les usages politiques contemporains de la notion de totalitarisme qui se trouvent mis en question, ainsi que la possibilité de l'émergence d'une politique d'émancipation radicale : " La notion de totalitarisme a toujours été une notion idéologique au service de l'opération complexe visant à neutraliser les " radicaux libres ", à garantir l'hégémonie libérale-démocrate, et à dénoncer comme pendant ou double de la dictature fasciste de droite la critique de gauche de la démocratie libérale. Loin d'être un concept valable, la notion de totalitarisme est une sorte de subterfuge théorique ; au lieu de nous donner les moyens de réfléchir, de nous contraindre à appréhender sous un jour nouveau la réalité historique qu'elle désigne, elle nous dispense de penser, et même nous empêche activement de le faire. "