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L'excellente traduction des «Métamorphoses» d'Ovide par Danièle Robert - la première traduction française intégrale en vers libres - est enfin disponible en Babel. Par la volonté de restituer toute l'âme et la fraîcheur poétique de ce texte majeur tout autant que de se situer sur le terrain de la recherche, cette édition s'adresse aussi bien aux élèves, étudiants ou aux enseignants qu'aux lecteurs non latinistes désireux de découvrir une oeuvre fondamentale de notre patrimoine.
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Point n'est besoin d'être un seiziémiste patenté pour savourer la cocasserie de cette fatrasie menée allegro con brio, avec un clin d'oeil de temps en temps pour nous rappeler que l'insensé produit du sens.
C'est ainsi que Claude Barousse présente ce classique des classiques qui, dans la pensée de la Renaissance, occupa une place fondamentale. La folie elle-même décline ses différents avatars, décrit ses manifestations, dit son indignation - en cela servie par une nouvelle traduction décapante, provocatrice et résolument vivante.
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Ce texte est un requiem à la mémoire d'une solitude, celle de l'auteure au coeur de son pays perdu. De l'enfance à la maturité tourmentée par l'engagement politique, esthétique et féministe, Asli Erdogan dévoile ici une existence tendue depuis toujours vers la nécessité d'écrire. Au centre de cet art poétique se dresse, sublime, la ville d'Istanbul, telle une matrice vertigineuse. Et les ruelles de Galata, quartier tant aimé, arpenté, labyrinthe grand ouvert sur le Bosphore.
Une autobiographie en creux. -
Après "Les Métamorphoses", "Les Héroïdes", "Les Tristes" et "Les Pontiques", Danièle Robert propose, dans une nouvelle traduction, une sélection de poèmes d'Ovide d'inspiration érotique ou élégiaque, soit les recueils "Amours", "Soins du visage féminin", "L'Art d'aimer" et "Remèdes à l'amour".
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Qu'il soit partagé ou non, l'amour que dépeignent ces missives imaginaires des grandes héroïnes de la mythologie n'est en aucun cas un jeu badin ou superficiel : il engage l'être jusqu'à la mort. Les amoureuses qui se savent adorées en retour ne trouvent de sens à l'existence qu'auprès de leur amant ; ainsi, la séparation est insurmontable à Pénélope ou Hermione. Quant aux femmes délaissées, trahies, abandonnées, toutes victimes de l'inconstance masculine, elles sombrent dans le désespoir le plus profond et passent de la soumission à la révolte, des menaces aux supplications : elles sont Phyllis, Ariane, Médée...
Avec ces lettres d'amour en forme de monologues tragiques initialement parues dans l'ouvrage «Lettres d'amour, lettres d'exil» (coll. «Thesaurus», 2006) pour lequel Danièle Robert - écrivain et traductrice d'Ovide, Catulle, Paul Auster, Guido Cavalcanti et Dante - a obtenu le prix Jules Janin de l'Académie française, Ovide explore la perte et l'exil. Il est loin de se douter, lorsqu'il compose cette oeuvre de jeunesse, qu'il éprouvera lui-même ces sentiments à la fin de ses jours dans le lieu le plus reculé de l'Empire romain. Et pourtant tout est là, déjà ; dans ces cris de désespoir, dans ces efforts déployés pour fléchir le destin résonnent l'absolu et le vertige du manque.
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La recréation, dans une tradition allègre et moderne, d'une des comédies les plus célèbres de la littérature. 1 femme, 22 hommes, le choeur / durée : 1 h 30.
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Une nouvelle traduction du grand mythe grec de Phèdre qui, à travers une langue toujours inspirée et résolument moderne, transpose dans notre époque la violence qui déchire les personnage.
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En l'an 8 de notre ère, Ovide doit s'exiler sur ordre de l'empereur Auguste. Il ne reviendra jamais à Rome : il mourra à Tomes à l'âge de soixante ans. Durant près de dix ans, il écrira aux siens, à l'empereur, et ses lettres sont parmi les oeuvres les plus poignantes que la littérature ait produites : d'abord «Tristia (Les Tristes)» puis «Epistulæ ex Ponto (Les Pontiques)». Cris de douleur, d'amour, de révolte, ces poèmes épistolaires parlent aujourd'hui à tous les êtres qui ont connu ou connaissent l'exil - qu'il soit directement imposé par le pouvoir ou rendu nécessaire pour préserver sa vie.
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Danse, travestissements, musique, chants, jeux de mots, ruses et mensonges - les éléments caractéristiques de la comédie romaine antique sont abondamment exploités dans l'oeuvre de Plaute, peu connue des metteurs en scène contemporains. Fondateur de la dramaturgie occidentale, ne serait-ce que par les personnages auxquels il a donné jour - du vieil avare de La Marmite au valet rusé de Pseudolus -, le théâtre de Plaute est aussi singulièrement moderne, par la violence sociale qu'il met en scène avec une stupéfiante liberté de ton.
La traduction de Florence Dupont rend à Plaute sa brutalité, son impertinence et sa crudité, et rappelle que son théâtre est avant tout un théâtre du jeu, un théâtre de l'acteur - un théâtre vivant.
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1901, Afrique du Sud. En pleine guerre anglo-boer, Susan, âgée de 17 ans, enfermée dans un camp, est violée par des officiers britanniques et laissée pour morte. Des années plus tard, devenue infirmière psychiatrique sous une autre identité, elle retrouve l'un de ses agresseurs dans l'hôpital anglais où elle travaille.
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De la philosophie d'Epicure - 341-270 av. J.-C. -, on ne retient souvent que la morale du plaisir, enseignée par le maître puis ses disciples à l'école du Jardin. Les textes qui subsistent - trois lettres et les Maximes - sont là pour attester l'existence d'un système philosophique fondé aussi sur une cosmologie atomiste et une connaissance sensualiste du monde.
Les Maximes, au nombre de quarante-quatre - publiées ici de manière isolée dans la traduction simple et concise, conforme à leur esprit, qu'en donna au XVIIIe siècle l'abbé Charles Batteux -, livrent sur le sensible, la mort, le bonheur et le plaisir, l'indifférence ou l'amitié, le fond même de la pensée du philosophe. Le commentaire qu'en donne, sous le titre Epicure ou le bonheur sans détour, un groupe de professeurs de philosophie, lecture attentive du texte lui-même, est de fait une invitation à découvrir l'épicurisme dans sa vérité, celle de «la philosophie du jardin [qui] goûte sans détour la joie d'une pensée comblée par la seule présence du monde».
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"Cynique", dans le langage courant mais déjà dans la philosophie ancienne ou moderne, est une appellation péjorative (de "chien" : kuón en grec - génitif kuvós - d'où dérive le ternie "cynique") visant celui qui fait ouvertement profession de dérision, d'impudence, voire d'immoralité. L'histoire est connue : Diogène le premier ne vivait-il pas comme un "chien", se masturbant ou faisant l'amour en public, dormant dans un tonneau, errant nu-pieds de ville en ville et dispensant son enseignement philosophique à coups de bâton ? Objets de mépris ou de moqueries, les cyniques ont pourtant tant à nous enseigner.
Par leur brièveté, les Lettres de Diogène et Cratès répondent parfaitement à la maxime cynique selon laquelle la voie qui mène au bonheur est courte, ou n'est pas. Le cynisme travaille à dissiper l'écran de fumée" qui subjugue la foule et la tient prisonnière des "entraves dorées" que sont le désir de gloire, de richesses ou d'immortalité Et nous enjoint d'accepter notre séjour terrestre pour ce qu'il est.
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Vert Paradis renvoie à une terre de garrigues, de rocailles et de friches. Entre la Camargue blanche et les Cévennes bleues, ce pays âpre se prête au merveilleux, et l'on y rencontre tout naturellement des hommes "sous l'apparence desquels un dieu se cache, peut-être, pour nous mieux connaître". Bergers, paysans, chasseurs, sauvageonnes, vagabonds, musicien qui fait danser le diable ou frère qui arrête le temps, peuplent ces récits et ces contes où la beauté garde toujours des accents tragiques.
La remontée paisible des souvenirs, la précision et la simplicité des détails vrais qui parsèment ces récits, y acquièrent aussitôt un degré de signification et d'envoûtement qui les fait accéder à un monde supérieur : celui de l'humanité toute entière, confrontée aux grandes énigmes de la vie et de la mort, de l'amour et de la vie cosmique.
Ainsi Sauvaire, le vieil homme qui défend son champ, en vain, contre les assauts d'une nature hostile ; Costesoulane, le chasseur victime de son arme alors qu'il guettait les perdreaux dans la garrigue ; Jironi, le vieux chantre de l'église dont la voix magique fait le lien entre la terre et le ciel ou Albarède, le joueur de hautbois terrassé par le froid, la neige et les loups. D'humbles et solitaires personnages qu'ils sont au départ, ils acquièrent sous la plume de Max Rouquette une dimension symbolique et tragique si forte que le récit de leurs pauvres vies s'en retrouve haussé au rang du mythe.
Écrite dans une langue charnelle et étincelante qui nous plonge au coeur même du vivant, nourrie de la tradition orale occitane comme des incantations faulknériennes, la plus grande oeuvre en prose de Max Rouquette s'impose par son rythme et sa puissance poétique.
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Qu'est-ce qu'une juste sentence ? Qu'est-ce que le juste et qu'est-ce que la justice ? C'est la réflexion à laquelle invite le présent essai.
Relu à distance - ici par Jean-François Gautier qui en signe l'introduction - ce que dit Plutarque du divin permet de cerner le point aveugle, aujourd'hui encore, de toute justice civile, les rapports entre la morale individuelle et les intérêts de la Cité, relations fluctuantes dont il n'existe aucune science exacte et qui se trouvent pourtant à la source même du droit.
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Eschyle retrace en trois pièces magistrales le meurtre du roi Agamemnon par la reine Clytemnestre, à son retour de Troie, puis la vengeance d'Oreste, le fils exilé qui assassine sa mère pour défendre la mémoire de son père. Enfin, la résolution du conflit grâce à l'intervention de la sage Athéna et la naissance du droit. L 'Orestie est la seule trilogie antique qui nous soit parvenue dans son intégralité. Ecrite en 458 av. J.-C., elle suit de près l'institution d'un Etat de droit et semble, encore aujourd'hui, un témoignage fondamental d'une pensée de la démocratie. Olivier Py en donne une version théâtrale rapide et vivante, sans être jamais anachronique ou triviale.
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Après Les Métamorphoses (Actes Sud, 2001), Danièle Robert propose une nouvelle traduction de poèmes d'Ovide d'inspiration érotique ou élégiaque, à savoir les recueils Amours, Soins du visage féminin, L'Art d'aimer et Remèdes à l'amour.
Après Les Métamorphoses d'Ovide (Actes Sud, "Thesaurus", septembre 2001) Danièle Robert propose une nouvelle traduction de poèmes d'inspiration élégiaque ou érotique, à savoir : Amores (Amours), Medicamina faciei femineae (Soins du visage fémininin), Ars Amatoria (L'Art d'aimer), Remedia Amoris (Remèdes à l'amour).
Comme pour Les Métamorphoses, le texte est présenté en édition bilingue assorti d'un appareil de notes et d'une préface dans laquelle les choix relatifs au nouvel établissement du texte latin ainsi que les principes de traduction sont énoncés : notamment celui d'une versification qui tente de se rapprocher de la souplesse et de la fluidité du vers latin, qui rende compte de la dimension poétique du texte, de la richesse de ses images, de son rythme, de son souffle tout autant que de son contenu narratif - la fidélité à l'oeuvre originale étant éminemment liée à cette approche globale.
Chaque recueil est accompagné d'une présentation et d'un appareil de notes.
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La vie et l'oeuvre de Catulle sont auréolées de mystère. Une date de naissance incertaine (87 ou 84 av. J.-C. ?), une vie brève - trente années, à peine - et, pour finir, une disparition sur laquelle nous n'avons pas le moindre renseignement. La trace essentielle de cette vie : un mince recueil de cent seize poèmes de longueur et de mètres fort différents qui vont de deux à quatre cent huit vers.
Vie brève, immense notoriété du poète qui suscita de nombreuses imitations de son vivant, toutes sortes de vocations après sa mort et, jusqu'à nos jours, des réactions admiratives tout autant que de rejet : de Pierre Grimal écrivant que «sans Catulle, il n'y aurait pas eu Virgile» à Charles Héguin de Guerlen, vindicatif : «Passer des élégies de Catulle à ses épigrammes, c'est passer d'un élégant boudoir dans un infâme lupanar. (.) Dans ses écrits obscènes, Catulle ressemble aux compagnons d'Ulysse : l'aimable disciple des Muses se change en un immonde pourceau, tant il semble se plaire dans la fange.» Poète à la fois adulé et honni, Catulle fait penser à Rimbaud par sa jeunesse, sa précocité, sa culture, sa virtuosité et son inventivité prosodiques, ses audaces, sa façon de choquer, de séduire. Selon les époques, on l'exalte ou on le lit sous le manteau ; on le propose peu, en tout cas, aux élèves des classes secondaires.
Chez Catulle, se retrouvent toutes les figures de la passion : désir, amitié, haine, colère, jalousie ; celle aussi de l'angoisse, de la fragilité de l'être confronté aux vicissitudes de l'existence, au tragique de sa condition.
Sa vie amoureuse - ce que le texte nous en dit - tourne autour de la figure adorée et haïe de Lesbie : femme réelle ou construction poétique ? C'est en tout cas l'histoire d'une passion «âpre» et «déchirante». Nul romantisme avant la lettre cependant - l'épanchement du moi étant étranger à la mentalité latine -, mais l'affirmation de la nécessité, pour le poète, de parler juste s'il veut rencontrer l'adhésion du public et faire oeuvre durable parce que s'adressant à la communauté des hommes. Ses amours masculines sont différentes mais tout aussi intenses, que ce soit dans l'ordre du désir ou de l'affectivité. Est-il question de ses amis ? On partage alors les sentiments du poète devant la trahison, le mépris de la parole donnée, la désinvolture ou la simple négligence. Il y a cependant, aussi et surtout, dans cette évocation de l'amitié, une extraordinaire allégresse à dire la connivence affective et intellectuelle, la complicité joyeuse.
Les haines de Catulle visent, elles, avec précision et une extrême audace un certain nombre de personnages qu'il a, pour diverses raisons, en horreur : rivaux en amour, mauvais poètes, il leur règle leur compte avec verdeur, allant jusqu'à fustiger César lui-même. Ces expériences s'expriment surtout dans les épigrammes et autres pièces courtes d'inspiration amoureuse ou satirique ; Catulle y excelle de par sa maîtrise parfaite de la versification. La référence aux poètes qu'il admire - Sappho, Archiloque, Anacréon -, bien loin de brider sa personnalité, la libèrent au contraire et la font s'épanouir pleinement Catulle sait aussi employer sans hésiter la langue crue, la langue verte qui se pratiquait de son temps, une langue dont les audaces ne choquaient personne dans les cercles littéraires où ses poèmes étaient chantés ou lus, car telle était la coutume à Rome où aucun terme existant ne pouvait être exclu d'une oeuvre littéraire à condition de respecter le ton et le registre exigés par le genre dans lequel on choisissait de s'exprimer.
La vigueur de cette langue est l'autre face du talent de Catulle ; la traduire en l'édulcorant, au nom d'un quelconque souci des bienséances, est faire la pire offense qui soit à un auteur.
Comme le disait Georges Lafaye : «Les poèmes courts [de Catulle] renferment beaucoup d'expressions violentes ou familières (.). Il en est même beaucoup d'obscènes ; pour les conserver toutes, il faudrait appeler Rabelais à son secours.» Cette langue verte est également un instrument privilégié pour dresser une galerie de portraits qui fait défiler sous nos yeux tout un monde à la fois cocasse et sordide que Catulle dépeint avec un véritable talent de caricaturiste : voleurs, escrocs, faux jetons, la putain sur le retour ou la putain «décevante», les snobs, les dévoyés, les incestueux, les corrompus, les cocus complaisants, les poètes grossiers qui croient avoir du talent. Pour chacun, Catulle a le mot juste, féroce, l'injure assassine.
La tradition à laquelle Catulle se réfère, sur ce plan, est une tradition orale, d'origine populaire et paysanne, alliée avec un grand naturel à l'extrême sophistication de la métrique alexandrine héritée de la Grèce, qu'il pratique en virtuose. Il joue de tous les mètres existants comme un musicien de plusieurs instruments, en véritable novateur, et c'est la raison pour laquelle tous les poètes de la génération suivante reconnaîtront en lui un maître.
C'est donc aux multiples facettes du génie d'un immense poète que la présente traduction a pour ambition de rendre justice. Ici et maintenant.
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Récit de la courte vie de Paul Botha, sixième du nom, qui se rebelle contre l'ordre établi, sombre dans la drogue et se suicide à 27 ans. À travers le regard de sa soeur Dominique Botha, se déploie la mémoire et l'histoire d'une famille d'afrikaners ayant lutté contre l'apartheid bien avant l'heure. Un roman d'apprentissage, violent et poétique dans lequel la nature est un socle puissant, garant de l'enfance.