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Et aussitôt elle bande avec la force des déments Son arc, en sorte que les extrémités se touchent Et elle relève l'arc et vise et tire, Et lui décoche la flèche dans le cou ; il tombe : Un cri sauvage, triomphal, monte du peuple. Mais cependant, il vit encore, le plus pitoyable des hommes, La flèche saillante dans la nuque, Il se relève dans un râle et tombe Et se relève encore et veut s'enfuir ; Mais, hardi ! crie-t-elle : Tigris ! Hardi, Leäne ! Hardi, Sphinx, Mélampus ! Dirké ! Hardi Hyrkaon ! Et elle se rue - se rue avec toute la meute, ô Diane ! Sur lui, et le tire - le tire par le cimier Comme une chienne parmi les chiens, L'un le saisit à la poitrine, l'autre à la nuque Et le jette au sol qui tremble de sa chute ! Lui, qui se traîne dans la pourpre de son sang, Touche sa douce joue et l'appelle : Penthésilée ! Ma fiancée ! Que fais-tu ? Est-ce là la fête des roses que tu m'avais promise ? (Fragment de Penthésilée)
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Le professeur Bernhardi, juif, libéral, directeur de l'Institut Elisabeth, interdit au prêtre d'apporter l'extrême-onction à une jeune mourante qui, euphorique, se croit guérie. Il ne veut, ne doit pas la priver de cette (dernière) heure de félicité et d'espoir. Les menées de certains de ses collègues, la campagne de presse déchaînée par les cléricaux et les conservateurs aboutissent à une interpellation parlementaire et à un procès. Le professeur est condamné à deux mois de prison ferme pour entrave à la liberté du culte.
Interdite par la censure en Autriche, cette pièce rend compte du milieu que Schnitzler connaissait peut-être le mieux, l'univers médical et hospitalier.
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" SOSIE. La vérité. Sur ma vie, maître, je ne vous mens pas. Ce Moi était arrivé avant moi. Et dans ce cas, sur mon âme, j'étais là-bas avant d'y être arrivé. AMPHITRYON. D'où viennent ces propos insensés ? Ce tissu d'absurdités ?... SOSIE. Maître, je suis le plus sérieux du monde, et sur ma parole, vous m'accorderez créance si vous le voulez bien. Je vous jure que le Moi qui est tout simplement parti du camp est tombé sur un Double à Thèbes. Que je me suis rencontré moi-même avec des yeux hagards. Que le Moi que voici, qui est devant vous et que la fatigue et la faim ont complètement épuisé, a trouvé l'autre sortant tout guilleret de la maison, un vrai démon. " (Acte II, scène I) Un siècle et demi après Molière, la version de Kleist de cette histoire immémoriale où les dieux se sont faits les doubles des hommes.
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Parce que les Schroffenstein sont liés par un contrat d'héritage, le soupçon, cette maladie noire de l'âme, s'insinue dans les esprits et engendre la mort. Ce qui devait régir, pour le bien de tous, la vie d'une communauté, se retourne contre elle.
La bienveillance et la bonté ne peuvent-elles exister qu'à l'état de nature ? L'innocence s'acquiert-elle par le meurtre ? Ceux qui s'aiment doivent-ils être sacrifiés pour que la paix revienne, condition de tout bonheur ?
A vingt-quatre ans, Kleist s'interroge sur l'origine radicale du mal, et pour son entrée en littérature, s'élève d'emblée au firmament du théâtre.
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Peinture sensible de la société viennoise, le jour même où la guerre éclate.
13 hommes, 10 femmes / durée : 2 h.
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Dans le jardin d'une maison de maître en autriche, un après-midi de l'été 1959, des artistes mécènes accueillent leurs invités, peintre et poètes.
Ils affichent des moeurs très libérées. clara propose son jeu favori : "a la tombée de la nuit", oú tous les désirs peuvent s'exprimer et se réaliser. en attendant le crépuscule, les convives discutent. quinze ans après la guerre, les rapports sociaux, culturels et politiques sont toujours aussi violemment exacerbés.
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Comédie des mots, cycle de trois pièces en un acte : L'Heure des vérités, La Grande Scène, La Fête de Bacchus.
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Adam, surpris de nuit dans la chambre d'Eve, casse une cruche dans sa fuite. La mère d'Eve porte plainte auprès du juge qui n'est autre qu'Adam. 7 hommes, 5 femmes / durée estimée : 3 h.
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La Chasse aux rats : C'est la rencontre d'un homme et d'une femme à côté d'une décharge municipale.
Confidences, désirs sexuels, désespoir. D'une langue brute, violente, provocante (écrite à l'origine en dialecte viennois), Turini nous livre un texte au vitriol. Enfin la fin : Tout en appliquant le canon du revolver sur sa tempe, un homme nous livre, au rythme d'un décompte ultime (1 000 marquant le point final), sa vie et les circonstances qui l'ont poussé à ce geste.
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L'éveil du printemps ; une tragédie d'enfants
Frank Wedekind
- ACTES SUD-PAPIERS
- 4 Juin 1999
- 9782742704613
"Nous savons comment marche un moteur à gaz, un avion. Nous ne savons pas comment marche le mariage", écrit Wedekind en 1910 dans Sur l'érotisme, vingt ans après sa Tragédie d'enfants.
L'Eveil du printemps est une pièce éminemment drôle. Des adolescents interrogent leurs parents et deviennent par là même des poseurs de bombes. Il y a du sang, il y a des morts, il n'y a pas de larmes. On ne regrette rien quand on a quatorze ans. C'est l'histoire d'une terrible envie de vivre, d'être dans le vrai, et de changer le monde des adultes qui surgit, éternel et menaçant, au plus bel âge de la vie, pour lui apprendre le temps.