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Amsterdam
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Mythocratie ; storytelling et imaginaire de gauche
Yves Citton
- Amsterdam
- 21 Janvier 2010
- 9782354800673
A en croire une histoire qui court, la démocratie aurait été corrompue par un mal insidieux, transformée en régime somnambulique par l'omniprésence d'histoires et de mythes, complaisamment véhiculés par des médias lénifiants.
De " pouvoir du peuple ", elle serait devenue règne de la fable : mythocratie. Pour sortir de la dénonciation impuissante, il faut renverser le problème. S'il est nécessaire d'analyser le " doux pouvoir " (soft power) qui conduit nos conduites dans les sociétés mass-médiatiques, il importe moins de condamner ses opérations que d'apprendre à en tirer des instruments d'émancipation. Au premier rang de ces instruments, il y a le mythe lui-même : c'est la puissance (émancipatrice) du récit - la mythocratie - qu'il nous faut comprendre et utiliser.
Cela implique d'abord de se doter d'une théorie du (doux) pouvoir - dont deux chapitres de cet ouvrage esquissent les bases, inspirées de Spinoza, Tarde et Foucault. Cela demande ensuite de définir une dimension très particulière des pratiques humaines, ce pouvoir de scénarisation à travers lequel nos récits et nos gestes conditionnent les comportements libres d'autrui en les inscrivant dans une trame narrative.
Cela conduit enfin à se doter d'un imaginaire politique reformulé, qui définisse de nouvelles tâches, de nouveaux modes d'intervention et de nouveaux styles de parole. Au carrefour de la philosophie politique, de l'anthropologie et de la théorie littéraire, ce livre mobilise une myriade de mythocrates, d'Eschyle à Wu Ming, en passant par Diderot ou Sun Ra. Il est écrit pour tous ceux qui, aujourd'hui, ressentent le besoin d'un grand virage à gauche - tout en sachant que " la gauche " reste plus que jamais à réinventer.
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Zazirocratie, très-curieuse introduction à la biopolitique et à la critique de la croissance
Yves Citton
- Amsterdam
- 24 Mars 2011
- 9782354800888
En 1761, Charles Tiphaigne de la Roche, obscur médecin normand, publie L'Empire des Zaziris sur les humains ou la Zazirocratie.
Il ne se doute pas que, deux siècles et demi plus tard, son oeuvre serait lue comme une géniale radiographie des ambivalences de nos régimes biopolitiques : les Zaziris, ce sont tous les simulacres qui mobilisent nos désirs vers la Croissance de nos économies consuméristes ; la Zazirocratie, c'est un régime qui épuise nos vies à force de vouloir les enrichir. Ce livre propose une interprétation jubilatoire de cet auteur injustement oublié qui, dès 1760, avait " anticipé " la photographie, la télésurveillance globale, l'hyper-réalité, la digitalisation, les phéromones et les nanotubes.
A travers un détour historique et littéraire, ce curieux voyage offre une introduction enjouée à l'analyse biopolitique des sociétés contemporaines. Il esquisse une vision du monde qui tient à la fois de la voyance et de la cartographie, pénétrant les logiques constitutives de notre monde de flux. Il fait surtout apparaître que notre imaginaire de la Croissance est hanté par un modèle végétal qui nous aveugle à la tâche primordiale de notre époque : non tant abattre l'idole de la Croissance que se donner les moyens de l'arraisonner et de la réorienter.
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Spinoza et les sciences sociales ; de la puissance de la multitude à l'économie des affects
Yves Citton, Frédéric Lordon
- Amsterdam
- Poche
- 22 Mai 2010
- 9782354800734
Que les sciences sociales du XXIe siècle puissent trouver à s'inspirer d'un penseur du XVIIe a sans doute de quoi surprendre. Il est vrai que, commençant avec la cause de soi, la substance et Dieu, la philosophie de Spinoza semble tout avoir pour décourager le non-philosophe. Elle n'en finit pas moins avec les passions individuelles et collectives, les institutions et l'imaginaire social, la constitution des corps politiques et leurs crises, les dynamiques de la rébellion - questions-clés des sciences sociales. C'est pourquoi on ne devrait pas s'étonner de voir ici Spinoza dialoguer avec Foucault, Bourdieu, Mauss, Tarde ou Durkheim. Ni de voir les concepts spinozistes mis à l'oeuvre dans l'analyse des affects communs, de la médiasphère de l'opinion, des collectifs de travail comme communautés d'action, ou de la monnaie comme institution. Le tournant des années 1980 a vu la découverte d'un Spinoza politique, penseur de la puissance de la multitude, révélant une figure largement méconnue par la tradition critique antérieure. Ce mouvement de réinvention trouve ici son prolongement logique, dans un ouvrage qui esquisse une autre figure inédite : la possibilité d'un devenir spinoziste des sciences sociales.
Ce volume rassemble des contributions d'Yves Citton, Christian Lazzeri, Frédéric Lordon, Antonio Negri, André Orléan, Aurélie Pfauwadel, Pascal Sévérac et Philippe Zarifian.