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Velibor Colic
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"Nous nous battons toujours à fond, complètement, jusqu'à la dernière goutte du sang des autres. À la fin il n'y a ni gagnants ni perdants. La guerre n'est qu'un long serpent. La tête est un président fou et la queue est ce jeune homme, perdu devant l'entrée du métro Ribaucourt à Bruxelles." Enrôlé à vingt-huit ans dans l'armée croato-bosniaque lors de l'agression de la Bosnie par l'armée fédérale ex-yougoslave, Velibor Colic a connu l'épouvante où sombraient les hommes, mais aussi les animaux, les arbres, les champs, les jardins, les maisons, tout ce monde de beauté paisible qui avait été le sien jusque-là. Il a consacré dès lors son énergie à trouver le moyen de déserter. Guerre et pluie est un récit à la fois halluciné et drolatique. La description de cet univers d'effroi, où aucune loi n'existe, où un soldat peut jeter une grenade sous une vache pour rire, où un autre peut voler à un vieillard son appareillage respiratoire pour le revendre, est tempérée par la douceur merveilleuse des souvenirs d'avant - en particulier des souvenirs amoureux, évoqués avec une délicatesse et une poésie qui subjuguent. Un grand livre, où résonne terriblement, aujourd'hui, l'écho de la guerre en Ukraine.
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Manuel d'exil ; comment réussir son exil en trente-cinq leçons
Velibor Colic
- Folio
- Folio
- 2 Novembre 2017
- 9782072744723
«Fraîchement restauré, le foyer de demandeurs d'asile à Rennes me fait penser à mon lycée. Une grande porte vitrée, d'interminables couloirs, sauf qu'ici au lieu des salles de classe on a des chambres pour les réfugiés. Dans le hall central il y a une carte du monde avec les petits drapeaux du pays des résidents. La misère du monde s'est donné rendez-vous à Rennes en cette fin d'été 1992.
Je suis accueilli par une dame aux énormes lunettes. Elle parle doucement en me regardant droit dans les yeux. Je saisis que je vais avoir une chambre simple, pour célibataire, que la salle de bains et la cuisine sont communes et que j'ai droit à un cours de français pour adultes analphabètes trois jours par semaine.
Je suis un peu vexé :
- I have BAC plus five, I am a writer, novelist...
- Aucune importance mon petit, répond la dame. Ici tu commences une nouvelle vie...».
Après avoir déserté l'armée bosniaque, le narrateur se retrouve sans argent ni amis, ne parlant pas le français, dans un foyer pour réfugiés. Dans une langue poétique, pleine de fantaisie et d'humour, Velibor Colic aborde un sujet d'une grande actualité et décrit sans apitoiement la condition des réfugiés, avec une ironie féroce et tendre.
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En 1970, dans la Yougoslavie de Tito, Velibor a six ans et veut devenir footballeur.
Noir et Brésilien, de préférence. "Relativement tôt, je me suis rendu compte que mes souvenirs, mon enfance, toute ma vie d'avant, appartenaient au Jurassic Park communiste, disparu et enterré avec l'idée de la Yougoslavie". Velibor feuillette ses souvenirs : une enfance sous le signe de la bonne étoile rouge et une adolescence sous influence rock'n roll. On ne choisit pas toujours ses icônes : le petit Jésus contre le maréchal Tito est un match qui se joue tous les jours à la maison.
Velibor navigue entre Jack London et Pelé, puis dans les années 80 entre les Clash et Bukowski. Son grand amour sera la littérature. Devenu grand, Velibor rêve d'être poète. Maudit, évidemment.
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Deux ans après s'être exilé en France, les images de la guerre assaillent toujours l'auteur des Bosniaques... La vision s'est troublée, la mémoire défaille parfois, et c'est pour ne pas la laisser le trahir tout à fait que Velibor Colic entreprend une nouvelle fois de graver sur la pierre de stèles imaginaires l'histoire de ceux qui ont vécu et sont portés disparus du monde des vivantsA travers les portraits de soldats de tous bords, de paysans paisibles, de Tsiganes, d'ivrognes ou d'enfants, Velibor Colic tente de combattre, par la littérature, le désarroi extrême de ceux qui ont vu abolir toute humanité en l'homme.
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Séparés par des uniformes différents, lesBosniaques ne sont réunis que dans lamort au front d'une guerre sans gloire.En trois temps, Hommes, Villes etBarbelés, Velibor oli , réfugié du campde Slavonski Brod, nous livre une successionde témoignages sur la guerre qui adéchiré l'ex-Yougoslavie. Ces très courtstextes, presque des épitaphes, déploientsur le ton du constat tout le tragique etl'absurde de ces conflits.Toujours au coeur d'une douloureuseactualité, ce livre bouleversant, qui en ditplus long sur la réalité de la guerre quebien des reportages, doit être reconnucomme l'un des plus importants et desplus justes sur un drame qui fait s'interrogerl'Europe entière.
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Ederlezi retrace l'histoire, à travers le XX? siècle, d'un fameux orchestre tzigane composé de musiciens virtuoses, buveurs, conteurs invétérés, séducteurs et bagarreurs incorrigibles. Ils colportent leurs blagues paillardes, leurs aphorismes douteux et leurs chansons lacrymogènes de village en village. L'orchestre sombrera dans les grands remous de l'histoire:englouti en 1943 dans un des camps d'extermination où périrent des milliers d'autres Tziganes, il renaîtra pour être de nouveau broyé par la guerre d'ex-Yougoslavie en 1993. Chaque fois, le meneur de l'orchestre, Azlan, semble se réincarner. On le retrouve finalement dans la «Jungle» de Calais en 2009, parmi les sans-papiers et les traîne-misère qui cherchent un destin aux franges de la modernité. Le roman de Velibor ?oli? restitue merveilleusement la folie de la musique tzigane, nourrie de mélopées yiddish, de sevdah bosniaque, de fanfares serbes ou autrichiennes, une musique et une écriture pleines d'insolence, au charme sinueux et imprévisible. Les réincarnations successives d'Azlan font vivre avec bonheur la figure du Rom errant éternellement, porté par un vent de musique et d'alcool, chargé des douleurs et des joies d'un peuple comparable à nul autre.
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quatre voix qui témoignent de l'horreur.
une victime et trois bourreaux. quatre archanges, messagers de leurs destins à jamais liés. esdras est un clochard qui fait le singe sur un banc public à nice. le duc est en taule, réduit à un tronc, quelque part dans le nord de l'europe. le fils est mort, assassiné dans un train qui fuyait zagreb. et puis il y a senka, la jeune fille de 13 ans, la fille-fantôme, " l'ombre ", comme le signifie aussi ce prénom serbo-croate.
une ombre qui hante ses bourreaux. car senka est morte, violée et assassinée, avec toute la barbarie dont l'homme est capable, dans un pays en guerre. senka qui " n'est plus rien. sinon un beau murmure sur les lèvres de son assassin ". senka, condamnée à vivre dans l'immensité poussiéreuse de l'eternité, descend parfois sur terre et s'assoit sur les genoux de ses bourreaux : " allez mon vieux ; pense à moi.
ne m'oublie pas. si tu m'oublies, je n'existe plus ".