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Sibylle Grimbert
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1835. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer celui qui sera le dernier spécimen sur terre de l'oiseau. Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers l'Islande. Gus prend progressivement conscience qu'il est peut-être le témoin d'une chose inconcevable à l'époque : l'extinction d'une espèce. Alors qu'il a fondé une famille, il devient obsédé par le destin de son ami à plumes, au détriment de tout le reste. Mais il vit une expérience unique, à la portée métaphysique troublante : que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?
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Sabine rejoint en Suisse, dans un hôtel, son mari qui doit recevoir un trophée pour une invention. Après beaucoup de déconvenues, sa vie, elle en est sûre, va prendre ici un nouvel élan. Mais ce ne sera pas celui qu'elle avait prévu. Car la réalité, soudain, se dérègle. Des femmes qui ressemblent beaucoup à Sabine se mettent à lui tourner autour. Sa mère, qui n'a rien à faire là, surgit tout à coup. Les autres invités se montrent de plus en plus étranges, comme s'ils appartenaient à un autre univers. Quand les portes de l'hôtel se bloquent et que tous se retrouvent prisonniers, les dimensions et le temps s'affolent, font s'entrechoquer les mondes parallèles, les doubles, les époques. Que découvrira Sabine au bout de cette sidérante glissade dans l'inconnu, où même un singe venu du futur aura des révélations à lui faire ? La vérité, peut-être.
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Une soirée peut-elle suffire à changer une vie ? C'est ce que s'imaginent Benjamin et Edmond en arrivant ce jour-là chez Marianne. Edmond pense que la catastrophe a commencé quand il a passé la porte. Rien ne va, il se sent vieux, son meilleur ami le boude, sa femme s'éloigne...
Benjamin, lui, est entré en triomphateur, persuadé que cette fête marquerait la naissance de l'homme accompli, libre, dont il a toujours incarné l'exact contraire. Son père, croit-il, va devoir abandonner l'entreprise familiale et il est convaincu qu'à trente ans son heure est enfin venue. Mais le vent tourne sans prévenir. Les espoirs, les illusions seront balayés en même temps que le bel ordonnancement de cette soirée où tout, bientôt, aura volé en éclats.
Récit virevoltant où, avec le brio qui est la marque de Sibylle Grimbert, les destins se jouent en quelques heures, Le vent tourne jette les uns contre les autres des êtres infiniment touchants et férocement drôles dans leur aveuglement et leur maladresse. Un jeu de massacre éblouissant.
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Du jour au lendemain, il est devenu le « fils du plus grand escroc de tous les temps ». Entraîné dans la chute de son père - as fraudeur de la finance, arrêté et banni -, l'héritier dépossédé s'effondre, et s'interroge. A-t-il été victime, parmi d'autres, ou complice, par égoïsme ? Peut-on haïr les siens ? Et comment vivre la folie d'une existence bâtie sur le mensonge ? Subtilement inspiré de l'affaire Madoff, ce portrait-fiction explore avec une finesse psychologique virtuose le scandale de la faillite intime et les (en)jeux de l'identité. Fascinant.
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Claudia est morte lentement d'une lente dégradation.
Sa mort était devenue de plus en plus prévisible cela quand bien même les médecins parlaient encore de guérison, ce dont autour de Claudia on doutait, puis ce à quoi bientôt on ne crut plus du tout ; mais on se tut parce qu'il était inutile dorénavant d'en discuter : déjà il était trop tard
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C'est une histoire d'amour qui aurait pu continuer. Lise aurait pu aimer Vincent longtemps et Vincent vouloir vivre toute sa vie avec Lise. Mais la vie n'est pas un roman... Une absence totale d'instinct, récit d'une relation amoureuse menée comme une guerre, se déroule en trois étapes - Le terrain, La bataille, La défaite - et entre New York et Paris. Roman sur le rapport de force amoureux et le désir de reconnaissance à tout prix, c'est aussi un texte grinçant et drôle sur les vanités de ce monde.
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« On ne sait rien à propos de la naissance de Muriel Ortisveiler.
Elle serait née au coin d'une rue, se serait détachée d'un mur de pierre en plein après-midi, ou élevée du sol comme une plante, mais quoi qu'il en soit tout d'un coup elle aurait été là. Toutefois personne dans la rue ne l'avait vue apparaître, le phénomène spectaculaire de sa naissance surnaturelle passa donc totalement inaperçu.
Au début elle n'avait pas d'histoire, pas de mémoire antérieure à cet instant où il lui avait semblé sortir d'un mur, mais plus tard quelques personnes croisées par hasard se souvinrent d'elle avant ce jour-là, aussi racontèrent-elles quelques bribes de son passé. Elle aurait surgi au centre d'une ville où elle avait jusqu'à présent vécu, mais dans un quartier très différent. À cette époque où elle arriva de façon si aberrante tout était gai, ajoutait-on, et tout - rigoureusement tout - était possible. Cette époque inouïe avait été celle de la confiance et de l'opulence pour une partie de l'humanité et Muriel était née au coeur de cette partie dynamique et confiante du monde. » Sibylle Grimbert est née à Paris. Birth days est son premier roman. -
Enfant, Paula évoluait avec ses parents dans un monde merveilleux, un univers transparent et serein où peu de choses échappaient à sa sagacité. Elle décryptait les sentiments, analysait les comportements avec une implacable logique mathématique. Elle prévoyait tout et évaluait l'avenir avec confiance. Rien n'avait de secret. Pourtant quelque chose pourrissait de l'intérieur dans ce milieu familial et idéal : un soir, sa mère disparut sans explications. À présent, Paula connaît le secret de ce départ. Elle sait que le geste de sa mère était prévisible. Les humains sont très prévisibles. Mais à quoi un tel savoir peut-il servir ? À 34 ans, Paula a perdu beaucoup de temps. Sa faculté de prévoir l'embarrasse un peu plus chaque jour. Comment vivre en évacuant le secret ? Comment vivre sans endroit où se cacher, sans mystère à dissimuler ? Paula sait ce qu'il lui reste à accomplir pour avoir une vie à elle, même si elle doit en payer le prix.
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Au moment où Éric la retrouve, Claire vit depuis deux mois au centre de ce terrain vague qu'elle nomme "les déserts". Elle porte une robe un peu sale, ses cheveux auraient besoin d'être lavés et les gens qui l'entourent lui ressemblent. Personne n'est là par hasard : tous ont été recrutés. Ils forment une communauté de gens remisés là parce qu'ils sont devenus "improductifs".
Au cours du voyage de quelques jours qu'ils entreprennent tous les deux, Claire raconte à Éric sa lente dégradation. En quelques mois, elle dit avoir connu trois états, trois façons pour son corps de graviter dans l'espace : à l'automne, premier état, tout était parfait : Claire et son corps étaient en plein accord. Ce fut le temps des rencontres multiples, qui ne laissent pourtant que des souvenirs vagues. Les gens qu'elles voyaient dans le bar où elle travaillait ou lors des soirées où elle se rendait ne sont plus dans son souvenir qu'une seule et même silhouette. Depuis cinq ans, elle s'appelle Claire Vermont, parce que, c'est le plus probable, elle a épousé Marc Vermont, dont elle ne se rappelle pas grand-chose.
Claire passa l'hiver seule ; dorénavant les rencontres, les gens, c'était fini. Ce fut le début de sa séparation d'avec son corps, l'hiver de l'angoisse. Elle devint une fille comme à côté des choses, proie idéale pour une secte. C'est à ce moment-là que Franck, le recruteur, est apparu.
Puis vint le troisième état, celui des déserts, Claire n'a plus de corps du tout. C'est le temps de l'abnégation, de l'oubli radical de soi. Son corps flotte, insensible et inutile, et son esprit ressemble à une boule de coton hydrophile, vaporeuse, blanche, unie, molle.
Mais le bruit de la voiture d'Éric venu la chercher la réveille : elle revoit tout, les trois états par lesquels elle est passée, les gens qu'elle a rencontrés, son mariage, Franck, dans un éblouissement lucide. En voyageant avec Éric, en vivant enfin pour quelqu'un, même un bref moment seulement, Claire retrouve l'ordre des choses, retrouve enfin sa forme, son centre de gravité et le voyage prend fin.
Sybille Grimbert est né à Paris en 1967. Elle est attachée de presse dans la mode. Apres Birth days (StocK, 2000), Le Centre de gravité est son deuxième roman.
Sybille Grimbert entremêle les récits de trois voyages : celui que Claire et Éric font ensemble, celui de Claire jusqu'aux déserts, celui d'Éric jusqu'à Claire. Sans psychologie, Sybille Grimbert nous plonge au coeur de la subjectivité absolue : on ne connaît le passé de Claire qu'à travers le prisme de ses souvenirs qui déforment les gens, les choses, les paysages, superposent les situations, tordent le temps. Ses longues phrases résonnent comme autant d'images réfractées. On aime reconnaître le son de Birth Days, la gravité en plus. -
Ludovic, parfaite incarnation de l'obsession contemporaine de la réussite, ne voit pas ce qui pourrait l'empêcher de conquérir le monde.
Jeune historien prometteur devenu brillant avocat, il a triomphé dans tout ce qu'il a entrepris jusque-là. C'est pourtant un personnage égaré, gaffeur, qu'on rencontre au début du roman. Que s'est-il passé ? Il cherche à comprendre, à retrouver le moment où il a lâché prise, mais il est trop tard. La dégringolade a commencé, rien ne l'arrêtera plus. De catastrophe en catastrophe, Sibylle Grimbert, avec ce mélange de force comique et de tendresse pour les êtres perdus qui rendent son univers unique, raconte la métamorphose d'un ambitieux en Don Quichotte de l'ère libérale.
Au fil des ans, Ludovic se débattra avec ses pauvres armes contre ses moulins à vent et, de plus en plus lunaire, involontairement farfelu, ne cessera jamais de s'éloigner du réel. Comment vivre tout de même ? Il lui faudra beaucoup de temps, et d'aventures absurdes, pour le découvrir.
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Sabine, quand elle avait vingt ans, a fait comme tout le monde ; elle a quitté ses parents, s'est lancée dans des études, un métier, des amours.
Et puis elle a tout abandonné pour travailler, comme ses deux frères, chez sanglay, l'entreprise de mode masculine fondée par son père. a l'abri de cette forteresse, elle s'est fait une vie de prisonnière consentante, qui renâcle parfois, rêve de ce qu'elle fera quand elle sera libre, au loin, plus tard, mais ne s'évade pas. jusqu'à ce qu'un jour, par lassitude ou étourderie, elle lâche un " j'arrête tout " dont les conséquences sont immédiates : la voici, cette liberté tant convoitée.
Une nouvelle question apparaît alors : comment s'en débarrasser ?.