Octobre 1970. Atlanta. Deux cents gangsters noirs venus de Harlem, de Chicago et d'ailleurs sont entassés nus et en vie dans une cave dans la banlieue d'Atlanta. Ils ont assisté à un événement sportif d'une portée mondiale : le retour de Mohamed Ali sur le ring face à Jerry Quarry. On leur a offert des invitations pour une grande soirée de paris illégaux. Puis on les a braqués et maintenant ils vont devoir regagner leur hôtel à 4h du matin. Ils sont de très mauvaise humeur. Qui a organisé cette opération ? Que faisait là Chicken Man, qui distribuait les invitations autour du ring ? Et J.D. Hudson, premier flic noir d'Atlanta, qui était chargé de la sécurité d'Ali ?
Dans ce récit haletant, où tout est réel, Élie Robert-Nicoud nous livre un portrait subtil de l'Amérique des années 1970.
À lire l'histoire de Jack Dempsey (1895-1983) on a l'impression d'être face à une légende et cette légende, c'est l'Amérique.Comment peut-on être aussi violent et aussi timide à la foi, aussi pauvre et brasser autant d'argent, aussi monolithique et aussi complexe, faire rêver tout en distribuant des coups de poing ? La vie de Jack Dempsey est une épopée dans laquelle se succèdent toutes les images qui nous renvoient à l'Amérique.Ethniquement, Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les États (à peine) Unis dans un chariot tiré par des boeufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London et de Woody Guthrie. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément. Lui qui a été au centre de tant d'épopées et de cauchemars se retrouve dans l'ultime fabrique de fantasmes du monde moderne. Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks veulent être de ses amis. La fascination de ceux qui font semblant pour ceux qui sont la réalité ? Quand Jack est éjecté du ring par Firpo, George Bellows peint la scène et Jack entre au musée. Mondialement célèbre. Quand Jack anéantit Carpentier, les matchmakers le couvrent de dollars et Jack entre à la banque. On a sans doute plus écrit sur Dempsey que sur n'importe quel boxeur, à l'exception peut-être de Mohamed Ali, mais on ne sait toujours pas à qui on a affaire. Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux n'est ni une fiction ni une biographie de Jack Dempsey. C'est un récit haut en couleur qui égrène les épisodes emblématiques de la vie extrêmement romanesque d'un homme qui a construit la légende plus vraie que vraie d'un pays lui-même sujet aux passions et aux outrances les plus excessives que l'on peut imaginer.
La boxe n'est pas un sport, elle est une identité faite de douleur et de lumière, de gloire et de défaites. Elle a ses codes et ses destins cabossés comme ceux des héros des films noirs. Comme celui de Max Baer, hanté par les deux hommes qu'il a tués sur le ring.
Peut-on imaginer destinées plus singulières ?
En 1939, Robert a quatre ans lorsque sa mère le confie à un orphelinat.
En 1942, Clarisse a quatre ans lorsqu'elle échappe de justesse à une rafle. Robert et Clarisse sont voués au pire, ils vont pourtant connaître une existence hors du commun. Élie Robert-Nicoud raconte ce couple improbable et inséparable, ses parents.
Lui, d'abord attiré par la boxe puis la peinture, expose à New York et Paris tout en se détournant du succès. Elle, soutien indéfectible de Robert, auteure de romans, de pièces de théâtre, deviendra, sans le savoir, l'une des poétesses les plus célèbres d'Amérique latine. Et leur fils, qui grandit parmi excentriques et marginaux, Jack Palance, Fernand Legros ou Rock Hudson, dans le Pigalle des petites frappes et le Montmartre des artistes bohèmes.
Élie Robert-Nicoud dresse le portrait doux-amer d'un monde où tout semblait encore possible, et de deux exceptions irremplaçables.