Sciences humaines & sociales
-
Quoi de plus simple - et de plus génial - qu'une roue ? Et pourtant il aura fallu des centaines de milliers d'années après la fabrication des premiers outils pour que l'homme ait l'idée de concevoir cet objet qui allait changer sa vie. Et encore... Les Égyptiens n'utilisaient pas la roue lorsqu'ils construisirent les grandes pyramides. Plus étonnant, aucune civilisation du continent américain ne l'a jamais utilisée avant le débarquement des Européens - alors que la roue n'y était pas inconnue.
Et si la maîtrise de la roue, bien plus qu'une question technique, était une question politique ? Grâce à la roue, l'humanité a pu abolir les distances et le temps. Avec l'ajout du moteur, la fuite en avant ne s'est plus arrêtée, au risque de nous emporter vers notre propre destruction.
C'est cette histoire que raconte Raphaël Meltz en nous montrant que, sans la roue, un autre monde aurait été possible. -
Histoire politique de la roue
Raphaël Meltz
- Vuibert
- La Librairie Vuibert
- 18 Février 2020
- 9782311102963
Fallait-il inventer la roue ?
Quoi de plus simple - et de plus génial - qu'une roue ?
Il aura toutefois fallu des centaines de milliers d'années après l'invention des premiers outils pour que l'homme ait l'idée de concevoir cet objet qui allait changer sa vie...
Et pourtant les Égyptiens négligèrent la roue pour construire les grandes pyramides. Plus étonnant encore, aucune civilisation du continent américain ne l'a jamais utilisée avant le débarquement des Européens - alors qu'on a retrouvé de nombreux jouets à roulettes en Amérique centrale, preuve que la roue n'y était pas inconnue.
Et si la maîtrise de la roue, bien plus qu'une question technique, était une question politique ? Grâce à la roue s'est construit un modèle de développement dans lequel l'homme peut abolir les distances et le temps. Avec l'ajout du moteur, la fuite en avant ne s'est plus arrêtée, au risque d'emporter l'homme vers sa propre destruction.
C'est cette histoire que raconte Raphaël Meltz en nous montrant que, sans la roue, un autre monde aurait été possible.
Raphaël Meltz est écrivain et a dirigé plusieurs revues littéraires et de curiosité. -
-
De voyou à pov' con ; les offenses au chef de l'Etat de Jules Grévy à Nicolas Sarkozy
Raphaël Meltz
- Robert laffont
- 9 Février 2012
- 9782221115640
Est-ce grave ? Ce n'est peut-être pas très grave ; c'est peut-être même anodin. Qu'un texte de loi condamne encore, au XXIe siècle, l'offense au président de la République. Que des individus (au moins deux, au moment où l'écriture de ce livre s'achève) aient été condamnés à ce titre sous la présidence de Nicolas Sarkozy : amende de trente euros avec sursis pour l'un, trente-cinq heures de travaux d'intérêt général pour l'autre. Bien sûr que les peines sont minuscules ; bien sûr qu'on peut penser que la France, la démocratie, la liberté d'expression, ne sont pas en danger.
Mais tout de même. Derrière la notion de l'offense, se cache l'insulte ; derrière l'insulte, le droit de critique, la liberté du bouffon, l'insolence de l'insoumis.
Le délit d'offense au chef d'État tel que nous le connaissons aujourd'hui apparaît dans la loi de 1881 sur la presse : sa naissance suit de peu celle de la IIIe République, même s'il prend la suite d'un délit similaire, l'offense publique au roi, prévu par la loi de 1819, lui-même descendant direct du crime de lèse-majesté. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le délit n'occasionnera guère de débats. Sous Vichy, il prend une coloration autre, même s'il reste finalement assez peu usité par les tribunaux. C'est de Gaulle qui fera de l'article 26 de la loi sur la liberté de la presse une véritable star des tribunaux : plusieurs centaines de condamnations pour offense au président seront prononcées.
En 1974, Valéry Giscard d'Estaing déclare que cet article de loi ne sera plus utilisé. François Mitterrand et Jacques Chirac suivent la même règle de conduite. En 2004, une disposition similaire concernant les chefs d'État étrangers est supprimée du droit français. Il semble alors évident à tous les juristes qu'on ne pourra plus être poursuivi pour offense au président. Survient l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président non seulement laisse poursuivre des " offenseurs ", mais il attaque lui-même régulièrement pour des délits civils, notamment concernant son droit à l'image.
Faire l'histoire des insultes au président, c'est raconter l'évolution d'une société, de sa langue, de son degré d'acceptation de la critique ; c'est faire l'histoire de la satire, des gros mots, de la provocation, mais aussi tout simplement du combat politique. C'est également se pencher sur la question du statut pénal du chef de l'État, qui a changé en 2007, à la fin du dernier mandat de Jacques Chirac : le président ne peut désormais plus être poursuivi durant son mandat. Un président protégé de l'offense, et qui peut poursuivre sans être poursuivi : est-ce vraiment le signe d'une démocratie apaisée ?