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Littérature
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Un après-midi de septembre 1881, à San Remo, une jeune fille parcourt l'allée qui mène à la villa de Lady Brown, veuve d'un entrepreneur méritant devenu Sir tardivement. Celle-ci recherche une dame de compagnie et Irina Nikolaevna aimerait occuper ce poste. Elle se présente donc en soulignant que, malgré ses nobles origines, elle n'est que la fille illégitime d'un boyard russe. Éblouie par les élégantes manières de la postulante la Lady l'accueille sans hésitation. Désormais, et pendant plus de vingt ans, les deux femmes vont s'inscrire dans la vie étincelante de la Riviera italienne fréquentée par aristocrates et personnalités du monde entier venus se ressourcer au bord de la mer ligure. L'héritier du trône austro-hongrois ainsi que l'inventeur de la dynamite Alfred Nobel seront tour à tour leurs voisins proches. Tout semble parfait. Pourtant un je-ne sais-quoi trouble cette situation idyllique. Est-ce la proximité d'un anarchiste ? L'avancée du XXe siècle avec sa modernité conquérante ? Ou juste l'imagination débordante d'Irina...
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Paru en 1988, ce recueil de quatre nouvelles, première oeuvre d'une jeune femme née en 1962, fut salué d'emblée par la critique italienne comme la preuve que Buzzati avait enfin trouvé sa descendance littéraire. Rares sont en effet les écrivains qui savent aussi bien raconter une histoire, dessiner avec autant de naturel, d'un trait à la fois léger et sûr, un univers fait de recoins d'ombre, de mystères et de sortilèges.Il suffit de l'apparition d'un jeune homme élégant derrière les miroirs, ou de la vision fugitive d'un bras blanc de femme fermant une persienne, ou d'un morceau de musique joué par un prisonnier dans une forteresse isolée au milieu de la lande pour que la passion de l'art s'empare des êtres les plus candides et les plus effacés. Fascinés par la beauté entrevue, ils n'auront de cesse de la reproduire, oubliant peu à peu le monde qui les entoure, s'éloignant de la vie et des autres, jusqu'à la folie, la réclusion, la mort.
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Quelque part en Europe, dans une grande cité portuaire à l'embouchure d'un fleuve, un jeune homme accomplit chaque nuit le même travail monotone : remonter le fleuve depuis le port jusqu'à l'Île, seul pilote à bord d'une lourde barge transportant, croit-il, du bétail, dont il entend certaines nuits les plaintes étouffées monter de la cale. Des abords de l'Île, où il n'a pas le droit d'accoster, il repart avec une autre barge, vide celle-là, qu'il ramènera en sens inverse jusqu'au port. Satisfait du bon salaire que lui verse la Compagnie, cet organisme tout-puissant et abstrait pour lequel il travaille, il ne se pose pas de questions ; ses ambitions sont inexistantes, ses rêves mesurés ; son plaisir est de venir contempler tous les soirs, assis à la terrasse de l'Excelsior où il côtoie le luxe et les voyageurs élégants, les reflets du soleil couchant sur les collines et sur le fleuve. Un soir pourtant, il est troublé par la vision, entr'aperçue de l'autre côté de la vitre du café, d'un bras blanc de femme orné d'un bracelet en forme de serpent. Dès lors, il n'aura de cesse de retrouver cette vision, de rencontrer cette femme. Il la rencontrera ; mais cette Linda calme et placide peut-elle être la femme à peine entrevue dans les ors du crépuscule ?