Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les kebabs ? Qui a décidé que les hommes n'aimaient pas le rosé ? Pourquoi le végétarisme est-il perçu comme un régime dévirilisant ? Les femmes jouissent-elles vraiment en mangeant un yaourt ?
Rien n'échappe aux injonctions genrées, surtout pas la nourriture. En matière de bouffe, ces règles, tacites ou officielles, sont partout : de la Rome antique aux menus des restaurants, en passant par la publicité et les repas de famille. Elles façonnent le genre et renforcent les stéréotypes sexistes, avec des conséquences réelles sur la planète et la santé des femmes et des hommes qui les subissent.
Entre goûts innés, constructions culturelles et pensée magique, Steaksisme met les pieds dans le plat pour en finir avec les préjugés.
« Quel rapport entre le patriarcat et une entrecôte ? Où se cachent les cheffes ? L'agriculture est-elle une affaire de mecs ? » Dans une époque devenue si sensible au slow food, si attentive aux tendances culinaires, nous nous voilons trop souvent la face sur la place de la femme dans l'organisation de cet acte essentiel qui est celui de (se) nourrir. Rapports ambigus ou destructeurs entre chair et chère, domestication et émancipation, genre et gastronomie...
Avec ce livre, nous tentons d'expliquer par le menu comment nourriture, sexe et genre féminin demeurent intimement liés, et comment l'alimentation a toujours permis d'asservir les femmes.
Notre alimentation dépend d'un système de pénurie organisée qui donne l'illusion de l'abondance, et où la surproduction profite à ceux qui se gavent sur le dos des classes laborieuses. La maison brûle, eux surveillent le minuteur pour savoir quand ce sera cuit.
L'alimentation est pourtant un outil de transformation sociale puissant, essentiel à la lutte des classes.