Michèle Sarde
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La nuit dernière, j'ai rêvé encore de Dona Gracia.Sur elle j'avais lu beaucoup de livres qui me la montraient tout en me la cachant. Soudain elle m'apparaissait telle qu'en elle-même, vivante et traversant le temps, de la Renaissance au XXI? siècle. Je savais qu'elle était une construction, un double qui se multipliait à travers l'écriture de l'autrefois. Mais je savais aussi que j'avais besoin d'elle aujourd'hui. Qu'elle m'offrait ce modèle de vie que j'avais recherché dans d'autres femmes de l'Histoire et de mon histoire. Qu'elle me tendait ses fils pour débrouiller l'écheveau.Née nouvelle-chrétienne en 1510 et morte juive en 1569, dona Gracia voua son immense fortune à soudoyer les grands pour fuir l'Inquisition, tout en venant en aide aux juifs convertis persécutés dans l'Europe catholique de Charles Quint. De Lisbonne à Anvers, Venise et Ferrare, elle accomplit un invraisemblable périple pour finir à Constantinople, où le sultan Soliman le Magnifique l'accueillit, elle et les siens. De la Corne d'or, elle décréta l'embargo sur Ancône, port des États pontificaux, et construisit un havre pour les opprimés à Tibériade. Pour la première fois, les juifs et les marranes se dressaient face à la haine, sous la bannière d'une femme.
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Octobre 1944. Marie et son époux Moïse sont déportés à Auschwitz, d'où ils ne reviendront pas. Du moins est-ce là ce que croit savoir leur petite-fille qui, soixante-dix ans plus tard, décide de retracer le parcours tourmenté de sa grandmère, de sa Roumanie natale jusqu'à l'Italie - refuge illusoire face aux persécutions nazies -, en passant par la Bulgarie et la France. La narratrice se rend tout d'abord à Jérusalem, puis sillonne l'Europe centrale à la recherche d'éléments biographiques.
À la recherche de Marie J. entrecroise ainsi deux récits : celui de l'enquête haletante de la narratrice à travers différents pays, et celui de la vie romanesque d'une jeune sépharade d'Europe de l'Est dans la première moitié du XXe siècle. À la fois investigation rigoureuse et chronique familiale bouleversante, ce livre raconte une lignée de femmes fortes confrontées à l'une des plus effroyables tragédies de l'histoire européenne.
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De l'alcôve à l'arène ; nouveau regard sur les françaises
Michèle Sarde
- Robert laffont
- 1 Mars 2007
- 9782221098806
Un passionnant décryptage de l'histoire récente des femmes françaises, passées en trente ans de " l'alcôve " à " l'arène ".
En 1984, Michèle Sarde retraçait, dans son premier Regard sur les Françaises, l'histoire des femmes dans l'Hexagone du Moyen Âge aux années 1970. Depuis la libération sexuelle, quels nouveaux combats pour les Françaises ? Sorties de " l'alcôve " grâce à la révolution contraceptive, il était logique que ce soit dans " l'arène " publique et politique qu'elles se battent désormais. En France, depuis Clovis, la loi Salique interdisait aux femmes d'accéder au pouvoir. Il semble pourtant qu'aujourd'hui, Ségolène Royal, dont le nom semble ironiquement la prédestiner à renverser ce tabou, soit aujourd'hui en mesure d'accéder à la plus haute fonction de l'État. L'aube d'une nouvelle révolution ?
Une lecture transversale de la société française contemporaine, reflétant tout à la fois ses moeurs et ses contradictions.
Pour comprendre l'évolution de la France en matière d'égalité des sexes, cet essai parcourt tous les aspects - de l'intime au publique - de la vie des Françaises. À travers quatre grandes thématiques : Sexualité, Mixité, Laïcité et Parité, l'analyse recense toutes les grandes batailles sociales récentes dont les femmes ont été parties prenantes : du PACS à l'homoparentalité, de la prostitution aux violences sexuelles, du code de la famille au port du voile à l'école, de la parité linguistique à la parité politique. On s'aperçoit alors que les droits des femmes, souvent relégués au second plan, renvoient pourtant à une réalité sociale en pleine mutation. Ce constat n'empêche pas moins la France, comparée à d'autres pays européens, d'avoir un retard considérable en termes de parité professionnelle et politique. L'" exception française " demeure, avec ses particularités culturelles parfois archaïques, mais pour combien de temps encore ?
Une somme inédite et incontournable ! Un livre de référence à mettre entre toutes les mains, aujourd'hui comme dans vingt ans.
Ce livre offre un bilan sociologique objectif et lumineux sur la longue marche des femmes françaises vers l'égalité. L'auteur a su y rendre accessible et vivant le fruit de son impressionnant travail de recherches. En guise d'illustration, elle donne la parole à des femmes d'aujourd'hui, toutes générations confondues, de Simone Veil à Fadela Amara, en passant par Clémentine Autain,Yvette Roudy, Mazarine Pingeot, etc. De l'expérience de chacune jaillit une représentation plurielle du féminin et l'horizon de luttes encore à mener. Car, des plus âgées, parce qu'elles ont posé les premières pierres, aux plus jeunes, qui bâtissent l'avenir, toutes les femmes contribuent à cette révolution sociale. Sans oublier les hommes qui les accompagnent.
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Née en Bretagne au seuil de la Seconde Guerre mondiale, Michèle Sarde a longtemps tu ses origines. À travers le récit tardif de sa mère, Jenny, elle reconstitue le parcours de sa famille, de l'exil de Salonique et de l'installation à Paris, en 1921, à l'assimilation réussie dans la France des années trente. Mais les persécutions de l'occupation nazie contraignent Jenny et les siens à se cacher et à dissimuler leur identité. Jenny luttera alors de toutes ses forces pour survivre et protéger sa fille. Un traumatisme qui perdurera dans l'après-guerre et finira par les réduire toutes deux au silence.
Saga hors norme d'une tribu méconnue, les Sépharades de l'Empire ottoman qui, chassés d'Espagne par les Rois catholiques, s'étaient installés quatre siècles durant en terre musulmane avec leur religion et leur langue, ce livre est le fruit d'une démarche littéraire à la fois ambitieuse et originale. Michèle Sarde y entrecroise une enquête fouillée, un témoignage authentique et un roman haletant, poignant, et parfois drôle, sur le destin d'une famille prise dans la tourmente du sombre XXe siècle. Il soulève en même temps des questionnements contemporains sur la migration, l'intégration, la transmission et la résilience.
Prix Wizo 2017 -
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En nouant un dialogue imaginaire avec Marguerite de Crayencour, en s'attachant à la reconstitution d'une enfance et d'une jeunesse mal connues, Michèle Sarde humanise et féminise, sous la figure de l'écrivain austère, l'enfant précoce élevée par son père, la jeune fille amoureuse, tourmentée par l'esprit autant que par la chair.
Michèle Sarde met à cette approche neuve, nourrie d'éléments inédits, qui saisit Marguerite Yourcenar au plus intime, les qualités de pudeur, de respect, d'exigence et d'enthousiasme qui furent celles mêmes de son modèle. Et cette connivence fait apparaître une femme énigmatique et contradictoire, conventionnelle et marginale, ardente et masquée. Par-delà l'origine aristocratique, le passé bohème, la liberté qui ne refuse pas la licence, Michèle Sarde explore la bisexualité de Yourcenar et tente d'élucider le mystère qui rend le coeur de l'oeuvre brûlant : pourquoi et comment une femme a pu s'identifier à ce point à un type héroïque presque toujours masculin et homosexuel.
Ainsi, ce portrait d'un des plus grands écrivains du siècle se lit-il d'abord comme le roman vrai d'une vie traversée tout entière dans la passion.
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Regard sur les francaises (xixe-xxe siecles). les francaises... trop aimees ?
Michèle Sarde
- Points
- Points Actuels
- 1 Octobre 1985
- 9782020088145
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Le mari de Soledad a disparu.
La nouvelle atteint Constance, Caroline, Alice et Julia le jour de l'anniversaire de leur amie. Le clan des cinq Félines et des trois Garçons va se mettre à la recherche des raisons qui ont poussé Miguel à abandonner sa vie.
Ils se sont connus en 68. Les Félines ont oeuvré en éclaireuses sur tous les fronts du changement pour les femmes.
Maintenant elles abordent une terra incognita : la cinquantaine.
Miguel reviendra-t-il ? L'amitié des Félines résistera-t-elle à l'épreuve de l'âge ? Entre Paris, Washington, Toulouse et Santiago du Chili, ce roman par e-mail jette sur les femmes et les hommes de notre temps le regard amusé et navré de cinq femmes en quête d'avenir et le mots pour le décrire.
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Jacques le Français ; pour mémoire du goulag
Jacques Rossi, Michèle Sarde
- Cherche midi
- Documents
- 20 Mars 2002
- 9782862749396
Il aura fallu la parution de deux ouvrages -Le Manuel du Goulag en 1997 et Qu´elle était belle cette utopie ! Chroniques du Goulag en 2000 - pour que le public découvre le destin singulier et extraordinaire de Jacques Rossi, ce Français emprisonné au Goulag. Mais, si ces deux ouvrages donnaient toutes les clés du système concentrationnaire soviétique et exprimaient les souffrances inouïes des déportés, ils ne disaient rien du parcours de l´auteur avant et après son séjour au Goulag. C´est l´objet de ce livre où il s´est confiéà l´écrivain Michèle Sarde.
Jacques le Français, surnom qui lui fut donné par ses compagnons de captivité, relate avec force, vivacité et humour l´existence de Jacques Rossi. Né en 1909 d´une mère française, il vécut en Pologne une adolescence de fils de famille et adhéra très jeune au Parti communiste, ce qui entraîna une première peine de prison. En 1929, il se trouvait à Berlin où ses talents de polyglotte (il pratique une dizaine de langues) lui valurent d´être affectéà la section des liaisons internationales OMS du Komintern et au service de renseignements de l´Armée rouge, le GRU. Pendant environ huit ans, le jeune agent secret mena à bien de dangereuses missions en voyageant à travers l´Europe sous des identités d´emprunt.
Pendant la guerre d´Espagne, agent de liaison pour le compte des Républicains sur le territoire de Franco, il est rappeléà Moscou lors des grandes purges de 37. Accusé d´espionnage, il est condamné, sans autre forme de procès, à« huit ans de camp de redressement par le travail » qui se prolongeront en vingt années forcées en Arctique et en Sibérie. Après la mort de Staline, il sera assignéà résidence à Samarcande en Asie centrale pendant quatre ans. Au sortir d´URSS, la vie de l´ancien Goulaguien sera consacrée à rentrer dans sa patrie française où il ne retournera définitivement qu´en 1985 et à témoigner sur un siècle qui restera dans l´Histoire celui de l´inhumanité idéologique, symbolisée par les totalitarismes nazi et soviétique.