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Quand l'amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu'aux cieux, il brûle et purifie tout et ne s'éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse.
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Les Prières réunit trois romans inédits en français : Le Fleuve, Paolina, Proviseur.
Dans Le Fleuve, Alessandro erre la nuit à la recherche de l'homme qui a sauvé son fils de la noyade. Paolina chemine seule dans la ville à la recherche des trois hommes avec qui elle a fait l'amour. Elle a quinze ans, trois roses à la main données par une Tsigane, et elle a jusqu'au soir pour savoir si elle gardera ou non l'enfant qu'elle porte. Dans un triste lycée de banlieue, un proviseur, qui s'est rêvé écrivain, se retranche dans son bureau avec deux otages et son fusil de chasse. Chacun des protagonistes de cette nouvelle trilogie romaine prie pour que change le cours de son existence. Ils ont tous le dos au mur, « à la recherche de quelque chose de plus grand qu'eux », écrit Lodoli dans sa préface à l'édition française. Dans l'impasse, ils n'ont rien sinon leur extrême « pauvreté » qui les protège et les sauve. L'important, c'est le chemin parcouru, jalonné de rencontres édifiantes, grotesques, drôles, généreuses, nécessaires. On ira à la fête des vieux enfants, on sauvera une vie dans la nuit, on croisera une lignée de cartomanciennes, un musicien punk, un escrimeur, un orphelin africain, un Dieu pas très catholique au téléphone, des prostitué(e)s, un sanglier blessé, des amours perdus.
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Grand Cirque Déglingue est un récit de l'éternelle enfance avec des personnages proches des Vitelloni de Fellini, qui traînent leur douce folie et leur adolescence attardée dans une ville où tout est déjà tracé. Mais, heureusement, il ya Sara qui enchante ce monde gris, Sara qui par sa seule présence ou absence suffit à maintenir l'espoir et l'illusion. Grand Cirque Déglingue appartient au premier mouvement (I Principianti) de la grande oeuvre concertante de Lodoli. L'auteur distille des pages prémonitoires, esquissant les entrées de tous ses récits à venir et ainsi qu'il le dit lui-même:«ce voyage de la boue vers la lumière, qui passe et repasse par Rome.» Une infinité de routes, qui se ressemblent, tournent en rond et divaguent, mais échouent fatalement au même point. On est en hiver à la veille de Noël, nos trois «arnarchorêveurs» décident de voler l'Enfant Jésus dans sa crèche:Nous le libérons de son destin et nous l'envoyons jouer avec les autres, ce morveux. Le texte est raconté selon le point de vue des trois protagonistes lunaires pour ne faire qu'une seule voix terrible et fragile, comme la vie et son sacré cirque.
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boccacce ! prononcez-le à votre guise mais en tordant la bouche, comme si vous grimaciez en catimini.
car les nouvelles réunies ici par marco lodoli, une des plus fines plumes contemporaines italiennes, ont le dessein de vous faire ricaner. concentrant leur acidité sur la bêtise, la vanité, ou la folie des antichambres du monde délirant de l'édition, elles forment une sarabande joyeuse mais inquiétante dans laquelle le correcteur vous corrige, l'éditeur vous menace, le traducteur vous navre, l'universitaire vous vampe, le critique vous guillotine, l'auteur se venge.
quant au libraire ? ne vous retournez pas, il vous observe et c'est peut-être dangereux. boccacce ou comment être perfide sans cesser de sourire.
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Pourquoi, sur l'autoroute du Soleil, Cesare court-il toute la nuit le marathon par couples «Deux pour le monde»? Pourquoi a-t-il supporté que sa vie entière soit emportée par la frénésie de courir? Et puis, qu'est-ce que cette fièvre qui l'a aveuglément poussé à consumer au plus vite chaque chose, chaque émotion, chaque mètre et chaque minute? Et puis, est-il vrai que Cesare a commis un meurtre? Et surtout, pourquoi, auprès de lui, cette chèvre qui court fidèlement, d'une manière obsédante, inguérissable?
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Les nouvelles de Marco Lodoli réunies dans ce volume nous transportent sur les franges extrêmes d'une grande ville qui ressemble assez à Rome. Du côté des banlieues, entre périphérique et voies rapides, s'étendent des quartiers bâtis à la diable, peuplés d'être eux-mêmes marginalisés, rejetés par un système auquel ils n'ont ni les moyens ni finalement le désir de s'adapter, jugeant la réalité du monde moderne monstrueuse, dénuée d'humanité. Ce sont ces personnages surprenants, improbables et un peu égarés dans leurs vies souvent douloureuses mais animées de passions imprévisibles, que suit le regard attentif et sensible de Lodoli, à la limite d'un fantastique très maîtrisé, sans aucun souci de pittoresque mais avec une intelligence aiguë et tendre, et dans un langage chaque fois renouvelé.
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«Je me souviens. De la proue, je vis apparaître, au-delà de la légère brume du matin, un bref amphithéâtre de maisons, une bourgade posée sur les eaux, comme engendrée par la mer.» C'est l'île, l'extrême frontière où aboutit un jeune homme avec sa compagne. Sur cette terre désolée, il commence à écrire les pages de son journal, une sorte d'éducation sentimentale ou de longue convalescence, qui le prépare à la découverte de la nudité de la vie. Interprète lucide d'un paysage moral en ruine, le narrateur est toujours là, immobile sur le seuil de l'existence ? état de siège dont il faut s'échapper ? avec le regard coupable de celui qui observe, impuissant, l'incendie de sa propre maison. Photographie d'une génération sans qualités, ce livre est aussi un roman de passions rarement dominées, de sentiments vécus à la limite, où tout se joue entre salut et perdition : ainsi le père, qui voit pourrir l'aventure de sa délirante entreprise agricole, ainsi Fernando, prisonnier de son vitalisme et de son incurable et démentielle euphorie suicidaire... Et tous tourbillonnent, plus proches ou plus lointains, autour de ce point inexprimable de la conscience qu'est Clo, gamine lunaire, intangible et muette. Chronique d'un siècle qui s'enfuit est un livre sentimental et cruel, chaste jusqu'au malaise, où l'image de la vie, considérée comme pure existence, au-delà de l'abjection, brille dans la lumière fragile de la fin du siècle.