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Passes Composes
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Pour Ibn Khaldûn, immense historien arabe du XIIIe
siècle, l'État "civilise" au plein sens
du terme, il crée une société civile, pacifique, désarmée et, dans une certaine mesure,
asservie. L'État trace une limite claire entre la société sédentaire, qui vit sous sa
protection, et la société bédouine, tribale, qu'il ne contrôle pas. Mais il a besoin des
deux mondes, puisqu'il tire du monde tribal la violence dont il a besoin pour imposer sa
paix dans le monde sédentaire, dont il tire ses richesses à travers l'impôt. Si on donne
à ces termes, "sédentaire" et "bédouin", leur véritable sens, c'est-à-dire "sous le
contrôle d'un État" et "hors du contrôle d'un État", la pertinence de la théorie peut être
étendue très au-delà de l'Islam et du Moyen Âge.
Pour comprendre cette riche théorie utile à notre temps, Gabriel Martinez-Gros, avec
toute la finesse et l'érudition qui lui sont coutumières, a sélectionné et traduit de larges
extraits de l'oeuvre d'Ibn Khaldun, qu'il a également, grâce à son long compagnonnage
avec l'oeuvre, commenté pour mieux en donner la logique et l'intérêt. -
La traîne des empires : impuissance et religions
Gabriel Martinez-Gros
- Passés composés
- 31 Août 2022
- 9782379335907
Islam, christianisme et bouddhisme, les trois religions milliardaires - qui représentent aujourd'hui environ 4,8 des 7,8 milliards d'humains - sont des créations d'empires. Ou plus exactement des fins d'empires, les traînes des trois empires-mondes nés entre la fin du III siècle avant notre ère et le VII siècle, et qui n'ont cessé depuis, par le biais des religions issues de leur expérience historique, de s'étendre à une part toujours croissante de l'humanité, en se heurtant, en se combinant, entre elles et avec les pouvoirs politiques héritiers de la réalité impériale. Ces trois empires sont bien sûr la Chine, Rome et l'Islam.
Ainsi du christianisme, de l'Islam et du bouddhisme, l'auteur ne retiendra qu'un point commun, très largement étranger aux complexités des dogmes et de la dévotion des fidèles, c'est-à-dire le lien généalogique qui attache ces religions aux empires où elles sont nées. L'idée principale de ce livre tient ainsi en une phrase : ces religions milliardaires se cristallisent lorsque l'impuissance croissante des empires dissocie leur action politique de leur système de valeurs, lorsque les empires passent de l'Agir (militaire et politique) au Dire (religieux). -
De l'autre côté des croisades ; l'Islam entre croisés et Mongols
Gabriel Martinez-Gros
- Passés composés
- 20 Janvier 2021
- 9782379333903
Pour les historiens arabes les plus lucides, ce que nous appelons les Croisades entre dans le récit plus vaste de l'effondrement de l'Empire islamique. La grande offensive des " Francs " en Méditerranée constitue l'une des deux mâchoires de la tenaille qui prend en étau l'Islam aux XIIe-XIIIe siècles, et menace de l'anéantir. L'autre mâchoire, de loin la plus redoutée, se resserre à l'est avec les invasions mongoles.
Au regard du gouffre de cette apocalypse orientale, les événements de la part occidentale du monde islamique, où s'inscrivent nos Croisades, nous ramènent presque à l'ordinaire des temps. C'est donc à un décentrement du monde que nous invite Gabriel Martinez-Gros, en nous positionnant à Damas ou Bagdad, voire Pekin, et non plus seulement en regardant Jérusalem depuis Rome ou Paris. Ainsi se révèle, dans une perspective mondiale et par un historien nourri de sources aussi bien latines qu'arabes, ce que furent les Croisades, l'empire de l'Islam et la puissance mongole.
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L'Empire islamique ; VIIe-XIe siècles
Gabriel Martinez-Gros
- Passés composés
- 4 Septembre 2019
- 9782379331961
L'histoire des cinq premiers siècles de l'Islam, de la mort du Prophète (632) à l'émergence des sultanats turcs (XIe siècle), en passant par les conquêtes arabes, la mise en place du califat, l'éclosion et la chute des dynasties abbasside, omeyyade ou almohade, tel est le propos de Gabriel Martinez-Gros. Mais pour sortir d'une histoire de l'Islam vue d'Occident, et sans tomber dans l'illusion d'une histoire mondiale qui aboutit inévitablement à la réaffirmation du triomphe de l'exception occidentale, l'auteur convoque les quelques rares voix qui nous parviennent encore du fond de l'histoire islamique. Ces voix, ce sont celles des historiens arabes médiévaux, dont Ibn Khaldun et Ibn al-Athir.
Ainsi se dessine une toute autre perception tant de l'Islam que de l'Empire, où les dynasties se consolident dans la première génération de leur existence, atteignent leur floraison dans la deuxième, vieillissent et agonisent dans la dernière. C'est donc à une triple réflexion que nous invite l'auteur : d'abord sur l'histoire de l'Islam, ensuite sur la dynamique impériale, enfin sur l'écriture de l'histoire. Un chef-d'oeuvre.