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Gérard Degeorge
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La grande mosquée des Omeyyades à Damas
Gérard Degeorge
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 28 Août 2010
- 9782742790326
Édifiée par le sixième calife omeyyade, le conquérant al-Walid (705-715), pour la plus grande gloire de l'islam, de la dynastie et de sa personne, sur l'emplacement d'un ancien temple païen d'Hadad-Jupiter devenu église depuis Théodose, la grande mosquée de Damas fut d'emblée considérée comme l'une des merveilles du monde, surpassant en beauté et en majesté toutes les créations du calife et de son père, 'Abd al-Malik, à Jérusalem (Dôme du Rocher, mosquée al-Aqsa) ou à Médine.
Géographes, historiens, voyageurs : al-Idrisi, Benjamin de Tudèle, Ibn Battuta, Ibn Khaldun, rivalisèrent de superlatifs pour en louer le caractère unique; jusqu'à cet ambassadeur de Byzance qui, selon la chronique, tomba évanoui en découvrant l'intérieur de la salle de prière! Cette universelle admiration tient d'abord à l'ampleur de ses dimensions et à l'audace de sa conception architecturale, tranchant avec celle des mosquées précédentes pour mieux rivaliser avec les plus fameuses églises de la Syrie.
L'immense salle de prière, désormais séparée de la cour par une façade monumentale, adopte le plan basilical d'inspiration antique et se développe de part et d'autre d'un «transept» médian, déployant ses colonnes de marbre à chapiteaux corinthiens, reliées par des arcs outrepassés selon la tradition byzantine. La coupole à tambour octogonal, les trois minarets, la cour pavée de marbre blanc, entourée de piliers et de colonnes alternées, les portes ouvragées, la Maison de l'argent (Bayt al-Mal), de structure octogonale, elle aussi, et construite selon la technique byzantine: tout porte la marque d'un grandiose dessein.
Mais la merveille des merveilles, ce sont les mosaïques. En grande partie détruites par l'incendie de 1893, elles ornaient originairement les murs de la salle de prière et des vestibules, les murs de fond des portiques ainsi que tous les piliers. Un grand panneau, redécouvert en 1927 sur le mur du portique ouest et restauré depuis, est à lui seul un chef-d'oeuvre artistique absolu. La richesse chromatique, incluant une gamme de quarante tons :douze verts, neuf bleus, cinq violets, plusieurs tons d'or et d'argent, est accentuée par les incrustations de nacre illustrant la lumière, symbolique, des lampes omniprésentes dans le décor.
L'univers entier est représenté en ce lieu qui s'affirme le centre du monde : la luxuriance d'une nature souvent qualifiée de «paradisiaque» ; la théâtralité des architectures de villes et de palais qui rappellent les plus glorieuses créations de Rome et de Byzance, à Pompéi, à Boscoreale, à Sainte-Marie-Majeure, à Saint-Georges de Salonique, au Grand Palais des empereurs de Constantinople.
Livre de splendeurs, d'érudition aussi.
L'auteur relate en détail, citant chacune des sources, la lente redécouverte par l'Occident d'un lieu dont il était exclu et dont il refusa longtemps, jusqu'au milieu du siècle dernier, d'attribuer la création à l'islam, prétendant que la mosquée n'était rien d'autre que l'ancienne basilique chrétienne. Ainsi, le livre participe-t-il de l'incessant mouvement de reconstruction et de restauration qui, au fil des siècles et de leurs catastrophes, séismes et incendies, rétablit dans sa gloire l'unique, la sans pareille mosquée des Omeyyades.
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Palais et demeures d'orient ; XVIe-XIXe siècle
Gérard Degeorge
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 7 Septembre 2009
- 9782742784738
Fugue aux variations infinies, le livre déploie, d'Ispahan à Grenade et à Fès, du Caire à Damas et Alep, de Telouet à Topkapi, les multiples splendeurs de l'architecture et de la décoration orientales, où règnent le rythme de la géométrie, l'entrelacs des arabesques et la calligraphie sacrée. Mais il inscrit cette beauté dans la réalité complexe et unitaire d'un monde issu du nomadisme et de la parole de Dieu. Les influences peuvent être les plus excentrées hellénistiques, persanes, ottomanes, italiennes, voire wisigothiques ; les styles régionaux différer profondément, les matériaux s'étager de la terre crue aux pierres multicolores et au marbre, en passant par le bois et la brique recouverte de céramique ou de stuc : les principes de l'urbanisme, de l'architecture domestique et du décor restent communs. L'auteur décrit « un certain ordre urbain sans urbanisme » qui fait ressembler telle vue aérienne de Damas au dédale d'un décor. Le repli des ruelles dessine l'autonomie de chaque quartier en contrepoint des voies ouvertes sur les édifices publics, la mosquée, le souk, le khan (caravansérail et entrepôt).
L'opposition fondamentale entre l'intérieur et l'extérieur, le privé et le public, préside à l'ordonnance de la demeure, et d'abord, au contraste saisissant entre la façade austère, nue, agrémentée seulement du décor de la porte, et, dès le seuil franchi, l'enchantement des façades internes, du bassin, des dallages, des îwâns surélevés, du jardin et des arbres de la cour (Damas, Bayt Khaled al-'Azm). À l'intérieur, la transparence des espaces met en valeur l'exubérance décorative (Le Caire, Bayt Suhaymi) ou la pure luminosité (palais Mousafirhané) : espace central de dégagement, la qâ'a ouvre sur plusieurs îwâns, elle est comme une cour, le « centre de légèreté » de l'ensemble, la pièce noble par excellence (Alep, maison Ghazalé). Le départ entre le lieu de l'intimité privée, l'enclos sacré du harâm, (équivalent du téménos grec et du templum romain), dont l'accès est interdit aux étrangers, et les zones d'accueil ('ataba, durqâ'a), s'il remonte à l'antique distinction de l'oikos et de l'andron, sans doute d'origine perse, est sanctifié par la référence à la demeure du prophète à Médine, à la fois lieu de prière, habitation privée, cadre des entretiens publics et du traitement des affaires.
Aussi, la description de ces riches palais et d'autres demeures plus modestes n'aurait-elle guère de sens si elle ne s'accompagnait de celle des modes de vie et de leur évolution, passée et actuelle. Nul cloisonnement, nulle spécialisation fonctionnelle, marquée par un mobilier spécifique, dans la maison orientale : tout y est fluide, labile, adaptable au fil des besoins. Ce nomadisme intérieur, plus sans doute que l'origine incertaine de la tente du nomade, caractérise un style de vie qui fit, et fait encore, rêver luxe, calme et volupté peintres, poètes et voyageurs européens.
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Ce répertoire iconographique est constitué de 253 illustrations de provenances diverses : 133 photographies originales prises par l'auteur entre 1978 et 1999, 28 reproductions de gravures anciennes, pour la plupart de la seconde moitié du XIXe siècle, 26 reproductions de cartes postales de la fin du XIXe et du début du XXIe siècle, 31 plans et coupes des principaux monuments, 14 cartes et plans, 20 reproductions de documents divers, une reproduction d'un tableau du Musée du Louvre.
Avec les 64 illustrations réparties en deux cahiers dans chacun des volumes précédents : Damas des origines aux Mamluks, Paris. 1997 et Damas des Ottomans à nos jours, Paris, 1994, ces 317 images constituent le plus vaste ensemble iconographique relatif à la prestigieuse capitale des Umayyades publié à ce jour. Après 227 illustrations relatives aux monuments de toutes les époques, un dossier historico-politique est constitué de 26 documents parmi lesquels : une gravure aquarellée d'Ibrahim Pasha à la tête de ses troupes, issue d'un ouvrage de E Gouin publié à Paris en 1847, peu après les événements, une gravure tirée de l'Univers illustré, interprétant à sa manière " le massacre des chrétiens à Damas le 9 juillet 1860 " représenté d'ailleurs dans une rue du Caire et non pas de Damas, un portrait de l'émir algérien Abd al-Qadir dont la noble attitude durant ces événements est bien connue, deux photographies des stèles du nahr al-Kelb commémorant, l'une la prise de Damas en octobre 1918 par les troupes arabes, françaises et britanniques, l'autre la visite du général Weygand, Haut Commissaire de la République française à Becharré le 23 septembre 1923, un cortège à Alep, le jour de la proclamation de Faysal, roi de Syrie, le 8 mars 1919, une vue des ruines du Palais 'Azm après son incendie lors des événements d'octobre 1925, la pendaison, en 1926, en place Merjé de patriotes syriens coupables de s'être opposé à l'imposition par la force du mandat français sur la Syrie, la pendaison, toujours en place Merjé de l'espion sioniste Elie Cohn coupable d'intelligence avérée avec l'ennemi, de diverses manifestations (graffitis, peintures murales, affichages divers) de la répugnance profonde qu'inspire à tout l'Orient, du Yémen à Shiraz, de Jérusalem à Lahore et de Baalbek à Beyrouth, la politique ignominieuse de l'Etat sioniste et de ses complices américains, français et britanniques.
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Hoysala ; dieux de l'inde et beautés célestes
Amina taha-husseil Okada, Gérard Degeorge
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 28 Septembre 2013
- 9782330019136
Moins fréquentés par les touristes que ceux de Khajurao, de Bubaneshwar ou de Konarak, les temples Hoysala du Karnataka, au sud de l'Inde, sont remarquables par l'exceptionnelle finesse de leurs bas-reliefs qui illustrent les récits du Ramayana et du Mahabharata. Parmi une centaine de temples, ceux de Belur, Halebid et Somnathpur, bientôt classés au patrimoine de l'Unesco, sont les plus célèbres.