Alain Jaubert
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«On ne voit pas avec ses yeux (ou seulement un peu), mais avec sa langue, son oreille, sa mémoire des mots (peut-être aussi bien son odorat). Toute image est déjà discours».
À la manière de son émission «Palettes», Alain Jaubert nous propose une lecture de vingt célèbres tableaux parmi lesquels La Vierge au chancelier Rolin de van Eyck, Les portraits d'Hélène Fourment de Rubens, L'Astronome de Vermeer, Le Bain turc d'Ingres, Montagne Sainte-Victoire de Cézanne, La Chambre d'Arles de Van Gogh ou encore Nu descendant un escalier de Duchamp.
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" C'est une histoire d'amour, comme la plupart des histoires.
Enfin d'une certaine forme d'amour, tout le monde ne s'entend pas sur le mot, n'est-ce pas ? Avec de vrais personnages qui existent et à qui, je crois, il vaudra mieux que je donne de vrais faux noms. Et ça parle aussi d'un lieu que tout le monde connaît et qui fait rêver, Pompéi. Ainsi il est normal que ça commence avec le Vésuve, car peut-être que tout finira avec lui. " Lors d'une nuit d'été à Naples, un homme et deux femmes se glissent dans les ruines de l'ancienne Pompéi.
Ils vont se prêter en toute innocence à divers jeux amoureux, entrecoupés de récits dignes des Mille et Une Nuits. Magie du lieu, érotisme et talent romanesque se conjuguent pour faire de cette érudite Nuit à Pompéi un appel à la sensualité.
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Zestes : les aventures des agrumes dans l'art
Alain Jaubert
- Cohen Et Cohen
- 29 Novembre 2021
- 9782367490793
Qu'est-ce exactement qu'un citron ? Un objet de forme ovoïde, compact, dur, enfermé dans une enveloppe brillante, souple et caoutchouteuse, un peu rugueuse cependant, piquetée de petits cratères ou même parfois de grosses verrues, sa couleur est pleine, d'un beau jaune éclatant qui deviendra la désignation même d'un pigment pour les peintres. Son image se retrouve aussi bien dans les premiers livres de lecture ou les albums à colorier pour enfants que dans les publicités gastronomiques ou médicales. Chacun reconnaît au premier coup d'oeil le citron, un fruit aujourd'hui familier, aux multiples fonctions et dont l'usage est devenu si courant dans la plupart des cultures du monde. Sa peau, jaune, possède un nom étrange, le zeste. En dessous, l'albédo, la partie blanche, c'est, peut-être par antithèse, le zist. « Entre le zeste et le zist », c'est-à-dire nulle part... Et d'ailleurs il existe une variété de « citrons » qui ne correspondent pas toujours à cette image codifiée. Quant à l'orange, agrume sphérique d'apparition plus tardive, si elle est cousine du citron et issue de la même lignée embrouillée, son nom est celui de la couleur même, entre le jaune et le rouge...
Un cahier de 26 recettes autour des agrumes sera joint à l'ouvrage principal, inspirées de 26 tableaux reproduits. Elles ont été réalisées spécifiquement par le chef espagnol Alberto Herraïz.
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Un jeune marin à peine sorti d'une adolescence rêveuse fait escale à Valparaiso vers la fin des années cinquante. Port mythique, vénéré par les marins du monde entier, célèbre pour ses légendes, ses chansons, sa proximité relative avec le cap Horn, ses navires, ses escaliers entremêlés, ses ruelles labyrinthes, ses ascenseurs rouillés, ses bordels crasseux, la ville est aussi une sorte de piège, un bout du monde où l'exil et l'esprit d'aventure sont poussés à l'extrême, une expérience à sens unique dont on ne ressort pas indemne. À quai ou agrippé à l'échine des vagues, le héros de ce roman laisse derrière lui de formidables moments de vie, un sillage grouillant et étourdissant, une porte ouverte sur l'univers des sens. Il ne reste plus au lecteur qu'à s'embarquer pour partager cette course des tropiques.
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Le Vieux-Port de Marseille au temps de sa splendeur. Un soir de l'été 1875, deux très jeunes gens, un Français et un Polonais, se rencontrent au bord des quais pittoresques de la ville la plus remuante d'Europe. Ils sont tous les deux profondément marqués par l'Odyssée, par Victor Hugo, par Jules Verne et surtout par Baudelaire. Ils ne rêvent que d'aventures exotiques, de mers lointaines, de déserts ou de tempêtes, de rencontres surprenantes, de terres inconnues, de peuples sauvages. L'un deviendra le plus célèbre des poètes français, disparaîtra au loin, connaîtra une étrange carrière, exil, errances, avant de revenir mourir dans la capitale phocéenne. L'autre, d'abord marin pendant vingt ans, changera de langue et se métamorphosera en l'un des plus grands romanciers britanniques du XXe siècle. Ils ne se reverront jamais et pourtant leurs vies se croisent et offrent de troublants parallélismes, au coeur d'une Histoire fort mouvementée, de la Commune à la Grande Guerre. Le lecteur devinera aisément les noms de ces deux personnages devenus légendaires dont les destins croisés composent un vrai roman d'aventure et d'inquiétude.
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Dans Folioplus classiques, le texte, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points :
- Vie littéraire : Itinéraires d'une oeuvre-monde - L'écrivain à sa table de travail : Les Mille et Une Nuits : une histoire de contes - Groupement de textes thématique : Créatures surnaturelles - Groupement de textes stylistique : Le rôle d'une description - Chronologie : Les Mille et Unes Nuits dans le temps - Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture Recommandé pour les classes de collège.
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La Nef des fous de Jérôme Bosch, La Diseuse de bonne aventure de Georges de La Tour, La Liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer, Comédiens italiens de Jean Antoine Watteau, Le Rhinocéros de Pietro Longhi, Le Désespéré de Gustave Courbet, Le Meurtre de Paul Cézanne, La Guerred'Otto Dix, L'Énigme de la fatalité de Giorgio De Chirico, Jeune fille devant un miroir de Pablo Picasso... Autant de tableaux fameux qui gardent cependant leur part de mystère. Comment sont-ils nés ? Pourquoi sont-ils entrés en résonance avec leur époque ? Pourquoi continuent-ils à nous fasciner ? Peut-on y retrouver les intentions initiales des artistes ? À quels détails particuliers réagissons-nous aujourd'hui ? En bref, comment «lire» les images du passé ? Dans le prolongement de la célèbre collection de films «Palettes», une nouvelle série d'enquêtes d'Alain Jaubert.
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La moustache d'Adolf Hitler et autres essais
Alain Jaubert
- GALLIMARD
- L'infini
- 1 Septembre 2016
- 9782070197347
«"Pour ce qui est du je-ne-sais-quoi dont les traits sont plus marqués, il est presque universel : il fait son impression sur le sentiment même du vulgaire, qui en est touché, bien que ce soit ordinairement sans y réfléchir", écrit Gracián.
Voici donc de l'inconscient avant la lettre : la moustache serait-elle un je-ne-sais-quoi?
Répondre à une question par une question est bien sûr une insulte à la raison, à moins d'être en présence d'un Socrate, mais peut-être les images - photos, films, caricatures, affiches, graffitis - ne se laissent-elles pas prendre à la logique des textes. Elles ne permettent pas non plus de réduire la tyrannie obsédante d'un visage à des équations. Les images renvoient à d'autres images, et le visage d'Adolf Hitler, aussi laid et comique soit-il, appartient à une histoire de la peur et de la séduction, à une histoire du sacré et de la profanation des idoles, en un mot à une histoire des images qui reste en grande partie à écrire.» Alain Jaubert.
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Turner, artiste à la gloire immense, l'un des plus grands paysagistes de l'histoire de la peinture, étonnant magicien de la couleur et précurseur de l'impressionnisme ne se montrait pas seulement secret sur ses techniques picturales... Pas moins de 108 dessins à caractère érotique figurent ainsi dans ses carnets, retrouvés alors qu'ils étaient censés avoir été détruits. Ils sont inédits en France. Nous les présentons donc pour la première fois, dans leur quasi intégralité.
Alain Jaubert raconte les circonstances de la redécouverte des carnets érotiques de Turner ; l'histoire de Ruskin, la légende des dessins brûlés. Il rappele les nombreuses anecdotes sur la vie privée du peintre. Nous présentons ces dessins pour la première fois en France et dans leur quasi intégralité - entre simples graffitis obscènes (très obscènes parfois), académies (plutôt déformées par le point de vue très inhabituel de l'artiste), reportages sexuels lors de voyages, scènes nocturnes étranges qui annoncent Degas, etc.
Enfin, comme dans le cas de Courbet avec L'Origine du monde et ses fréquentes représentations de cavernes noires et béantes, nous nous demanderons s'il n'existe pas de correspondances étroites entre ces dessins et la fascination de Turner pour les gouffres, les failles, les plis des paysages. D'autant que certains des graffitis les plus érotiques naissent dans les pages de ces carnets parmi de beaux paysages de campagne, de villes et de montagnes.
Nous présenterons donc de très nombreuses peintures de Turner, mises en rapport avec ces dessins ainsi que de multiples oeuvres à caractère érotique d'autres maîtres de la peinture (Rembrandt, Courbet, Boucher, Fragonard, Picasso, etc.).
Prix Académie des beaux-arts 2017, prix Bernier.
Alain jaubert a obtenu le Prix Goncourt du premier roman en 2005 pour Val Paradis (éd. Gallimard). -
D'Alice à Frankenstein ; lumière de l'image 2
Alain Jaubert
- Folio
- Folio
- 22 Septembre 2011
- 9782070443918
Du portrait d'Alice et Lorina Liddel par Lewis Carroll aux photographies de tournage de La Fiancée de Frankenstein de James Whale, en passant par la Jeune fille au miroir de Titien, la Mort de Germanicus de Nicolas Poussin, la Madeline impénitente de Georges de La Tour, la Statue équestre de Louis XIV du Bernin jusqu'au Bocal d'olives de Chardin et au portrait de Mr and Mrs Andrews de Thomas Gainsborough
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«Pourquoi ne pouvons-nous pas voler comme les oiseaux ? Les êtres humains sont parfaits, ils ont cinq sens, ils peuvent parler toutes sortes de langues, ils ont des membres adaptés à la marche et à la course, façonnés pour se saisir de n'importe quoi et utiliser n'importe quel instrument. Ils peuvent tourner la tête et regarder dans toutes les directions, ils sont capables de faire des milliers de choses très différentes mais... Mais ils ne peuvent pas voler ! Ce serait pourtant la chose la plus joyeuse du monde. Souvent la nuit, il vole. Sans ailes, sans rien. Ça se passe très bien, couvertures et draps se soulèvent, il flotte un peu au-dessus de son lit, la fenêtre s'ouvre toute seule, il glisse comme une plume dans la cour, il monte à la hauteur des toits, il est emporté lentement, il franchit les toits du théâtre, il voit sa rue, son quartier, il glisse vers la Seine, ses ponts, il n'a pas besoin de se diriger, un vent léger souffle qui l'entraîne tranquille, il monte, il redescend quand une cour ou un jardin lui plaisent, il se sent toujours porté, il remonte, rase les façades noires, file devant les fenêtres allumées, la sortie des théâtres et des cinémas, les gens lèvent la tête, rient, lui font des signes de la main, il continue, survole le métro aérien, les péniches, les bateaux-mouches, les Halles avec tous les marchands qui préparent leurs étalages pour le matin, il revient vers la tour Eiffel, tourne autour, Paris lui appartient, puis son quartier, sa cour, sa fenêtre ouverte, il retrouve toujours son lit.»
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Comment écrire sur Casanova, qui s'est lui-même chargé de tout dire sur ses aventures, périlleuses, amoureuses, rocambolesques, dans Histoire de ma vie ?
Jaubert relève brillamment le défi en un récit composé d'une trentaine d'historiettes, pièces de théâtre, dont Casanova est le héros, faisant fi de la chronologie et empêchant ainsi l'ennui dont son sujet aurait eu horreur. L'insatiable curiosité de l'auteur ne se hausse jamais du col et permet de décrire, au détour d'une phrase, une anecdote incroyable, une nouvelle péripétie. Venise est partout, dans ses prisons où Casanova a tant souffert, dans les gondoles, dans les bordels, dans les salons où l'on pratique la magie. Casanova est hanté par le sexe et l'on découvre cent portraits vifs de jeunes charmeuses. Mais il manie l'humour avec verve, même à ses dépens. Le corps est là, décrit dans ses fonctions les plus nobles comme les moins ragoûtantes. Le lecteur est bousculé par ce fil sans cesse rompu, repris, rabouté, et est entraîné inexorablement dans un univers de poète, un peu truand, drôle, souvent sentimental.
Venise au XVIIIe siècle sert de toile de fond à ces tableaux. Les récits d'Alain Jaubert forment un portrait diffracté, inoubliable, d'un homme extraordinaire, un prince des Lumières fragile et attachant.
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Alain Jaubert, acteur et observateur, décrit sous forme romanesque sa déambulation dans le Paris de mai 68. Des histoires d'amour, des rencontres avec des personnages célèbres - jamais cités nommément, le lecteur les reconnaîtra grâce à un générique final (avec par ordre d'apparition) -, des déambulations d'une barricade vers une autre barricade, et des pavés... bien sûr !
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Amers en presqu'ile de Crozon
Alain Jaubert, Claude Clément, Crozon, Françoise Lison-Leroy, Mathieu Gimenez, Romain Gourmelon
- Invenit
- 20 Août 2020
- 9782376800521
"Il faut e ? crire. Il n'y a pas d'autre chemin que l'e ? criture pour structurer ses re ? flexions, forger ses propres convictions, et mettre de la cohe ? rence dans sa pense ? e a` fin d'action. Il n'y a pas de meilleur moyen pour qui veut de ? velopper une pense ? e personnelle et structure ? e, une pense ? e e ? prouve ? e sur laquelle construire un raisonnement et asseoir une de ? cision". Ainsi s'exprime le Chef d'E ? tat-major des Arme ? es, le ge ? ne ? ral d'arme ? e Franc ? ois Lecointre, qui demande a` ses militaires d'e ? crire et de penser ; ainsi est ne ? ce projet de livre qui transforme cet impe ? ratif en re ? alite ? .
L'e ? criture en effet e ? veille la conscience ; et le me ? tier des armes ne peut e^tre exerce ? sans conscience. Ce livre entend montrer combien cette philosophie tient a` coeur a` l'E ? cole navale. De ? coupe ? en neuf chapitres, chacun consacre ? a` un lieu emble ? matique des co^tes de la presqu'i^le de Crozon (la pointe de Pen Hir, le manoir de Saint Pol Roux, les alignements de Lagatjar, le fort des Capucins, l'i^le de Tre ? be ? ron et l'i^le aux morts, l'E ? cole Navale, les ruines de l'abbaye de Landevennec et la chapelle de Tre ? garvan), l'ouvrage interroge la pre ? sence de ces repe`res sur la bande littorale, appele ? s amers dans le langage marin.
Quatre auteur(e)s reconnu(e)s et cinq aspirants livrent ici neuf essais et nouvelles poe ? tiques dans lesquels s'expriment la poe ? tique des ruines, le temps, la permanence, l'imaginaire des co^tes, la question du seuil et des limites incarne ? e dans ces e ? difices fiche ? s entre terre et mer.
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Mahjoub ben bella - les belles feuilles
Alain Jaubert
- Ateliergalerie.Com
- 15 Octobre 2015
- 9782916601120
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La personnalité de Cage, sa « mauvaise réputation » nous intriguaient, il semblait malgré sa célébrité un vrai marginal et nous avions du mal à l'intégrer dans notre histoire imaginaire de la musique.
Les jardins étaient en pleine splendeur. Les fontaines murmuraient. Les pins frissonnaient, plantés trop près des murs légers de la fondation dont ils commençaient à fissurer les sols et les murs. Des oiseaux dans les frondaisons, un couple de pies assez braillardes, quelques rumeurs lointaines qui montaient des collines situées entre le Cros-de-Cagnes et Saint-Paul ou des corniches routières des villages en contrebas, peu d'autres bruits hormis les haut-parleurs de Cage qui éclataient parfois en saccades brusques avant de laisser retomber le demi-silence des sous-bois. Aimé Maeght sortait de temps à autre de son bureau, jetait un coup d'oeil sur les allées et repartait, aussi furtif et discret que les lézards ou les geckos des murs. L'homme en marchede Giacometti continuait son errance mélancolique.
À un moment de pause dans les répétitions, je m'approchai de Cage, lui expliquai notre démarche et lui demandai si l'on pouvait envisager un entretien. Il me donna rendez-vous pour le lendemain après-midi.