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Abû nasr Al farabi
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L'ÉPÎTRE SUR L'INTELLECT : AL-RISÂLA FÎ-L-`AQL
Abû nasr Al-farabi
- L'Harmattan
- 1 Novembre 2003
- 9782747515016
L'Épître sur l'intellect occupe une place singulière dans l'histoire de la philosophie entre la naissance de la falsafa et sa consommation dans l'oeuvre d'Avicenne. C'est par la philosophie arabe que le Platonisme s'est transmis aux théologiens latins, tels saint Thomas et Duns Scot : les thèses récurrentes du Platonisme, identité de l'être et de l'intelligible, structure hiérarchique du réel, salut opéré par la conversion vers l'intelligible y sont présentes, ainsi que ses illusions. Comme le dit Jean Jolivet, c'est tout un âge de la spéculation qui se reflète dans cette Épître.
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Le recensement des sciences
Abû nasr Al-farabi
- Albouraq
- Sagesses Musulmanes
- 21 Mai 2015
- 9791022500586
Telle est donc la manière dont toutes les sciences, depuis les mathemata (avec ses branches, et on pourrait y ajouter la logique dont la fonction est d'enseigner à l'homme la manière de rechercher la vérité et d'éviter la fausseté), à la physique, à la métaphysique, à la psychologie (et on pourrait y ajouter la physiologie qui intervient aussi dans la détermination des puissances de l'âme) à la politique (qui les totalise pour ainsi dire) se tiennent et s'ordonnent, selon un logique implacable, pour conduire l'homme vers sa fin ultime : « le bonheur suprême ».
Il s'agit là d'une vraie philosophie des sciences qui les définit et les classe selon des critères déterminés (les principes de connaissance et les principes d'existence), qui leur assigne un commencement dans celles qui sont les plus abstraites et les plus faciles, un ordre précis qui est celui qui s'achemine des effets aux causes, ou des conséquences aux principes et « aux principes des principes », jusqu'à la cause première ou principe premier, et enfin qui leur fixe une fin ultime, savoir « le bonheur suprême » qui est le but de la vie humaine.
C'est cette philosophie, avons-nous dit, qui semblemanquer à al-Ihsâ', qui apparaît comme un traité orphelin.Mais à vrai dire, elle ne lui manque qu'en apparence ; car l'ordre qu'il suit et qui va de la langue, à la logique, aux mathemata avec leurs branches, à la physique, à la métaphysique, à la politique et ses dépendances, ne fait que reproduire en pointillé et avec des vides ici ou là, l'ordre qui est explicité avec détail dans Tahsîl et que nous venons de restituer.
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La politique civile ou les principes des existants
Abû nasr Al-farabi
- Albouraq
- Sagesses Musulmanes
- 1 Janvier 2012
- 9782841615322
Lorsque chacun des habitants de la cité a accompli ce qui lui est imparti, soit parce qu'il l'a su de lui-même, soit parce qu'il y a été dirigé et poussé par le gouvernant, ces actions lui inculqueront de bonnes dispositions psychiques. Demême que la persévérance dans l'exercice de la bonne écriture fait naître chez l'homme l'art de bien écrire, qui est une disposition psychique. Et plus il y persévère, plus il est habité par cet art, et plus il apprécie la disposition psychique qui lui en a résulté et son âme éprouve davantage de joie pour cela ; demême les actions déterminées et orientées vers le bonheur renforcent la partie de l'âme qui est naturellement disposée au bonheur et la rendent plus actuelle et plus achevée.
Pour le faylasûf, les hommes ne sont naturellement ni bons, ni méchants, pas plus qu'ils ne naissent menuisiers ou écrivains. C'est à l'habitude (.) d'en faire ceci ou cela, en fonction de leurs « dispositions naturelles » (.). Ainsi, plus un individu agit et accomplit certaines actions, plus il en acquiert l'habitude et plus son âme s'en trouve « affectée ». En l'occurrence, plus il accomplit les bonnes actions,meilleur il devient, et l'inverse. Appliqué aux « habitants de la cité vertueuse », ce théorème permet de raisonner ainsi : le gouvernant vertueux « détermine » aux « habitants » de sa cité les « opinions » qu'ils doivent avoir et (.) les actions qu'ils doivent faire (.). Aussi, en s'y conformant (.) et en les répétant tous les jours, ces habitants ne peuvent-ils que devenir « vertueux ».
Amor Cherni est professeur de philosophie à l'Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (France) et à l'Université de Tunis.
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Épître ; essai sur le dessein de la métaphysique
Abû nasr Al-farabi
- Al Qalam
- 1 Mars 2015
- 9791092883039
Ce que l'on nomme aujourd'hui couramment la « métaphysique occidentale » est né au coeur de l'Asie par la philosophie arabe.
Elle survient, se déploie et se discute dans les plus grands moments de la philosophie arabe, du Xe au XIIe siècle, entre Boukhara, Bagdad et Damas, sans omettre des lieux de mi-chemin tels que Harran, en culture syriaque, dans un mixte gréco-arabe d'une grande fécondité.
Mais son point source, plus au nord, se trace sur la rive du Syr-Daria, ligne-limite commune successivement aux empires perse, grec, abbasside. A Farab, lieu de naissance d'Abu Nasr Ibn Tarkan Al-Farâbi.
Voici une vérité qui, aussi méconnue soit-elle, délivre la pensée du poids de quelques fables, surgies dans le tumulte des moments du grand chavirement, le pire de l'histoire européenne.
La métaphysique naît avec simplicité par une simple épître, une Risâlah. Une épître qui s'annonce comme essai, Maqâla. Une Epître de l'Essai sur la Métaphysique ? Ou plus précisément : « Epître de l'Essai sur le Dessein de la Méta physique », Risâla maqâla fi-aghrad Ma-ba'd al-tabîah.
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Opinions des habitants de la cité vertueuse (al-ara )
Abu Nasr Al-Farabi
- Albouraq
- Sagesses Musulmanes
- 1 Juin 2011
- 9782841615124
De même que le membre gouvernant dans le corps est naturellement le plus parfait et le plus achevé de tous, en lui-même et en ce qui lui est relatif, et qu'il a le meilleur de tout ce qui lui est commun avec les autres ; et de même qu'il y a au-dessous de lui d'autres organes qui gouvernent ceux qui leur sont inférieurs et dont le gouvernement est différent de celui du premier puisque, étant, à leur tour, sous le gouvernement de celui-ci, ils sont à la fois gouvernants et gouvernés ; de même le gouvernant de la cité est la partie la plus parfaite de celle-ci en ce qui lui est propre, et est le meilleur en tout ce qui lui est commun avec les autres. Au-dessous de lui, sont des gens qu'il gouverne et qui en gouvernent d'autres. Aussi, pour légitimer ce modèle par le témoignage de la nature, le faylasûf présente-t-il, d'abord, une psychologie ou théorie de l'âme et de ses « puissances », inspirée d'Aristote et entièrement fondée sur la hiérarchie des fonctions psychiques ; puis, une théorie du vivant ou physiologie, inspirée aussi bien d'Aristote que d'Hérophile et Erasistrate, et entièrement allouée à montrer la supériorité des organes les uns sur les autres et leur coopération, chacun à son niveau, à la vie de l'organisme. Ainsi, selon son rang dans l'échelle sociale, chaque habitant de la « cité vertueuse » doit-il effectuer au mieux la tâche qui lui incombe et se conformer à la ligne fixée pour tous par « le gouvernant vertueux »
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La religion ; al-milla
Abu-nasr Al-farabi
- Albouraq
- Sagesses Musulmanes
- 31 Janvier 2012
- 9782841615537
La milla est "un ensemble" d'opinions et d'actions prescrites, liées à des conditions qui sont fixées, pour un groupe "d'individus", par leur gouvernant premier, qui cherche à atteindre, par l'usage qu'ils en font, une fin déterminée, soit en eux, soit par eux.
Le groupe peut être un clan, une cité, ou une contrée ; il peut être "aussi" une grande nation, ou plusieurs nations. Si le gouvernant premier est vertueux et si son règne est vertueux en vérité, il cherchera à atteindre par ce qu'il établit ainsi, lui et tous ceux qui sont sous son gouvernement, le bonheur suprême, qui est le bonheur en vérité ; et une telle milla sera vertueuse. Mais il faut préciser que ce ne sont pas ces "citoyens" (madaniyyun) qui forment la cité, c'est plutôt elle qui les forme et qui fait d'eux ce qu'ils doivent être, des gens vertueux qui prétendent à une autre vie et à jouir du bonheur qui lui est attaché.
La cité ne tire donc pas son origine de ses habitants, mais de son chef ou son "gouvernant premier". C'est lui qui lui "détermine" ses idées ou ses "opinions" et lui "prescrit" ses "actions" afin d'en faire une cité vertueuse, capable d'assurer à ses "habitants" et à son "gouvernant" l'immortalité de leurs âmes et la jouissance du bonheur. Voilà ce qui nous conduit à la milla, puisque nous l'avons vu, c'est elle qui, au moins partiellement, est désignée derrière ces expressions de détermination et de prescription, d'opinions et d'actions.
Amor Cherni est professeur de philosophie à l'Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (France) et à l'Université de Tunis.