Une jeune fille tente d'échapper à l'emprise du couvent, qui reste pour elle auréolé de mystères, mystères agissant comme des brûlures. La candeur est alors une rose qui se consume vite. Pouvoir d'évocation, simplicité, pudeur et densité : tout un univers poétique affleure dans ce récit, aussi intense qu'émouvant, et qui mérite d'être hissé au rang des grands textes de la littérature italienne contemporaine. Il suscita en particulier l'admiration d'Aldo Palazzeschi et remporta le prix Stradanova en 1965.
Ce tout petit livre nous conte, de façon vivante et concrète, l'étonnante histoire vraie d'une traductrice russe passionnée de poésie anglaise qui, arrêtée pendant la guerre de 40, traduisit le Don Juan de Byron (17 000 vers) dans une cellule du NKVD pendant deux ans.
Le destin de Tatiana Gnéditch, par ailleurs descendante du traducteur de L'Ilyade en russe, illustre à merveille la place de la poésie dans la résistance intérieure aux dictatures : Tatiana Gnéditch a survécu à la prison et au camp grâce au poème de Byron. Et sa passion pour la littérature est devenue le catalyseur des aspirations à la liberté et à la beauté de ceux qui, plus tard, ont lu les 100 000 exemplaires de sa traduction.
"Car chaque être est fait pour atteindre la perfection ultime qu'il est susceptible d'atteindre conformément à sa place dans l'ordre de l'être. La perfection spécifique de l'homme est appelée le bonheur suprême." Dans ce texte composé de 64 paragraphes, Al-Fârâbî recherche quelles sont les choses qui permettent aux nations et à leurs habitants d'atteindre le bonheur terrestre et le bonheur suprême dans la vie à venir. De façon rationnelle, il décrit les différentes étapes qui mènent peu à peu jusqu'au plus haut stade de la félicité. Ses conseils s'adressent aux gouvernants mais aussi au simple citoyen et dessinent ainsi un modèle de cité idéale. C'est, avec quelques siècles d'avance, un véritable humanisme qui se met ici en place, fait de tolérance et de foi en la raison, et visant à concilier bien public et bonheur individuel.
« Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien. »
L'auteur du Traître revient avec cinquante ans de recul sur les années décisives de son histoire. Il restait beaucoup à dire. Car ce n'était pas la sienne seulement.
Lettres à D., paru en septembre 2006, sera l'ultime texte d'André Gorz. Un an plus tard, à 84 ans, il a choisi de partir avec Dorine, 83 ans, sa femme. « Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l'autre. Nous nous sommes dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble. » Sur la porte de leur maison de Vosnon, dans l'Aube, où le couple s'était retiré depuis une vingtaine d'années, un simple message sur la porte : « Prévenir la gendarmerie ». Une amie s'en est chargée. Ils reposaient tous deux côte à côte. Lettres à D., qu'André Gorz racontait avoir écrit en pleurant, disait toute la passion et la reconnaissance qu'il avait pour D., Dorine.
Probablement rédigé dans le sud de l'Inde vers le X e siècle de notre ère, le Yoga selon Yãjñavalkya ( Yogayãjñavalkya m ) est un traité technique de yoga très célèbre, comme les nombreuses citations qui en sont faites en témoignent. Ce texte offre une connaissance précise sur la manière dont le yoga était vécu et pratiqué à une époque ancienne et qui s'attarde sur des éléments jusqu'alors peu développés dans les canons du yoga classique - en particulier le Yogasûtra, de Patañjali (constitué vers le II e siècle de notre ère). Il ne s'agit pas d'un traité dévotionnel, mais d'un texte qui explicite les techniques propres au yoga. Pierre angulaire de la culture indienne, il se situe entre les sûtra philosophiques de Patañjali et les traités yogiques plus techniques du XV e siècle.
Au coeur du mystère du mal qui traverse notre monde, comment envisager la beauté ? Et, allant plus loin, comment la dévisager en vérité, sans fuite ni artifice ?
À travers une méditation aux confins de l'Occident et de la grande tradition chinoise, François Cheng invite à cette authentique contemplation. Car par-delà la création artistique, la sainteté révèle la beauté de l'âme et se découvre l'autre mystère, celui du Beau qui justifie notre existence terrestre. Alors, nous ne pouvons entrer que pas à pas dans ce qui nous dépasse et nous transfigure. L'oeil ouvert et le coeur battant.
« L'amitié est si étroitement liée à la définition de la philosophie que l'on peut dire que sans elle la philosophie ne serait pas possible. L'intimité entre amitié et philosophie est si profonde que celle-ci inclut le philos, l'ami, dans son nom même. » Giorgio Agamben relit Aristote pour retrouver la signification de l'amitié. L'ami est un autre soi-même avec lequel on partage le fait d'exister, la douceur même de vivre. C'est pourquoi l'amitié ouvre l'espace d'une communauté et d'une politique qui précèdent toute identité et tout partage.
«Et si ça se trouve, il y en a qui ont peur que la peur prenne fin».
En mai 2011, Mia Couto a été invité aux Conférences d'Estoril (Lisbonne), dont le but est de susciter des débats internationaux sur les défis de la globalisation.Seul homme de lettres invité, Mia Couto intervient en lisantun texte sur l'instrumentalisation la peur. Cette conférence était contemporaine de l'intervention d 'une force armée internationale en Lybie.
C'est ce texte bref, fort, lucide et plus que jamais d'actualité que nous donnons ici en version bilingue.
« La peur a été en définitive le maître qui m'a fait le plus désapprendre. Lorsque j'ai quitté ma maison natale, une main invisible m'ôtait le courage de vivre et l'audace d'être moi-même. À l'horizon, il y avait davantage de murs que de routes. À cette époque, j'entrevoyais déjà une autre vérité : il existe en ce monde plus de peur des mauvaises choses que de mauvaises choses à proprement parler. [...] »
Les hommes ont douze ans. À personne ils ne laisseront dire que c'est le plus bel âge de la vie.
Isabelle Samain.
Isabelle Samain.
Isabelle Samain...
C'est une litanie sensuelle, les vers du seul poème d'amour qui les englobe tous, et qu'à douze ans on déclame à l'infini. François Morel narre avec une tendre ironie les premiers émois amoureux de l'adolescent qu'il a été, et rappelle que cette expérience, ô combien troublante, a une portée universelle !
Tout semble opposer Éric et Laura. Si la réussite sociale de celui-ci n'a pas tenu toutes ses promesses, la déchéance de Laura est totale, aussi bien sur le plan amoureux que professionnel. En dépit de la colère ressentie face à l'impossibilité de communiquer, déclinée en impossibilité d'aimer, Éric tâche pourtant d'interroger ce fossé qui les sépare, à l'aune de ce qui les unit.
Dans ce portrait de Laura, Éric Chauvier se lance finalement dans un examen autocritique d'une grande honnêteté, outrepassant les clichés qui trop facilement opposent l'intellectuel à ses sujets issus d'une autre classe sociale. À travers le récit d'un amour non advenu, ou survenu trop tard, l'anthropologue s'efforce de raconter autrement les fractures qui divisent la France d'aujourd'hui.
Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s'est jamais démenti. On peut donc, aujourd'hui, à l'occasion d'une nouvelle édition de ce " testament ", parler d'un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l'inoubliable éclat.
«Quelle est donc la mesure d'un homme ? Quels buts peut-il se proposer, et quels espoirs lui sont permis ?» «L'infini», «Dieu», «L'humanité», «Les autres», «L'action»... Avec Pyrrhus et Cinéas, paru en 1944, Simone de Beauvoir signe son premier essai. Ouvrant sa réflexion sous l'égide des deux figures antiques que sont Pyrrhus - roi assoiff é de conquêtes - et Cinéas - son «sage» conseiller -, elle y déploie une philosophie de l'existence où prime la dimension irréductible de la liberté. Prolongeant ainsi exemplairement L'être et le néant de Jean-Paul Sartre, paru l'année précédente, elle y fraye aussi une voie singulière. Une voie que guide une préoccupation constante : quelle éthique pour une telle liberté ?
Ce livre réunit deux récits situés dans le sud de l'Italie, deux textes qui se dressent contre la violence des hommes en général et celle de la Mafia en particulier. « Le contraire de la mort » raconte le deuil de Maria, une jeune fille de dix-sept ans qui a vu son amoureux Gaetano partir pour l'Afghanistan, d'où il n'est pas revenu. « La bague » fait le portrait de deux jeunes hommes, Giuseppe et Vincenzo, qui, parce qu'ils ont choisi d'exercer un vrai métier et refusé de faire le jeu de la Camorra, vivent dans la misère.
Dans ces nouvelles, Roberto Saviano, l'auteur de Gomorra, ouvrage qui lui a valu un succès international et une condamnation à mort par la Mafia napolitaine, interroge la mémoire et le temps, l'amour et la mort à travers le sort funeste de deux amoureux, de deux amis.
Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.
Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.
Ce volume est un petit traité de sagesse pratique pour atteindre la félicité. Comment se fait-il que le maître du pessimisme moderne, Arthur Schopenhauer, ait entrepris une telle aventure ? C'est que la philosophie théorique est une chose, la sagesse vécue une autre : on ne doit pas abandonner tout espoir et se priver de maximes et de conseils pour contrer les difficultés dont l'existence n'est pas avare. La conviction pessimiste que la vie de l'homme oscille entre douleur et ennui invite à la lucidité pour vivre au mieux. Il importe de trouver des règles de vie pour écarter les maux de l'existence, supporter les coups du sort, atteindre sinon le bonheur parfait, du moins un bonheur relatif, celui qui consiste en l'absence de souffrance.
« D'abord, il faut examiner en quoi réside la vie heureuse et comment on peut l'acquérir. Est-ce tout naturellement qu'on devient heureux, chaque fois qu'on mérite d'être appelé ainsi, à la manière dont on devient grand ou non ou dont on acquiert un teint particulier ? Est-ce plutôt par le moyen de l'étude, comme quoi il y aurait une science du bonheur? Ou est-ce plutôt par le moyen d'un certain exercice? ».
Longtemps restée dans l'ombre de l' Éthique à Nicomaque, cette oeuvre du corpus aristotélicien, connue sous le nom d' Éthique à Eudème, se présente comme une recherche du bonheur, qui n'est possible qu'en réconciliant trois notions : la beauté, la justice et le plaisir.
Le texte s'adresse à l'individu privé (par opposition à l'homme politique) qui entend atteindre le bonheur, car c'est ce dernier qui donne finalement un sens à la vie humaine. Pour y parvenir, il faut allier les multiples vertus du caractère à la vertu intellectuelle (la prudence ou sagacité), reprenant ainsi la formule grecque classique "kalos kagathos" ("beau et bon"). Le plaisir est quant à lui rattaché, comme une récompense, aux actes bien faits. Aristote ne s'interroge pas sur ce qui est bien ou mal, mais affirme que le bonheur est la manière d'être la plus enviable qui soit, car elle rapproche l'homme des dieux. Le bonheur n'instaure pas de règle morale, il est le seul but à atteindre.
La dernière partie du traité (reprise ici dans son ensemble) aborde plus spécifiquement le thème de l'amitié car celle-ci constitue un bien précieux à la vertu, dont il convient de distinguer plusieurs formes, selon qu'elles se fondent sur le plaisir, l'intérêt ou la vertu.
Comment être heureux ? En tâchant d'apporter une réponse plus simple, plus brève, plus sûre, le grand maître français des Lumières se lance avec gaieté à l'assaut du bonheur. Aux grands exercices spirituels, il substitue une petite hygiène de l'esprit, pleine de bon sens et de bienveillance. Halte aux aspirations folles, aux dénis illusoires, aux consolations qui font plus de mal que de bien. Face à notre nature, Fontenelle trouve à réconcilier nos exigences les plus élevées avec notre condition d'être faillible. Sa manière légère et désinvolte ouvre des perspectives encore inaperçues : notre mystérieux attachement à la douleur, et notre persistant refus d'être heureux. Dépouillé de la « ridicule et inutile vanité de nous croire invulnérables », il nous fait voir, triomphant, notre bien le plus sûr : la satisfaction intérieure.
Ce livre contient les trois textes : Du bonheur, Traité sur la liberté de l'âme, et Discours sur la patience.
L'océan comme métaphore de l'immensité du génie hugolien.
Une quarantaine de marines choisies au sein de l'oeuvre de Victor Hugo conservé au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Cet opus de l'oeil curieux présente une quarantaine de marines choisies au sein de l'oeuvre de Victor Hugo conservé au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Poète, dramaturge, romancier, homme politique, humaniste, Victor Hugo fut aussi un immense artiste. En témoignent les encres issues de ses années d'exil à Guernesey, seul face à l'océan ? miroir et métaphore de l'immensité de l'oeuvre en cours ?, ou celles de son retour.
À travers ces marines, c'est ainsi tout à tour le désir de gloire et de postérité du poète qui s'exprime, son invincible courage, sa foi en la géniale démesure de son oeuvre et de son esprit. En bref, sa destinée.
En outre ? intuition magistrale du poète ou légitime évidence ?, l'entrée des manuscrits et des dessins de Victor Hugo à la Bibliothèque, explicitement appelée de ses voeux et couchée en 1881 par testament, fit date et sut infléchir la politique d'enrichissement des collections du département, qui, dès lors, fut ouverte à la littérature moderne et contemporaine.
Pour la collection Essences, Lyonel Trouillot sest prêté au jeu des réminiscences olfactives. Sans précision de lieu ni dépoque, une mère parle à sa fille. Fugitive marquée au fer dune fleur de honte, elle revisite les parfums violents de ses haltes et de ses errances. Un voyage dans le souvenir de cités délabrées, de paysages désertiques, de musiques barbares, de corps défaits et de rêves interdits qui fait naître en elle, comme après chaque épreuve, dans la promesse de lenfant à naître à qui elle raconte aujourdhui son histoire, le doux parfum des temps à venir.
L'oeil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute dans la garrigue, suant sous son melon, le chevalet harnaché sur le dos comme à un baudet. Apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame.
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne suffisent à Mika Biermann pour faire sauter les écailles de peinture, gratter la trame, ajourer jusqu'à l'os le portraitiste de la Sainte- Victoire.
Il transforme un thriller sordide en une Odyssée sur une mer de peinture, dans des pinèdes et des sous bois aux nuances fauves, sur les traces du peintre bourru, vaniteux et obsédé par des chimères grotesques qui n'engendrent pas la mélancolie.
On en termine la lecture avec les doigts maculés de couleurs vives et l'oeil fringant.
« Ô pruniers en fleur,Soyez pour mon vieux coeur la consolation !Mes amis d'ancienne dateà présent m'étant ravis. »Célébration de la nature et des saisons, ce petit recueil, extrait de La Rosée d'un lotus, réunit 97 des plus beaux poèmes du maître japonais.
«De prime abord, on se dit que la brume est rêveuse, et que le brouillard nous englue. Elle, vive et facétieuse, cache et révèle tour à tour, se prête aux divagations en tout genre. Pour un peu, elle enchanterait le réel. Lui, inquiétant, immobile, pèse sur les paysages et les consciences de toute son épaisseur, sombre écran sur lequel projeter nos angoisses. Mais les choses ne sont pas si tranchées. Les nébulosités sont plus subtiles que ne pourrait le laisser supposer le sens péjoratif qui, au royaume de la Raison, s'est attaché à leur nom.» Des brumes météorologiques aux brumes métaphoriques, de Giverny à Katmandou et Kyôto, Corinne Atlan déploie une délicate ode poétique aux nébulosités.
Symboles de l'âme et de la résurrection, les papillons apparaissent fréquemment dans les peintures de Vanités au XVIe siècle, tandis que leurs représentations naturalistes l'emportent au XVIIIe siècle français.
Pour les Amérindiens, les papillons sont un symbole du changement, de la joie et de la couleur, miracle de la transformation et de la résurrection.
Dans la Grèce antique, ils représentent la psyché ou l'âme et son attribut, l'immortalité, alors qu'au Japon, le papillon est un emblème de la femme et que deux papillons figurent le bonheur conjugal.
En Orient, ils conservent leur intensité de figuration du désir lorsqu'ils s'approchent de la pivoine, ou, plus étrangement, deviennent l'élément insaisissable qui permet de représenter le vide, et nous aspire dans une vision spirituelle du monde épuré de représentations symboliques.
Exquise et parfois inquiétante, la forme insaisissable des papillons que les artistes ont, universellement, tenté de capter est une image de notre propre intériorité.
Messagers éphémères, ils révèlent la volatilité de nos états d'âmes, diurnes ou nocturnes, la beauté fugace du monde sensible dont la représentation est à la fois le signe d'une gageure et celui d'une grâce.
En l'air et autres chroniques d'altitude regroupe trois articles enthousiastes parus dans Le Figaro en 1887. Cette année-là, Guy de Maupassant, journaliste, s'émerveille des nouvelles perspectives qu'offrent les voyages en ballon, tant pour la science que pour l'imagination. Depuis la visite des quartiers généraux de l'Union aéronautique de France aux voyages en eux-mêmes, en passant par les préparatifs des expéditions jusqu'au récit des dangers rencontrés en l'air, l'auteur, tour à tour drôle, incisif et admiratif, nous propose une vue d'en haut de la grande époque des expositions universelles. Une conquête du ciel emplie d'une joyeuse frénésie de découverte.