Au château, il y a le père, vieux lion du cinéma français et gloire nationale. Il y a la jeune épouse, ex-Miss Provence-Alpes-Côte d'Azur, entièrement dévouée à sa famille et à la paix dans le monde. Il y a les jumeaux, la demi-soeur. Quant à l'argent, il a été prudemment mis à l'abri sur des comptes offshore.
Au château, il y a aussi l'intendante, la nurse, le coach, la cuisinière, le jardinier, le chauffeur. Méfions-nous d'eux. Surtout si l'arrêt mondial du trafic aérien nous tient dangereusement éloignés de nos comptes offshore.
Partir à la guerre à la place d'un autre, revenir en héros et se découvrir proscrit...
Des choses incroyables vous tombent dessus, détournent le cours de votre existence et le bouleversent de fond en comble.
Algérie, 1914. Pour le jeune berger Yacine, qui n'a jamais quitté son douar, ces choses incroyables vont l'emporter comme une crue à travers mille imprévus, lui feront connaître le monde moderne, celui des machines et des machinations, des tirailleurs loyaux et des trahisons, de la guerre des tranchées, des promesses piégées, et de l'amour simple et beau pour survivre dans l'adversité.
Cet ouvrage a fait partie de la sélection pour le Prix du Roman Fnac et pour le Grand Prix du Roman de l'Académie française
Traduction révisée
Le nombre 7 plane sur ce huis-clos à suspens qui ausculte la société anglaise de l'après-guerre dans un hôtel désargenté de Cornouailles le temps d'une semaine de vacances. Qui seront les 7 résidents incarnant les 7 péchés capitaux qui périront dans l'éboulement d'une falaise ? Avec un humour piquant, Margaret Kennedy dresse une galerie de portraits plus exquis les uns que les autres, et au-delà des rapports de classe, montre les rapports de force exacerbés par le traumatisme de la guerre et la peur des privations. Une intrigue sophistiquée, drôle et savoureuse, au charme anglais irrésistible.
Une histoire d'amour magnifique, celle d'un jeune homme pour une femme d'âge mûr qui éclaire et modifie son regard sur le sens de la vie. Un livre où la littérature, premier engagement de ce garçon, devient vitale. Car dans une ville où règne l'effroi, seul l'imaginaire sauve de l'enfermement... Une quête de liberté absolue qui a reçu le prix Femina étranger 2021.
Après la nouvelle traduction des "Ponts" et du "Palais de glace", la retraduction du chef-d'oeuvre du grand auteur norvégien Tarjei Vesaas qui rend compte avec une grande subtilité de différents états de conscience d'un homme simple d'esprit bouleversé par le possible départ de sa soeur, qui vit avec lui depuis toujours. C'est dans la nature et l'observation des oiseaux qu'il trouve certaines réponses et une interprétation de ses doutes.
«Je montrerai tout. Mon coeur, mes émotions. Vert - rouge - jaune - bleu - violet. Haine -amour - rire - peur - tendresse.» Niki hait l'arête, la ligne droite, la symétrie. A l'inverse, l'ondulation, la courbe, le rond ont le pouvoir de déliter la moindre de ses tensions. Délayer les amertumes, délier les pliures : un langage architectural qui parlerait la langue des berceuses. Aussi vit-elle sa visite au parc Güell comme une véritable épiphanie. Tout ici la transporte, des vagues pierrées à leur miroitement singulier. Trencadis est le mot qu'elle retient : une mosaïque d'éclats de céramique et de verre. De la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple.
Si je comprends bien, se dit-elle, le trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite. Broyer le figé pour enfanter le mouvement. Briser le quotidien pour inventer le féérique.
Elle rit : ce devrait être presque un art de vie, non ?
Caroline Deyns vit et travaille à Besançon.
D'un style inventif, fait de phrases courtes, percutantes d'où rugit la poésie d'une langue révoltée, son travail d'écriture est surtout reconnu depuis la publication et le succès (15000 exemplaires) de Trencadis (Quidam, 2020), un roman sur Niki de Saint Phalle, puissant, féministe et iconoclaste, qui reparaît aujourd'hui dans la collection poche Les Nomades.
1835. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer celui qui sera le dernier spécimen sur terre de l'oiseau. Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers l'Islande. Gus prend progressivement conscience qu'il est peut-être le témoin d'une chose inconcevable à l'époque : l'extinction d'une espèce. Alors qu'il a fondé une famille, il devient obsédé par le destin de son ami à plumes, au détriment de tout le reste. Mais il vit une expérience unique, à la portée métaphysique troublante : que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?
Poète admirée, épouse comblée et mère de famille, Sylvia Plath a tout ce à quoi une femme des années 60 aspire. Mais quand ses démons viennent la tourmenter, le masque tombe...
Un roman-déflagration.
Marie-Claire À l'aube des années 1960, la jeune Sylvia fait déjà parler d'elle : poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted le couple d'écrivains en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle : c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu : accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Et à mesure que la vie de Ted, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses, prend un nouvel essor, celle de Sylvia se délite irrémédiablement...
Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et épouse son style foudroyant, la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la folie de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions ?
Ce n'est pas une biographie, c'est mieux : un voyage fusionnel dans l'âme de Plath.
Télérama Un roman-déflagration où charge mentale, affres de la création et fragilités psychiques s'entrechoquent à la manière d'une volée de cloches superbement dissonantes.
Marie Claire Traduit du suédois par Anna Gibson
Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père décline, il entre dans les brumes de l'oubli. Après de longues années de séparation, il s'agit peut-être de l'ultime possibilité de comprendre qui était cet homme destructeur, si difficile à aimer - et qui n'aura cessé de se dérober aux siens pour partir obstinément arpenter la montagne. Sur une poignée de jours, l'histoire familiale se noue et se dénoue. Quel drame s'est-il joué autrefois pour faire planer sur eux trois l'ombre des silences jamais percés ? À travers leurs voix qui se succèdent affleurent l'ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu'à son crépuscule.
De son écriture sensible, Gaëlle Josse capte à merveille la complexité des liens de filiation dans ce huis-clos tout en tension où le silence et les non-dits nés de traumatismes apparaissent comme les maîtres silencieux des destins familiaux. Récit sur 4 jours d'une ultime rencontre familiale à l'heure où la mémoire vacille, La nuit des pères exprime avec pudeur et beaucoup de justesse la souffrance d'un homme fracassé par la grande Histoire. Un roman sans pathos, mais très touchant, au dénouement apaisé et apaisant.
Ohio, 1860. Silas Bird, douze ans, est réveillé en pleine nuit par trois cavaliers qui enlèvent son père sous ses yeux. Lorsqu'un singulier poney à tête blanche apparaît sur le seuil de sa cabane, Silas n'a plus qu'une idée : partir à bride abattue à la poursuite des ravisseurs. Accompagné d'un ami étrange et fidèle nommé Mittenwool, il se lance dans un périlleux voyage à travers les grands espaces et la nature sauvage amércaine sur les traces de son père... et du secret de sa famille.
Direction l'Ohio au 19 ème siècle pour une chevauchée à bride abattue au temps des grandes inventions, avec en toile de fond l'immensité de la nature sauvage américaine. Un grand roman d'aventures aux allures de western où l'on s'attache dès les premières pages à Silas, adolescent déterminé à retrouver son père enlevé par des hors-la-loi avec l'aide d'un marshal et surtout de son inséparable ami imaginaire Mittenwool. Une odyssée à l'image de celle de Télémaque (souvent cité) et le récit intime d'un enfant face au monde, uni par un lien magique avec son cheval. Rebondissements et émotions assurés jusqu'au dénouement bouleversant.
A partir de 11 ans
En 1945, Nicolo quitte sa Croatie natale pour s'installer chez son oncle Franco, à Trieste en Italie. Le jour où un reportage sur les survivants d'un naufrage survenu en 1942 est diffusé, il croit reconnaître son père. L'adolescent devient alors garçon à tout faire sur un navire en partance pour le Cap dans l'espoir de le retrouver.
A travers ce beau portrait d'adolescent à la recherche de son père disparu dans un naufrage, Chiara Carminati livre un roman d'aventures palpitant marqué par les soubresauts de l'histoire, de la Croatie à l'Italie en passant par l'Afrique du Sud, et une réflexion sensible sur l'exil et le déracinement. A partir de 13 ans
Il est quand même tard pour appeler, je me rabats sur un SMS. Je dis à Nadia que je viens d'apprendre pour Alexandre et que je suis stupéfait, c'est le mot que j'emploie, il ne convient peut-être pas très bien mais j'ai du mal à trouver une formule adaptée. S'il était mort ou s'il avait subi un accident, ça viendrait facilement. On sait comment s'adresser à l'entourage des victimes, on sait quoi dire à ceux qui vont mal, à ceux qui souffrent. Mais qu'est-ce qu'on écrit à la femme d'un assassin ?
Territoire à la beauté rude, le Jura est la source intarissable d'inspiration des fictions de Pierrick Bailly qui sans effet de style, avec justesse, sensibilité et simplicité, raconte la vie de ceux qui y vivent à travers des portraits saisissants de réalisme. Des êtres qui agissent avec le cœur, laissant les sentiments guidés leurs actes au risque de se perdre. Une profonde humanité se dégage de ce roman où l'on observe touchés par leur sincérité, les personnages lier leur destin pour le meilleur et pour le pire.
"Au collège, quand les premiers jours de l'année les profs nous demandaient quel travail on voulait faire plus tard, je ne répondais pas contrebandier mais plus modestement berger. Une fois, un prof a lu ma petite fiche à voix haute, et il a ajouté : 'Un beau métier, berger, mais il va falloir trouver autre chose, parce que ça n'existe plus.'
Ça serait marrant qu'il vienne pleurnicher ici avec sa gourde vide, celui-là.
Il aurait du mal à me reconnaître derrière ma barbe et sous mon gros bonnet."
Bernard, qui n'a pas un poil sur le caillou, possède en revanche une extraordinaire collection de chapeaux. Chaque matin, il arpente les rues de son quartier, fier comme une miss, soulevant son couvre-chef pour saluer les dames. Jusqu'à ce qu'un oiseau en profite pour se poser sur son crâne d'oeuf, là, oui, juste là. Et refuse d'en partir ! La cohabitation commence mal. Bernard fait tout pour le chasser, d'autant qu'on se moque de lui. Mais peu à peu, il s'y fait. Il sort même un beau jour sans son chapeau, avec l'oiseau sur la tête, droit comme un i. Et quand l'oiseau prend son envol, voilà qu'il lui manque !
Tendons l'oreille et la bonne ! Voici que les plantes elles-mêmes nous racontent leur vie. Car si Aristote les avait placées tout en bas de son classement des êtres vivants, elles ne sont en réalité pas si « légumes » que cela... Certes, elles n'ont pas de bouche, ni d'yeux, ni de cerveau et elles ne se déplacent pas. Pourtant, elles peuvent voir, communiquer, se défendre, résoudre des problèmes et même, apprendre ! Quand vous aurez lu ce documentaire incroyable, vous ne jetterez plus jamais le même regard sur les marronniers dans la rue, les champs de maïs dans la campagne ni... la plante verte de votre salon.
Ça y est, la rentrée des classes est enfin arrivée ! Et aujourd'hui, c'est le tout premier jour d'école de Mira. Mais au moment précis où maman lui lâche la main, Mira rétrécit et devient aussi petite qu'une souris. Jusqu'à ce qu'une autre petite voix l'interpelle...
Une belle journée d'été commençait dans la forêt. Tout à coup, j'ai entendu : « Ours ! Où es-tu ? » Je suis sorti de ma tanière, vite rejoint par d'autres animaux dérangés par le raffut matinal. De jeunes cavaliers nous cherchaient. Avec leur matériel de petits naturalistes, ils étaient à l'affût de nos traces. On s'est mis à les suivre.
Solal est misophone et misanthrope, autant dire que les relations humaines ne sont pas son rayon. Non, lui ce qu'il aime par-dessus, c'est l'espace ET la grande Violette Ascaride, la célèbre astronaute, membre de l'ISS. Aussi quand il apprend qu'il peut assister à une émission spatiale top secrète, Solal s'échappe une nuit sur le toit avec l'émetteur radio de son père, espérant capter les conversations de son héroïne. Mais bizarrement, rien ne se passe. Et puis PAF ! Un éclair jaillit dans le ciel, blanc et vif, comme quand une ampoule pète. Bizarre. Il rentre chez lui, un peu déçu ; en se réveillant, le lendemain matin, il n'y a plus personne. Ni chez lui, ni dans la rue, ni dans les commerces... nulle part. Où sont-ils donc tous passés ? D'abord fou de joie d'être enfin seul, voilà que c'est la panique : sur la place du village, il découvre sa famille et tous les villageois... complètement figés. Seuls restent un renne grognon, Jean-Neige, et Maija, une enfant du clan des Samis. Et si Solal avait, ce soir-là, fait une sacrée pétouille cosmique, du genre à renverser l'ordre du monde ?
Avec ses deux entrées possibles dans le récit, Anna Desnitskaya propose une immersion sensible dans deux enfances étrangères. Lukas vient de quitter la capitale chilienne pour déménager près de la mer. Véra a toujours vécu au Kamtchatka, à l'extrême est de la Russie. D'une rive à l'autre de l'océan qui les sépare, chacun a le sentiment d'habiter le bout du monde et rêve d'avoir, enfin, un véritable ami. Sans le savoir, ils finiront par envoyer vers l'horizon, avec le faisceau de leur lampe de poche, le même message en morse. Les signaux lumineux se croiseront, renversant le sens de lecture du livre, et apportant à chacun le signe tant attendu : je suis là, je veux te connaître.
Prix du roman FNAC Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.
Un souffle épique puissant traverse sans faiblir ce roman d'amour flamboyant qui explore avec beaucoup de sensibilité les thèmes de l'enfance et de l'amitié, et les expériences humaines fortes. Sous sa plume très cinématographique, Jean-Baptiste Andrea fait naître des tableaux à l'atmosphère intense où évoluent des personnages à la vitalité incroyable. Des vies traversées par l'art, omniprésent.
« Il Francese. J'ai toujours détesté ce surnom, même si l'on m'en a donné de bien pires. Toutes mes joies, tous mes drames sont d'Italie. Je viens d'une terre où la beauté est toujours aux abois. Qu'elle s'endorme cinq minutes, la laideur l'égorgera sans pitié. Les génies naissent ici comme de mauvaises herbes. On chante comme on tue, on dessine comme on trompe, on fait pisser les chien sur les murs des églises. Ce n'est pas pour rien qu'un italien, Mercalli, donna son nom à une échelle de destruction, celle de l'intensité des tremblements de terre. Une main démolit ce que l'autre a bâti, et l'émotion est la même.
L'Italie, royaume de marbre et d'ordures. Mon pays. »
À travers une série de divagations pleines d'esprit et d'humour, Hollie McNish interroge le quotidien de nos vies et ses interdits, lutte contre toutes les injustices qui persistent dans notre société.
- Du tabou des règles aux diktats de la beauté, de l'expérience de la parentalité aux céréales anti-masturbation de Kellogg, Hollie McNish lutte contre les injonctions imposées par la société et questionne les différentes pressions exercées sur les femmes vis-à-vis de leur corps ou de leur sexualité.
- Entre poésie, récit et anecdotes personnelles, Hollie révèle les injustices de notre société. Sa vision enchantée sonde nos comportements et les décortique pour offrir des perspectives nouvelles de l'habiter poétiquement.
- Selon Kae Tempest, Hollie tend " les absurdités auxquelles nous sommes trop habitués et nous laissent voir le monde avec des yeux neufs. Sa poésie est galvanisante et belle. "
Texte hybride mêlant récit et poèmes. Hollie McNish nous offre un moment de lecture touchant, drôle, intelligent, poétique, sans tabou avec une langue fleurie, sensible, et une spontanéité réjouissante.
Elle évoque sa complicité avec sa grand-mère, les turbulences de l'adolescence, la sexualité dont elle parlait beaucoup avec sa grand-mère comme dans ce livre, le genre. Un texte très contemporain dans la lignée des écrits de Diglee, Maggie Neson, Kae Tempest.
Engagée avec ferveur dans la lutte antibraconnage, la ranger Solanah Betwase a la triste habitude de côtoyer des cadavres et des corps d'animaux mutilés. Aussi, lorsqu'un jeune homme est retrouvé mort en plein coeur de Wild Bunch, une réserve animalière à la frontière namibienne, elle sait que son enquête va lui donner du fil à retordre. D'autant que John Latham, le propriétaire de la réserve, se révèle vite être un personnage complexe. Ami ou ennemi ? Solanah va devoir frayer avec ses doutes et une très mauvaise nouvelle : le Scorpion, le pire braconnier du continent, est de retour sur son territoire... Premier polar au coeur des réserves africaines, Okavango est aussi un hymne à la beauté du monde sauvage et à l'urgence de le laisser vivre.
Le lendemain matin, je me suis levé. Je devais aller à l'école. Mais j'avais un truc qui me chatouillait au-dessus de la bouche. J'ai touché. Ca piquait un peu. Mais c'était doux aussi. Je suis allé dans la salle de bain. Je suis monté sur le rehausseur pour voir dans la glace. Et je me suis vu. Avec une moustache. J'ai souri. Je n'avais plus l'air de ce que j'étais. Je me suis dit : "Jean, ça te va bien." Rosalie Pierredoux, 8 ans, sent toute la tristesse du monde peser sur ses épaules. Un matin, sans prévenir, Jean Rochefort et sa moustache vont changer son regard.
Poétique, inventif, drôle, J'ai 8 ans et je m'appelle Jean Rochefort est le premier roman d'Adèle Fugère.
Après quinze ans d'éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d'un siècle.
Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu'à son décès, et rétorque à sa soeur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l'écran.
C'est dans une campagne minérale qu'Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux soeurs que le silence a séparées.
En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier.
«Il n'était pas très grand ; des cheveux bruns, peignés en arrière et crantés, le front haut, une chemisette avec des pattes sur l'épaule. Il sourit en fumant. Puis tendit la main à Madeleine : Vous dansez ? Elle s'excusa : Non, je danse très peu, je ne danse pas bien. Mais il insista et il la tira vers la piste.» Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d'un bal à la Délégation, elle s'éprend d'Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie... Tendu entre la province d'après-guerre et une Afrique rêvée, Une façon d'aimer évoque la force de nos désirs secrets et la grâce de certaines rencontres. Par petites touches d'une infinie délicatesse, c'est toute l'épaisseur d'une vie de femme qui se dévoile.
Dominique Barbéris a l'art de donner de l'éclat aux vies muettes et de tisser des histoires de rencontres fugitives où la tension monte imperceptiblement.
De Nantes à Douala, au temps du protectorat français, elle dresse un superbe portrait de femme discrète, silencieuse et secrète dont le passé surgit des années plus tard des archives familiales. Explorant les thèmes du hasard des rencontres et de la transgression, elle saisit à merveille le trouble naissant et confère à son personnage une part de mystère à laquelle fait écho l'atmosphère camerounaise.
« Peut-être que le silence est une façon d'aimer . »
« Sophie a reconstitué une partie de ce qui s'est passé. Il y a des trous bien sûr ; plus de témoins. La mort elle-même fait un trou terrible. Et ma tante n'est pas du genre à se confier, par nature. C'était de sa génération, ce silence ; une question d'éducation.
Mon père aimait Douala, m'a dit Sophie, il était attaché à ce passé ; il me racontait des souvenirs ; ma mère, très peu. Elle n'a rien laissé. Sauf ce qui est dans cette enveloppe […] Elle était belle et timide. Mon père l'aimait comme ça.
- Je pense, a dit lentement Sophie, que mon père l'aimait sans mesure.
Nous avons laissé le mot retomber en nous ; il nous coupait le souffle. Soudain, Sophie a continué : il lui a pardonné. Il lui pardonnait tout ; c'est souvent comme ça dans les couples. Il y en a un qui pardonne et qui accepte. En même temps, si on devait dramatiser ce genre d'histoires (elle a souri) tout le monde se séparerait. Tu ne crois pas que nous avons toutes nos secrets ? »